Mon bateau, c’est toute ma vie. C’est mon refuge, ma maison, mon moyen de locomotion, j’y vis quasiment en permanence depuis plus de 3 ans. Imaginez, vous êtes chez vous, et d’un coup, vous entendez un choc énorme. Peut-être un arbre qui s’est abattu sur le toit. Peut-être un tremblement de terre qui aurait pu saper les fondations de votre maison ou de votre immeuble. Que faites-vous ? La priorité, c’est bien évidemment de vous mettre à l’abri, de vous protéger, vous et vos proches. Et puis, dans un deuxième temps, vous courrez pour observer les dégâts. C’est exactement ce que j’ai vécu lors de l’échouement du navire. 6 fois, nous avons tapé contre la roche, parfois à grande vitesse, et à chaque fois mon cœur a manqué un battement. Maintenant que l’équipage est hors de danger, et que le bateau est sorti des cailloux, il me faut évaluer les dégâts, afin de savoir si des réparations sont nécessaires ou si nous pouvons continuer notre programme d’exploration. Je m’équipe donc pour plonger, car évidemment les dégâts, s’il y en a, seront sous l’eau. Heureusement, je dispose de bouteilles de plongée, que j’utilise normalement pour filmer et photographier la faune sous-marine. J’enfile une combinaison de plongée, car l’eau est froide : environ 9 degrés. Je vérifie toute la coque, et en particulier la quille et le safran, qui sont particulièrement exposés puisque ce sont les deux points bas du navire. Et le constat est sans appel : le bateau n’a pas grand-chose ! Au pire, je déplore la perte d’un peu de peinture et une griffure profonde d’environ 2mm, ce qui est très peu comparé au 4cm d’épaisseur de coque à cet endroit. Le bateau est en acier, et c’est ce qui explique que nous nous en sortons à si bon compte. Un navire en fibres plastiques aurait beaucoup moins apprécié. Je pense pouvoir ainsi affirmer que voilier acier = solidité !!