Non loin de Port Famine se dresse la montagne Tarn, qui tire son nom du premier Européen à l’avoir gravi, John Tarn, chirurgien lors de la première expédition du Beagle ! Charles Darwin se lance à la conquête du sommet le 6 février 1834. Il écrit alors : « Je quittai le navire à quatre heures du matin pour gravir le mont Tarn ; c'est le terrain le plus élevé de ce quartier, à 2600 pieds [792 mètres] au-dessus de la mer. » Il raconte ensuite une ascension rendue difficile par l’humidité excessive qui fait pourrir la végétation. « Au fond des vallées, il est impossible de circuler, elles sont barricadées et traversées dans tous les sens par de gros troncs moisis : lorsqu'on se sert de l'un d'eux comme d'un pont, on arrête souvent sa route en s'enfonçant assez jusqu'aux genoux dans le bois pourri. » Je réalise la même ascension avec Maxime et Félix. Notre ascension est grandement facilitée par le sentier bien balisé qui n’existait bien évidemment pas à l’époque de Darwin. Après quelques heures de marche, nous arrivons au sommet : la vue est à couper le souffle, mais le froid mordant nous fait bien vite redescendre. Comme Darwin l’écrivait si bien : « Le vent fort était si froid qu'il empêcherait d’éprouver du plaisir, quelles que soient les circonstances » !