Je continue de débriefer avec vous sur l’échouement que nous avons vécu en Patagonie, à proximité du glacier Marinelli. Pour rappel, nous nous en sommes sortis par nos propres moyens. L’armada était prévenue et prête à intervenir si besoin, mais leur aide n’a pas été nécessaire. Au-delà de ce qui est exposé dans la vidéo, nécessairement courte car Instagram ne nous laisse pas publier plus de 90 secondes à la fois, je souhaite vous parler de la manière dont j’ai vécu l’évènement. Au moment des chocs avec les rochers, l’adrénaline monte d’un coup car je me suis senti très vite en sursis, empêtré dans un mélange d’algues et de roches très difficiles à discerner depuis le poste de barre. A posteriori, je me rends compte que j’ai fait demi-tour dans la mauvaise direction, me rapprochant ainsi de l’île et de ses rochers. Si j’avais fait demi-tour sur tribord, je me serai retrouvé dans une zone plus claire avec davantage de fonds. Mais bon, avec des si… on mettrait la Patagonie en bouteille, je suppose. Une fois stoppés nets sur le rocher, j’ai eu un moment d’égarement. Le safran ne bougeait plus (bloqué sur la roche), et les coups de fouet au moteur ne nous faisaient absolument pas bouger. Nous avons essayé, malgré le courant, de pousser le nez du voilier avec notre dinghy, mais c’était peine perdue. Je ne savais que faire. Il m’a fallu quelques dizaines de minutes pour réaliser que l’éventualité de couler le navire n’était pas loin. Voyant se profiler le scénario, j’ai inspecté l’île en cherchant un point d’amarrage. Un rocher en particulier me semble être l’unique option. J’étais tremblant de nervosité, à courir sur la plage de l’île pour amarrer le bateau. Les secondes étaient comptées. Une fois le bateau amarré, j’ai poussé un soupir de soulagement. Jusqu’à ce que le rocher commence lui-même à déraper. PS : merci pour votre soutien, ça me touche énormément.