Captain Darwin Français

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Bahia Queta 5 ‐ Apr 18, 2024

🥵 Les glaciers fondent, et alors ? 🥵 Je sais que les glaciers fondent, mais je me suis souvent demandé : pourquoi devrait-on s’en préoccuper ? Évidemment, cette fonte est le marqueur du réchauffement climatique, un sujet qui touche tout le monde. Mais à court terme, est-ce si grave que cela ? Inès nous éclaire sur ce sujet qui touche des milliards de personnes dans le monde, de manière beaucoup plus directe qu’on ne pourrait le croire.

[VIDEO] Les glaciers fondent, et alors ?
Bahia Queta 4 ‐ Apr 15

🎤 Le message des glaciers 🎤 Inès nous raconte comment elle en est venue à étudier les glaciers. Comme Darwin, la vue de ces immenses rivières de glace figées l’a impressionné. C’est cette connexion émotionnelle qui a été le point de départ de sa carrière de glaciologue. Mais en 200 ans, les choses ont bien changé. Aujourd’hui, l’étude de la glace revêt un rôle que Darwin ne pouvait soupçonner : la compréhension des effets du changement climatique sur notre planèt [...]
e. Peu de temps après le début de ses études, Inès perçoit que les glaciers sont porteurs d’un message, le message d’un monde en pleine mutation. Ces grandes mutations, cela ne fait aucun doute, c’est nous qui les provoquons : les émissions de gaz à effet de serre, en augmentant les températures atmosphériques et en provoquant une aridification de certaines régions, changent les conditions de la vie sur terre. Le recul des glaciers est le symptôme d’une maladie. À nous de réagir à temps pour la soigner.

[VIDEO] Le message des glaciers
Bahia Queta 3 ‐ Apr 10

🧊 Des glaciers qui grandissent ?! 🧊 Bien installée sur une corniche surplombant la Bahia Queta dans laquelle nous sommes arrivés il y a quelques jours, Inès nous raconte les glaciers de la Cordillère de Darwin. Bien que ces glaciers soient comparativement bien moins connus que ceux des Alpes, du Groenland ou de l’Antarctique, Inès nous rappelle qu’ils n’en sont pas moins intéressants ! Certes, ils représentent une masse de glace moins importante que celle des calottes polaire [...]
s, mais certaines de leurs spécificités les rendent passionnants. Par exemple, sur la Cordillère de Darwin, on trouve des glaciers qui reculent (nous l’avons bien documenté), des glaciers qui sont à l’équilibre… et même certains qui grandissent ! Mais pourquoi ces glaciers grandissent-ils, à l’époque du réchauffement atmosphérique et de l’acidification de la région ?

[VIDEO] Des glaciers qui grandissent ?!
Bahia Queta 2 ‐ Apr 8

🎬 Silence, ça tourne ! 🎬 On se prépare à interroger Inès, notre spécialiste des glaciers et alpiniste chilienne. Depuis plus de 10 ans, mon métier c’est de faire des films. J’ai commencé en 2022 en tant que stagiaire monteur pour l’Agence R2, à Paris (agence qui est d’ailleurs devenue un des partenaires de l’association !). Je n’aurai jamais cru, à cette époque, que je me retrouverai douze ans plus tard en haut d’une montagne en Patagonie pour conduire l’intervie [...]
w d’une glaciologue ! Depuis douze ans, je n’ai jamais douté de la conviction profonde qui m’a amené à m’investir dans ce métier : les films sont de puissants outils pour affiner, affûter notre connaissance du monde, d’autant plus quand ils nous émeuvent, nous bouleversent. Aujourd’hui, je ne touche plus beaucoup aux caméras ni ne passe autant de temps qu’avant derrière mon logiciel de montage. Je suis aujourd’hui plus capitaine que caméraman, plus chef de projet que monteur. Je me concentre essentiellement à la réalisation des projets en cours, et l’écriture des projets à venir. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, pour l’interview d’Inès, mon rôle se limite à poser les questions. La caméra, l’ordinateur de montage, je les laisse aujourd’hui à d’autres (Alec, Maxime, Félix), et de ces nouvelles sensibilités qui s’agrègent au projet naîtront de beaux films, que j’ai déjà hâte de partager avec vous.
Bahia Queta 1 ‐ Apr 7

👀 Bahia Queta, un des plus beaux mouillages de la Terre de Feu 👀 Après une navigation majoritairement paisible depuis la Bahia Brookes (nous avons quand même eu du fort vent de face à certains moments !), nous mouillons à Bahia Queta. Localisée juste au nord du Monte Sarmiento, dont nous avions tiré le portrait il y a quelques semaines, ce sera notre dernier arrêt en Terre de Feu. Et pas des moindres ! La petite crique où nous nous arrêtons est superbe, sertie d’une forêt dens [...]
e et humide, elle-même couronnée ça et là de nuages très bas. Darwin écrivait que cette forêt ressemblait en tout point aux forêts tropicales, et je peux attester qu’il a parfaitement raison. La luxuriance de la végétation, teintée d’un vert sombre et à travers laquelle les nuages se glissent pour dispenser aux plantes une humide offrande, me rappelle étrangement les forêts de Polynésie. Le HMS Beagle, du long de ses 30 mètres, n’aurait pu y pénétrer. Mais pour nous, Bahia Queta est l’ultime escale en Terre de Feu : nous y interrogerons Inès une dernière fois, avant de la ramener à Punta Arenas. Dans les jours qui suivent, je vous partagerai avec bonheur ses enseignements sur les glaciers.

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Seno Keats ‐ Apr 4

📖 Lire Darwin… aux côtés de Darwin 📖 Ma Bible à bord, c’est le Voyage d’un Naturaliste Autour du Monde, le livre dans lequel Charles Darwin raconte son voyage à bord du HMS Beagle. J’ai toujours été fasciné par la manière dont des mots, couchés sur le papier il y a quasiment deux siècles, pouvaient prendre vie lorsqu’ils étaient replacés dans leur contexte. C’est, je crois, la raison profonde qui m’a amené à monter cette expédition autour du monde. Voir ces [...]
petits caractères imprimés des millions de fois sur d’innombrables éditions et copies des œuvres de Darwin, sortir du confort de leur papier blanc pour s’animer devant moi, et retrouver leur verte jeunesse. En Patagonie, ces mots pourraient bien avoir été écrits aujourd’hui, tellement les paysages paraissent inchangés. Comme un trou de vers, je sens le tissu du temps se replier sur lui-même, et m’offrir une porte vers 1834. Darwin est là, je pourrai presque le toucher, là, dans ces forêts impénétrables, là, en exploration sur le flanc des montagnes, là, observant pensivement la Terre de Feu, accoudé au bastingage de mon bateau. Merci aux éditions Champion de m’avoir transmis de nombreux ouvrages de Charles Darwin, dans de très belles éditions traduites et préfacées par Patrick Tort, de l’Institut Charles Darwin International.

[VIDEO] Lire Darwin… aux côtés de Darwin
Canal Magdalena 2 ‐ Apr 3

🌳 Navigation à l’orée de la forêt 🌳 Quittant le glacier Finlandia, nous retrouvons bien vite les ambiances de forêt si particulières à la Terre de Feu. En 1834, Darwin écrivait alors : « On peut décrire la Terre de Feu en deux mots : un pays montagneux en partie submergé, de telle sorte que de profonds détroits et de vastes baies occupent la place des vallées. Une immense forêt qui s’étend du sommet des montagnes jusqu’au bord de l’eau couvre le flanc des montagnes. [...]
» Bien que la journée soit très nuageuse, le vent est quasiment nul. Nous glissons sur le miroir de ces vastes baies que Darwin décrit, et que le Beagle explorait il y a à peine 200 ans. Si le recul des glaciers a bien marqué 2 siècles d’évolution des paysages du grand sud, la forêt, elle, ne semble pas avoir bougé. À la barre de mon navire, je m’enchante de traverser des canaux que le temps a si bien préservés.

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Glacier Finlandia 7 ‐ Apr 2

👋 Bye bye Finlandia 👋 Je ne me lasse pas de la vue… alors je vous la repartage, une dernière fois avant que nous quittions la Bahia Brookes. Le passage au fin fond de cette baie, au contact des différents fronts du glacier Finlandia, aura sonné la fin de notre exploration des glaciers de la Cordillère de Darwin. Avec Inès, nous ferons un dernier arrêt à la Bahia Queta, avant de remonter à Puerto del Hambre, à quelques dizaines de kilomètres sous Punta Arenas, d’où Inès qui [...]
ttera le navire. Le temps est maussade, le soleil nous a quittés et nous partons sous la pluie. Cette ambiance, si particulière à la Terre de Feu, rend les paysages plus impressionnants encore.
Glacier Finlandia 6 ‐ Apr 1

🪶 Le labbe du Chili 🪶 Je ne résiste pas à vous partager ces photos du Labbe du Chili, que les Anglais appellent aussi poétiquement le « Labbe à la cannelle » (cinnamon skua), du fait de sa couleur. C’est un oiseau très commun dans cette région, son aire de répartition est d’ailleurs gigantesque puisqu’elle s’étend du Pérou à toute la côte chilienne et argentine, des côtés Pacifique et Atlantique de l’Amérique du Sud. C’est un oiseau de mer, mais il reste esse [...]
ntiellement à proximité de la côte, où il se nourrit de poissons, de charognes… et d’autres espèces d’oiseaux ! Sur la deuxième photo, on voit ainsi un goéland dominicain en train de défendre ses petits, qui viennent de naitre et que le labbe apprécierait probablement pour son déjeuner ! J’ai bien cherché dans l’œuvre de Darwin, et je n’ai vu aucune mention de cette espèce particulière en Terre de Feu. Pourtant, l’espèce devait bien y exister à son époque. Elle est aujourd’hui classée « Préoccupation mineure » par l’Union Internationale pour la Conversation de la Nature (IUCN).
Glacier Finlandia 5 ‐ Mar 31

👀 Scènes de vie à bord 👀 De retour sur le voilier, fourbus et trempés par les ondées de passage, la vie s’organise sur notre morceau de métal et de bois, notre refuge. Je voulais vous partager ces quelques instants parce que, s’ils sont plus triviaux que la vue d’un glacier, une descente dans une crevasse ou un vol d’ouettes de Magellan, ils composent tout de même une bonne partie de notre vie en Patagonie ! Rubia pétrit la pâte à pain qui donnera, sous nos yeux affamé [...]
s, trois belles miches dorées. Le four, en plus de cuire le pain, fournit une source bienvenue de chaleur. Le poêle aussi brûle dans un coin, séchant tout le matériel utilisé pendant la journée (cirés, bottes, cordages, sacs). Même en expédition, je ne suis jamais loin de mon ordinateur, car entre le traitement des dernières nouvelles venues de France (l’association Captain Darwin dispose de bureaux d’où nous conduisons un programme pédagogique avec les jeunes) et l’écriture des textes pour les réseaux sociaux, il y a fort à faire. Félix, même à bord, ne se détache pas de sa grande passion : les oiseaux. Sur le pont, il reste attentif au moindre bruit qui révèlerait la présence d’une nouvelle espèce. Et quand la fatigue de la journée ne nous pousse pas de bonne heure vers nos cabines, nous regardons un film, affalés sur le canapé, serrés comme des manchots pour ne pas laisser échapper la chaleur. Et Maxime, me direz-vous ? Eh bien, il n’arrête décidément pas de prendre des photos 🤩

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Glacier Finlandia 4 ‐ Mar 30

🪿 Instants de vie sur le glacier Finlandia 🪿 Le voilier bien amarré, l’équipage saute dans le dinghy pour approcher à pied le glacier Finlandia. Posant le pied à terre, nous devons, avant de rejoindre la glace, traverser une zone ensablée où l’eau de fonte creuse une multitude de sillons qui ondulent jusqu’à la mer. Ça et là, de gros monticules de sables enchâssés de blocs de pierre marquent la moraine, et ainsi l’extension maximum du glacier. Inès escalade l’un d’ [...]
eux, Félix immortalise notre glaciologue au sommet, le front immobile et glacé du Finlandia en arrière-plan. J’ai l’impression d’évoluer dans un cirque, où de tous côtés d’invisibles artistes ont exécuté de superbes tableaux, chacun forçant presque le trait et les couleurs pour dérober à leurs concurrents l’attention des spectateurs. Ici la rivière de glace gelée du glacier, pics acérés pointant vers le ciel. Là-bas, le sommet enneigé d’une montagne voilée de nuages blancs, ou encore là les bourguignons flottant mollement vers le large, notre navire, au loin, enveloppé dans son abri de pierres et de hêtres austraux. L’immobilité de la scène est parfois interrompue par un vol d’ouettes de Magellan, par un morceau de glace qui se détache des glaciers. Au détour d’un bloc de pierre, Félix découvre une famille de canards huppés en quête de nourriture. Les canetons fouillent le sable avec leurs becs, dans l’espoir d’y dénicher un petit crustacé. Le calme qui semble régner ici n’est en réalité qu’un leurre pour tromper le visiteur de passage. Un instant passé en silence suffit à dissiper l’illusion : la glace qui se rompt, l’eau qui jaillit, creuse, irrigue, les arbres qui respirent, les oiseaux qui marquent d’une empreinte légère le sable humide, tout bouge, change, se renouvelle.

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Glacier Finlandia 3 ‐ Mar 26

⛵️ Au mouillage devant le Finlandia ⛵️ Sans doute le lieu le plus impressionnant où j’ai arrêté mon navire. Comme d’habitude, nous utilisons les amarres en polypropylène pour nous sécuriser en étoile ⭐️ Il nous faut parfois grimper aux parois rocheuses qui enveloppent le bateau pour accéder à des troncs d’arbre suffisamment solides pour retenir le poids du Captain Darwin en cas de rafales de vent. Ces précautions ne semblent guère utiles maintenant, toute la baie é [...]
tant plongée dans un profond silence. Mais la Patagonie peut réserver des surprises aussi soudaines que désagréables : c’est alors la solidité de notre amarrage qui détermine la qualité de notre sommeil !

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Glacier Finlandia 2 ‐ Mar 20

🏝️ Seul sur mon île glacée 🏝️ Alors que nous approchons du front du glacier, j’avise un petit iceberg, une petite île de glace au milieu de la « mer polaire miniature » que décrivait Charles Darwin avec son habituelle poésie. Je saute sur la plateforme blanche, creusée par le temps d’une multitude d’anfractuosités. Je suis un Robinson volontaire, naufragé à dessein sur mon île déserte. Le navire est aux mains de Rubia, qui s’éloigne de quelques dizaines de mèt [...]
res, me laissant le loisir d’observer en silence l’avalanche de glace figée qui se dresse devant moi. J’ai toujours rêvé d’observer le monde naturel débarrassé de l’encombrante technicité de la vie moderne. Plus de bateau, plus de pilote automatique, plus de moteur, plus de coque en acier renforcée, plus de bruit, plus de téléphone, plus de planning, plus d’organisation, plus de logistique, de date d’arrivée ou de départ. Tout seul. Le temps d’un instant. En sursis, car si le bourguignon qui me sert de maison est gros et lourd, chaque bulle d’air qui y éclate, chaque petit morceau qui s’en détache continuellement, peuvent le retourner. Qu’importe. Que c’est beau.
Glacier Finlandia 1 ‐ Mar 19

🤯 Le glacier Finlandia, ultime glacier de la Cordillère de Darwin 🤯 Une fois rentrés à bord du navire, nous reprenons notre navigation, vers l’ouest cette fois, pour visiter un dernier glacier avant de quitter la Terre de Feu. Lorsque nous arrivons au bout de la Bahia Brookes, j’en crois à peine mes yeux. Devant nous se dressent d’énormes montagnes de tous côtés, la roche se présentant tantôt nue, tantôt couverte d’arbres. Plusieurs murs de glaces s’élèvent ça et l [...]
à, tous parties d’un seul et même glacier, le glacier Finlandia. Le glacier principal, tout au sud du fjord, présente de vastes morceaux assombris par des détritus accumulés dans la glace. Je n’ai jamais été aussi impressionné par un glacier. L’ambiance, baignée d’un silence interrompu parfois par le grondement sourd des icebergs qui se forment, est irréelle. Nous approchons du glacier, poussant à petite vitesse ces petits bourguignons qui tapissent le miroir sur lequel nous glissons. Je me laisse pénétrer par cette atmosphère, aux teintes de neiges immaculées, de glaces bleutées virant parfois au noir, parfois monstrueuse, toujours éblouissante.
Fjord Marinelli 6 ‐ Mar 15

⏱️ Voyager dans le temps, en Patagonie ⏱️ Vous connaissez sûrement le concept de comparer deux photos à plusieurs décennies d’intervalle ? A chaque fois, je trouve ça fascinant de pouvoir faire un grand écart temporel et de pouvoir percevoir très rapidement la manière dans les paysages ont évolué. J’ai trouvé sur internet un site formidable qui s’appelle Re Photos (https://www.re.photos/), et qui compile des milliers de comparaisons dans tous les pays du monde. Tous ? No [...]
n, car une région résiste encore et toujours à l’appétit des photographes… cette région, c’est le Patagonie ! Aujourd’hui, je rend hommage au travail colossal réalisé par Cristian Donoso et Alfredo Pourailly, du projet Postales de Hielo (https://www.postalesdehielo.com/). Dans de nombreux endroits en Terre de Feu, ils ont utilisé les photographies de l’explorateur italien Alberto de Agostini pour évaluer l’évolution des paysages. Leur travail est évidemment marqué par le recul des glaciers, sans doute la modification la plus considérable dans le grand sud. Ainsi, pour voire le glacier Marinelli aujourd’hui, il faut avoir de bons yeux parce qu’il se trouve à 15 kilomètres de sa position en 1913 ! 📸 Photo moderne : Cristian Donoso & Alfredo Pourailly Photo d’époque : Alberto de Agostini / Museo Salesiano Borgatello 🎥 Félix Gouniot Comparaisons publiées sur Re Photos (En Creative Commons CC BY 4.0) Tour Eiffel : © Henri Roger / © Nicolai Wolpert Moulin Rouge : © Inconnu / © Nicolai Wolpert Invalides : © Brown University Library / © Nicolai Wolpert Place des Victoires : © Auguste Léon / © Nicolai Wolpert Quai des Nations : © Brooklyn Museum Archives / © Nicolai Wolpert Ile de la cité : © Inconnu / © Nicolai Wolpert Norvège :© Axel Lindahl / © Oskar Puschmann Londres : © Nicolai Wolpert / © Nicolai Wolpert Dubai : © NASA / USGS Parthénon : © Oliver Vornberger / © Lena Machu Picchu : © Hiram Bingham / © Icelight

[VIDEO] Voyager dans le temps, en Patagonie !
Fjord Marinelli 5 ‐ Mar 11

👀 Le glacier Marinelli à 111 ans d’écart 👀 Je continue d’explorer le glacier Marinelli et son évolution récente, cette fois-ci en utilisant une photo prise par un explorateur italien, Alberto Maria De Agostini. Né en 1883, seulement un an après la mort de Darwin, Agostini était un missionnaire féru d’alpinisme. Il est très connu pour avoir exploré la Terre de Feu et réalisé l’ascension de plusieurs sommets jusqu’alors inconnus des Européens. Le Parc National qui eng [...]
lobe aujourd’hui la Cordillère de Darwin porte d’ailleurs son nom ! En 1913, Agostini explore le fjord Marinelli et prend une photo panoramique du glacier. Un peu plus d’un siècle plus tard, une équipe de deux explorateurs, Cristian Donoso et Alfredo Pourailly décident de reproduire cette composition d’époque ! C’est exactement le même exercice que nous avons fait avec les peintures de l’époque de Darwin. J’ai voulu ici reproduire leur travail, avec leur accord, car cette comparaison continue de nous informer sur les évolutions du glacier Marinelli. En seulement un peu plus d’un siècle, ce sont 16 kilomètres cubes de glace qui ont disparu. Je veux rendre hommage au travail de Cristian et d’Alfredo, car ils mettent ici brillamment en lumière les effets de l’Anthropocène sur les paysages. Et cette évolution des glaciers n’est pas juste le marqueur du changement climatique. C’est aussi un rappel des enjeux de montée du niveau des océans et de perte de ressources en eau potable, qui se feront de plus en plus aigus au fil des prochaines décennies. Cette comparaison est aussi un rappel que le passé peut éclairer le futur. Merci à eux de me permettre ici de reproduire leur travail, je vous invite à aller voir leur projet « Postales de Hielo » (les cartes postales de la glace), qui contient de nombreuses autres comparaisons de glaciers de Patagonie !

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Fjord Marinelli 4 ‐ Mar 7

😳 16 billions de litres d'eau perdus... en seulement 50 ans ? 😳 Alors que nous continuons notre exploration des glaciers de la Cordillère de Darwin, en Patagonie, nous nous approchons du glacier Marinelli. Les anciennes cartes marines relevées par les coéquipiers de Darwin nous donnent des renseignements précieux pour en comprendre l’évolution. En 1834, les cartographes font figurer le front du glacier au milieu de la Bahia Ainsworth. Coup de théâtre : alors que nous arrivons sur [...]
zone, le glacier est invisible ! Il n’a en réalité pas disparu, mais s’est retiré beaucoup plus au sud… à exactement 15 kilomètres de la position relevée par les cartographes du XIXe siècle. Inès Dussaillant, la glaciologue chilienne qui nous accompagne, témoigne d’une réalité glaçante : cette fonte du seul glacier Marinelli représente la perte de 16 billions de litres d’eau (16 000 milliards de litres), soit la consommation en eau potable de l’humanité entière… pendant 3 ans ! J’aimerais pouvoir associer à ce témoignage une action positive locale, comme au Brésil, où planter des arbres constitue une vraie solution à la déforestation. Mais ici, en Patagonie, nous ne planterons pas de glaçons pour sauver les glaciers. L’enjeu est plus grand : c’est de notre capacité collective à diminuer notre usage des énergies fossiles que dépendra le futur de la Cordillère de Darwin et de sa biodiversité.

[VIDEO] 16 billions de litres d'eau gaspillée... en seulement 50 ans ?
Fjord Marinelli 3 ‐ Mar 5

🗺️ Le fjord Marinelli à l’époque de Darwin ! 🗺️ Avec Inès, nous trouvons un point de vue en hauteur sur le fjord Marinelli. Sur notre droite, à 12 kilomètres de distance, nous distinguons le front du glacier. À nos pieds s’étale l’eau couleur sarcelle, çà et là piquée du blanc éclatant des bourguignons qui dérivent lentement. De petits arbustes, les notros, offrent à notre vue leurs fleurs d’un rouge vif. À défaut d’avoir pu pénétrer dans le fjord avec mon [...]
voilier, me voilà au spectacle pour apprécier le changement du paysage en 200 ans. Et quel spectacle ! Je partage avec Inès l’ancienne carte marine relevée par l’équipage du Beagle en 1834. Le front du glacier se situait alors sur la moraine, à notre gauche. Le glacier a reculé de 15 kilomètres en seulement 200 ans ! Un changement aussi massif dans le paysage est difficile à concevoir. En tout, ce sont 16 kilomètres cubes de glace qui ont fondu au fil des années. Pour bien comprendre la magnitude de la variation, regardez la troisième photo : la ligne jaune que j’y ai tracée en pointillé marque la cicatrice du glacier à l’époque de Darwin. La végétation au-dessus de la ligne est ancienne, verte et luxuriante. En dessous, la végétation est très clairsemée, les arbres sont encore petits : c’est logique, considérant que la colonisation végétale de cette partie de la montagne n’a pas pu se faire avant que le glacier ne se retire ! Même si des effets locaux ont pu jouer un rôle dans le recul du Marinelli, Inès est formelle : c’est le dérèglement climatique d’origine anthropique qui est ici majoritairement à l’œuvre. Un rappel, s’il en fallait un, de l’impact que l’homme imprime sur les paysages naturels.

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Fjord Marinelli 2 ‐ Mar 1

🤯 Des icebergs sur la plage 🤯 Alors que nous remontons le fjord en direction du glacier, nous longeons une plage… remplie d’icebergs. Cela peut sembler étonnant, mais en fait c’est tout à fait logique. Le front du glacier est localisé à 14 kilomètres de notre position. C’est notamment par là que le glacier perd de la masse, à travers le phénomène du vêlage… ou autrement dit, la création d’icebergs ! Les morceaux de glace que l’on voit ici se sont détachés, proba [...]
blement il y a une semaine environ, du glacier Marinelli, et ont lentement dérivé jusqu’à cette plage. Ces fragments font moins de 100 tonnes, ils sont donc classés dans la catégorie des bourguignons, plus connus sous le nom anglophone de « growlers » (les plus petits des icebergs). La catégorisation va jusqu’aux « très gros icebergs » (on notera ici la créativité des scientifiques), dont la hauteur immergée est supérieure à 75 mètres, avec un poids de plus de 30 millions de tonnes. Ce type d’icebergs, je n’en ai jamais vu en Patagonie, mais je les ai déjà observés lorsque je travaillais au Groenland, où la calotte glaciaire est immense comparée à la cordillère de Darwin. Les bourguignons que l’on voit sur les photos sont donc des poids plumes, mais ce sont aussi les seuls à pouvoir ainsi s’échouer sur une plage du fait de leur petite taille !
Fjord Marinelli 1 ‐ Feb 28

🤗 On reprend notre exploration dans les traces de Darwin ! 🤗 Après la mésaventure de l'échouement, nous avons pris un peu de repos, nous en avions bien besoin 😅 Le bateau est à flot, et nous sommes toujours à proximité du fjord du Marinelli, un glacier qui a reculé de 15 kilomètres depuis l’époque de Darwin. Je n’ai pas voulu retenter de passer la moraine avec le voilier… chat échaudé craint l’eau froide 😆 C’est la raison pour laquelle nous débarquons en dinghy [...]
, avec Inès, Félix et Maxime, pour explorer les flancs du fjord à pied. Nous allons longer progressivement la côte, avec l'objectif de découvrir un point de vue qui nous permettra d’embrasser le paysage du regard. Ainsi, j’espère pouvoir mieux décrypter ses évolutions depuis le début du XIXe siècle. Nous embarquons avec nous deux documents précieux : les anciennes cartes relevées en 1834 par l’équipage du Beagle, le bateau sur lequel naviguait Darwin, et une photo d’un explorateur italien du début du XXI siècle, Alberto María De Agostini.
Bahia Ainsworth 10 ‐ Feb 20

🙏 Suite à l'échouement, un immense MERCI ! 🙏 Avant de continuer à vous raconter nos aventures dans le sillage de Darwin, maintenant que le bateau est de nouveau à flot, je voulais prendre le temps de vous remercier. Vous remercier pour vos messages de soutien, reçus par centaines suite à la première vidéo de l’échouement. Vous remercier d’avoir commencé à nous suivre sur les réseaux. Vous remercier pour votre bienveillance qui m’a donné, ainsi qu’à tout l’équipag [...]
e, beaucoup de force pour faire face à l’adversité. Je vous l’ai raconté sur la première vidéo, j’ai beaucoup hésité à partager ce moment avec vous. Finalement, j’ai écouté mon instinct qui, malgré la peur de me mettre à nu sur internet et de montrer mes erreurs, en toute transparence, me disait de publier cette mésaventure. Finalement, ce que je retiens de l’échouement, ce sont bien sûr les leçons de navigation, mais aussi et surtout que l’être humain, malgré tout ce qu’on peut en dire, à un penchant naturel pour la bienveillance et pour l’empathie. Je n’en doutais pas, mais cet épisode délicat me l’a confirmé avec éclat. Je voudrais ici particulièrement remercier Camille @camille_lenoel, qui a immortalisé la scène de l’échouement dans une magnifique peinture. Je vous recommande chaudement d’aller voir son travail ! Nous reprenons très bientôt les aventures sur les traces de Darwin, à la découverte du glacier Marinelli. À très vite pour la suite !

[VIDEO] Suite à l'échouement, un immense MERCI !
Bahia Ainsworth 10 ‐ Feb 14

⛵️ Voilier acier = solidité ? ⛵️ Mon bateau, c’est toute ma vie. C’est mon refuge, ma maison, mon moyen de locomotion, j’y vis quasiment en permanence depuis plus de 3 ans. Imaginez, vous êtes chez vous, et d’un coup, vous entendez un choc énorme. Peut-être un arbre qui s’est abattu sur le toit. Peut-être un tremblement de terre qui aurait pu saper les fondations de votre maison ou de votre immeuble. Que faites-vous ? La priorité, c’est bien évidemment de vous mettr [...]
e à l’abri, de vous protéger, vous et vos proches. Et puis, dans un deuxième temps, vous courrez pour observer les dégâts. C’est exactement ce que j’ai vécu lors de l’échouement du navire. 6 fois, nous avons tapé contre la roche, parfois à grande vitesse, et à chaque fois mon cœur a manqué un battement. Maintenant que l’équipage est hors de danger, et que le bateau est sorti des cailloux, il me faut évaluer les dégâts, afin de savoir si des réparations sont nécessaires ou si nous pouvons continuer notre programme d’exploration. Je m’équipe donc pour plonger, car évidemment les dégâts, s’il y en a, seront sous l’eau. Heureusement, je dispose de bouteilles de plongée, que j’utilise normalement pour filmer et photographier la faune sous-marine. J’enfile une combinaison de plongée, car l’eau est froide : environ 9 degrés. Je vérifie toute la coque, et en particulier la quille et le safran, qui sont particulièrement exposés puisque ce sont les deux points bas du navire. Et le constat est sans appel : le bateau n’a pas grand-chose ! Au pire, je déplore la perte d’un peu de peinture et une griffure profonde d’environ 2mm, ce qui est très peu comparé au 4cm d’épaisseur de coque à cet endroit. Le bateau est en acier, et c’est ce qui explique que nous nous en sortons à si bon compte. Un navire en fibres plastiques aurait beaucoup moins apprécié. Je pense pouvoir ainsi affirmer que voilier acier = solidité !!

[VIDEO] Le bateau est-il cassé ?
Bahia Ainsworth 9 ‐ Feb 12

😱 PARTIE 5 • Réussir à se déséchouer en Patagonie ??? 😱 Je veux y croire… je crois que je n’ai jamais autant croisé les doigts qu’en cet instant. Depuis que nous nous sommes échoués, nous avons vécu tellement de rebondissements ! D’abord les chocs sur les cailloux, puis l’immobilisation totale. Ensuite, le bateau qui commence à perdre son équilibre et qui menace de couler, puis l’amarrage qui dérape, puis les marées si particulières à la Patagonie qui devraient [...]
nous empêcher de nous déséchouer. Mais l’espoir fait vivre ! Haut les cœurs ! Vers 16 heures, avec la marée montante, je vois le bateau qui commence à bouger légèrement, ce qui nous indique que nous retrouvons de la flottabilité. Je me précipite à bord, prêt à manœuvrer. Félix et Maxime sautent dans le dinghy, et commencent à appuyer sur le bâbord avant, afin de remettre le nez du voilier dans la direction de la passe, là où il y a plus de fond. Tout se passe tellement rapidement, j’ai le cœur qui bat à 100 à l’heure, l’adrénaline me monte à la tête. Je sens que ça peut passer, confusément, quelque part, là, dans mes tripes… Le moteur du voilier allumé, je donne des coups de fouets (des montées rapides dans les tours) vers l’arrière, pour aider le courant qui nous pousse hors des cailloux. Je sens que le voilier se déporte vers tribord. Comme prévu, le courant nous aide, malgré une hauteur d’eau moindre que lors de notre échouement. D’un coup, le bateau se libère. Je suis hyper concentré, les sens en alerte. Nous retapons deux roches sur le chemin de la sortie, puis nous atteignons la passe. Nous… nous sommes sortis ! Je dirige le navire contre le courant, vers la sortie de la passe, nous sortons complètement. Je n’en reviens pas. Nous sommes sortis. Nous sommes sortis. Maintenant, il nous faut vérifier que le bateau n’a rien, car les chocs répétés et très violents me font craindre une avarie au niveau de la coque, ou au niveau du gréement dormant. Alors à très vite ! Et merci pour votre immense soutien.

[VIDEO] Réussir à se déséchouer en Patagonie ???
Bahia Ainsworth 8 ‐ Feb 9

😤 PARTIE 4 • La tuile ultime 😤 Toujours échoués en Patagonie, je ne pensais pas que ça pouvait empirer… et pourtant, vous allez voir que si ! Vous savez quand parfois, on a l’impression que le sort s’acharne ? C’est un peu ce que je ressens en ce moment. Les marées que l’on connaît en France sont dites semi-diurnes : il y a donc deux marées hautes et deux marées basses par jour. En Patagonie, le fonctionnement est un peu différent, les marées sont semi-diurnes à in [...]
égalité diurne, c’est-à-dire que les amplitudes de deux pleines mers successives sont différentes. Comme on s’est échoués à la GRANDE marée haute, au cours de la prochaine (la petite marée haute, donc), le niveau de la mer ne nous permettra a priori pas de retrouver suffisamment de flottabilité pour déséchouer le navire. C’est en consultant les tables de la SHOA (Service Hydrographique et Océanographique de l’Armada) que je m’en suis rendu compte. La cata. Je n’étais déjà pas rassuré sur notre capacité à s’en sortir rapidement, mais là, c’est encore pire. Ce qui m’inquiète tout particulièrement, c’est que le niveau de la marée basse actuelle met le bateau dans une position délicate : les tensions sur la roche qui nous retient de couler sont déjà très fortes. Mais à la GRANDE marée basse prochaine, pendant la nuit, le niveau sera d’un mètre plus bas et là, je crains que la roche ne dérape complètement. Je suis sorti d’une forme d’adrénaline, et maintenant j’attends. Je crois que c’est encore plus insupportable : il n’y a rien que je puisse faire de plus. Nous nous préparons à potentiellement passer la nuit sur l’île, nous y amenons de l’eau, de la nourriture, des équipements, les disques durs qui contiennent toutes les images captées pendant l’expédition. On attend… on attend la prochaine PETITE marée haute, en espérant que, malgré la hauteur d’eau qu’il nous manquerait pour sortir de ce guêpier, le fort courant montant nous aide à dégager le navire de la roche.

[VIDEO] La tuile ultime : les marées de Patagonie
Bahia Ainsworth 7 ‐ Feb 7

😱 PARTIE 3 • Échoués en Patagonie, comment s’en sortir ? 😱 Je continue de débriefer avec vous sur l’échouement que nous avons vécu en Patagonie, à proximité du glacier Marinelli. Pour rappel, nous nous en sommes sortis par nos propres moyens. L’armada était prévenue et prête à intervenir si besoin, mais leur aide n’a pas été nécessaire. Au-delà de ce qui est exposé dans la vidéo, nécessairement courte car Instagram ne nous laisse pas publier plus de 90 seconde [...]
s à la fois, je souhaite vous parler de la manière dont j’ai vécu l’évènement. Au moment des chocs avec les rochers, l’adrénaline monte d’un coup car je me suis senti très vite en sursis, empêtré dans un mélange d’algues et de roches très difficiles à discerner depuis le poste de barre. A posteriori, je me rends compte que j’ai fait demi-tour dans la mauvaise direction, me rapprochant ainsi de l’île et de ses rochers. Si j’avais fait demi-tour sur tribord, je me serai retrouvé dans une zone plus claire avec davantage de fonds. Mais bon, avec des si… on mettrait la Patagonie en bouteille, je suppose. Une fois stoppés nets sur le rocher, j’ai eu un moment d’égarement. Le safran ne bougeait plus (bloqué sur la roche), et les coups de fouet au moteur ne nous faisaient absolument pas bouger. Nous avons essayé, malgré le courant, de pousser le nez du voilier avec notre dinghy, mais c’était peine perdue. Je ne savais que faire. Il m’a fallu quelques dizaines de minutes pour réaliser que l’éventualité de couler le navire n’était pas loin. Voyant se profiler le scénario, j’ai inspecté l’île en cherchant un point d’amarrage. Un rocher en particulier me semble être l’unique option. J’étais tremblant de nervosité, à courir sur la plage de l’île pour amarrer le bateau. Les secondes étaient comptées. Une fois le bateau amarré, j’ai poussé un soupir de soulagement. Jusqu’à ce que le rocher commence lui-même à déraper. PS : merci pour votre soutien, ça me touche énormément.

[VIDEO] Échoués en Patagonie, comment s'en sortir ?
Bahia Ainsworth 6 ‐ Feb 5

😵 PARTIE 2 : Comment ne PAS échouer son voilier en Patagonie 😵 Cela peut paraître étrange de l’entendre d’un marin dont le bateau n’est pas loin de couler, mais au moins je parle d’expérience. Il m’est apparu nécessaire de vous expliquer le contexte particulier de la navigation en Patagonie, pour comprendre comment j’en suis arrivé à échouer le bateau. D’abord, ici en Patagonie, les cartes marines restent encore très imprécises par endroits. À tel point que par e [...]
ndroit, nous passons en voilier sur des zones qui sont indiquées comme de la terre sur les cartes marines. Ensuite, les courants sont extrêmement forts dans les canaux, il n’est pas rare dans les passages étroits de subir des courants de 6 nœuds. Les horaires de marées donnés par les applications comme Navionics sont complètement aléatoires : ici, même l’Armada chilienne ne sait pas exactement comment se déplacent les masses d’eau. Les horaires de marées dont je disposais étaient donc erronés. Quand je me suis engagé dans la passe, la marée descendante était déjà bien engagée. De plus, les cartes marines étaient inutiles : à cet endroit, Navionics considérait que nous étions dans les terres. J’étais sous pression pour aller au Marinelli : nous avions préparé la journée avec l’équipage depuis plusieurs jours. Mon sens marin me criait de faire demi-tour. J’ai insisté. J’ai pris un retard de quelques dizaines de secondes avant de me rendre compte de l’évidence. Il fallait faire demi-tour. Trop tard. Nous avons commencé à talonner sur des rochers. Une fois. Deux fois. Trois fois. La quatrième, le bateau s’est arrêté net, le courant le poussant fortement sur la roche. Maintenant que je vous ai donné plus d’informations sur les raisons qui nous ont amenés dans cette situation, il faut s’en sortir. Je continue de vous raconter l’histoire en vidéo très rapidement.

[VIDEO] Comment ne PAS échouer son voilier ?
Bahia Ainsworth 5 ‐ Feb 3

😳 J’ai échoué mon bateau en Patagonie 😳 Je n’ai pas donné de nouvelles depuis quelques jours parce que nous avons eu un « problème ». En voulant atteindre le glacier Marinelli, nous devions passer par la moraine du glacier, à travers un passage très étroit que nous devions emprunter à l’horaire précis de la marée haute. Les horaires étaient erronés, et j’ai réagi trop tard à une situation qui devenait rapidement hors de contrôle. Je tiens à vous rassurer : tout [...]
le monde va bien, et le bateau est tiré d’affaire, par nos propres moyens. Nous reprenons bientôt le programme d’exploration, Captain Darwin continue comme prévu. J’ai beaucoup hésité à partager ce moment, à partager ces images. Sur les réseaux sociaux, de nombreux projets de navigation, d’expédition partagent leurs aventures, souvent dans le positif, moins souvent dans le négatif. Pourtant, cette réalité du danger est une constante pour nous tous. Nous frôlons parfois des situations qui pourraient être catastrophiques, pour le bateau, mais aussi parfois pour l’équipage. C’est cette réalité que je veux aujourd’hui partager avec vous, en toute transparence. Cet échouage, comme tout moment de stress et de difficulté, est aussi rempli d’enseignements. C’est aussi cela que je veux transmettre. Je ne suis pas infaillible, mais j’ai eu honte. Honte de ne pas m’être écouté, d’avoir mis en danger mon navire (aucune vie humaine n’a été en danger pendant toute la séquence). Mais nous nous en sommes sortis, grâce à un équipage soudé. Dans les jours qui viennent, je continuerai à parler de cet évènement, pour que vous compreniez pourquoi c’est arrivé, et comment nous nous en sommes tirés. Je suis terrorisé à l’idée de partager cet échouage avec vous, mais je sens profondément que je dois le faire. Merci de suivre le projet. Si cette séquence soulève des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire. Je répondrai à tous.

[VIDEO] J'ai échoué mon bateau en Patagonie
Bahia Ainsworth 4 ‐ Jan 28

⛵️ Va-t-on passer la moraine ? ⛵️ Les conditions météo sont optimales. Nous visons le passage de la moraine du glacier Marinelli à la marée haute, c’est-à-dire à l’heure où le courant ne devrait pas être trop fort. Je me suis bien renseigné : la marée haute est ici à 8h du matin. Nous nous présentons à l’heure dite. La tâche ne va pas être facile. Sur la photo drone, on voit très clairement des roches sombres et des kelp sur toute la largeur du passage. Pourtant, [...]
mes renseignements sont formels : en passant à 100 mètres de la petite île en haut à droite, le bateau doit passer, malgré son tirant d’eau de 1,85 mètre. J’ai confiance, mais je reste très vigilant. C’est parti.
Bahia Ainsworth 3 ‐ Jan 26

⭐️ Une nuit entre ciel et mer ⭐️ La météo nous offre un beau cadeau, alors que nous attendons toujours les conditions propices pour traverser la moraine pour rejoindre le front du glacier Marinelli. Les nuits dégagées, qui nous permettent de profiter de la vue toujours grandiose du ciel étoilé, sont rares ici en Patagonie. Le 22 janvier 1835, Darwin écrit, à propos du ciel de Patagonie : « Pas un seul nuage au ciel pendant la nuit ; aussi pouvons-nous jouir de l’admirable sp [...]
ectacle que produisent les étoiles innombrables qui illuminent les profondeurs de la forêt. » Ce soir, Félix et Maxime sont de sortie sur la côte, à proximité de notre navire au mouillage, pour immortaliser l’instant. Je suis heureux de maintenant pouvoir vous le partager 😍
Bahia Ainsworth 2, Chile ‐ Jan 24

🤨 Mais où se trouve le glacier Marinelli ? 🤨 Saurez-vous le retrouver sur l’image ? Sur la photo, on voit clairement une moraine, cette accumulation de sédiments poussés par le glacier, formant un arc de cercle, et qui marque son ancienne extension maximum. Le glacier, lui, est bien aussi quelque part sur l’image, mais bien moins visible. Pour le trouver, il vous faudra peut-être zoomer ! Les cartes marines qui datent de l’époque de Darwin (1834) indiquent une extension de glac [...]
ier jusqu’à la localisation de la moraine. Pourtant, la glace a disparu de la majeure partie de ce paysage. Nous sommes en présence d’un des glaciers de la cordillère de Darwin qui a le plus reculé ces 200 dernières années : le Marinelli. Avec Inès, nous décidons donc de remonter le fjord pour établir la position actuelle du front. Mais avant d’y arriver, il nous faudra passer par la moraine, à travers laquelle une passe devrait nous permettre de naviguer. Cependant, un ami chilien d’Inès me prévient : pour cela, il faut attendre l’étale de la marée, car sinon les forts courants risquent de nous déporter sur les rochers. Il va donc nous falloir attendre quelque temps avant de pouvoir explorer le fjord. Alors… à très vite pour la suite de l’aventure !
Bahia Ainsworth 1 ‐ Jan 23

⛵️ On arrive dans la Bahia Ainsworth ⛵️ Après avoir traversé le Canal Gabriel, nous longeons le Seno Almirantazgo pour rejoindre la baie où se situe le glacier Marinelli, un glacier en fort recul depuis l’époque de Darwin. Notre mission sera d’étudier l’étendue de cette retraite, notamment grâce aux cartes nautiques relevées par l’équipage du Beagle en 1834. À bord, le rythme des quarts est un peu notre horloge naturelle. Toutes les 3 heures, une nouvelle personne pren [...]
d la relève pour assurer la sécurité du bateau et des passagers, alors que nous filons sur une mer calme à environ 5 nœuds (9 kilomètres par heure environ). Même si nous portons des « casquettes » différentes (marin, glaciologue, intendante, vidéaste, photographe), tout le monde prend part aux phases de navigation. C’est une manière de partager une mission commune : comme dans une colocation où chacun fait sa part des tâches quotidiennes 😄 Demain, nous arriverons à proximité de la moraine qui signale l’extension maximum du Marinelli. Alors, à très vite pour la suite de l’aventure !

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Canal Gabriel, Chile ‐ Jan 22

🌳 En route pour le Marinelli 🌳 Après l’incroyable navigation au pied du Monte Sarmiento, nous reprenons notre route, nous dirigeant cette fois-ci vers l’est, pour la Bahia Ainsworth, où nous découvrirons le glacier Marinelli. Nous revenons ainsi sur nos pas, et passons une nouvelle fois par le canal Gabriel, un canal long dont la partie centrale, particulièrement étroite, offre des paysages somptueux. Nous quittons pour quelques instants la stérilité de la glace pour la sombre [...]
beauté de la forêt de Terre de Feu. À son sujet, Darwin écrit, en 1832 : « De chaque côté, on voit des masses irrégulières de rochers et des arbres déracinés ; d’autres arbres, encore debout, sont pourris jusqu’au cœur et prêts à tomber. Cette masse confuse d’arbres bien portants et d’arbres morts me rappelle les forêts des tropiques, et cependant il y a une profonde différence : dans ces tristes solitudes que je visite actuellement la mort, au lieu de la vie, semble régner en souveraine. » Nous filons progressivement dans cette curieuse ambiance, par une mer parfaitement calme et plate. Nous serons bientôt à la Bahia Ainsworth, où le spectacle d’un glacier en recul nous attend. À très vite pour la suite de l’aventure !
Monte Sarmiento 7 ‐ Jan 21

Je commente en live la comparaison de la peinture de Conrad Martens, devant le Monte Sarmiento, avec la photo que nous avons faite ! L'occasion de montrer également une vue depuis l'espace, qui nous à encore mieux comprendre le phénomène du recul des glaciers.

[VIDEO] La preuve du dérèglement climatique... dans une peinture !
Monte Sarmiento 6 ‐ Jan 19

🔥 Le Sarmiento en feu 🔥 Il est 22 heures, nous faisons route vers l’est pour rejoindre la Bahia Ainsworth. Les nuages obscurcissent de nouveau le ciel : la fenêtre météo qui nous aura permis d’observer à loisir la saisissante silhouette du Monte Sarmiento se referme. Le soleil finit sa course à l’ouest et se cache derrière les montagnes qui marquent l’extrémité occidentale de la Terre de Feu. Puis, c’est l’embrasement. Maxime, qui gère le bateau, nous signale que la l [...]
umière vient de changer, le ciel se colore de rouge et de rose. Je sors : le paysage revêt un aspect dramatique que je ne lui connaissais pas. L’entrelacs de fins nuages noirs qui envahit le ciel manque de justesse d’arracher le Sarmiento à notre vue. Le sommet en champignon, dont la forme évolue au gré des vents et des précipitations, étincelle d’un éclat cuivré. La prochaine fois qu’un homme y posera son regard, son aspect aura inévitablement légèrement changé. Il en va ainsi de la neige et de la glace : toujours mouvantes, insaisissables de fluidité, qui ne se donnent que goutte à goutte à notre compréhension. Adios, Sarmiento !

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Monte Sarmiento 5 ‐ Jan 18

🥣 Pas de bon travail sans une bonne soupe ! 🥣 Vous avez été plus de 1000 à réagir à la comparaison avec la peinture de Conrad Martens. C’est incroyable ! Avec toute l’équipe, on est tellement heureux de voir que le travail qui nous a animés ces derniers jours vous passionne ainsi. Alors, je voulais poster ici une photo de notre dîner, en partant du Monte Sarmiento. Vous connaissez bien Maxime et Félix, car j’en parle régulièrement et vous voyez leurs productions photo et [...]
vidéo au quotidien. Mais vous voyez beaucoup moins Rubia, qui s’occupe de l’intendance du bateau et s’assure que nous mangeons bien, équilibré, varié et chaud chaque jour. Et le travail, quel qu’il soit, ne se fait pas le ventre vide. C’est la raison pour laquelle je publie aujourd’hui ce selfie : pour insister sur l’idée que cette comparaison, cette exploration des glaciers de Patagonie, on ne peut la faire que parce que nous sommes une équipe complète et soudée. Demain, nous continuons notre route en repartant vers l’est, pour en découvrir plus sur un nouveau glacier : le Marinelli. À demain pour la suite de l’aventure !
Monte Sarmiento 4 ‐ Jan 15

😰 Le Monte Sarmiento, à 2 siècles d’intervalle 😰 Ça y est, nous l’avons trouvé. Le lieu précis d’où Conrad a peint la peinture. La position précise occupée par le bateau de l’expédition de FitzRoy. Alors, que nous dit cette comparaison ? Premièrement, que la beauté de la montagne n’a pas diminuée depuis toutes ces années. Sa silhouette absolument colossale, qui culmine à plus de 2000 mètres de hauteur, me fascine autant qu’elle a fasciné Conrad Martens et Char [...]
les Darwin. Maxime et Félix la photographient et la filment sous toutes ses coutures, comme elle fut passée au crible des coups de pinceau et des notes consignées par les artistes et explorateurs du passé. Mais ici, la beauté ne doit pas cacher une actualité tragique. Regardez en centre de la peinture. Conrad y peint un magnifique glacier d’un bleu profond, le glacier Conway. Ce dernier coule lentement dans les anfractuosités de la montagne, jusqu’au niveau de la mer. Maintenant, regardez la photo. La glace n’est plus visible que dans les hauteurs, juste sous les nuages : le glacier a reculé depuis l’époque de Darwin ! La limite actuelle du Conway se situe à 500 mètres de hauteur. Si l’on regarde depuis l’espace, le satellite nous informe du recul exact : en termes de distance du front du glacier, la perte de glace est d’environ 1,5… kilomètre ! Le glacier Conway, qui descend du Sarmiento, témoigne ainsi d’une rude réalité de notre temps : le dérèglement climatique. Entraînant à la fois réchauffement atmosphérique et aridification progressive de certaines régions, ce phénomène modifie durablement les paysages de notre planète, impactant par la même la survie de la biodiversité qui y habite. Demain, Inès commentera cette comparaison pour nous donner davantage d’informations. Alors, à demain pour la suite de l’aventure.

[VIDEO] Le Monte Sarmiento à 2 siècles d'intervalle
Monte Sarmiento 3 ‐ Jan 14

🫣 Alors, vous pensez qu’on l’a ? 🫣 C’est l’agitation au pied du Mont Sarmiento. Félix et Maxime embarquent dans le petit bateau pour trouver avec précision le lieu où Conrad Martens était installé. Et le bateau ! Il faut aussi le positionner parfaitement, alors nous restons en communication par VHF pendant toute l’opération. Je sens qu’on est pas loin. À demain pour le résultat… ou pas !

[VIDEO] Sur les traces de Conrad au Monte Sarmiento !
Monte Sarmiento 2 ‐ Jan 13

🏔️ Un grand, que dis-je ? Un sublime spectacle 🏔️ Les mots de Darwin décrivent mieux que jamais la vue extraordinaire du Monte Sarmiento, qui tire son nom de l’explorateur espagnol Pedro Sarmiento de Gamboa, qui naviguait dans la région vers 1580. « Nous assistons à un spectacle splendide : le voile de brouillards qui nous cache le Sarmiento se dissipe graduellement et découvre la montagne à notre vue. Cette montagne, une des plus hautes de la Terre de Feu, atteint une élév [...]
ation de 6 800 pieds. » « Des bois fort sombres en recouvrent la base jusqu’à un huitième environ de la hauteur totale ; au-dessus, un champ de neige s’étend jusqu’au sommet. Ces immenses amas de neige qui ne fond jamais et qui semble destinée à durer aussi longtemps que le monde, présentent un grand, que dis-je ? un sublime spectacle. » Nous recherchons activement le lieu d’où Conrad Martens a peint le tableau que je vous présentais hier. Nous tentons la petite baie au nord du Cap Turn, aujourd’hui fort bien nommée « Caleta Panorama ». Mais les perspectives ne sont pas tout à fait bonnes. On dirait que la peinture a été faite plus au sud ! J’ai du mal à quitter le Monte Sarmiento des yeux. En 200 ans, l’émotion que procure cette montagne n’aura guère changé. Mais il nous faut continuer : le soleil ne brillera pas indéfiniment, et il nous faut en profiter pour faire la comparaison. À votre avis, va-t-on y arriver ?
Monte Sarmiento 1 ‐ Jan 12

👀 Sous voiles, le Monte Sarmiento se découvre 👀 Comme prévu, le soleil commence à pointer le bout de son nez. Dans la région, ce n’est vraiment pas courant ! Une belle brise nous accompagne jusqu’au pied de cette montagne qui culmine à 2187 mètres. Les voiles sont réglées, je prends le livre de Darwin et m’installe sur le pont pour un instant de lecture. Le 8 juin 1834, Darwin écrit : « Le vent est bon, mais il y a beaucoup de brume, aussi le paysage ne nous apparaît-il [...]
que de loin en loin. De gros nuages noirs passent rapidement sur les montagnes, les recouvrant presque de la base jusqu’au sommet. » Puis : « Au milieu de ces scènes, nous jetons l’ancre au cap Turn, auprès du mont Sarmiento, caché alors dans les nuages. » Nous avons de la chance : notre première observation de la montagne se fait dans le soleil ! Son sommet est d’un blanc éclatant, et se termine par une sorte de champignon de neige. Le Cap Turn auquel Darwin fait référence n’a pas changé de nom, depuis 200 ans. Je commence à repérer les lieux, pour mettre à jour une magnifique peinture de Conrad Martens. Demain, nous devrions pouvoir reproduire la composition de 1834, et ainsi établir une comparaison historique du Monte Sarmiento, et du glacier que l’on aperçoit au centre de la peinture. À très vite pour la suite de l’aventure !

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Bahia Brookes 6 ‐ Jan 10

🫡 Bye bye Relander 🫡 Notre exploration du glacier Relander touche à sa fin. Nous y avons appris le fonctionnement d’un glacier à l’équilibre grâce à Inès. Nous prenons maintenant la direction du Monte Sarmiento, à plusieurs dizaines de milles vers l’ouest, afin d’y établir une première comparaison avec l’époque de Darwin. La navigation s’annonce relativement aisée, malgré les vents dominants qui continuent de souffler à contre. Nous hissons la grand-voile, mais pa [...]
r précaution nous la gardons arisée (hissée à seulement un tiers de sa surface maximum). Nous continuons de progresser dans ce mélange si particulier de forêts luxuriantes et de glace bleutée. Je crois que je ne me lasserai jamais des paysages de la Terre de Feu. À demain pour la suite de l’aventure !
Glacier Relander 10 ‐ Jan 8

📸 Qui sont les talents derrière les magnifiques photos ??? 📸 Eh oui, je ne suis plus guère derrière la caméra ces temps-ci ! Heureusement, je suis bien entouré avec Félix et Maxime 🥰 Qui eux aussi sont descendus dans la crevasse des glaciers pour vous ramener de belles images 😁 Félix, c’est lui qui s’occupe de capter en vidéo toutes nos aventures. Et c’est un ancien ! Cela fait maintenant depuis novembre 2022 qu’il est à bord, et qu’il met ses talents de vidéaste [...]
et monteur au service des histoires Captain Darwin 🫶 Maxime, c’est le photographe qui imprime toutes nos découvertes et qui vous émerveille au quotidien 🤩 Pour ceux d'entre vous qui ne savent pas encore quel métier vous voulez faire... pensez peut être à devenir cameraman, réalisateur de films ou photographe, ce sont des métiers passionnants ! Demain, on quitte le glacier Relander pour se rendre au Monte Sarmiento : on va y parler de Conrad Martens, du Beagle et de comparaison historique avec l’époque de Darwin. À demain pour la suite de l’aventure !

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Glacier Relander 9 ‐ Jan 7

❄️ Et Darwin, il en dit quoi des glaciers ? ❄️ Ces derniers jours, Inès m’a appris beaucoup sur les glaciers. Maintenant, c’est un peu à mon tour de lui transmettre l’héritage de Darwin à ce sujet ! Si lui n’est jamais monté sur un glacier, il passe beaucoup de temps à les étudier, à les décrire de loin. Perché sur le Relander, après être remonté (en sécurité !) des crevasses, je propose à Inès une courte lecture. Le 9 juin 1834, Darwin écrit : « Plusieurs gl [...]
aciers descendent en serpentant de ces champs de neige jusqu’à la côte ; on peut les comparer à d’immenses Niagaras congelés, et peut-être ces cataractes de glace bleue sont-elles tout aussi belles que les cataractes d’eau courante. » Darwin nous décrit ainsi les glaciers comme le fait aujourd’hui Inès : une rivière d’eau gelée qui coule lentement. Dans les jours prochains, nous étudierons de près la production de Darwin et de l’équipage du Beagle : les cartographes et le peintre de l’expédition ont aussi beaucoup à nous dire pour comprendre l’état des glaciers de la cordillère. À demain pour la suite de l’aventure !
Glacier Relander 8 ‐ Jan 5

🐲 J’ai vu un DRAGON de Patagonie 🐲 Au cours de l’exploration d’un ancien moulin sur un glacier de la cordillère de Darwin, je tombe nez à nez avec un dragon !! Celui-ci ne crache pas du feu, mais il a le super pouvoir de résister à des températures extrêmes à l’intérieur de la glace. Son petit nom scientifique est Andiperla willinki. Si sa découverte date de plusieurs décennies, son cycle de vie total n’a été décrit avec précision qu’il y a seulement 5 ans. Darw [...]
in, qui n’a jamais posé le pied sur un glacier en Patagonie, ne l’a probablement jamais vu. À demain pour la suite de l’aventure !

[VIDEO] J'ai vu un dragon de Patagonie !
Glacier Relander 7 ‐ Jan 4

🧊 Ça ressemble à quoi, l’intérieur d’un glacier ? 🧊 Descendu au cœur du glacier Relander, relié à la surface par une corde d’escalade, je vis de l’intérieur le fonctionnement de ces masses de glace qui fascinaient tant Darwin.

[VIDEO] Ça ressemble à quoi, l’intérieur d’un glacier ?
Glacier Relander 6 ‐ Jan 3

🧊 Au cœur de la glace 🧊 Je suis descendu à 10 mètres de profondeur, l’endroit le plus profond que je pouvais atteindre avant de ne plus pouvoir me glisser entre les deux parois. Ici, la glace fond à grosses gouttes, sous l’effet de la température ici plus élevée que celle du champ de glace. Avec le vêlage du front du glacier, je peux ainsi témoigner de la perte de masse du Relander. Autour de moi, j’entends les bruits sourds de la glace qui craque : c’est le mouvement len [...]
t du glacier qui « coule », entre état liquide et état solide. La lumière s’infiltre entre les morceaux, parfois d’un bleu profond, parfois translucides. Les petites bulles emprisonnées dans la glace devraient avoir environ 200 ans. Lorsqu’elles se percent sous l’effet de la fonte, je respire un air qui date de l’époque de Darwin ! Demain, l’exploration continue !
Glacier Relander 5 ‐ Jan 2

🧗 Paré à descendre 🧗 Inès a repéré un ancien moulin, aujourd’hui à sec : voilà l’opportunité que nous attendions, celle de descendre au cœur de la glace pour mieux la comprendre. Penché depuis le bord, je ne distingue pas le fond, mais je comprends qu’il me faudra descendre au moins 12 mètres. Évidemment, pas question d’y aller sans être correctement équipé ! Nous disposons d’un baudrier, d’une corde, de crampons et de vis à glace, l’équipement de base pour [...]
tout bon alpiniste qui se respecte. D’abord, Inès installe les vis : elles s’enfoncent dans la glace dure du glacier, et joueront le rôle de points d’appui lors de ma descente. Puis, j’enfile mon baudrier. Inès, de son côté, fait passer la corde par un mousqueton, et, grâce à un nœud très simple, me sécurise sur les deux vis, tout en gardant la possibilité de me descendre et de me monter. Les deux crampons solidement en appui sur le bord du précipice, je dois basculer dans le vide, retenu par le baudrier, la corde, les deux vis et la dextérité d’Inès. En somme, ma survie dépend de bien peu de chose ! Heureusement, je fais une entière confiance à Inès, qui a déjà réalisé l’opération des centaines de fois. Je commence la descente. Petit à petit, je suis entouré d’un monde de glace d’un bleu profond. Le ciel disparaît petit à petit de mon champ de vision, bientôt réduit à un simple point blanc dans lequel se détache vaguement la silhouette d’Inès. Un instant, je me croirais dans « Voyage au centre de la Terre » de Jules Vernes. Demain, nous arriverons au fond ! Enfin j’espère…

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Glacier Relander 4 ‐ Jan 1

⭐️ Bonne année 2024 !!! ⭐️ Tous mes voeux de bonheur et de santé pour vous, qui suivez assidûment l’aventure Captain Darwin ! Nous sommes toujours sur la glace, alors, après les réjouissances d’hier soir, je vous propose de vous rafraîchir au contact des glaciers 😅 En avançant progressivement dans la direction du champ de glace, je constate la présence de nombreux cours d’eau, et de petits lacs d’un bleu parfait. Inès m’explique que ce sont les marqueurs de la font [...]
e du glacier. La fonte ? Mais je croyais pourtant que le glacier était à l’équilibre ? En fait, la fonte est un processus normal, qu’il prenne la forme du vêlage (la création d’icebergs) ou de la transformation d’une partie de la glace en eau. La question est la suivante : est-ce que cette perte en masse est compensée par un apport en neige dans le champ de glace (la « source » des glaciers, dans les hauteurs de la cordillère de Darwin) ? Pour le Relander, c’est le cas : le glacier est donc à l’équilibre. Ici, nous sommes à seulement 100 mètres au-dessus du niveau de la mer. La température est donc plus élevée que plus haut dans la montagne, c’est pourquoi une partie de la glace fond. Elle forme ainsi des rivières glaciaires que l’on appelle des bédières : c’est ce que l’on voit sur la première photo. Les bédières et les crevasses sont donc deux indicateurs du caractère très dynamiques des glaciers. Même à l’équilibre, le renouvellement de glace est constant. Inès m’explique qu’entre l’arrivée de la neige dans les hauteurs et la fonte, une molécule d’eau H2O ne passe pas plus de 200 ans à l’intérieur du glacier. Cela veut donc dire que les molécules que je côtoie maintenant rejoignaient tout juste le champ de glace, sous la forme de neige, à l’époque de Darwin ! Demain, nous descendrons dans une crevasse. J’espère que vous n’avez pas froid aux yeux !!
Glacier Relander 3 ‐ Dec 31, 2023

❄️ Sur la glace, enfin ❄️ Les crampons solidement attachés, je pénètre dans un monde nouveau. Je me croirais dans le film « Interstellar » de Christopher Nolan, dont une scène a été tournée sur un glacier en Islande. Nous passons d’abord la partie du glacier proche de la moraine, recouverte d’une fine pellicule noire, créée par l’apport de fins sédiments par le vent. Puis, nous approchons de superbes collines blanches, piquées çà et là par des crêtes acérées. [...]
Tous mes repères habituels sont brouillés. Ici, sans lunettes de soleil, la réverbération de la lumière sur la glace blanche brûlerait notre rétine. Inès me raconte que certains sont devenus temporairement aveugles après une journée de marche sans protection. Remerciant silencieusement mes lunettes de soleil, je m’arrête pour admirer le paysage : je n’ai jamais rien vu de tel. Que c’est beau. En partant de son embouchure, le front de glacier, nous remontons la rivière de glace vers sa source, le champ de glace de la cordillère de Darwin. Nous ne l’atteindrons pas : il culmine à plus d’un kilomètre d’altitude, mais d’ici là, nous cherchons une crevasse pour y descendre en rappel. Inès espère ainsi mieux me faire comprendre les dynamiques internes du glacier. Alors… à demain pour la suite de l’aventure !

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Glacier Relander 2 ‐ Dec 30, 2023

🥾 Attention, je chausse mes crampons 🥾 Un glacier, c’est fait avec de la glace, et la glace, ça glisse. Alors, pour éviter de se casser la figure, il me faut chausser des crampons sous mes chaussures de marche. Inès me propose un atelier pour apprendre à marcher sur le glacier. Une fois les crampons solidement attachés, elle m’explique. Pour grimper, il faut orienter ses pas en travers du glacier (un peu comme on ferait pour monter une pente en ski), alors que pour descendre, il [...]
faut orienter ses pieds vers le bas (comme en « tout schuss »). C’est un peu contre-intuitif de descendre ainsi, parce que j’ai l’impression que je vais glisser, surtout quand la pente est raide. Mais les crampons font bien leur travail : leur forme pointue et crochue permet une excellente accroche sur la glace. Il faut aussi savoir utiliser le piolet, qui nous fournira un appuis précieux pour grimper sur de gros morceaux de glace. Cela fait beaucoup d’informations d’un coup, mais Inès est une super prof ! Après une quinzaine de minute de cours (de « clinique » comme dit Inès), je pense être prêt à enfin explorer le glacier. Et vous ?
Glacier Relander 1 ‐ Dec 29, 2023

🍪 Pause cookie devant la moraine 🍪 Alors que nous approchons de la masse du Relander, nous nous arrêtons avec Inès pour admirer la vue. Inès m’explique : une moraine, c’est un amas de débris rocheux, émiettés sous le poids du glacier, et poussés progressivement par son avancée. Nous l’apercevons très clairement (sur la photo 2), juste devant l’extension maximum de la glace : ce sont de gros tas de sable sombre, avec quelques morceaux de roche. Cette proximité de la morai [...]
ne frontale (pour la différencier de la moraine latérale, celle qui se crée sur les côtés du glacier à mesure de son avancée) avec la glace nous donne une indication précieuse : le glacier est à l’équilibre. S’il est difficile de savoir exactement quelle était l’extension à l’époque de Darwin, Inès suppose qu’elle était à peu près la même. Des glaciers qui ne perdent pas de masse, c’est donc aujourd’hui encore possible ! J’apprends ainsi qu’un glacier, c’est une masse en perpétuel renouvellement. La neige s’accumule sur la cordillère de Darwin, et sous l’effet de la pression, se tasse pour former de la glace, puis cette glace coule lentement jusqu’à l’extension maximum du glacier. Je vous fournis un schéma en photo : il décrit un glacier en recul, ce qui n’est pas le cas du Relander, mais il permet de bien comprendre la formation de la moraine, qui signale dans le paysage l’extension maximum du glacier. Demain, l’aventure continue : on va chausser nos crampons !!

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Bahia Brookes 5 ‐ Dec 28, 2023

🫡 Bateau au mouillage, crampons dans le sac à dos 🫡 Après notre approche du front du Relander, nous amarrons le voilier dans une petite caleta, à un mille et demi au nord. Cette petite crique en forme de fer à cheval sera parfaite pour nous maintenir à l’abri du vent et des icebergs dérivants… pendant que nous grimpons sur le glacier ! Pour comparer les glaciers entre l’époque de Darwin et aujourd’hui, je veux comprendre comment ils fonctionnent, comment ils bougent, commen [...]
t ils gagnent et perdent de la masse. Inès va me guider, grâce à son double talent d’alpiniste et de glaciologue. Je n’aurais pu rêver d’être mieux accompagné ! Une fois le voilier amarré, nous partons donc en dinghy pour rallier la côte est de la Bahia Brookes. Il nous faut parcourir un mille nautique, puis nous arriverons sur une plage de galets et de sédiments, depuis laquelle nous rejoindrons le front du glacier à pied. Alors, à demain pour la suite de l’aventure !

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Bahia Brookes 4 ‐ Dec 27, 2023

🥶 Sur le front du Relander 🥶 La vue est à couper le souffle. Un glacier, me dit Inès, c’est une rivière de glace qui coule très lentement. Nous sommes donc ici à son embouchure, là où la glace se jette dans la mer. Régulièrement, des bruits sourds se font entendre, des craquements phénoménaux, qui se réverbèrent dans le fjord, rebondissant à l’infini sur le flanc des montagnes. Ce sont les tensions internes de la glace qui se relâchent brusquement, à mesure que la mass [...]
e du glacier progresse, par gravité, vers la mer. Parfois, nous voyons des morceaux de glace qui se détachent de la paroi. Ils tombent de dix mètres dans un tonnerre d’éclaboussures, qui lèvent à chaque fois un mini tsunami. Évidemment, nous sommes à bonne distance du front : la sécurité reste notre priorité numéro 1. Nous restons donc hors de portée de tout danger ! Inès m’indique que le Relander est un glacier à l’équilibre, qui ne perd ni ne gagne de masse. Pour preuve, elle me montre, au loin, de petites montagnes de sédiments qui succèdent au front du glacier. Pour mieux comprendre, il va nous falloir approcher de plus près, à pied. On y va ?
Bahia Brookes 3 ‐ Dec 26, 2023

❄️ Mer polaire miniature ❄️ À l’approche du glacier Relander, nous constatons la présence de milliers de petits icebergs. Darwin y fait poétiquement référence sous le nom de « mer polaire miniature » ! La présence d’iceberg trahit le phénomène de vêlage. En glaciologie, cela indique la perte de glace qui se produit sur le front du glacier : des morceaux de glaces se détachent et tombent dans la mer. C’est donc une spécificité des glaciers de mer, à l’inverse de [...]
s glaciers de terre. Le vêlage est un phénomène naturel, qui a toujours existé, même à l’époque de Darwin ! Cette approche du front de glacier est sans danger : nous poussons à faible vitesse les petits morceaux de glace, qui ne risquent aucunement d’endommager la coque. Cela dit, ces multiples micro chocs produisent un bruit étonnant à l’intérieur du bateau : on pourrait se croire à l’intérieur d’un verre de limonade rempli de glaçons 🧊🤣 En 2014 et 2015, je naviguais avec Under The Pole au Groenland, et j’ai eu à cette occasion la chance de découvrir les régions polaires. Je retrouve aujourd’hui ces sensations !
Bahia Brookes 2 ‐ Dec 25, 2023

🎄🤩 Joyeux Noël à tous !! 🎄🤩 Préparez-vous pour deux semaines de dingue dans les glaciers de la Cordillère de Darwin ! À très vite pour la suite de l'aventure !

[VIDEO] Arrivée sur les glaciers de Patagonie !
Bahia Brookes 1 ‐ Dec 24, 2023

🧊 Sternes sur iceberg 🧊 Alors que nous approchons du glacier Relander, au fond de la Bahia Brookes, nous apercevons plusieurs taches blanches à l’horizon. Quelques petits bateaux qui croisent au loin ? Non ! En nous approchant, nous réalisons qu’il s’agit de morceaux de glace récemment détachés du front des glaciers : des icebergs ! Sur ce morceau, qui a dérivé loin du front du Relander, un groupe de Sternes hirundinacées (Sterna hirundinacea) s’est posé. Je suppose qu’ [...]
elles restent ainsi toutes proches de leur garde-manger : elles scrutent le plan d’eau à la recherche d’un petit poisson à dévorer. Cette jolie rencontre marque notre première rencontre avec la glace. Derrière, la masse délirante du glacier Relander se dessine : j’ai hâte de l’explorer bientôt de plus près. Bon réveillon de Noël à tous, à demain pour la suite de l’aventure !
Canal Whiteside ‐ Dec 22, 2023

🦷 34 ans et toutes mes dents 🦷 Au bout du monde, le temps file toujours. Entouré de Rubia, de Félix, de Maxime et d’Inès, je souffle mes bougies les plus australes. Quand Darwin naviguait dans la zone, il avait 25 ans. FitRoy était à peine plus âgé : il avait 29 ans lorsque le Beagle était en Terre de Feu. Nul doute qu’eux aussi fêtaient leurs anniversaires à bord : si loin de l’Europe, l’équipage devient une véritable famille. Nous filons maintenant vers la Bahia Bro [...]
okes : arrivée sur zone demain !
Porvenir 2, Chile ‐ Dec 20, 2023

🥳 Inès, la glaciologue chilienne, a rejoint l’équipe ! 🥳 On peut dire que c’est une rencontre du bout du monde… Inès Dussaillant est glaciologue et alpiniste, elle travaille à l’Université de Zurich (Suisse), dans un centre de recherche dont la mission est de mieux comprendre comment les glaciers changent, partout dans le monde (World Glacier Monitoring Service). Nous sommes maintenant 5 à bord, la vie s’organise donc forcément un peu différemment. Inès occupe maintenan [...]
t la cabine arrière, et Rubia et moi dormons dans le carré. Il faut être bien organisés, car il y a des affaires partout ! On en apprendra bientôt davantage sur Inès et son travail. En attendant, on va passer la nuit à Porvenir et nous partirons demain pour le Seno Almirantazgo et les premiers fronts de glaciers de l’expédition en Patagonie. À demain pour la suite de l’aventure !

[VIDEO] Message depuis le port
Porvenir 1 ‐ Dec 19, 2023

🦀 Nous atteignons Porvenir 🦀 Cette ville de quelques milliers d’habitants seulement concentre la majeure partie de la population chilienne en Terre de Feu. C’est un petit port de pêche, et nous nous amarrons ainsi à couple des bateaux locaux. Sur l’unique ponton du port s’entassent les casiers à « centolla », l’immense crabe de Patagonie, que nous avons déjà dégusté avec l’équipage dans la région d’Ushuaïa. Je constate que les navires sont récemment rentrés, [...]
car leurs cales sont pleines à craquer de l’or rouge, maintenu en vie pour quelque temps encore à l’aide de bruyantes pompes à eau de mer. Ici, rien n’est pensé pour les bateaux à voile. Je sens bien que nous sommes une curiosité, voire même parfois une gêne : ici, les pêcheurs travaillent, et le travail est dur. Ils n’ont pas forcément envie d’avoir des touristes dans les pattes ! Pourtant, tout le monde est très gentil. Les pêcheurs acceptent notre présence, nous aident à faire de l’eau, à recharger les batteries. On nous offre même deux beaux crabes. Demain, vous Inès arrive à bord. Son embarquement sonne le réel commencement de la mission glaciers ! À demain pour la suite de l’aventure !

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Canal Magdalena 1 ‐ Dec 16, 2023

😎 Canal Magdalena, sous le soleil 😎 Nous retrouvons les traces de Darwin, qui a emprunté en 1834 le canal Magdalena alors tout récemment découvert. C’est par ce canal que le Beagle quitte définitivement la Terre de Feu, le 9 juin 1834. Nous retrouvons donc les traces de FitzRoy et de Darwin, mais rebroussons chemin par rapport à eux ! Nous avons beaucoup à découvrir sur les glaciers de la cordillère de Darwin. Nous continuons donc notre route vers le nord, pour retrouver Inès, [...]
la glaciologue, à Porvenir. À demain pour la suite de l’aventure !
Canal Brecknock ‐ Dec 15, 2023

🫡 On passe le canal Brecknock 🫡 Pendant des jours, je savais que ce passage serait le principal verrou pour atteindre le détroit de Magellan. Pendant des jours, j’ai scruté les fichiers météo, espérant repérer une fenêtre météo favorable. Pourquoi ? Parce que le canal Brecknock s’oriente sur un axe nord-ouest à sud-est, permettant ainsi à la houle et au vent de l’océan Pacifique d’y pénétrer aisément. Le train des dépressions dans le Pacifique Sud est violent, et [...]
alors, passant le Brecknock, nous ne disposons plus d’aucune protection. Fort heureusement, nous avons visé une petite fenêtre lors de laquelle le vent et la houle sont apaisés. Cela n’arrive pas souvent, il faut en profiter. Après un très court mouillage sur l’Isla Macias (lors duquel le vent et les kelps omniprésents ont rendu l’amarrage bien difficile), nous passons. Nous sommes accueillis par un bel arc-en-ciel. Après quelques milles dans le canal, nous obliquons sur tribord, pour rejoindre le canal Ocasión. Les montagnes nous bordent, la roche découverte révélant des contrastes à couper le souffle. Puis, nous ressortons. Ça y est, nous sommes passés ! Le prochain objectif est maintenant de remonter le canal Cockburn, puis nous entrerons dans le détroit de Magellan. À demain pour la suite de l’aventure !
Canal Ballenero ‐ Dec 14, 2023

⛵️ On navigue vers le détroit de Magellan ⛵️ Enfin, le vent s’est un peu calmé et nous pouvons reprendre notre route vers notre prochain objectif : le petit port de Porvenir, dans le détroit de Magellan, où nous embarquera la glaciologue chilienne Inès Dussaillant. Nous faisons toujours route face au vent, mais le bateau reste toujours maniable. Nous prenons la direction du canal Brecknock, mais nous ne pourrons faire suffisamment de distance pendant la journée. Le plan est donc [...]
de se rapprocher le plus possible, et de passer la nuit sur l’île Macias. Sur notre tribord, nous passons l’île Stewart, et ainsi dépassons la limite de l’expédition de FitzRoy et Darwin, en 1833. Pour célébrer ce passage, Rubia a préparé une polenta avec une sauce tomate super bonne. Trop bon ! Ça fait du bien de naviguer ! Je suis heureux. À demain pour la suite de l’aventure !

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Isla Londonderry 2, Chile ‐ Dec 13, 2023

🌱 La vie sur l’île de Londonderry 🌱 Balayée en permanence par les dépressions en provenance du Pacifique, on pourrait penser les confins occidentaux de la Terre de Feu parfaitement stériles. Et pourtant ! Comme partout ailleurs, la vie y fleurit, bien à l’abri de toute perturbation humaine. On y trouve des oiseaux comme des Pluviers de d’Urville (Charadrius modestus), dont le nom commémore le célèbre explorateur français Jules Dumont d’Urville, ou une espèce de passereau [...]
, au nom étonnant de Bruant chingolo (Zonotrichia capensis). Ici, le vent souffle si fort que les arbres, essentiellement des hêtres de Magellan (Nothofagus betuloides), poussent quasiment à l’horizontale. On les appelle parfois les « arbres drapeau », car ils indiquent, à la manière d’un drapeau, le sens des vents dominants. À leur pied, c’est un micro-monde de plantes qui s’étend à perte de vue. L’épine-vinette Darwin pousse très bien sur l’île de Londonderry. Ses belles fleurs orangées sont toujours l’occasion d’une petite pause dégustation, avec leur bon goût un peu amer, comme une peau de pêche. Les fleurs de notro (Embothrium coccineum), s’ouvrent pleinement, rouge vif, mais toujours au ras du sol, protégées de l’assaut perpétuel des risées. Darwin, explorant l’île voisine (Isla Stewart), aura probablement vu le même écosystème. FitzRoy écrivait ainsi, se demandant pour combien de temps cette région du monde allait restait inhabitée : « la découverte accidentelle de précieuses ressources minières pourrait entraîner de grands changements. » Fort heureusement pour les oiseaux et les plantes sur lesquelles ils se posent, tel ne fut jamais le cas. Dehors, la tempête se calme : demain, nous reprendrons notre route. Alors, à très vite pour la suite de l’aventure ! PS : hier, je vous questionnais sur ce qu’est une baleinière. Il s’agit originellement d’un bateau de petite taille, utilisé pour la chasse à la baleine. Sa forme caractéristique, longue et fine, a été reprise pour la confection d’annexes de gros bateau. La baleinière prétendument volée par les Fuégiens était donc un petit navire de bois, utilisé par l’équipage du Beagle comme nous utilisons notre dinghy !

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Isla Londonderry 1 ‐ Dec 12, 2023

💨 Le souffle… à près de 100 kilomètres par heure ! 💨 Toujours bloqués à Caletón Silva, sur l’île de Londonderry, nous décidons d’explorer la biodiversité de l’île avec Rubia, Félix et Maxime. Nous marchons 2 heures pour atteindre le sommet localisé près du navire : seulement 300 mètres de hauteur, mais le vent à contre rend notre progression difficile. Arrivés au sommet, le vent redouble d’intensité. Il est tellement puissant que je peux me coucher en arrière, [...]
sans craindre de tomber. Je suis heureux de ne pas être en mer maintenant. D’un seul regard, je peux contempler le canal Ballenero, où Darwin et FitzRoy ont effectué leur reconnaissance en barque. Sur ma gauche, l’île Stewart, où ils se sont arrêtés pour la nuit. Le nom « ballenero » a d’ailleurs été donné par FitzRoy lui-même, en souvenir d’un vol supposé d’une de ses baleinières par les Fuégiens. Mais qu’est-ce donc qu’une baleinière ? Demain, je posterai les superbes photographies naturalistes faites par Maxime et Félix. J’ai hâte de vous partager cela ! Alors, à demain pour la suite de l’aventure !

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Caletón Silva 2, Chile ‐ Dec 11, 2023

⭐️ Amarrés en étoile ⭐️ Caletón Silva tient toutes ses promesses. Le vent souffle déjà très fort de l’ouest-sud-ouest. Pourtant, nous sommes encore très abrités, et le quadruple amarrage du navire nous assure une sécurité totale. Au fond de la crique, une grosse cascade déverse de l’eau douce pure. Nous en profitons pour tirer un tuyau de 40 mètres qui nous permettra d’avoir l’eau courante ! Pour cela, il faut simplement placer l’extrémité du tuyau suffisamment e [...]
n hauteur : l’eau s’y engouffre, et ressort comme par magie au niveau du bateau 🤩 Le procédé peut sembler magique, mais c’est très exactement ce qui est utilisé dans les châteaux d’eau par exemple. C’est le différentiel de pression qui fait le travail ! Comme quoi, les cours de physique-chimie, ça sert, y compris dans la vie de tous les jours 🤓 À demain pour la suite de l’aventure !
Caletón Silva 1 ‐ Dec 10, 2023

🫣 On se réfugie à Caletón Silva 🫣 Dans une vingtaine d’heures, le vent d’ouest commencera à souffler très fort : une tempête se prépare. Nous visons ainsi l’île de Londonderry, où une petite crique nous abritera jusqu’à la fin du passage de la dépression. Nous ne sommes pas loin de l’extrémité occidentale de l’expédition en barque de FitzRoy et Darwin. Eux se sont arrêtés sur l’île juste à côté, l’île Stewart. De notre côté, nous continuerons vers l [...]
’ouest dès que la tempête sera passée : notre prochain objectif de navigation est le passage du canal Brecknock. Caletón Silva est un charmant petit mouillage, entouré de vieux hêtres centenaires, au creux d’une île par ailleurs quasiment désertique et battue par les vents. Nous tirons quatre amarres « en étoile » pour sécuriser au maximum le bateau. Puisque nous sommes contraints d’y rester quelques jours, nous en profiterons pour continuer l’exploration de l’île à terre ! À demain pour la suite de l’aventure !
Isla Darwin ‐ Dec 8, 2023

☁️ Nous passons l’île Darwin ☁️ Le 30 janvier 1833, l’expédition en barque menée par Fitzroy et Darwin progresse vers l’ouest. Ils naviguent sur une étendue d’eau encore jamais explorée par un Européen. Le capitaine FitzRoy écrit : « Nous passâmes dans une vaste étendue d'eau que j'appelai Détroit Darwin, du nom de mon camarade de mess, qui affrontait si volontiers l'inconfort et le risque d'une longue croisière dans un petit bateau chargé. » Le capitaine FitzRo [...]
y avait ainsi le privilège de nommer à sa guise tous les lieux encore inexplorés. Non seulement nomme-t-il le détroit « Détroit Darwin », mais l’île qui la borde au Sud reçoit aussi le nom de notre cher naturaliste. Partout autour de moi, dans cette ambiance si particulière de la Terre de Feu, les fantômes du passé dansent entre les bras de mer et les pics rocheux.
Glacier Italia ‐ Dec 7, 2023

🧊 On navigue devant notre premier glacier 🧊 Naviguant précisément ici, dans le bras nord du canal Beagle, Darwin écrivait : « Dans bien des endroits, de magnifiques glaciers s’étendent sur le flanc de la montagne jusqu’au bord même de l’eau. Il est impossible d’imaginer rien de plus beau que l’admirable couleur bleue de ces glaciers, surtout à cause du contraste frappant qui existe entre eux et le blanc mat de la neige qui les domine. » Comment ces glaciers de Patagoni [...]
e ont-ils évolué depuis 1833 ? C’est la question qui va nous animer pour les 7 semaines à venir. Aidé par les documents rédigés par Darwin et par une peinture de Conrad Martens, j’espère pouvoir éclairer la manière dont cette région du bout du monde change, au rythme du dérèglement climatique. Mais je n’y parviendrais pas seul : c’est pour cela que nous serons bientôt rejoints par Inès Dussaillant, alpiniste et glaciologue chilienne, qui sera notre guide sur la cordillère de Darwin, au sud du détroit de Magellan. Nous avons rendez-vous avec elle à Punta Arenas, où elle embarquera pour 12 jours sur le bateau. Saurez-vous retrouver cette ville sur la carte ? Il nous faut donc continuer notre route, car bientôt se profile un passage sérieux pour notre navigation : le canal Brecknock, très exposé aux terribles tempêtes du Pacifique Sud !
Caleta Olla ‐ Dec 6, 2023

🪢 On mouille à Caleta Olla 🪢 Après une navigation pleine de rebondissements, nous arrivons enfin à Caleta Olla, à proximité immédiate de l’île du Diable. Ce mouillage abrité nous offrira un havre de paix pour la nuit, avant de reprendre notre exploration vers l’ouest. En arrivant, nous commençons le ballet des amarres. Équipés de 2 lignes de mouillage de 100 mètres de long, Félix et Maxime se rendent à terre pour trouver des arbres suffisamment solides qui nous serviront [...]
de points d’amarrage. Comme souvent dans les canaux de Patagonie, nous nous amarrons cul à l’ouest, c’est-à-dire le bateau pointé vers l’est : ainsi, en cas de fort coup de vent, ce sont les arbres qui nous retiendront. En attendant, avec Rubia, nous mouillons l’ancre, puis nous reculons vers la plage. Avec les deux lignes arrière accrochées aux arbres et l’ancre à l’avant, le bateau maintiendra sa position pendant toute la durée de notre arrêt à Caleta Olla ! 🤔 Qu’en est-il de ce fameux diable de l’Isla del Diablo 🤔 Souvenez-vous, hier, je vous questionnais sur ces deux yeux luisants dans la nuit. Alors, était-ce le diable que le marin de quart a abattu avec son fusil ? Eh bien non, vous vous en doutez ! En fait, ce sont les yeux d’une pauvre chouette qu’il a confondus avec ceux du démon 🦉 À demain pour la suite de l’aventure !

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Isla del Diablo, Chile ‐ Dec 5, 2023

😈 Nous passons l’île du Diable 😈 Le 29 janvier 1833, Charles Darwin et le capitaine FitzRoy passent en barque devant cette île minuscule, qui marque la séparation du canal Beagle en deux bras, le bras nord et le bras sud. Darwin écrit alors : « Le matin, nous sommes arrivés au point où le canal se divise et nous sommes entrés dans le bras nord [voir photo 2]. Le paysage devient très grandiose, les montagnes à droite sont très élevées et couvertes d'un manteau blanc de neig [...]
e perpétuelle. » Mais que faisaient-ils donc ici, en barque, loin du Beagle ? En fait, FitzRoy voulait explorer le canal sur toute sa longueur, mais les vents dominants d’ouest empêchaient complètement le Beagle de progresser. Il a donc décidé de mouiller son navire sur l’île Lennox, à l’entrée orientale du canal, afin de conduire une exploration en barque du 19 janvier au 7 février 2023. Leur objectif est double : ramener Jemmy Button, un captif fuégien « occidentalisé » de force, dans son pays d’origine, et explorer le canal Beagle jusqu’à l’océan Pacifique. Le 29 janvier 1833, FitzRoy et Darwin passent donc devant l’île du Diable, que l’on voit en avant-plan de la première photo. Elle fut nommée ainsi par FitzRoy lui-même, lors de sa précédente expédition d’exploration à bord du Beagle, en 1830. L’histoire se déroule ainsi : l’équipage s’y arrête pour passer la nuit. Tard le soir, le garde de quart voit deux yeux luisants se découper dans la nuit : pris de terreur, croyant voir le démon, il tire. Au petit matin, l’équipage, tentant de découvrir le corps du diable ainsi abattu, fait une étonnante découverte. Mais, à votre avis, qu’on-t-il trouvé ? À demain pour la réponse… et la suite de l’aventure !
Canal Beagle 12 ‐ Dec 4, 2023

😳 Le vent se lève… et il se lève vite 😳 Alors que depuis notre départ de Puerto Williams, le temps est particulièrement bon (même si le vent arrive de face), tout d’un coup, alors que nous traversons un passage du canal particulièrement étroit, le temps se gâte. Le vent forcit d’un coup, atteignant 25 nœuds par endroit, canalisé par les deux chaînes de montagnes qui bordent le plan d’eau. Les vagues grossissent aussi, et rendent la progression du navire plus difficile. [...]
De 6 nœuds, nous passons à 2, et encore, nous ne faisons pas route directe. Je repense au livre d’Alain Damasio, la Horde du Contrevent, une aventure où les héros remontent le vent pour en découvrir l’origine. Chaque mètre gagné compte. Le trajet vers l’ouest et vers le nord, celui que nous entreprenons pour les mois à venir, est le plus fastidieux, car il se fait contre les vents dominants. Il va nous falloir prendre notre mal en patience ! Darwin et FitzRoy, eux, ont aussi navigué dans ces eaux à l’aide de petites barques munies de voiles. Ce combat constant pour remonter le vent, ils l’ont aussi mené. Demain, je vous en dirais plus sur leur expédition le long du canal Beagle. Alors, à très vite pour la suite de l’aventure !
Canal Beagle 11 ‐ Dec 3, 2023

⛵️ C’est parti pour l’exploration des canaux de Patagonie ⛵️ Enfin, nous quittons Puerto Williams et le confort des villes et villages pour commencer nos aventures en autonomie totale. Le bateau est rempli de nourriture et de tous les équipements nécessaires, grâce au travail acharné qui nous a occupés ces dernières semaines. Je suis heureux de pouvoir retrouver le plaisir du contact avec les paysages sauvages et reculés du Chili. Notre premier objectif est de rallier le moui [...]
llage de Caleta Olla, première étape de notre remontée jusque dans le détroit de Magellan, où nous retrouverons Inès Dussaillant, alpiniste et glaciologue chilienne qui sera notre guide pour découvrir les glaciers du grand sud, 200 ans après Darwin. Le temps est bon, et malgré des vents contraires, nous avançons à bonne vitesse vers notre objectif. À demain pour la suite de l’aventure ! PS : Si vous avez des questions, quelles qu’elles soient, n’hésitez pas à les poser en commentaire ! Sacha, de l’équipe à terre, y répondra avec plaisir 🤩
Puerto Williams 7, Chile ‐ Dec 2, 2023

🎬 Puerto Williams, dernière 🎬 Nous voici arrivés à Puerto Williams après une courte navigation qui s’est déroulée sans encombre. Ce passage est obligatoire avant d’entamer notre exploration des canaux de Patagonie : c’est le seul port où nous pouvons remplir les formalités administratives qui nous permettent l’accès de cette région du monde. C’est l’occasion de dire au revoir au Micalvi, cette marine du bout du monde qui nous a accueillis tant de fois par le passé. [...]
À l’intérieur de ce mythique bateau aujourd’hui échoué, j’admire les centaines de petits drapeaux, fanions et stickers qui signalent les anciens passages de voilier. Le Gwenn ha Du, le drapeau breton, y est naturellement bien représenté ! Demain, nous partons pour les canaux, ce sera le début de la grande aventure à la découverte des glaciers… préparez vos bonnets, ça va cailler 🥶 À demain pour la suite de l’aventure !

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Canal Beagle 10 ‐ Dec 1, 2023

🇦🇷 Nous quittons définitivement l’Argentine 🇦🇷 Après 10 jours de travail acharné à Ushuaia, après avoir récupéré Rubia et Maxime, après avoir retrouvé un ancien ami et découvert le magnifique Persévérance, nous quittons la ville la plus sud du monde… pour nous rendre de nouveau dans le village le plus sud du monde ! La navigation à venir, vous la connaissez : elle s’étire sur 30 milles nautiques seulement, une simple formalité au vu de la météo particulière [...]
ment clémente. Notre objectif, en retournant à Puerto Williams, est de réaliser les formalités administratives pour accéder à l’exploration de la partie occidentale du canal Beagle. En attendant, nous admirons de nouveau les paysages à couper le souffle du Beagle, à propos duquel Darwin écrivait : « Il est presque si parfaitement droit, que la vue, bordée de chaque côté par une ligne de montagne, se perd dans la distance. » À demain pour la suite de l’aventure !

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Ushuaia 12, Argentina ‐ Nov 30, 2023

🫡 À l’écoute des marins d’expérience 🫡 Gilles Rigaud est le capitaine du voilier Kotick, un mythique voilier qui navigue dans le grand sud depuis de nombreuses années. Avec Delphine, la seconde du navire, ils sont nos voisins dans le petit Club Nautico d’Ushuaia ! Gilles me propose gentiment de venir sur le bateau pour me parler des bons plans de navigation dans les canaux de Patagonie. Il en connaît un rayon : il a fait la traversée dix fois dans les deux sens ! Il connaît [...]
donc notamment très bien les lieux de mouillage, les plus beaux, les plus protégés, les plus riches en biodiversité. La navigation, c’est évidemment développer son sens marin, mais c’est aussi développer son sens de l’humilité, de l’attention. Les capitaines qui croisent dans la zone depuis des années ont accumulé une expérience extraordinaire, qu’ils partagent avec passion. Encore faut-il savoir les écouter. Gilles a passé trois quart-d’heure avec nous, autour d’une carte des canaux. Et croyez-moi, on va vivre des aventures de folie. Demain, nous repartons à Puerto Williams. J’ai hâte !
Ushuaia 11 ‐ Nov 28, 2023

🥳 Dites bonjour à Maxime !! 🥳 Maxime est photographe professionnel, ses talentueuses prises d’image lui ont déjà valu de belles missions pour Under The Pole (une expédition de plongée scientifique), IMOCA Macif (un bateau de course au large skippé par Charlie Dalin) ou encore Tara (un voilier d’exploration scientifique). Vous vous souvenez peut-être de lui pour ses magnifiques images des paresseux au Brésil, lors de la mission Captain Darwin en mars 2022 🇧🇷🦥 Ce travai [...]
l, réalisé en collaboration avec l’Agence Photo Zeppelin, avait notamment produit un superbe reportage publié chez GEO. Aujourd’hui, nous célébrons donc son arrivée pour les deux prochains mois de mission sur les glaciers des canaux de Patagonie ! Bienvenue Max 🥰 À très vite pour la suite de l’aventure !
Ushuaia 10 ‐ Nov 27, 2023

🔥 Pensez-vous suffisamment à ramoner votre cheminée ? 🔥 Naturellement, cette question vous concerne moins si vous chauffez votre habitation à l’aide de radiateurs électriques ! Mais sur le bateau, la chaleur est produite par un petit poêle qui fonctionne avec le même gasoil que le moteur. Sa consommation est minime : à peine dix décilitres de carburant pour une heure de fonctionnement ! Et sa présence nous permet deux choses : ne pas attraper froid 🥶, et aussi d’évacuer l [...]
’humidité du bateau ⛵️ Mais comme tout poêle, il faut penser à nettoyer la cheminée qui porte les fumées à l’extérieur. En effet, au fil du temps, la suie s’accumule sur les parois, créant ainsi un risque d’incendie, en même temps qu’elle diminue l’intensité de la convection. Puis-je laisser les plus scientifiques d’entre vous nous rappeler ce qu’est la convection ? Le travail sur le bateau avance à bon rythme, nous sommes quasiment prêts à partir. Ce soir, nous accueillons Maxime sur le navire : avec lui, l’équipage sera au complet et nous pourrons envisager un départ pour Puerto Williams ! À très vite pour la suite de l’aventure !
Ushuaia 9 ‐ Nov 25, 2023

🍽️ À manger pour 75 jours 🍽️ Le défi est de taille : avitailler le bateau pour plus de 2 mois de navigation en autonomie. Nous serons 4 à bord, voir 5 pendant 2 semaines, il faut donc prévoir… environ 1000 repas ! Il faut donc penser à l’avance à ce que nous allons manger, faire une liste de course, faire les courses, puis tout ranger dans le bateau ⛵️ Une mission aussi nécessaire que longue et fastidieuse ! Voici un aperçu de ce que nous sommes en train de charger da [...]
ns le bateau : 🍚 42 kilogrammes de riz 🥛 36 litres de lait végétal 🌾 20 kilogrammes de granola 🍝 30 kilogrammes de pâtes 🫘 15 kilogrammes de haricots 🥫 35 litres de sauce tomate 🧻 50 rouleaux de papier toilette 🧁 720 petits gâteaux sucrés 🧈 6 kilogrammes de beurre 🍫 5 kilogrammes de chocolat J’espère que nous n’avons rien oublié… en tous cas, on ne peut plus charger grand-chose d’autre dans le navire 😅 À demain pour la suite de l’aventure !
Ushuaia 8 ‐ Nov 24, 2023

🤔 Sur quel bateau suis-je ? 🤔 J’étais sur mon bateau, à quai au Club Nautico Ushuaia, lorsque j’ai reçu un message : « Mon petit doigt me dit que tu serais à Ushuaia… c’est vrai ? ». Le message est signé Daniel, ancien skipper du WHY, le bateau d’Under The Pole : Daniel est mon ancien compagnon de cabine dans les régions froides de l’Arctique, et surtout un excellent ami ! Mais comment Daniel est-il au courant que je suis en Argentine ? Je regarde à gauche, à droi [...]
te, pas trace de ce marin invétéré, également ancien des expéditions Tara Océan et Plastic Odyssey. « Je suis sur le Persévérance ! », me renseigne-t-il très vite. Le Persévérance ! Ce voilier fait partie du titanesque projet Polar Pod, une future station scientifique dérivante autour du continent Antarctique (projet pour lequel travaille aujourd’hui l’ancienne second du Captain Darwin, Cecile Malavaud !). Le Persévérance, construit pour l’occasion, aura pour rôle d’avitailler la station en nourriture, équipiers et matériels pendant toute la durée de la mission. Un projet d’une ambition colossale, porté par un grand explorateur français, Jean-Louis Etienne. Il est une source d’inspiration pour beaucoup d’aventuriers, dont Emmanuelle Périé et Ghislain Bardout, qui, après avoir travaillé avec Jean-Louis Etienne, ont monté les expéditions Under The Pole ! C’est avec un immense bonheur que je me rends donc, avec Félix et Rubia, sur le Persévérance, pour une visite guidée par le capitaine Daniel. Puis, nous sommes invités à dîner avec toute l’équipe. Une rencontre du bout du monde, avec un ami, ancien compagnon de cabine, et aujourd’hui capitaine d’un navire d’exception ! À demain pour la suite de l’aventure !

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Ushuaia 7, Argentina ‐ Nov 23, 2023

🇧🇷 On accueille Rubia, l’équipière brésilienne à bord du Captain Darwin 🇧🇷 Rubia embarque sur le navire avec moi et Félix pour la mission glaciers dans les canaux de Patagonie ❄️ Son rôle est de s’occuper de l’intendance du bateau et de la cuisine à bord. L’intendance du bateau consiste à s’assurer que nous disposons de tout ce qui est nécessaire pour vivre convenablement. La nourriture, l’eau, bien sûr. Mais aussi tout le matériel du quotidien : le papier [...]
toilette, les éponges, les serviettes, le savon… Dans les jours qui viennent, Rubia va donc devoir faire de grosses courses au supermarché ! Il ne faut rien oublier, car pendant 2 mois, nous allons devoir vivre en autonomie totale avec 4 voir parfois 5 personnes à bord. La tâche de Rubia n’est donc pas facile… D’ailleurs, selon vous, qu’est-ce qui serait indispensable de prendre à bord ? Até amanhã para o resto da aventura !
Ushuaia 6 ‐ Nov 22, 2023

🙌 La VILLE la plus sud du monde 🙌 Nous sommes bien arrivés à Ushuaïa, en Argentine ! Ici, entre les montagnes de la Terre de Feu et le Canal Beagle, vivent plus de 80 000 habitants. La ville a été fondée en 1884, environ 50 ans après le passage de Charles Darwin. Initialement, c’était une prison : on y envoyait les criminels les plus dangereux. Pourtant, leurs cellules n’avaient pas de barreaux… pourquoi, à votre avis ? Maintenant que nous sommes ici, on va pouvoir commen [...]
cer à avitailler le bateau, c’est-à-dire à embarquer progressivement tout ce qui nous sera nécessaire pour notre mission dans les canaux de Patagonie : de la nourriture, de l’eau, du matériel, du carburant… les jours qui viennent vont être bien chargés ! À demain pour la suite de l’aventure !
Canal Beagle 9 ‐ Nov 20, 2023

La navigation continue, le vent diminue progressivement en intensité ! On a sorti un bout de génois, notre immense voile d’avant, et on file 5 noeuds avec une petite brise de travers (ça veut dire que le vent vient du côté du navire). Nous ne sommes plus loin de l’Argentine 🇦🇷 A très vite pour la suite de l’aventure !
Canal Beagle 8 ‐ Nov 19, 2023

🤩 Première navigation de la saison 🤩 Nous venons de prendre la mer, direction la ville d’Ushuaïa, en Argentine ! Les conditions sont bonnes, quoi que le vent souffle plus fort que je ne l’aurais cru (environ une vingtaine de nœuds en sortie de port). Je me mets face au vent, et je crie à Félix de hisser la grand-voile. Mètre après mètre, la voile monte et claque sous l’effet du vent. Une fois l’opération terminée, je fais route, la voile se gonfle et le bateau se penche [...]
: ça y est, le vent nous porte vers notre destination. Petit à petit, à mesure que l’on sort les voiles, que l’on prend en main la barre, ou que l’on se déplace tout simplement d’un bout à l’autre du navire, les sensations de navigation reviennent. Le bateau bouge constamment d’un bord à l’autre, même se verser un verre d’eau devient une mission délicate qui requiert toute notre concentration ! Pour l’instant, tout va bien, je suis content du travail accompli au Chili avec Félix. Le bateau avance bien : nous devrions être à Ushuaïa d’ici quelques heures !
Puerto Williams 6, Chile ‐ Nov 18, 2023

🧗‍♂️ Weekend escalade sur le Captain Darwin 🧗‍♂️ Le travail continue pour la remise en état de naviguer de notre bateau ! Aujourd’hui, je grimpe en haut du mât pour installer les lazy jacks, des bouts montés entre le mât et la bôme, dont l’utilité est de nous permettre d’affaler rapidement la grand-voile. Le terme « lazy jack » vient du langage maritime anglais, où « jack » désigne les marins. Il se traduit littéralement par "marin paresseux" et fait ré [...]
férence à cet ingénieux dispositif facilitant l'affalage de la grand-voile en réduisant considérablement l'effort nécessaire. Nous sommes quasiment prêts à prendre le départ pour Ushuaïa, en Argentine. La météo devrait être correcte demain (vent de nord, 15 noeuds en rafale). On croise les doigts pour que les prévisions se maintiennent !
Cerro Bandera ‐ Nov 17, 2023

🪶 Balade naturaliste à Puerto Williams 🪶 Aujourd’hui, il fait beau, et avec Félix nous prenons une pause des travaux du bateau pour explorer la biodiversité de l’île de Navarino. Notre objectif : le Cerro Bandera (littéralement, le « mont drapeau »), une petite montagne qui surplombe Puerto Williams, à 500 mètres de hauteur. À peine sorti du Micalvi, Félix avise un Martin-pêcheur à ventre roux (Megaceryle torquata) qui revient d’une pêche miraculeuse. Dans sa gueule, [...]
un petit poisson qu’il assomme sur le rebord d’une poutre en bois avant de l’engloutir tout entier (photo 1). Nous commençons l’ascension du Cerro : je constate que la forêt a repris des couleurs, depuis mon dernier séjour en août dernier. L’hiver est terminé, le printemps commence, et les lengas et ñire (deux espèces d’arbres du genre Nothofagus, des sortes de hêtres de l’hémisphère sud) retrouvent leurs feuilles (photo 2). Sur le bord du chemin, je remarque la présence de nombreux arbustes revêtant de jolies fleurs jaunes : il s’agit de l’épine-vinette de Darwin (Berberis darwinii), une plante découverte par Darwin en 1835, pendant son tour du monde sur le HMS Beagle ! Dans quelques semaines, ces arbustes donneront également des fruits, rouges et très acides, voisins du très célèbre calafate, un des symboles de la Patagonie. En attendant, je peux croquer quelques fleurs, puisqu’elles sont comestibles : elles sont très savoureuses et légèrement acides, un goûté fort apprécié au cours de notre marche (photos 3 et 4). Plus loin, alors que nous traversons l’épaisse forêt qui nous sépare du sommet, nous sommes interpellés par une myriade de petites boules d’une couleur orange pâle, accrochées à certains troncs d’arbres. Ce sont de petits champignons parasites (Cyttaria darwinii), aussi connus sous le nom de pains des Indiens, ou champignons de Darwin (photo 5). Darwin, le premier à l’avoir décrit scientifiquement, écrit : « Il est récolté en grande quantité par les femmes et les enfants et consommé cru. Il a un goût mucilagineux, légèrement sucré, avec une légère odeur semblable à celle d'un champignon. » J’en ai goûté un, la texture gélatineuse et le goût inexistant me l’ont fait très vite recracher (photo 6). Enfin, nous sommes arrivés au sommet : le drapeau chilien et une vue somptueuse sur le canal Beagle nous ont accueillis. Il y a 200 ans, le Beagle voguait sur ces eaux : les Fuégiens ont depuis pratiquement disparu, mais le pain dont ils tiraient une partie de leur subsistance s’offre toujours aux promeneurs affamés !

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Puerto Williams 5 ‐ Nov 16, 2023

⛵️ J’installe les voiles ⛵️ Le plus important sur un bateau - après la machine à café peut-être - c’est quand même les voiles ! Nous n’irions pas loin sans elles. C’est pour ça qu’avant de quitter le bateau en août dernier, je les ai soigneusement rangées à l’intérieur, pour qu’elles ne s’usent pas inutilement. Maintenant, il faut les réinstaller ! Le génois, que je manipule sur cette photo, est une grande voile d’avant qui s’enroule autour d’un câble [...]
métallique, ce qui nous permet de l’envoyer en restant bien à abri dans le cockpit (la partie arrière du navire). Mais le plus compliqué, c’est quand même la grand-voile, celle qui monte le long du mât. Cette voile, que les marins connaissent mieux sous son acronyme GV, se manipule à l’aide de nombreuses cordes (des bouts dans le langage maritime), qu’il s’agit de tous installer : l’écoute, le hale-bas, la drisse, les bosses de ris… y a du boulot ! À demain pour la suite de l’aventure !
Puerto Williams 4 ‐ Nov 15, 2023

🧭 Le village le plus sud du monde 🧭 Je voulais vous montrer une photo des environs pour que vous compreniez dans quel paysage nous évoluons. Mon bateau est amarré au Micalvi, la marina de Puerto Williams (que l’on voit à gauche de l’image). Le village, qui se situe à droite, compte environ 3000 habitants, dont une bonne partie travaille pour l’Armada chilienne, une base militaire navale. Nous sommes sur le canal Beagle, qui connecte le Pacifique et l’Atlantique et dont le nom [...]
vient du bateau sur lequel Darwin a navigué : le HMS Beagle ! Aujourd’hui, il faut super beau donc on va pouvoir s’attaquer aux différents chantiers pour remettre en route le bateau : le premier, c’est de gréer les voiles. À demain pour la suite de l’aventure !
Puerto Williams 3 ‐ Nov 14, 2023

⭐️ De retour en Patagonie ⭐️ Après trois mois hors du bateau, je suis enfin de retour sur mon navire adoré, à Puerto Williams au Chili, en compagnie du talentueux cinéaste Félix ! C’est parti pour 10 mois d’aventures dans les traces de Charles Darwin : les canaux de Patagonie, la remontée de la côte sud-américaine, les Galapagos puis la Polynésie française 🏝 Mais avant de naviguer, on doit remettre le bateau en ordre de marche : gréer les voiles, vérifier les équip [...]
ements de sécurité, inspecter la coque… plein de choses qui vont nous occuper dans les jours à venir. Ce jeudi, nous devrions être prêts à naviguer pour rejoindre Ushuaïa, en Argentine, où nous nous occuperons de l’avitaillement du bateau. C’est donc reparti pour dix mois de nouvelles quotidiennes ! J’ai préparé plein de belles surprises pour cette année, alors… à très vite pour la suite de l’aventure !
Puerto Williams 2 ‐ Aug 30, 2023

Clap de fin pour cette année 🎬 Après 2500 milles nautiques parcourus, des plongées sur les forêts de kelp des Malouines, une exploration des colonies de manchots, une tonte de mouton, des mouillages en Patagonie Argentine, le passage du Cap-Horn, et tant de belles rencontres le long du chemin, le bateau s’apprête à passer l’hiver, immobile, en Terre de Feu. Pour moi et l’équipe du bateau, c’est l’occasion de prendre un peu de recul, et quelques vacances avant d’attaquer un [...]
e nouvelle année d’exploration, dans deux mois. Merci à tous d’avoir suivi nos aventures depuis Piriapolis, ces dix derniers mois. Cette année a été particulièrement savoureuse, sur les traces de Darwin, à la découverte d’écosystèmes encore bien préservés des excès d’Homo sapiens. Mais les grands défis de notre temps guettent pourtant, même au bout du monde : réchauffement climatique et perte de biodiversité en tête. Un rappel, s’il en fallait, de l’urgence d’agir collectivement pour le bien être de notre planète… et donc du nôtre ! L’année prochaine, nous remonterons les canaux de Patagonie, nous naviguerons au cœur d’El Niño le long de la côte Pacifique d’Amérique du Sud, nous explorerons l’archipel des Galapagos, et traverserons l’océan pour rallier la Polynésie, là où tout à commencé pour Captain Darwin. L’aventure recommence, début novembre !!!
Bahia Nassau 2 ‐ Aug 26, 2023

On retourne à Puerto Williams ! Le vent commence à sérieusement souffler de sud, il nous faut nous nous hâter pour retrouver l’abri du Canal Beagle. En repassant par la Bahia Nassau, les conditions de mer sont très différentes d’il y a quelques jours. La longue houle du large rentre sans effort dans le trou béant entre Isla Lennon et Isla Wollaston. Le bateau gîte fort sous les nuages bas et menaçants qui se sont installés depuis quelques jours. À l’inverse de l’aller, nous [...]
précipitons le retour et ne nous attardons plus. Nous devrions arriver à Puerto Williams dès demain !
Cap Horn 2 ‐ Aug 25, 2023

« En nous approchant à nouveau de la terre, nous apercevons ce fameux promontoire, mais cette fois avec tous les caractères qui lui conviennent, c’est-à-dire enveloppé de brouillards et entouré d’un véritable ouragan de vent et d’eau. D’immenses nuages noirs obscurcissent le ciel, les coups de vent, la grêle nous assaillent ». La confrontation des écrits de Darwin à la réalité des paysages qu’il a exploré me donne une appréciation nouvelle de ses talents d’écrivain.
Cap Horn ‐ Aug 24, 2023

55°59.91'S • 067°16.09’W ⛵️ Cap Horn 🏔 HMS Beagle - 21 décembre 1832 - Darwin écrit : « Nous passons devant les rochers qui forment le Cap Deceit, et, vers 3 heures, nous doublons le Cap Horn, battu par les tempêtes » MUKTI - 29 avril 2023 - Avec Félix, nous sommes heureux et impressionnés par le caillou, j’écris : « Doublons le Cap Horn 190 ans, 4 mois et 8 jours après Darwin ».
Isla Hermite ‐ Aug 23, 2023

Le Cap-Horn est en vue, le vent se lève 👀 Ce matin, nous sommes partis à 3h30 du mouillage de Maxwell. La pluie ne nous facilite pas la manoeuvre, un peu délicate du fait du passage très étroit entre Hermite et Jordan. Le GPS nous lâche au pire moment : sur le pont, toute lumière éteinte, seule la vision fugace et confuse de gerbes d’eau blanches sur tribord m’indique la présence des rochers. Sortant de l’abri de Maxwell, la houle du large, venant du sud-ouest, malmène le bat [...]
eau. Il fait nuit, il fait froid, le vent s’est levé et souffle de l’est. Nous mettons cap au sud, pour avancer à bonne vitesse vent de travers. Dans quelques heures, le vent tournera sud, et ne cessera de forcir. Nous avançons dans la nuit. Je me réfugie dans la timonerie du bateau pour quelques dizaines de minutes, car le froid m’engourdit. Nous passons devant la probable crique de Wigwam (probablement l’actuelle Caleta Saint Martin), où l’équipage du HMS Beagle a passé le Noël 1832. Il écrit alors : « En regardant autour de nous cette région inhospitalière, nous pourrions à peine croire que l'homme y ait existé. ». Les fantômes du passé rôdent. Les anciens Yahgan et les explorateurs du passé se toisent et se jugent sous la pluie battante : c’est la variété du genre humain qui, séparée par des centaines de milliers d’années d’errance autour du monde, se retrouve et doute de son origine commune. Charles était bien loin de se douter qu’il comblerait, par sa théorie dont les fondements se forgeaient alors, cet abysse dont il fut le témoin. Le ciel semble quelque peu s’éclaircir : je sors du navire pour prendre le frais. Et je le vois, au loin, le rocher du bout du monde, sous un rideau de pluie, battu par les vents, le Cap que Darwin passait à la fin de l’année 1832, la fin de la terre des hommes avant le grand blanc de l’Antarctique : le Cap-Horn. Nous avons encore quelques milles à parcourir : demain, nous l’observerons de plus près.

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Maxwell, Chile ‐ Aug 22, 2023

Isla Hermite, mouillage de Maxwell, la porte du Cap-Horn 🏔 Nous passons le détroit séparant l’île Wollaston et l’île Freycinet. Il fait beau, le soleil brille toujours. Puis, nous nous glissons au nord de l’île Herschel, dont le relief tout en rondeur nous ferait presque déjà oublier les dents acérées de Wollaston, dans des passages étroits de quelques centaines de mètres. Les kelps ne nous facilitent pas le travail. Ces algues sont présentes quasiment partout : à la diffi [...]
culté d’éviter les forêts bien installées à proximité immédiate de la côte, il faut ajouter celle de repérer les individus solitaires, décrochés du fond et qui dérivent au gré des courants. Progressivement, le ciel se charge de nuages, sifflant sans ambiguïté la fin de la récré : le mauvais temps sera bientôt là, comme prévu. Il commence à pleuvoir, mais fort heureusement le vent reste faible, et nous restons par ailleurs bien protégés par le relief environnant. Il est plus de 16 heures et le jour s’assombrit, alors que nous arrivons enfin à Maxwell, un site de mouillage localisé sur l’île Hermite. C’est un lieu de prédilection pour les pêcheurs qui opèrent dans la zone et les voiliers qui visent le bout du monde. Nous ne faisons pas exception, et y passerons la nuit avant d’attaquer le dernier tronçon vers le Cap-Horn. Nous visons l’extrémité d’une forêt de kelp, libérons l’ancre puis culons vers la côte. Tendant ainsi progressivement notre chaîne, nous amarrons la poupe du navire à la côte, par l’entremise d’un épais bout que les pêcheurs ont tendu entre deux arbres. Plus tard, des pêcheurs arrivent eux aussi pour passer la nuit : quatre navires, dont le nôtre, s’abritent au creux de Maxwell, alors que le vent se lève.

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Isla Wollaston 3 ‐ Aug 21, 2023

Accompagnés par une baleine 🐳 Alors que nous poursuivons notre route vers Maxwell (notre dernier mouillage avant le passage du Cap-Horn), nous croisons le chemin d’une magnifique baleine d’environ 12 mètres, probablement un rorqual boréal (Balaenoptera borealis). En 1832, Darwin relève bien sûr la présence de ces immenses mammifères : « La présence de plusieurs immenses baleines projetant de l’eau dans différentes directions prouvait, en n’en pouvoir douter, que nous nous [...]
trouvions dans un bras de mer. J’eus l’occasion de voir deux de ces monstres, probablement un mâle et une femelle, se jouant à une portée de pierre de la côte recouverte d’arbres dont les branches venaient baigner dans l’eau. » C’est à la fin du XIXe et au début du XXe siècle que la pêche industrielle décima une bonne partie de la population de rorquals boréal, faisant de cette espèce une espèce menacée. Heureusement, Balaenoptera borealis est aujourd’hui une espèce protégée par des accords internationaux : on estime sa population actuelle - plus de 50 000 individus - à un cinquième de l’effectif de l’époque de Darwin. Sur la vidéo, nous voyons aussi quelques phoques otaries à fourrure australe (Arctocephalus australis), une espèce classée Préoccupation mineure par l’IUCN. Les paysages ont beau être somptueux, nous refermons vite cette parenthèse naturaliste pour continuer notre voyage vers Maxwell !

[VIDEO] Baleine à l'île Wollaston
Île Wollaston 2 ‐ Aug 20, 2023

Alors que tout semblait perdu… nous avons trouvé la peinture ! Je n’en reviens pas… nous longions la côte de l’île Wollaston, et juste avant d’arriver en vue de l’île Freycinet, Félix s’exclame : « C’est ici ! ». Et en effet, la forme des montagnes me rappelle immédiatement la composition de Conrad Martens. Nous sommes pourtant au sud-est de l’île, alors que la peinture indiquait avoir été réalisée au nord-est ! Ni une, ni deux, je m’équipe d’un baudrier po [...]
ur monter dans le mât. Conrad, lui, se trouvait sur le pont du HMS Beagle quand il a esquissé ce paysage, donc à environ 5 mètres de hauteur. Il va donc me falloir grimper au premier étage de barres de flèche pour réussir à obtenir la même perspective. Et voilà le résultat : la peinture la plus australe de la deuxième expédition du HMS Beagle, deux cents ans plus tard. Comme partout ailleurs en Patagonie et aux Malouines, la très faible densité humaine, elle-même liée à un territoire difficile d’accès et peu propice au développement de l’agriculture, explique le paysage largement inaltéré. Darwin le décrivait d’ailleurs ainsi : « Le pays entier n’est qu’une énorme masse de rochers sauvages, de collines élevées, de forêts inutiles, le tout enveloppé de brouillards perpétuels et tourmenté de tempêtes incessantes. » La peinture de Conrad et les descriptions de Darwin nous donnent un bon aperçu de l’ancien mode de vie Yahgan, entre campements de fortune à terre et vie dans les kayaks. Aujourd’hui, les Yahgan ne sont plus nomades. Ils ont connu un sort peu enviable, de plus en plus maltraités par les expéditions européennes dans leurs contrées : cette cruauté croissante culminera au XXe siècle, lorsque le peuple Selk’nam (des Fuégiens occupant la partie ouest de la grande île de la Terre de Feu) est purement et simplement exterminé. Les Yahgan persistent : ils sont encore une centaine, réunis dans un petit village attenant à Puerto Williams. Nous irons recueillir le témoignage de l’un d’entre eux à notre retour du Cap-Horn. Nous pouvons maintenant reprendre la route pour la Cap-Horn, et vite, car le mauvais temps approche.

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Île Wollaston ‐ Aug 19, 2023

La chasse au trésor est ouverte… pendant que notre chronomètre égrène les heures avant la tempête. Nous n’avons pas beaucoup de temps pour trouver l’endroit d’où Conrad Martens à peint un fameux paysage de l’île Wollaston, en 1832 (photo 2). C’est l’œuvre la plus australe de toute l’expédition du HMS Beagle : on peut y admirer un paysage de montagnes dépourvues de neige, les pieds baignant dans les eaux de l’Atlantique. Notre attention est vite attirée par les Fué [...]
giens assis dans le kayak, au centre de la peinture. La présence humaine est également révélée par le mince filet de fumée qui s’élève d’un campement localisé hors de la vue du peintre, derrière une colline. Les Fuégiens sont un regroupement de plusieurs populations autochtones : ceux qui sont représentés ici sont les Yahgan, qui habitent la région la plus australe de la Terre de Feu. Ces Yahgan étaient alors des chasseurs-cueilleurs, qui utilisaient de simples kayaks pour transiter d’une île à l’autre. Ces kayaks leur servaient parfois de maisons (ils les chauffaient par le moyen d’un feu) et de navire de pêche. Seule la forme des montagnes nous permettra de retrouver l’origine de la composition de Conrad Martens. En effet, la peinture ne nous fournit d’une indication approximative du lieu où elle a été faite : « North East of Wollaston Island ». Nous longeons donc la côte de l’île de son extrémité nord, en descendant au sud. Les paysages du canal Beagle étaient déjà somptueux, mais j’ai l’impression qu’ils se drapent ici d’une grandeur déraisonnable. Les pics déchiquetés des montagnes répondent aux labyrinthes aquatiques que dessinent les lacs et les bras de mer qui découpent la côte et fragmentent les îles. La distance à parcourir pour évaluer toute la côte est de l’île Wollaston, à la recherche de la peinture du Conrad, est énorme pour notre petit navire. Plusieurs heures de recherches sont vaines : les paysages se ressemblent, mais nous n’arrivons pas, avec Félix, à trouver le profil exact des montagnes. Et la fin de journée approche : il nous faudra bientôt partir pour Isla Hermite, qu’il nous faut absolument atteindre avant la nuit. Devons-nous alors déclarer forfait ?

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Bahia Nassau ‐ Aug 18, 2023

Le Captain Darwin à l’assaut de la Bahia Nassau ⛵️ Alors que nous clôturons notre tour de l’île Navarino, notre navire retrouve une baie ouverte, après plusieurs mois passés dans les canaux. La journée est merveilleusement calme : le vent parvient à peine à nous pousser vers le sud. Ces conditions sont rares dans cette région, mais pas inhabituelles. Il faut dire qu’avec Félix, nous avons fixé les dates de notre exploration en fonction des fichiers météo disponibles. Nous [...]
passons ainsi dans ce que j’appellerai un « trou de souris » : si le vent est très faible aujourd’hui, il retrouvera de sa forme demain, soufflant du sud puis prenant de l’est. Puis, la tempête se lèvera, et soufflera des jours durant. Nous n’avons donc guère le temps de ralentir : la priorité est au passage du Cap dans les meilleures conditions de sécurité. Déjà, à l’horizon, se dessinent les contours de l’île Wollaston, où nous profiterons du calme pour se mettre en quête du trésor : une fenêtre sur l’histoire, offerte par le peintre Conrad Martens.
Canal Beagle 7 ‐ Aug 17, 2023

Nous naviguons en plein cœur des forêts de Patagonie 🌊🌳🏔 Partant de Puerto Williams, et une fois terminées les immanquables formalités administratives, nous reprenons la route vers le Cap Horn. Nous devons maintenant contourner l’immense île Navarino pour rejoindre la Bahia Nassau : la météo est plutôt bonne pour la journée, des vents d’ouest nous poussent à propos vers notre destination. Prenant le vent « plein cul », j’ouvre en grand le génois du bord opposé à [...]
la grand-voile. Les voiles ainsi déployées « en ciseaux », nous filons 6 nœuds et demi. De part et d’autre du canal, nous longeons la forêt de Patagonie. Charles Darwin écrit, avec son sens habituel de la concision : « On peut décrire la Terre de Feu en deux mots : un pays montagneux en partie submergé, de telle sorte que de profonds détroits et de vastes baies occupent la place des vallées. Une immense forêt qui s’étend du sommet des montagnes jusqu’au bord de l’eau couvre le flanc des montagnes ». Plus loin : « Les montagnes atteignent ici environ 3000 pieds de hauteur, et se terminent par des sommets aigus ou déchiquetés. Elles s’élèvent en pente ininterrompue depuis le bord de l’eau, et une sombre forêt les recouvre entièrement jusqu’à 1400 ou 1500 pieds de hauteur. Aussi loin que notre vue peut s’étendre, nous voyons la ligne parfaitement horizontale à laquelle les arbres cessent de croître, ce qui constitue un spectacle fort curieux. Cette ligne ressemble absolument à celle que laisse la marée haute, quand elle dépose des plantes mannes sur la côte. » Deux cents ans plus tard, ces mots décrivent toujours aussi bien les imposants paysages du Canal Beagle. Je ne peine guère à m’imaginer en explorateur des siècles passés : sans un navire en vue, passé le dernier village avant la fin du monde, la présence humaine ne m’est rappelée que lors des appels VHF de sécurité que les armées argentine et chilienne émettent périodiquement. Prochaine étape : la Bahia Nassau, dangereusement exposée à la houle du large, mais que la météo annonce paisible pour la journée de demain.
Puerto Williams 1, Chile ‐ Aug 16, 2023

Le village le plus au sud du monde 🌎 Après un voyage sans encombre depuis Ushuaia, nous nous arrêtons pour une journée à Puerto Williams, un village d’environ 3 000 habitants dont l’activité principale est d’assurer une présence militaire chilienne dans les eaux très convoitées du canal Beagle. Nous nous amarrons dans la marina la plus australe de la planète : le Micalvi. En guise de ponton, les habitants ont échoué un ancien navire militaire (le Micalvi, en activité sur la [...]
photo 3, peinture de Guillermo Grossmacht - 1877-1964). C’est un endroit mythique, très protégé des vents dominants : tous les navires qui partent sur la péninsule Antarctique ou le Cap Horn passent par ici, c’est le dernier village avant la « fin du monde ». Ce village, bien sûr, n’existait pas à l’époque de Darwin : on remonte sa fondation à l’année 1953. En revanche, l’ile Navarino, sur laquelle il est localisé, abritait déjà, au début du XIXe siècle, une population d’Homo sapiens. Il s’agit des Fuégiens, dont la culture déconcertait tant les explorateurs européens. Souvent pour de mauvaises raisons : et on le verra, Darwin était lui aussi concerné par cette sombre fascination. C’est le 17 décembre 1832 que le HMS Beagle rentre pour la première fois en contact avec les habitants de la Terre de Feu. Darwin écrit alors : « Nous recevons à notre entrée un salut digne des habitants de cette terre sauvage. Un groupe de Fuégiens, dissimulés en partie par l’épaisse forêt, s’était placé sur une pointe de rocher dominant la mer ; au moment de notre passage, ils sautent en agitant leurs guenilles et en poussant un long hurlement ». J’attache à ce post une ancienne photographie, datant de 1882, de ces nomades qui allaient à demi nus. La notion de sauvagerie résume parfaitement la vision des Européens au sujet des Fuégiens, considérés comme inférieurs en tous points à l’homme civilisé… britannique, lui, bien entendu. Darwin écrit encore : « Je ne me figurais pas combien est énorme la différence qui sépare l’homme sauvage de l’homme civilisé, différence certainement plus grande que celle qui existe entre l’animal sauvage et l’animal domestique ». Nous reparlerons bientôt de ces Fuégiens : ils apparaissent sur une ancienne peinture de Conrad Martens, que nous analyserons dans quelques jours. Demain, nous repartons en mer pour aller au Cap-Horn !

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Canal Beagle 6 ‐ Aug 15, 2023

En route pour la Cap- Horn 🤭🏔 Voilà quelque temps que je n’ai pas posté de nouvelles ! L’hiver est arrivé, ici en Terre de Feu, pourtant ce n’est pas encore la fin des explorations Captain Darwin. Avant les grandes vacances, il nous reste encore une aventure à vivre dans les traces de Darwin : le passage du mythique Cap-Horn. Nous partons d’Ushuaia aujourd’hui avec Félix, à bord de notre navire, pour une dizaine de jours dans une des régions les plus inhospitalières du m [...]
onde, à l’extrême pointe sud de l’Amérique du Sud. Ce voyage sera rythmé par de multiples escales, que vous pouvez repérer sur la carte (photo 5). D’abord, nous devons atteindre le petit village de Puerto Williams, situé en face d’Ushuaia, de l’autre côté du Canal Beagle, au Chili. Ensuite, nous devrons contourner toute l’île de Navarino, pour pénétrer la Bahia Nassau, que nous traverserons pour rejoindre l’île Wollaston. Sur cette île, nous partirons à la recherche de l’endroit depuis lequel Conrad Martens a peint un magnifique tableau lors des explorations du HMS Beagle. Puis, nous continuerons notre route entre les petites îles d’Isla Hermite (où nous mouillerons sur le site Maxwell), Herschel ou Deceit, avant d’atteindre le Cap-Horn, à l’extrême sud de l’île du Horn. Darwin et l’équipage du HMS Beagle le passaient le 21 décembre 1832, dans la tempête : qu’en sera-t-il pour l’équipage du Captain Darwin ? En attendant de le savoir, nous naviguons dans les eaux calmes du Canal Beagle. Pour l’instant, nous sommes bien protégés des vents dominants qui viennent de l’ouest. Puerto Williams n’est qu’à une trentaine de milles nautiques d’Ushuaia, la navigation ne devrait durer qu’environ 5 à 6 heures. Nous sommes salués par quelques queues de baleines, serait-ce un signe de bonne fortune ? À demain pour la suite de l’aventure !

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Ushuaia 5, Argentina ‐ Jul 10, 2023

En redescendant du Cerro del Medio, j’ai découvert un petit ruisseau couvert de neige à certains endroit. Un moment magique… que j’immortalise avec mon appareil photo 📸 À l’époque de Darwin, Conrad Martens, le peintre du bord, a lui aussi immortalisé de nombreux paysages. Gageons que celui-ci n’a pas beaucoup changé en 200 ans !
Ushuaia 4 ‐ Jul 7, 2023

Ushuaïa, la fin du monde 🤯 Avec Félix, nous sommes monté tout en haut du Cerro del Medio, une petite montagne qui culmine à 1000 mètres de hauteur et domine la ville d’Ushuaïa. L’occasion de se remémorer quelques éléments d’histoire. Ushuaïa n’existait pas à l’époque de Darwin. La ville fut fondée en 1884 autour d’une prison, activité qui perdura jusqu’au milieu du XXe siècle. Lors de sa première arrivée dans la région en 1832, l’équipage du HMS Beagle ne v [...]
it aucun village, puisque les Yaghan, la population indigène de chasseurs-cueilleurs de cette région de la Terre de Feu, était nomade. La baie d’Ushuaïa présente donc aujourd’hui un paysage largement différent de celui que Darwin a pu admirer à son époque. Ushuaïa, connue pour être la ville la plus australe de la planète, compte aujourd’hui 70 000 habitants, son activité économique étant liée essentiellement au tourisme. Il faut cependant remarquer que la présence humaine, rapportée à la surface gigantesque de la Terre de Feu (photo 3), est encore très confidentielle (moins de 2 habitants par kilomètre carré !). La baie dans laquelle nous nous trouvons fait donc figure d’exception : pour l’essentiel, les paysages n’ont que très peu changé en 200 ans. Il n’existe pas, à ma connaissance, de peinture de Conrad Martens de la baie d’Ushuaïa. Cependant, il n’est pas improbable que le HMS Beagle ait jeté l’ancre tout près d’ici. La baie offre un abri naturel très appréciable pour les voiliers, qui peuvent s’y réfugier pour éviter les vents violents qui soufflent parfois dans le canal Beagle. Sur la photo 4, on voit un paysage peint par Conrad en 1834. Nous savons seulement que ce paysage fut peint en Terre de Feu, sans beaucoup de précision sur le lieu. Serait-ce à proximité de l’actuelle Ushuaïa ? En tous cas, le paysage et la forme des montagnes ressemblent beaucoup à ce que nous avons pu admirer avec Félix, du haut de notre montagne !

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Terre de Feu 5 ‐ Jul 5, 2023

Aujourd’hui, on a pu observer un Caracara Chimango 🪶🤩 Cet oiseau de proie diurne répond au doux nom latin de Milvago chimango. Il est relativement commun en Patagonie, et est notamment connu pour son vorace appétit de charognard (qui se nourrit d’animaux morts). Déjà, au début du XIXe siècle, Darwin écrivait : « Il est vraiment omnivore et mange même du pain. […] De tous les charognards, c'est généralement le dernier qui laisse le squelette d'un animal mort ; et peut sou [...]
vent être vu dans les côtes d'une vache ou d'un cheval, comme un oiseau dans une cage. » Aujourd’hui, certains le nomme le « ramasseur d’ordure », car il se délecte des déchets organiques laissés par les campeurs en Patagonie. C’est un oiseau qui fait preuve d’une grande capacité d’adaptation, et dont la survie n’est pour l’instant pas menacée par les activités humaines. Il est d’ailleurs classé dans la catégorie « Préoccupation Mineure » par l’IUCN.
Terre de Feu 4 ‐ Jul 3, 2023

Voici le Martin-pêcheur à ventre roux (Megaceryle torquata), ici une femelle, que l’on reconnaît à sa poitrine grise. Cette espèce a une aire de répartition gigantesque, de la Terre de Feu jusqu’au Texas pour la limite septentrionale ! Comme le martin-pêcheur d’Europe, il niche à proximité des étendues d’eau douce où il trouve sa nourriture (essentiellement des petits poissons). Perché sur son arbre, il observe attentivement la surface, et plonge au moindre mouvement qui tra [...]
hirait la présence d’une proie ! Darwin ne mentionne pas cette espèce en Terre de Feu : il révèle seulement la présence du Martin-pêcheur vert lors de ses explorations brésiliennes. Pourtant, le Martin-pêcheur à ventre roux évoluait bien dans la région à son époque. L’espèce est classée dans la catégorie préoccupation mineure par l’UICN. Après une interruption de deux semaines, nous reprenons l’exploration de la Terre de Feu. À très vite pour la suite de l’aventure !
Ushuaia 3 ‐ Jun 14, 2023

Nous repartons à l’aventure ! Maintenant que Alexis et Margot sont repartis, nous continuons notre exploration de la biodiversité de la région. Nous avons déjà parlé d’un certain nombre d’espèces, mais bien d’autres sont encore à découvrir ! Pour repérer et identifier les nombreux oiseaux qui habitent la région, je me munis de jumelles. Elles me permettent de zoomer sur n’importe quel animal, et en l’observant ainsi précisément, malgré la distance, je peux en détermin [...]
er l’espèce. L’usage d’instruments optiques a été d’une importance considérable pour Charles Darwin. À bord du HMS Beagle, il disposait d’un microscope « aquatique » comme on peut le voir en photo 4. Ce dernier lui a été offert alors qu’il étudiait encore à l’université de Cambridge. Ces instruments étaient loin d’être nouveaux à son époque (on date l’invention du microscope au début du XVIIe siècle), mais cela n’a pas empêché Darwin d’être très excité d’en posséder un ! Concernant les jumelles, elles existaient elles aussi depuis plusieurs siècles à l’époque de Darwin, et on imagine donc qu’il devait donc en utiliser fréquemment. Pourtant, à l’inverse du microscope, nous ne savons pas aujourd’hui de quel modèle il se servait. Demain, nous pourrons admirer quelques oiseaux observés à travers nos jumelles modernes !

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Ushuaia 2 ‐ Jun 13, 2023

La DERNIÈRE photo d’équipe 😢 Après plusieurs mois d’embarquement, il est temps de se séparer. Margot et Alexis vont quitter la Patagonie pour rentrer en France. Les départs, ce sont forcément des moments tristes, mais aussi une belle occasion de se remémorer les bons souvenirs. Margot est une équipière… parfaite ! Comment le dire autrement ? Toujours une énergie débordante, le sourire aux lèvres, et une capacité à s’émerveiller de chaque nouveau paysage, de chaque nouv [...]
elle expérience. C’est aussi une encyclopédie vivante sur la biodiversité, et spécifiquement les oiseaux. Merci à toi, Margot, d’avoir apporté une telle énergie au projet. Alexis a été un marin formidable, toujours attentif aux besoins du bateau, toujours de bonne humeur (et jamais à court d’une petite blague) et une constante énergie pour faire vivre l’équipage dans les meilleures conditions de sécurité. Merci à toi, Alexis, d’avoir été mon partenaire dans ces navigations parfois délicates du bout du monde. Les beaux projets ne peuvent se faire qu’avec une belle équipe. Merci donc à Margot, Alexis, et aussi bien sûr à Rubia et Félix qui restent encore à bord. Bientôt, nous prendrons de la hauteur pour découvrir la ville d’Ushuaia et les magnifiques montagnes qui l’entourent. Il y a encore tant à dire sur ces paysages du bout du monde !

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Canal Beagle 5 ‐ Jun 10, 2023

Une petite faim ? Voici quelques crabes royaux de Patagonie 🦀 Alors que nous faisons route pour Ushuaïa, nous avisons un petit bateau de pêche jaune, au loin. Repérer un bateau de pêche en mer, c’est facile : il suffit de regarder s’il est entouré d’une cohorte d’oiseaux affamés ! Nous nous arrêtons à environ 500 mètres, pour faire quelques images de notre propre navire devant les montagnes de la Terre de Feu. Les pêcheurs savent que nous sommes là, mais ne s’occupent p [...]
as de nous. Nous savons qu’ils pêchent des crustacés du nom local de « centolla » : des crabes royaux de Patagonie (bien qu’il ne s’agisse pas, en réalité, de crabes à proprement parler, mais plutôt de proches cousins des Bernard l’ermite). Soudainement, après avoir relevé leurs casiers, leur bateau jaune fait route directement sur le notre. Arrivés presque à couple de notre navire, à seulement quelques mètres de distance, les pêcheurs nous offrent plusieurs crabes en les lançant sur notre pont. Ils sont énormes !! Ce soir, nous les cuisinerons à l’eau. Apparemment, c’est une coutume courante pour les bateaux locaux de donner une partie de leur pêche aux voiliers. Cette solidarité entre gens de mer me touche beaucoup : la prochaine fois, nous nous assurerons d’avoir quelques cadeaux en réserve pour les remercier 🎁

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Bahia Lapataia 2 ‐ Jun 8, 2023

On rentre à Ushuaia ⛵️🏔 Nous reprenons la mer après quelques jours d’exploration dans le Parc National de la Terre de Feu. Sur la photo, le bateau navigue dans la baie Lapataia : seulement une vingtaine de milles nous séparent de la ville d’Ushuaia. Les premières rencontres sont prometteuses. Ce qui me semble particulièrement intéressant, dans cette région, c’est cette forêt qui s’est développée au fil du recul des glaciers, il y a environ 10 000 ans. J’y retournerai [...]
, notamment pour documenter le castor, cette espèce invasive qui met aujourd’hui en danger une forêt très dense, mais aussi fragile. À très vite pour la suite !
Terre de Feu 3 ‐ Jun 7, 2023

Un castor en Terre de Feu… ça déménage 🦫 La forêt de la Terre de Feu, principalement composée de hêtres comme les Lengas, est dense. Quand on l’explore, on pénètre dans un royaume sombre, la luminosité du ciel étant filtrée par la canopée. Et pourtant, parfois, on débouche sur une clairière inondée, recouvert de troncs d’arbres morts (photo 3). C’est l’œuvre du castor du Canada (Castor canadensis), un rongeur invasif introduit pour la première fois en 1946. Cette a [...]
nnée-là, le gouvernement argentin souhaite lancer le commerce de la fourrure de castor : 50 individus sont importés du Canada, et lâchés dans la forêt de Terre de Feu 🌳 L’idée est en réalité catastrophique. Des 50 castors originaux, la population a aujourd’hui largement dépassé les 100 000 individus. Avec de sérieuses conséquences sur l’écosystème local : entre la construction de barrage, l’inondation de certaines zones forestières et le coupage d’arbres, les castors agissent comme de véritables bulldozers. C’est ainsi toute la forêt de la région est danger… d’extermination 💥 Le problème est d’ailleurs si sérieux que certains scientifiques rapportent que ce sont les barrages des castors qui ont le plus modifié le paysage de la Terre de Feu ces dernières 10 000 années ! Ce qui n’est pas peu dire, puisqu’avant ces 10 000 ans, le paysage de la région était quasiment entièrement recouvert par la glace… Voilà donc une espèce que Darwin n’avait pas vue (en tous cas pas en Terre de Feu !), et sans doute la plus grande révolution de l’histoire naturelle de la région depuis son passage 😳 Félix a réussi à prendre quelques photos au petit matin (les castors sont des animaux nocturnes), mais je souhaite déjà retourner sur un des barrages pour prendre de meilleurs clichés. Dans quelques semaines, j’y retournerai ! À très vite pour la suite de l’aventure !

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Terre de Feu 2 ‐ Jun 5, 2023

Le Renard de Magellan 🦊 En pleine exploration de la Terre de Feu, nous faisons la rencontre d’un de ses plus charismatiques habitants : le renard de Magellan (Lycalopex culpaeus), ou culpeo en espagnol. C’est le deuxième plus grand canidé d’Amérique du Sud. Malgré son nom, le culpeo n’est pas vraiment un renard : il se rapproche davantage du loup ou du chacal. C’est une convergence évolutive qui l’a fait progressivement ressembler au renard (nous avions déjà parlé de conv [...]
ergence évolutive concernant l’œil du poulpe, au Cap-Vert). Charles Darwin rapporte sa présence dans les années 1830, relevant une liste complète des mammifères de la région : « Parmi les mammifères, outre les baleines et les phoques, il y a une chauve-souris, une sorte de souris, deux vraies souris, un rongeur apparenté ou identique au tucutuco, deux renards [dont le culpeo, l’autre espèce étant le renard gris d’Argentine], une loutre de mer, le guanaco et un cerf. » Le culpeo a été domestiqué par un des peuples fuégiens, les Selk’nam. Le chien fuégien est ainsi né, mais cette espèce artificiellement créée s’est éteinte au début du XX siècle, en même temps que les populations d’autochtone se sont effondrées. Aujourd’hui, le culpeo n’est pas en danger d’extinction. J’espère que l’on pourra continuer à observer ces magnifiques animaux au fil de notre exploration de la région !
Terre de Feu 1 ‐ Jun 1, 2023

Rencontre avec le Pic de Magellan 🪶 🌳 Toc toc… toc toc… alors que l’on se balade dans la forêt de la Terre de Feu, des bruits secs nous interpellent. En levant les yeux, on en repère vite l’origine : un Pic de Magellan est en train de chercher sa nourriture en creusant l’écorce d’un arbre (ici un Hêtre de la Terre de Feu - ou Lenga en espagnol). Ils projettent leur long bec dans le bois, arrachant des morceaux d’écorce pour se nourrir des petits insectes qui y vivent. I [...]
ls utilisent aussi cette technique pour creuser leur nid, directement à l’intérieur des arbres. Le pic de Magellan (Campephilus magellanicus) vit uniquement sur la partie ouest et sud de la Patagonie. Ils sont faciles à reconnaître, avec leur belle crête rouge (que seuls les mâles arborent, en faisant ainsi un cas de dimorphisme sexuel - on voit un mâle en photo 1, une femelle en photo 2). Darwin écrit à son sujet : « Peu d’oiseaux habitent ces bois sombres : parfois la note plaintive d'un tyrannidé […] ; et plus rarement le grand cri étrange d'un pic noir, avec une belle crête écarlate sur la tête. » Aujourd’hui, le Pic de Magellan est classé comme préoccupation mineure pour l’IUCN, mais le recul de la forêt dans certaines zones de son aire de répartition (notamment au Chili), pourrait bien causer une diminution de la population. Encore une raison de protéger l’extension de la forêt partout dans le monde !
Bahia Lapataia ‐ May 31, 2023

Bienvenue à Bahia Lapataia ⛵️🏔 A quelques heures de bateau d’Ushuaia, cette petite baie bien abritée prolonge le parc National de la Terre de Feu, en Argentine. Le temps est calme, le vent est quasiment nul. La beauté du paysage laisse entrevoir une partie de son passé mouvementé. Il y a environ 20 000 ans, lors de la dernière période glaciaire qu’a connu notre planète, Bahia Lapataia était recouverte par environ 1 kilomètre de glace. La calotte polaire a bien érodé les [...]
montagnes basses qui l’entourent. On peut le constater en s’intéressant aux montagnes derrière le bateau sur la première photo : les sommets sont ronds, aplatis par le passage de l’énorme quantité de glace qui les recouvrait il y a bien longtemps. Inversement, les sommets des hautes montagnes de la troisième photo étaient au-dessus de la calotte, ce qui explique leur aspect accidenté. La période glaciaire a eu une importance considérable sur les paysages que l’on voit aujourd’hui, mais aussi sur la biodiversité des lieux. En effet, la calotte coupait en deux le continent sud-américain, et de nombreuses espèces endémiques, comme les arbres par exemple, ont évolué en Terre de Feu. Demain, nous partirons en exploration naturaliste pour mieux comprendre cet écosystème si particulier. Alors, à demain pour la suite de l’aventure !
Canal Beagle 4 ‐ May 30, 2023

Pétrel géant dans le canal Beagle 🪶🤩 Cette espèce d’oiseau porte le nom latin de Macronectes giganteus, et en effet, il est gigantesque. Son envergure peut dépasser les deux mètres ! On peut les voir longuement voler autour du bateau, ou bien alors flottants à la dérive. Leurs ailes sont profilées pour des déplacements de longue distance. Darwin écrit à son sujet : « Dans ses habitudes et sa manière de voler, il y a une ressemblance très étroite avec l'albatros ; et comm [...]
e pour l'albatros, une personne peut l'observer pendant des heures sans voir de quoi il se nourrit. » Darwin avait bien noté son habitude de chasseur opportuniste, voire de charognard. Pendant la saison de reproduction, il se nourrit ainsi essentiellement de cadavre des de manchots, de phoques et d’éléphants de mer. L’évolution l’a par ailleurs muni d’un outil de défense pour le moins étonnant : lorsqu’il se sent en danger, il peut projeter une huile nauséabonde sur son assaillant. L’UICN classe cette espèce dans la catégorie préoccupation mineure (donc non menacée), mais elle est malgré tout largement dérangée par la pêche industrielle. Il s’agit donc de rester attentifs… À demain pour la suite de l’aventure !
Canal Beagle 3 ‐ May 29, 2023

Paysages du bout du monde 🏔⛵️ Nous voilà dans le pays des Patagons, ces peuples autochtones qui habitaient la pointe sud de l’Amérique du Sud. Ici, les paysages sont à couper le souffle. Les hautes montagnes qui entourent le canal Beagle appartiennent à la cordillère des Andes. Leurs sommets enneigés sont majestueux, et devant ces montagnes notre bateau apparaît minuscule ! Nous allons explorer cette région pendant plusieurs mois. Nous allons d’abord explorer Bahia Lapataia, [...]
en Argentine, quelques dizaines de milles à l’ouest d’Ushuaia. Nous y découvrirons la faune et la flore du sud de la Patagonie. À très vite pour la suite de l’aventure !
Ushuaia 1, Argentina ‐ May 26, 2023

On l’a fait ! Nous voilà à USHUAIA 🥳🤩⛵️ Après plusieurs jours de mer, nous avons réussi la traversée que je redoutais le plus de toutes nos explorations en Patagonie ! Les courants dans le canal Beagle portaient vers l’ouest pendant toute la traversée, nous avancions lentement, mais tout vient à point à qui sait attendre 😁 Ushuaia est une ville de 70 000 habitants, c’est la ville la plus au sud de l’Argentine 🇦🇷 Le nom Ushuaia vient de la langue du peuple auto [...]
chtone Yagan : ush (au fond) et wuaia (la baie). En effet, on voit sur la carte que la ville est située au fond d’une baie, au nord du canal Beagle, bien abritée des vents et des courants ! La ville a été fondée en 1884, Darwin ne l’a donc jamais vue. En revanche, il a passé beaucoup de temps dans les environs, notamment à la rencontre du peuple autochtone fuégien, les Yagans. Nous allons maintenant passer quelques mois à la découverte de cette incroyable région du monde. Je voudrais ici remercier Alexis, Margot, Félix et Rubia qui ont été d’excellents équipiers tout au long de cette superbe navigation qui s’achève. Bravo à eux, et à très vite pour la suite de l’aventure !
Canal Beagle 2 ‐ May 25, 2023

Nous sommes presque arrivés à Ushuaia 🇦🇷 😁 Ce matin, au lever de soleil, je suis seul sur le pont du bateau. La nuit a été longue, avec nos problèmes de GPS (qui sont aujourd’hui réglés, forcément pile au moment où nous n’en avons plus besoin 😅). Avec le jour qui se lève, je découvre avec émotion le paysage dans lequel je vais évoluer ces prochains mois. De grandes montagnes, les pieds dans l’eau, et les sommets enneigés malgré la période estivale (rappelez-vou [...]
s, en hémisphère sud, les saisons sont inversées !). Les eaux du canal Beagle sont calmes, et la ville d’Ushuaia brille sous les premiers rayons du soleil. Cette ville n’existait pas à l’époque de Darwin. Elle compte aujourd’hui 70 000 habitants. Nous en apprendrons bientôt plus à son sujet ! À très vite pour la première photo d’équipe à Ushuaia 🤩

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Canal Beagle 1 ‐ May 24, 2023

Dans le noir… sans GPS 😫 Nous continuons notre route vers l’ouest. Maintenant, nous sommes dans le canal Beagle (du nom du bateau sur lequel naviguait Darwin !), un chenal qui mène de l’Atlantique au Pacifique, et qui marque en partie la frontière entre l’Argentine et le Chili 🇦🇷 🆚 🇨🇱 Le canal se fait de plus en plus étroit, à mesure que nous approchons la ville d’Ushuaia. Il fait nuit noire, il fait très froid. Tout d’un coup, plusieurs GPS du bord cessent de [...]
fonctionner, exactement au moment où la largeur du chenal ne dépasse pas 1 kilomètre. Avec Félix, nous devons redoubler de concentration. C’est la première fois que nous naviguons dans ces eaux, alors nous nous attachons à trouver des repères sur le plan d’eau : il y a quelques balises munies de feux, ici ou là. Nous les identifions, les trouvons sur la carte et les utilisons pour nous assurer de faire bonne route. C’est stressant, et nous sommes fatigués : on a hâte d’arriver à Ushuaia. Heureusement, nous en sommes tout proche, nous devrions atteindre la ville dès demain matin !
Détroit de Le Maire ‐ May 23, 2023

On traverse le Détroit de Le Maire 🌊 🥳 Le vent souffle du nord, et le courant porte vers le sud. Le vent et le courant filent dans le même sens, nous pouvons donc naviguer en toute sécurité. Sur le pont du bateau, Alexis envoie le génois. Le Beagle naviguait dans ces eaux le 17 décembre 1832. Darwin écrit alors : « Nous pénétrâmes dans le fameux Détroit de Le Maire. Nous avions un bon vent dans le sens de la marée ; mais même avec cette chance il était facile de voir combi [...]
en la mer serait démontée si les deux forces s’exerçaient en sens contraire ». Alors que nous quittons l’île des États, nous nous rapprochons du Cap Bon Succès (Cabo Buen Suceso). Darwin écrit encore : « Un seul coup d'œil sur le paysage a suffi pour me montrer à quel point il était différent de tout ce que j'avais jamais vu. » 🔥🔥🔥 Ce passage signe l’entrée en Terre de Feu, le territoire des Fuégiens, ces peuples autochtones qui ont tant fasciné Darwin. Nous en reparlerons plus tard, car il y a à ce sujet beaucoup de choses à dire. La Terre de Feu tire son nom des nombreux feux allumés par ces autochtones, repérés la nuit par le navigateur Fernand de Magellan, en 1520. À demain pour la suite de l’aventure !

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Île des États 2, Argentina ‐ May 22, 2023

On fait une pause à Bahia Crossley, sur l’île des États ! Le passage du détroit de Le Maire n’est toujours pas possible. Le vent contre le courant crée des vagues dangereusement grandes, et il ne serait pas raisonnable de naviguer tout de suite vers la pointe du continent sud-américain. Nous avons donc jeté l’ancre à Bahia Crossley, à l’ouest de l’île. Pour la première fois depuis 2 jours, le bateau ne bouge plus. Nous prenons donc un repos bien mérité, dans un bateau… [...]
qui est loin d’être rangé (quand nous naviguons, la gîte envoie balader tout le matériel du bord : les livres, les ustensiles de cuisine, parfois même les téléphones 😫). L’île est absolument fabuleuse, nous retrouvons enfin des paysages montagneux, après quelques semaines passées au milieu des collines des Malouines. Darwin écrit au sujet de Isla de los Estados : « L’île des États est l'un des endroits les plus désolés; c'est la simple épine dorsale d'une montagne formant une crête dans l'océan. Son contour est pointu, crénelé et très accidenté. » À demain pour la suite de l’aventure !

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Île des États 1 ‐ May 21, 2023

Paysage du bout du monde… ici c’est l’île des Etats. Le dernier morceau de la cordillère des Andes à l’air libre, avant le grand plongeon dans les eaux froides de l’Antarctique. Nous sommes arrivé par un fort vent de sud, avec une grosse houle qui se brise contre les rochers coupants. Il pleut, il fait froid. Mais que les paysages sont grandioses ! Nous ne pouvons pas encore traverser le détroit de Le Maire, car les vents et les courants y sont trop forts. Il va nous falloir atte [...]
ndre un peu. Nous avions prévu de mouiller sur la côte nord de l’île (Puerto Hoppner), mais le mouillage n’est pas sécurisé avec ces conditions de mer. Il va nous falloir continuer notre voyage pour atteindre Bahia Crossley, où nous devrions rester quelques heures avant traverser le détroit et atteindre le continent. A très vite pour la suite de l’aventure !
Atlantique Sud 6 ‐ May 20, 2023

Le vent tourne à l’ouest, et nous permet d’avancer de plus en plus vite vers le détroit de Le Maire. Vous pouvez déjà observer ce détroit sur la carte : il se situe entre la pointe du continent américain et l’île des États (Isla de los Estados, qui appartient à l’Argentine 🇦🇷). Ce détroit a été découvert par les Européens pour la première fois en 1616. Jacob Le Maire était un navigateur et explorateur néerlandais. Au cours de son voyage, il fut le premier à relie [...]
r l’Atlantique au Pacifique ! Nous nous dirigeons en ce moment sur l’île des États, où nous pourrons nous arrêter pour attendre la marée descendante afin de traverser le détroit en toute sécurité. Tout va bien à bord, l’équipage est maintenant bien amariné. À demain pour la suite de l’aventure !
Atlantique Sud 5 ‐ May 19, 2023

Navigation en haute mer 🌊 Ça y est, nous ne voyons plus les côtes des Malouines. Nous sommes de nouveau en plein milieu de l’océan Atlantique Sud, et de tous côtés, il y a de l’eau, jusqu’à l’horizon. Quel bonheur de retrouver les sensations de la grande navigation ! Cela faisait quelques semaines que nous ne bougions plus beaucoup, et la sensation de se déplacer de nouveau sur de grandes distances est grisante. Il fait beau, mais le vent souffle fort, et en plus nous naviguo [...]
ns au près. Alors, le bateau gîte, c’est sportif, pas très reposant. Mais au moins, on avance bien ! À demain pour la suite de l’aventure !
Stanley 19, Falkland Islands ‐ May 17, 2023

AU REVOIR les îles Malouines 🥺 Après des semaines d’explorations dans ces paysages à couper le souffle, après de nombreuses rencontres humaines et de superbes écosystèmes documentés, nous nous apprêtons à reprendre la mer, direction la Terre de Feu 🔥 La prochaine navigation devrait nous prendre environ 4 jours. Notre prochain objectif : la ville d’Ushuaia, en Argentine 🇦🇷 Merci à tous les habitants des Malouines, qui ont rendu cette escale inoubliable. Et maintenant [...]
… place à la navigation, dans les traces de Darwin ⛵️🤩
Port Louis 17 ‐ May 8, 2023

[JOUR J 🥳 🍿 🎬] C'est le grand jour, voici enfin la vidéo sur les moutons des Malouines 🐑 ! Nous avons exploré Port Louis, l’ancienne capitale des Malouines où Charles Darwin s’est arrêté en 1833 et 1834. Comme d’habitude, nous comparons les paysages à 2 siècles d’intervalle. Un vol de drone nous le confirme : ça n’a pas beaucoup changé ! Et pourtant, regardez-bien. Si, là ! Des moutons ! Darwin les aurait-il vu à son époque ? Il n’en parle pourtant pas dans [...]
son livre. Nous avons donc décidé de mener l’enquête. Et vous allez voir, cette enquête m'a même donné l'occasion... de tondre un mouton 🤣

[VIDEO] J'ai tondu un mouton des Malouines !
Port Louis 16 ‐ May 3, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-5 avant la sortie de la prochaine vidéo sur les moutons de Port Louis ! Voici deux beaux huîtriers de Garnot, pris en photo sur le territoire de Port Louis. Les huîtriers sont de très beaux oiseaux, munis de longs becs qui leur permettent de chercher leur nourriture dans la vase. Ils se nourrissent de moules, de crabes ou de petits vers. On trouve des huîtriers également en France, quoiqu’il ne s’agisse pas des mêmes espèces. En Bretagne, on trouve p [...]
ar exemple l’huîtrier pie sur les rivages, qui ressemble un peu à celui des Malouines malgré son bec beaucoup plus court. À demain pour une nouvelle découverte !
Port Louis 15 ‐ May 2, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-6 avant la sortie de la prochaine vidéo sur les moutons de Port Louis ! Souvenez-vous, Port Louis, c’est l’ancienne capitale des Malouines, là où le HMS Beagle (le bateau sur lequel Darwin naviguait) a jeté l’ancre en 1833. Depuis, la capitale a été déplacée à Stanley, un peu plus au Sud, et Port Louis est devenue une ferme de production de laine. Nous avons exploré le lieu en long, en large et en travers, pour pouvoir retrouver les lieux où des [...]
tableaux d’époque ont été peints. En prenant une photographie sur ces lieux précis, nous pouvons ainsi comparer les paysages à 200 ans d’intervalle ! Dans la vidéo ci-dessous, c’est une toute petite baie peu profonde du nom de « The Careenage » qui est représentée. C’est le lieu où les anciens bateaux s’échouaient pour réparer leur coque, à marée basse. Nous avons fait voler le drone pour tenter de reproduire la même composition que la peinture… c’est un exercice difficile, car les peintres de l’époque avaient tendance à déformer la réalité à leur guise. Regardez par exemple la hauteur des montagnes en arrière-plan : sur la peinture, on dirait qu’elles sont énormes, alors qu’aux Malouines, il n’y a que des collines ! Mais on voit malgré tout que le paysage a très peu changé. La couleur de la végétation est restée la même, de même que la quantité de maisons présentes à Port Louis. Évidemment, le vieux bateau sur la peinture n’est plus là !

[VIDEO] Port Louis Avant/Après • De 1834 à 2023
Volunteer Point 12 ‐ Apr 24, 2023

[JOUR J 🥳 🍿 🎬] C'est le grand jour, voici enfin la vidéo sur les colonies de manchots de Volunteer Point ! Un grand merci à toutes les personnes qui ont participé à ce film : les scientifiques, les membres de l'association Falkland Conservation, et surtout un grand merci à Derek, le gardien de Volunteer Point. Bon film 🎥 🐧 🍿

[VIDEO] 48 heures au milieu des manchots
Volunteer Point 11 ‐ Apr 21, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-3 avant la sortie de la prochaine vidéo sur les manchots de Volunteer Point ! La colonie de manchots royaux n'existait probablement pas à l'époque de Darwin. Dans les années 1970, il n'y avait qu'une trentaine de paires reproductrices, et le dernier comptage en date en indique 2090 ! Un des éléments qui expliquent cette croissance est l'attention toute particulière des habitants de ne surtout pas déranger les manchots pendant qu'ils couvent leurs œufs. [...]
En effet, si un manchot fait un mouvement brusque et que son œuf roule sur le sol, il ne le récupérera pas, et son œuf sera alors perdu. Un bon exemple qu'il est de notre responsabilité de prendre soin des animaux autour de nous !
Volunteer Point 10 ‐ Apr 19, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-5 avant la sortie de la prochaine vidéo sur les manchots de Volunteer Point ! Voici une photo des coulisses du tournage de la vidéo que vous allez bientôt voir ! Faire des photos et des vidéos des animaux sauvages est réellement un métier de rêve. Cette rencontre avec un jeune manchot royal restera longtemps gravée dans ma mémoire. Les manchots ne sont pas très habitués à la présence des êtres humains, ils n'ont donc pas appris à les craindre. Les [...]
animaux que l'on trouve en Europe se sont progressivement adaptés et sont en règle général plutôt farouches : éviter les êtres humains, c'est égal à survivre plus longtemps. Heureusement, cela fait bien longtemps que plus personne ne chasse les manchots, et ils ne sont aujourd'hui quasiment plus jamais embêtés par les humains !
Stanley 18, Falkland Islands ‐ Apr 17, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-7 avant la sortie de la prochaine vidéo sur les manchots de Volunteer Point ! On continue de s’intéresser à la biodiversité des Malouines avec une découverte en vidéo des manchots de Volunteer Point 🐧 Sur la photo, on voit un manchot de Magellan (Spheniscus magellanicus) en plongée. Les manchots sont bien des oiseaux, mais leurs ailes ne leur servent plus à voler depuis longtemps. Ils sont maintenant complètement adaptés à la vie sous-marine, et [...]
leurs ailes sont devenues des ailerons qui leur permettent de nager jusque’à 24 kilomètres par heure et 75 mètres de profondeur ! Ils peuvent ainsi se nourrir de poissons comme les anchois, des merlus argentins ou encore des calmars 🐟
Cochon Island ‐ Apr 12, 2023

[JOUR J 🥳 🍿 🎬] Avec quelques jours de retard, voici enfin la vidéo sur les forêts de kelp ! Plongez avec moi dans ce monde aquatique fabuleux, dont on va découvrir ensemble les nombreux habitants. Préparez-vous à vivre une aventure exceptionnelle ! Trois, deux, un... on saute à l'eau !

[VIDEO] Une forêt sous la mer, ça existe ?
Stanley 17 ‐ Apr 3, 2023

Ooops ! Changement de plan ! Je devais poster la vidéo sur les forêts de kelp demain, mais le montage me prend plus de temps que prévu... je travaille d'arrache pied pour finir le film, je suis sûr que vous allez adorer 🎬🍿 Je posterai la vidéo en tout début de semaine prochaine. En attendant, voici quelques images des paysages des Malouines 🙌

[VIDEO] Paysages des îles Malouines
Stanley 16 ‐ Mar 30, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-4 avant la sortie de la prochaine vidéo sur les forêts de kelps des Malouines ! Rappelez-vous, les kelps, ce sont ces algues qui construisent de véritables forêts aquatiques 🌳 Leur nom scientifique est Macrocystis pyrifera, une espèce que Darwin avait déjà beaucoup décrite lors de son voyage autour du monde. Aujourd’hui, nous pouvons explorer le monde sous-marin en toute simplicité avec du matériel de plongée : des bouteilles, des détendeurs, d [...]
es palmes, un masque… Un attirail qui semble simple, mais qui n’existait pas à l’époque de Darwin ! Comment faisait-il, alors, pour décrire scientifiquement ces forêts aquatiques ? Eh bien, Darwin s’approchait des algues en surface, et tirait dessus, tout simplement ! Cela lui permettait de caractériser la faune et la flore directement fixées sur Macrocystis pyrifera, mais il devait aussi passer à côté de nombreuses espèces qui se décrochaient lors de la remontée. Grâce à notre équipement, nous allons pouvoir avoir une vision plus claire de cet écosystème. Je suis sûr que Darwin aurait adoré plonger !
Stanley 15 ‐ Mar 28, 2023

[JOUR J 🥳 🍿 🎬] On a vu des baleines en navigation 🐋 ⛵️ Lors de notre navigation entre Puerto Deseado, en Argentine, et les îles Malouines, nous avons eu la chance d'apercevoir des baleines franches australes ! Un peu plus tard, nous photographions des albatros à sourcils noirs, une espèce dont les trois quarts de la population mondiale nichent aux Malouines. Embarquez avec nous pour cette navigation de 3 jours en Atlantique Sud 🤩

[VIDEO] Des baleines en Atlantique Sud !
Stanley 14 ‐ Mar 27, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-1 avant la sortie de la prochaine vidéo sur la navigation entre Puerto Deseado et les îles Malouines ! Demain, vous embarquerez sur le navire d’expédition pour naviguer jusqu’aux îles Malouines. Et en chemin, on va rencontrer des baleines ! Des baleines franches australes (Eubalaena australis), pour être plus précis. Ces baleines, qui peuvent atteindre 18 mètres de longueur, passent l’été en Antarctique puis remontent en hiver vers les latitudes tr [...]
opicales. La reproduction a lieu en hiver, alors que la période estivale est plutôt dédiée à l’alimentation. On reconnaît facilement ces baleines à leur bouche en U inversé, comme on le voit sur la planche naturaliste. Nous n’avons malheureusement pu voir que la queue lorsque la baleine a « sondé », c’est-à-dire quand la baleine plonge après un temps de respiration en surface. Mais ces rencontres sont toujours exceptionnelles ! Rendez-vous demain pour la vivre en vidéo 🐳 ❤️
Stanley 13 ‐ Mar 24, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-4 avant la sortie de la prochaine vidéo sur la navigation entre Puerto Deseado et les îles Malouines ! J’espère que vous avez aimé la dernière vidéo sur les cormorans de Gaimard ! Nous nous apprêtons maintenant à prendre la mer pour quelques jours, direction les îles Malouines. 4 jours d’aventures, avec de beaux couchers de soleil comme celui que je vous partage en photo. Mardi prochain, on met les voiles !
Stanley 12 ‐ Mar 21, 2023

[JOUR J 🥳 🍿 🎬] Voici la vidéo sur les cormorans de Gaimard ! Lors de notre exploration de la Ria Deseado, nous avons fait la rencontre d'Annick Morgenthaler, scientifique spécialiste des oiseaux. Dans cette vidéo, elle brosse le portrait naturaliste de la région et nous explique comment elle a changée depuis le passage de Charles Darwin, en 1833. Annick mentionne que, si la biodiversité se porte plutôt bien dans l'ensemble, une espèce de cormoran à pattes rouges (Phalacrocorax [...]
gaimardi) voit sa population baisser d'année en année. Ni une, ni deux, nous décidons de sauter dans notre annexe pour aller documenter la vie des cormorans sur leur colonie, afin d'en savoir plus sur les raisons de leur décroissance.

[VIDEO] Ce cormoran se fait de plus en plus rare. Voici pourquoi.
Stanley 11 ‐ Mar 20, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-1 avant la sortie de la prochaine vidéo sur les cormorans de Puerto Deseado ! J’avais déjà posté quelques photos du Cormoran de Gaimard, ces magnifiques oiseaux aux pattes rouges. De toutes celles que j’ai prises, voici celle que je préfère : un couple qui prend soin de ses deux œufs. Quand on sait que la population globale a tendance à décliner, on ne peut que mieux apprécier l’importance de la phase de reproduction des cormorans 🐣 Demain, la [...]
vidéo nous permettra d’en savoir beaucoup plus sur l’espèce !
Stanley 10 ‐ Mar 17, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-4 avant la sortie de la prochaine vidéo sur les cormorans de Puerto Deseado ! En attendant, voici une photo inédite des dauphins de Commerson qui habitent la Ria Deseado. Nous les voyons souvent jouer avec une facilité déconcertante dans le courant pourtant très puissant de l’embouchure du fleuve. Avec leur couleur blanche caractéristique, ils sont très faciles à repérer de loin, même quand ils sont sous l’eau !
Stanley 9 ‐ Mar 15, 2023

[Le Mois du Cinéma 🎬🍿] J-6 avant la sortie de la prochaine vidéo sur les cormorans de Puerto Deseado ! Pour patienter, voici une photo des abords de la Ria Deseado, pour se remettre dans l’ambiance. Le saviez-vous ? La Ria Deseado est une réserve naturelle, un statut qui permet de préserver les nombreuses espèces d’oiseaux qui nichent ici. On dénombre pas moins de 20 espèces, parmi lesquelles des manchots, des cormorans ou encore des goélands !
Stanley 8 ‐ Mar 14, 2023

[FLASHBACK VIDEO 🎥⚡️] Nous avons recréé une peinture du XIXe siècle en photo 📸 🧑‍🎨 En Argentine, nous avons décidé d'utiliser une des peintures de Conrad Martens (l'artiste à bord du HMS Beagle) pour en savoir plus sur l'évolution des paysages en 2 siècles. En 1833, l'équipage du Beagle fête Noël à Puerto Deseado. Comment la ville a-t-elle changé depuis ? Regardez la vidéo pour le savoir 🔥 J'espère que le résultat vous plaira !

[VIDEO] On a reproduit une peinture du 19e siècle... en photo !
Stanley 7 ‐ Mar 13, 2023

Avant de repartir pour l'Argentine, restons un peu à Stanley le temps de découvrir les dernières vidéos ! Vous le savez, monter un film, ça prend du temps, c'est pourquoi il est toujours délicat de faire du "direct" 😅 Nous avons 6 vidéos à vous partager avant que nous partions pour la Terre de Feu. Nous en sortirons une par semaine ! Voici le programme : 1. On a reproduit une peinture... en photo ! - Vidéo tournée à Puerto Deseado - sortie le 14 mars 2023 2. Faut-il s'inquiéter [...]
de la survie du cormoran de Gaimard ? - Vidéo tournée à Puerto Deseado - sortie le 21 mars 2023 3. Cap sur les Malouines - Vidéo tournée en mer - sortie le 28 mars 2023 4. Les manchots de Volunteer Point - Vidéo tournée aux Malouines - sortie le 4 avril 5. Les forêts de kelps - Vidéo tournée aux Malouines - sortie le 11 avril 6. Darwin à Port Louis - Vidéo tournée aux Malouines - sortie le 18 avril Rendez-vous demain pour la sortie de la première vidéo ! Installez-vous confortablement... c'est le mois du cinéma 🎬 🍿
Stanley 6 ‐ Mar 10, 2023

Venez visiter le bateau 👀 Après les interventions à l’école hier, nous organisons des visites du navire d’expédition pour les enfants de Stanley 😁 Au cours de la journée, une cinquantaine d’enfants de la primaire au lycée se sont ainsi relayés sur le Captain Darwin. Une des mes activités favorites, c’est le test du winch. Le winch, c’est l’instrument qui démultiplie nos forces et nous permet de régler les voiles même quand de très fortes tensions sont exercées sur [...]
les bouts. Je propose aux enfants de découvrir ce système en organisant une « compétition » : d’un côté, ils tournent la manivelle pour activer le winch et de l’autre côté, je tire de toute mes forces sur une écoute. Je vous laisse deviner qui est le gagnant ! Cette découverte du bateau, c’est l’occasion de parler d’aventure, de géographie, d’autonomie alimentaire, de sobriété énergétique. À la fin de la visite, je demande toujours : qui veut continuer le voyage avec nous ? Et invariablement, toutes les mains se lèvent… Bientôt, nous quitterons les Malouines pour naviguer vers la Terre de Feu. Mais la relation avec les enfants ne s’arrête pas là : nous sommes en train d’organiser un échange entre l’école de Stanley avec des classes en France. L’occasion d’échanger sur la biodiversité, d’un bout du monde à l’autre !

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Stanley 5 ‐ Mar 9, 2023

Retour à l’école 🏫 Partager avec la jeunesse, c’est un des piliers du projet Captain Darwin. Alors, après plus de quatre semaines d’exploration aux îles Malouines, il m’a semblé tout naturel de proposer à l’école de Stanley de venir parler de notre voyage 😁 Pendant toute la journée, j’ai rencontré pas moins de 70 jeunes, répartis en 5 classes entre le primaire et le lycée. Ici, il n’y a pas d’université, alors tous les jeunes qui veulent faire des études supé [...]
rieures doivent partir, souvent en Angleterre. Ensemble, nous avons parlé de Charles Darwin (que les enfants connaissent très bien !), de la Théorie de l’évolution, du voyage en mer, et des trésors de biodiversité que nous avons explorés aux Malouines. Pour chaque classe, je crois que le clou du spectacle a été l’exploration en images des forêts de kelps. Cet écosystème absolument fascinant et passionnant est en fait très peu connu des Falkland Islanders eux-mêmes. Pour le reste, je suis toujours impressionné de la connaissance aiguë qu’on les jeunes de leur propre territoire : certains connaissent quasiment toutes les espèces d’oiseaux que l’on trouve ici ! Ce qui est génial, c’est que certaines classes que j’ai rencontrées aujourd’hui vont se connecter avec des classes françaises qui suivent également Captain Darwin. On met en place un véritable projet d’échange international, pour que les enfants puissent partager les trésors de biodiversité de leur territoire… à l’autre bout du monde !
Port Louis 14 ‐ Mar 8, 2023

C’est la fin 😢 Nous voici au terme de notre exploration de Port Louis, prêts à reprendre la mer - tout comme ce manchot royal qui, les pieds dans l’eau, s’apprête à gagner l’océan. Cet endroit extraordinaire, chargé d’histoire, de biodiversité, de rencontres humaines, nous aura occupés pendant plus de deux semaines, et nous allons maintenant reprendre la route de Stanley. C’est l’occasion de remercier chaleureusement nos hôtes, la famille Gilding et leurs amis. Peter n [...]
ous a accueillis dans son domaine de manière incroyablement amicale et généreuse. Il nous a permis de faire l’expérience de la vraie vie des « Falkland Islanders », les habitants des îles Malouines, au contact des moutons comme en exploration de la côte nord de Port Louis. Les voyages, ce sont avant tout des rencontres : les rencontres du bout du monde, de celle que l’on n’oublie pas, qui nous donneraient presque envie de laisser le bateau et de nous installer à terre. Ce sont des rencontres, mais aussi des départs, car l’appel de la mer, de la suite, est souvent le plus fort. Merci à toute la famille de Peter, et particulièrement ses enfants Amy, Heather et James que nous avons eu la chance de rencontrer au cours de nos pérégrinations. Merci à l’équipe « moutons » : John, William, Hannah et Milton. Demain, nous naviguerons jusque’à Stanley, pour rencontre les enfants de l’école des Malouines et leur raconter nos aventures, à la découverte de leur territoire. À très vite !

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Port Louis 13 ‐ Mar 7, 2023

Balais + palme + scotch = ??? 🚣‍♀️ J’aime bien cette photo, qui demande toutefois un peu de contexte pour être comprise. Depuis environ deux semaines, je poste des images de Port-Louis, la ferme qui se situe au fond du Berkeley Sound. Notre bateau y est à l’ancre, et le vent à aujourd’hui soufflé si fort (environ 100 kilomètres par heure) que l’annexe s’est retournée, nous faisant perdre nos rames qui se trouvaient dedans ! J’ai réparé le moteur qui était plein d [...]
’eau de mer, puis je me suis mis en quête des rames perdues. Une opération de sauvetage qui requerrait la fabrication low tech d’une rame de secours… en cas de défaillance mécanique 😅 Un manche à balais, une palme, du scotch… et voilà ! Quand nous explorons à terre, le bateau ne disparaît pas comme par enchantement. Il faut au minimum qu’une personne reste à l’intérieur pour intervenir en cas de problème. Quand je suis à terre et que je prends des photos, je pense constamment à mon navire, dans un coin de ma tête : va-t-il bien ? De l’eau ne s’accumule-t-elle pas dans les cales ? L’ancre tient-elle bien toujours ? Cela rajoute une petite difficulté supplémentaire à notre travail d’exploration 😆 Et au cas où vous vous le demandiez : oui, nous avons retrouvé les rames de l’annexe !
Port Louis 12 ‐ Mar 6, 2023

Deux cents ans d’évolution des paysages en une seule image 🖌 L’héritage de Conrad Martens, le peintre officiel du HMS Beagle, prend de plus en plus d’importance dans notre travail d’exploration. Réaliser une planche comparative comme celle-ci devient un véritable jeu, une chasse au trésor à grande échelle. C’est un travail minutieux et exaltant de retrouver le lieu précis où le peintre s’est installé avec son carnet et ses crayons. Et quand enfin on le trouve, je suis t [...]
oujours envahi d’une sensation grisante : oui, il y a presque 200 ans, Conrad se trouvait précisément là où je me tiens. On voit sur la planche d’aujourd’hui que le tracé de la route, qui contourne une butte où pousse la végétation que l’on voit dans le coin inférieur gauche, est resté le même. L’élévation de la colline semble avoir été largement exagérée par Martens, car l’érosion n’a pas pu autant creuser la roche en seulement 2 siècles. La barque a disparu, bien sûr, tandis que les bâtiments ont légèrement changé de place. C’est normal : les maisons ont été régulièrement détruites puis reconstruites pour s’ajuster aux différents besoins des colons au fil des années. Un bel exemple qui prouve, s’il en était besoin, que réutiliser d’anciens matériaux, en bref de faire de la récupération, est de nature à mieux préserver les paysages !
Port Louis 11 ‐ Mar 3, 2023

Les coquillages que vous voyez datent d’il y a 400 millions d’années ! Charles Darwin était passionné de géologie, peut-être même parfois plus que de biologie… et pendant son passage aux Malouines il fut impressionné de pouvoir collecter, sur la plage, des pierres comme celle que l’on voit en photo, contenant l’empreinte fossile de nombreux coquillage. Lors d’une de ses explorations, il écrit : « Je changeais tout à fait d’opinion sur les Malouines lors de cette promena [...]
de ; car j'ai trouvé un rocher plein de coquillages; & appartenant à la zone géologique la plus intéressante. » On peut ainsi admirer sur la photo des spécimens de brachiopodes, un phylum (une unité de classement biologique) tout à fait différent du phylum « Mollusca », qui contient les coquillages que nous connaissons aujourd’hui (palourdes, moules, huîtres). On trouve encore aujourd’hui quelques espèces de brachiopodes, mais leur nombre est extrêmement réduit, surtout quand on le compare au succès évolutif que le phylum a connu au Paléozoïque (entre -541 et -252 millions d’années). Sur la photo 2, on peut voir un spécimen de roche collecté par Darwin et aujourd’hui conservé au Natural History Museum de Londres (photo 4 et 5). Tout comme l’exemplaire que j’ai trouvé sur la plage (photo 3), il appartient à la formation « Fox Bay » (une formation étant une unité géologique, tout comme les chapitres d’un livre), datée du Dévonien, un des six systèmes composant le Paléozoïque (entre -419 et -359 millions d’années). Nous rentrons ici dans des détails techniques concernant la géologie ! Mais que ces considérations historiques ne vous trompent pas : leur actualité est tout à fait brûlante. La géologie, la science de la structure et de l’évolution de l’écorce terrestre, permet, grâce aux fossiles, de reconstituer l’histoire de la vie sur terre. Tout comme un livre dont les chapitres nous permettent de remonter dans le temps, la géologie nous informe des grandes évolutions, des explosions de la vie et de ses successives extinctions. C’est cette étude qui, en conjonction avec des observations biologiques, a permis à Charles Darwin d’écrire la théorie de l’évolution ! Je finirai par créditer quelques personnes, comme certaines photos ne sont évidemment pas de moi. La photo 2 (le fossile collecté par Darwin) est propriété du Natural History Museum de Londres. La photo 4 (extérieur du musée) est de Diliff et la photo 5 (intérieur du musée) de jhlau. Un grand merci à Peter Gilding, puisque c’est lui qui a trouvé la roche pleine de brachiopodes sur la plage !

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Port Louis 10 ‐ Mar 2, 2023

Deuxième mise à l’honneur des manchots Papous 🐧 😍 Rappelez-vous, cette espèce-ci, nous l’avions déjà vue à Volunteer Point. Ce manchot papou (Pygoscelis papua) se nettoie les ailes au milieu de choux marins (Senecio candicans), aussi appelés les « Ailes d’Anges ». Cette espèce végétale se trouve un peu partout sur les plages autour des îles Malouines : elles étaient connues des anciens marins pour leur propriété anti-scorbutique. Le manchot papou n’a pas l’air [...]
bien agile quand on le voit sur terre, mais c’est pourtant un fin nageur. C’est d’ailleurs le plus rapide de toutes les espèces de manchots : il peut atteindre une vitesse de 35 kilomètres par heure sous l’eau. Autant vous dire que les poissons n’ont qu’à bien se tenir !
Port Louis 9 ‐ Mar 1, 2023

Préparez-vous à courir ! Le lion de mer du sud (Otaria flavescens) possède une crinière et peut peser jusqu’à 350 kilogrammes pour les mâles, et 150 kilogrammes pour les femelles. Quand les deux sexes ont des morphologies très différentes, on parle de dimorphisme sexuel. On voit sur la photo un petit, tout noir, qui vient tout juste de naître. Il bêle, tout comme un agneau. La saison de reproduction dure de décembre à février. Les mâles peuvent s’accoupler avec plusieurs femel [...]
les, créant parfois de véritables harems. Mais cette famille ne semble être composée que d’un mâle et une femelle. Ils se reposent sur la plage, en toute tranquillité. Je ne veux pas les déranger, je choisis ainsi d’utiliser mon téléobjectif pour les photographier. Peter me met en garde : il ne faut pas s’approcher trop près ! On ne dirait pas qu’il puisse courir bien vite, ces lions de mer… mais il ne faut pas se fier aux apparences. Le mâle est prêt à tout pour défendre son territoire, et il est bien capable de se déplacer plus vite qu’un photographe. Alors, à distance, je prends le temps d’immortaliser un moment de la vie de famille d’Otaria flavescens. Après une période de chasse qui a mis à mal la population globale, des efforts de protection partout en Amérique du Sud ont permis à l’espèce de ne pas être considérée comme menacée !
Port Louis 8 ‐ Feb 28, 2023

Cormoran Impérial 👑 Leucocarbo atriceps est un oiseau absolument magnifique, qui a la particularité d’avoir le contour des yeux bleu, ce qui lui vaut le surnom de « Cormoran aux yeux bleus ». Les cormorans impériaux sont d'excellents nageurs et plongeurs, et ils se nourrissent d'une variété d'espèces de poissons ainsi que de calmars et de crustacés. Ce sont des oiseaux sociaux et peuvent souvent être trouvés dans de grandes colonies, en particulier pendant la saison de reprodu [...]
ction. Il est connu pour son comportement de « séchage des ailes » (photo 2). Après avoir nagé et plongé pour se nourrir, ils se perchent souvent sur un rocher ou une autre surface surélevée et déploient leurs ailes au soleil. Cela aide non seulement à sécher leurs plumes, mais aide également à réguler leur température corporelle. C'est tout un spectacle de voir un groupe de cormorans alignés sur un rocher, les ailes déployées, profitant du soleil !
Port Louis 7 ‐ Feb 27, 2023

Combat de gorfous sauteurs 💥 L'une des principales raisons pour lesquelles les gorfous sauteurs (Eudyptes chrysocome) se battent au sein de leurs colonies est la compétition pour les partenaires et les sites de nidification. Pendant la saison de reproduction, les sauteurs mâles se disputeront férocement l'accès aux femelles et se battront souvent avec d'autres mâles pour établir et défendre un territoire de nidification. Cela peut impliquer des altercations physiques comme on le voit s [...]
ur la photo, où les mâles se picorent le bec. Dans l'ensemble, bien que les combats au sein des colonies de gorfous sauteurs puissent sembler intenses, cela fait naturellement partie de leur comportement et est nécessaire pour que ces oiseaux réussissent à s'accoupler et à élever leur progéniture dans un environnement compétitif.
Port Louis 6 ‐ Feb 25, 2023

On continue l’exploration de Port-Louis 🤩 Port-Louis, ce n’est pas seulement une ferme qui produit de la laine, mais aussi un territoire immense qui recèle des trésors de biodiversité ! L’équipe, accompagnée de Peter, explore maintenant la côte nord de la propriété, bien plus escarpée (photo 4) qu’aux alentours de la ferme, située au sud. Nous y rencontrons une nouvelle espèce de manchot, le gorfou sauteur (Eudyptes chrysocome). Il est très facile à reconnaître avec ses [...]
impressionnants sourcils jaunes (qu’il n’acquiert que progressivement, comme on peut le voir sur la photo 3 des petits en cours de mue). Il s’agit d’une des plus petites espèces de manchot, avec une taille d’environ 50 centimètres. Ils sont connus pour être des oiseaux très sociaux, formant souvent de grandes colonies avec des milliers d'individus. Ils ont également un très fort sens du « retour », ce qui signifie qu'ils sont capables de retrouver leur chemin vers leurs lieux de reproduction même après de longues périodes passées en mer. L'état de conservation du gorfou sauteur est actuellement répertorié comme "vulnérable" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

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Port Louis 5 ‐ Feb 24, 2023

Aujourd’hui, j’apprends comment tondre un mouton ! Alors que toute l’équipe de la ferme de Port-Louis termine la journée de travail, Amy vient me voir pour me faire une proposition… originale. « Veux-tu essayer de tondre un mouton ? » Il va sans dire que j’accepte immédiatement ! C’est Will qui va m’apprendre à réaliser cette opération délicate. D’une main, j’attrape la tondeuse et de l’autre, je tire légèrement sur la peau de l’animal pour la tendre. Je dois [...]
également maintenir le mouton en place, en logeant sa tête entre mes deux jambes. Ainsi positionné, je peux commencer à tondre… l’épais manteau de laine tombe très facilement, mais les courbures de l’animal sont difficiles à négocier. J’ai peur de couper la peau du mouton, mais d’un autre côté je n’ai pas envie de perdre trop de laine en passant la tondeuse trop loin de la peau. En bref, je suis stressé 😆 Will prend le temps de me rassurer, de guider mes mouvements. Alors que je termine la tonte, je prends conscience de l’incroyable talent des tondeurs professionnels, qui peuvent tondre jusqu’à plus de 100 moutons par jours. Peter nous rejoint en fin de journée, chargé de boissons fraîches pour toute l’équipe. Au son des moutons qui bêlent, nous échangeons avec animation sur le travail de la ferme. Je suis sous le charme de ce mode de vie du bout du monde. Je profite d’ailleurs de ce post pour remercier vivement toute l’équipe de Port-Louis qui nous a accueillis si chaleureusement : Peter, Amy, Petra, James, Will, Hannah, John, Milton. Demain, Peter nous a proposé d’explorer la côte nord de sa propriété. De nombreuses aventures nous attendent encore ici !

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Port Louis 4 ‐ Feb 23, 2023

Bienvenue dans le hangar à tonte de la ferme de Port Louis 🐑 Une fois par an, les quelques 6 000 moutons de la propriété, qui paissent sur une grande partie des 17 000 hectares de terrain, sont rassemblés pour se faire tondre. Sur la photo, on voit Will et Hannah prélevant la laine sur un mouton. Will dispose d’une tondeuse électrique, qu’il manipule avec une grande dextérité. Hannah, quant à elle, s’occupe de récupérer la laine à même le sol, qu’elle va ensuite étaler [...]
sur la table à trier. Sur cette table, plusieurs personnes prélèvent et mettent de côté certains fragments de la laine dans de grands sacs : il s’agit des morceaux sales ou issus de parties moins nobles de l’animal. Le reste est réparti dans de grandes zones de stockage en fonction de la qualité de la fibre, au fond du hangar. Amy gère la ferme depuis 5 ans, c’est elle qui nous fait visiter le lieu. Elle m’explique que Will, Hannah et John (le deuxième tondeur) ont été embauchés pour l’occasion, et qu’il voyagent à travers le monde en fonction des saisons de tonte dans les différents pays qui produisent de la laine. Un des travaux d’Amy consiste à guider la reproduction des moutons pour favoriser la naissance d’individus qui produisent une laine de qualité. C’est ce que l’on appelle la sélection artificielle, celle qui a amené l’homme à « fabriquer » des espèces qui lui sont utiles, comme le bétail, les chevaux, les chiens, les semences de blé, de grain. Charles Darwin, dans « L’origine des espèces », utilise la sélection artificielle comme point de départ de sa démonstration pour expliquer la sélection naturelle comme mécanisme central de l’évolution. C’est absolument fascinant de s’immerger dans la vie des éleveurs de moutons des Malouines. Car voyager 200 ans après Darwin ne nous permet pas seulement d’apprécier les modifications de paysages ou de biodiversité, mais également les grands changements de modes de vie et d’usages des territoires.

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Port Louis 3 ‐ Feb 22, 2023

Voyagez dans le temps avec cette nouvelle comparaison historique de Port Louis ⏳ Sur la partie haute, nous voyons le paysage tel que dépeint par Conrad Martens, artiste à bord du HMS Beagle, en 1833. Il a fallu arpenter longuement la ferme pour répliquer le plus fidèlement possible la peinture d’origine. Après de multiples tentatives, je pense avoir trouvé l’endroit précis où se trouvait Conrad. Naturellement, les perspectives ne sont pas tout à fait les mêmes : les peintres emb [...]
arqués de l’époque avaient l’habitude de déformer la réalité à leur guise. On reconnaît malgré tout parfaitement bien la forme des montagnes au fond à gauche et à droite. La taille des maisons a été largement exagérée par l’artiste, comme on peut le constater en comparant la peinture à la photo, où les maisons sont bien plus petites, quoique localisées précisément sur les anciennes ruines du XIXe siècle. Au-dessus des maisons, à peu près au centre de la peinture et de la photo, nous voyons un petit rectangle de couleur sombre qui surplombe l’horizon. Il s’agit de Cochon Island, l’île à proximité de laquelle nous avons plongé pour découvrir les forêts de kelps ! On reconnaîtra que le paysage, de ce point de vue, a très peu changé. Mais un détail précis m’interpelle : c’est la présence de deux vaches ou bœufs à gauche de la peinture, remplacés sur la photo par un troupeau de moutons. Cela peut sembler insignifiant, mais la présence de bétail révèle un des changements les plus importants de l’histoire naturelle récente des îles Malouines. Cette petite révolution, c’est l’introduction des moutons pour la production de laine. C’est aujourd’hui, et depuis les années 1870 environ, une des principales activités économiques des îles (avec la pêche et le tourisme), et en tous cas celle qui occupe la majeure partie de leur surface terrestre. L’introduction des moutons n’a pas été sans effet sur la biodiversité native des Malouines : l’herbe tussac (Poa flabellata), notamment, un habitat essentiel pour de nombreuses espèces locales, a souffert de l’arrivée des ovinés. Mais la préservation de l’environnement et la poursuite de la production de laine ne sont fort heureusement pas incompatibles : la pratique du pâturage durable permet la régénération de la surface de tussac d’une année sur l’autre, en contrôlant la répartition des moutons sur le territoire ! Justement, ces jours-ci, les moutons sont tous rassemblés à la ferme, car c’est bientôt la période de la tonte. Peter nous invite à découvrir ce moment très important dans la vie de la ferme : à demain pour la suite de l’aventure !
Grave Point, Falkland Islands ‐ Feb 20, 2023

Que fais-je sur cette photo ? 🤔 Nous sommes ici devant la tombe de E.H. Hellyer, un des membres d’équipage du HMS Beagle ! Je redresse la croix qui marque la sépulture, qui s’est probablement fait renverser par une vache, ou bien par un vent violent. À ma gauche se trouve Peter Gilding, le propriétaire actuel de la ferme de Port Louis. Il nous a accueillis très chaleureusement, et nous a proposé de nous faire visiter les environs de sa ferme. Sur la photographie, nous sommes à Gra [...]
ve Point, un lieu bien nommé (« grave » signifie tombe en français) car c’est là que les expéditions passées enterraient leurs morts lorsqu’ils débarquaient aux Malouines. En l’occurrence, E.H. Hellyer est décédé alors qu’il chassait des oiseaux (probablement un canard-vapeur - Tachyeres brachypterus - photo 3) pour les besoins du HMS Beagle. Darwin écrit à ce sujet, le 4 mars 1833 : « Il s’est produit cet après-midi un grave accident où M. Hellyer a trouvé la mort. L’un des résidents nous a appris qu’il avait trouvé des vêtements & un fusil sur la côte. Nous nous sommes précipités à cet endroit & nous eûmes tôt fait de découvrir le corps, à quelques yards du rivage, mais tellement entortillé de Varech que c’est avec difficulté qu’il en fut dégagé. Il était tout à fait évident qu’il avait tiré un oiseau & que tandis qu’il allait le chercher à la nage, ses jambes s’étaient prises dans les robustes tiges des algues, ce qui avait causé sa mort. » Quasiment deux siècles plus tard, la tombe est encore présente. Le lieu, lui, n’a quasiment pas changé (photo 4), et les canards-vapeurs et les forêts de kelps sont toujours là. Demain, nous continuerons l’exploration de Port Louis, et nous nous intéresserons à l’élevage de moutons et à la production de laine !

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Port Louis 2 ‐ Feb 17, 2023

Bienvenue à Port Louis ☀️🇫🇰 C’est à cet endroit précisément que Darwin s’est arrêté lors de son premier passage aux îles Malouines. Il décrit ainsi le paysage : « Une terre vallonnée, d'aspect désolé et misérable, est partout recouverte d'un sol tourbeux et d'une herbe raide, d'une couleur brune monotone. Ici et là, un pic ou une crête de roche de quartz gris perce la surface lisse. » En 1833, l’établissement est la seule zone habitée de toutes les îles. Ell [...]
es sont alors sous contrôle anglais, après plusieurs tentatives du gouvernement de Buenos Aires d’y établir son autorité. Aujourd’hui encore, de vives tensions géopolitiques existent entre la Grande-Bretagne et l’Argentine à ce sujet. Dans le musée de Stanley, j’ai trouvé une peinture de Port Louis datant de cette époque (photo 2). En bas de la peinture, on reconnaît clairement les deux petites anses situées au pied des bâtiments. Les maisons ont été reconstruites plusieurs fois en 2 siècles, mais elles sont localisées exactement au même endroit. On voit clairement que, au-delà de la taille des montagnes largement exagérées par le peintre de l’époque, le paysage est resté tout à fait identique ! Si Port-Louis était resté la capitale des Malouines, il ne faut pas douter que la ville se serait largement étendue : la population totale des îles est en effet passée d’une centaine d’habitants à environ 3000 aujourd’hui. Or, le gouvernement local a décidé, en 1842, de déplacer la capitale de Port Louis à Stanley. C’est ainsi que presque 200 ans plus tard, on reconnaît encore la terre vallonnée d’une couleur brune monotone que Darwin décrit dans le Voyage du Beagle ! Demain, nous irons à la rencontre de Peter Gilding, le propriétaire des lieux. Port-Louis est en effet aujourd’hui une ferme, dont l’activité principale est la production de laine de mouton.
Port Louis 1 ‐ Feb 16, 2023

En route pour Port Louis, l’établissement du nord-ouest des Malouines où Charles Darwin s’est arrêté, en 1833 et en 1834 ! C’est un lieu chargé d’histoire, où j’espère que nous pourrons en apprendre plus sur la manière dont les paysages des îles ont changés en 200 ans. Je profite de ce post « en route » pour remercier un des principaux partenaires de Captain Darwin, Guy Cotten. Guy Cotten est non seulement un soutien financier de premier plan de l’association, mais c [...]
’est aussi un partenaire technique qui nous fournit du matériel d’exploration, dont la veste de navigation que je porte sur cette photo ! Rendez-vous demain pour découvrir Port Louis !
Les forêts de kelp 7, Falkland Islands ‐ Feb 13, 2023

Je voudrais ici remercier toute l’équipe qui m’a permis de faire cette exploration des forêts kelps des Malouines. Paul Brickle (photo 4), d’abord, qui a fondé le South Atlantic Environmental Research Institue (SAERI), l’institut de recherche des Malouines qui travaille sans relâche à une meilleure compréhension de la formidable biodiversité des îles. Paul a également co-fondé le Shallow Marine Survey Group (SMSG), l’unique structure d’exploration sous-marine des Falklands [...]
. Steve Cartwright (photo 3) en est également le co-fondateur, c’est lui qui pilotait le bateau d’exploration à partir duquel la majorité de mes plongées ont été effectuées. Merci également à Paul Brewin (photo 2), membre du SMSG, qui a assuré la logistique en surface, quand lui-même n’était pas sous l’eau. Merci à Joost Pompert, mon binôme pour la première plongée. Merci à Alyssa Adler de l’Université de Duke, à Amy Guest et à Ewan Tregarot, qui m’ont partagé avec passion le sujet de leurs recherches. Notre exploration des îles Malouines n’est pas terminée : nous devons encore nous rendre à Port Louis, le lieu où Darwin s’est précisément arrêté en 1833. À très vite pour la suite de l’aventure !

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Les forêts de kelp 6 ‐ Feb 12, 2023

Plongée inoubliable avec un lion de mer ⭐️ Incroyable… lors de ma dernière plongée sur les forêts de kelps, nous avons la chance, avec Margot qui m’accompagnait pour cette immersion, de faire la rencontre d’un lion de mer. L’écosystème que ces algues abritent ne cesse de m’étonner, de m’émerveiller. Il est si rare, de nos jours, de s’immerger dans un lieu aussi sauvage et où la biodiversité fleurit sans entrave. Je terminerai donc cette exploration, avant de remerci [...]
er tous ceux qui l’ont rendue possible, par les mots de Darwin : « Je ne peux comparer ces grandes forêts aquatiques de l’hémisphère méridional qu’aux forêts terrestres des régions intertropicales. Je ne crois pas cependant que la destruction d’une forêt, dans un pays quelconque, entraînerait, à beaucoup près, la mort d’autant d’espèces d’animaux que la disparition de Macrocystis pyrifera. » « Au milieu des feuilles de cette plante vivent de nombreuses espèces de poissons qui, nulle part ailleurs, ne pourraient trouver un abri et des aliments ; si ces poissons venaient à disparaître, les cormorans et les autres oiseaux pêcheurs, les loutres, les phoques, les marsouins, périraient bientôt aussi. » Un rappel de notre responsabilité, en tant qu’humain, de prendre soin de la nature autour de nous, partout dans le monde.
Les forêts de kelp 5 ‐ Feb 11, 2023

Comment se portent les forêts de kelps au Malouines, depuis l’époque de Darwin ? Cette question que je me pose, il se trouve que des scientifiques (emmenés par Alejandra Mora-Soto) se la sont posée également en 2021. Et ils ont réussi à en trouver la réponse, d’une manière extrêmement précise 🤯 Rappelez-vous de la mission du Beagle, le bateau sur lequel voyageait Darwin : cartographier la pointe sud de l’Amérique du Sud. Certaines des cartes établies alors étaient si pré [...]
cises que certaines données collectées sont encore en usage aujourd’hui ! Ces cartes contiennent une donnée sur la biologie des lieux, et une seule : l’extension des forêts de kelps, signifiée par de nombreux filaments entrelacés (photo 2). Comme Macrocystis pyrifera représente un danger pour la navigation, ainsi que nous l’avons vu lors d’un post précédent, il est tout à fait logique que la présence des algues soit notée sur une carte marine. C’est ainsi qu’une idée géniale a germé chez Alejandra Mora-Soto : comparer l’extension des forêts de kelps à l’époque précise où Darwin était aux Malouines et en Terre de Feu (1833 et 1834) à celle d’aujourd’hui, en utilisant d’un côté les cartes marines relevées par le Beagle et de l’autre des photos satellites modernes. Quel est donc le résultat de cette étude ? Eh bien, que cet écosystème est à peu près aussi étendu aujourd’hui qu’il l’était il y a 2 siècles ! Alejandra Mora-Soto et ses co-auteurs écrivent : « Compte tenu des changements naturels et humains considérables au cours des deux derniers siècles, cet écosystème diversifié de kelp est remarquablement persistant. Dans le contexte actuel de changement global, le besoin de conservation de cet écosystème marin persistant et bien préservé n'a jamais été aussi important. » Cette remarquable préservation que relève les scientifiques est sans doute due à une relative faible pression des activités humaines dans les lieux ou Macrocystis pyrifera se développe. La capacité de cette espèce à survire à des écarts importants de températures est également en jeu. Mais la partie n’est pour autant pas gagnée : les effets du réchauffement climatique sur cet incroyable écosystème pourraient bien renverser la tendance…
Les forêts de kelp 4 ‐ Feb 10, 2023

Voici Alyssa, une scientifique américaine qui travaille à une meilleure connaissance des forêts de kelps 🤩 Alyssa prépare une thèse à l’université de Duke (en Caroline du Nord), dont l’objectif est de comparer les populations de kelps entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud. Macrocystis pyrifera, l’espèce de kelp que l’on trouve ici aux Malouines, est en effet présente sur un gradient latitudinal extrêmement important. On en trouve de la Terre de Feu, au Chili, [...]
jusqu’en Californie ! Le kelp peut se développer dans des eaux aux températures très différentes, à l’inverse d’animaux comme les coraux qui peuvent survivre à des variations de quelques degrés seulement. Peut-on observer des variations morphologiques chez le kelp américain et le celui que l’on trouve aux Malouines ? La biodiversité que ces algues abritent est-elle différente à des milliers de kilomètres de distance ? Darwin avait déjà remarqué une variation dans l’écosystème créé par Macrocystis pyrifera, entre le sud et le nord du Chili. Il écrit à ce sujet : « À Chiloé, où cette algue ne croît pas si bien, on ne trouve sur elle ni coquillages, ni zoophytes, ni crustacés ; on y trouve cependant quelques Flustres et quelques Ascidies qui, toutefois, appartiennent à une espèce différente de ce elle de la Terre de Feu, ce qui nous prouve que la plante a un habitat plus étendu que les animaux qui l’habitent. » Pour étudier finement ces variations, Alyssa identifie et quantifie attentivement la biodiversité qu’on trouve au pied des kelps. Elle prélève également des échantillons d’algues, qu’elle mesure et observe au microscope une fois dans son laboratoire. Certains échantillons subiront même des tests de composition chimique pour comprendre en détail les éventuels ajustements que l’espèce opère en fonction de son habitat. Un travail passionnant, qui nous permet de comprendre plus finement l’incroyable écosystème qui se développe à l’intérieur des forêts de kelps. À très vite pour la suite de l’aventure !

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Les forêts de kelp 3 ‐ Feb 9, 2023

Bienvenue au cœur des forêts des Malouines ! Les immenses kelps s’élancent comme de véritables troncs, à la verticale, des profondeurs vers la surface. Ils s’y épanouissent alors en une canopée qui filtre les rayons du soleil. Il est bien difficile de savoir où concentrer son regard, tellement la vie foisonne à plus de 10 mètres de profondeur. Darwin l’avait bien observé lors de son passage en Patagonie. Il écrit à ce sujet : « Le nombre des créatures vivantes de tous les [...]
ordres, dont l’existence est initient liée à celle de ces algues, est véritablement étonnant. On pourrait remplir un fort gros volume rien qu’en faisant la description des habitants de ces bancs de plantes marines. » Sur le fond de roche, où les kelps accrochent leurs « racines », on trouve des dizaines d’espèces d’animaux, parmi lesquels des oursins (Austrocidaris canaliculata), des éponges (Polyzoa sp. - photo 2), d’énormes étoiles de mer (Labidiaster radiusus - photo 3), d’élégants nudibranches (Tritonia sp.) et des crevettes aux couleurs saturées (Campylonotus vagans - photo 4). Dans ces eaux d’une richesse infinie, les calmars viennent pondre leurs œufs, qui, accrochés sous forme de sacs aux racines des algues, se balancent au gré du courant (Doruteuthis gahi - photo 5). En remontant progressivement vers la surface, j’observe des milliers de bivalves accrochés sur certains kelps (Gaimardia trapesina - photo 6). Au détour d’un autre, je fais la rencontre d’un petit crabe araignée (Eurypodius longirostris). Tout autour de nous, d'innombrables petits poissons naviguent en bancs entre les kelps, faisant le bonheur des oiseaux de mer, dont les manchots, qui s’en repaissent en surface. Les forêts de kelps sont ainsi de véritables résidences pour des centaines d’espèces : on en comprend bien vite l’importance pour la biodiversité des Falklands. On étudiera dans les jours prochains l’évolution de cet écosystème si essentiel pour la vie marine et terrestre des îles. À très vite pour la suite de l’aventure !

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Les forêts de kelp 2 ‐ Feb 7, 2023

Préparez-vous à pénétrer dans un nouveau monde ! Darwin, s’il était fasciné par les forêts de kelps, ne pouvait guère que les apprécier depuis la surface. Mais cela ne l’a pas empêché de décrire très finement le type de biodiversité que l’on peut y trouver. Pour cela, rien de plus simple : il suffit de tirer sur les tiges du kelp depuis la surface. Mais 200 ans plus tard, nous avons encore mieux : le scaphandre autonome. C’est une technique fort simple, que l’on avait d [...]
éjà mise en oeuvre lors de notre exploration du Cap-Vert. Avec 45 minutes d’autonomie jusque’à 30 mètres de profondeur, nous avions pu alors observer attentivement le poulpe. Cela fait déjà plus d’un an, alors il a fallu d’abord se réhabituer à porter le matériel sur le dos… dans une eau à 11°C. Nous utilisons toujours des combinaisons humides, mais cette fois-ci d’une épaisseur de 9 millimètres. Autant vous dire qu’elle ne sont pas faciles à enfiler… Et puis, c’est le grand saut. S’il fait froid une fois dans l’eau, le premier aperçu des kelps est si fascinant qu’il fait bien vite oublier l’envie de greloter. Les ondulations des algues, les rayons du soleil qui percent la surface, la vision des troncs de Macrocystis pyrifera qui plongent dans les profondeurs… tout cela me donne furieusement envie de voir à quoi ça ressemble à une quinzaine de mètres plus bas. Rendez-vous demain pour découvrir ensemble ces paysages !
Les forêts de kelp 1 ‐ Feb 6, 2023

Nous sommes à Cochon Island, au nord-est des Malouines. Sur la photo, une île, bien sûr, mais aussi, à gauche, au ras de l’eau, un nouveau terrain d’exploration. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il s’agit d’une parmi les nombreuses forêts des Malouines. Evidemment, parler de forêt peut sembler contre intuitif, sur ce territoire où les vents soufflent si continuellement que la végétation ne peut, dans l’extrême majorité des cas, pousser au-delà de la taille d’un [...]
arbuste. Mais pourtant, vous avez bien sous les yeux des photos d’une forêt… aquatique ! Vous voyez les ondulations d’algues, au niveau de la surface de l’eau. Il s’agit d’une espèce du nom de Macrosystis pyrifera, communément appelée « kelp ». Darwin l’a largement décrite dans son livre « Le voyage du Beagle ». « Je crois que pendant les voyages de l’Adventure et du Beagle on n’a pas découvert un seul roc près de la surface qui ne fût indiqué par cette plante flottante. On comprend tout de suite quelles services elle rend aux vaisseaux qui naviguent dans ces mers orageuses, elle en a certainement sauvé beaucoup du naufrage. » Cette algues est en effet si grande que, bien que ses racines puissent se trouver à plus de 10 mètres de profondeur, elle pousse jusqu’à atteindre la surface où elle s’étale ensuite sur plusieurs mètres. Repérée à des centaines de mètres de distance, cette canopée ondulante indique précisément la localisation des hauts-fonds, nous permettant de les éviter. Naturellement, nous restons bien à l’écart de ces forêts aquatiques, car les tiges solides de Macrosystis pyrifera risqueraient bien de s’enrouler autour de notre hélice, stoppant net le moteur et nous laissant à la merci des vents et des courants. Mais ces forêts me fascinent, autant qu’elles ont fasciné Darwin et tous les marins qui ont navigué dans les mers du sud. La décision est prise : pour mieux les comprendre, nous allons y plonger !
Volunteer Point 9 ‐ Feb 2, 2023

L’équipe Captain Darwin en mer au grand complet ! Et voilà, c’est la fin de notre exploration de Volunteer Point et de ses colonies de manchots. Un moment inoubliable, que vous avez, je l’espère, apprécié. Derrière toutes les images que je vous partage, il y a un intense travail collectif. Alexis veille sur le bateau et, ensemble, nous prenons les décisions parfois délicates qui relèvent de la gestion de la navigation. Rubia est responsable de l’intendance du navire, et prépar [...]
e chaque jour nos repas. Margot note toutes les espèces que l’on rencontre, et consigne ses observations scientifiques au fil de l’eau. Félix filme et photographie les paysages et la biodiversité que l’on explore. Naturellement, tout ce travail ne serait pas possible sans Julien et Sacha, l’équipe à terre de Captain Darwin, qui travaillent d’arrache-pied pour partager nos découvertes avec les jeunes en France. Un merci tout particulier à Guy Cotten de nous fournir de formidables outils d’exploration : les vestes de navigation, les sacs étanches et les combinaisons de survie, qui nous ont permis de réaliser les multiples débarquements sur la plage de Volunteer Point. Ensemble, nos explorons les paysages des îles malouines depuis bientôt 3 semaines. L’aventure continue : bientôt, nous partirons à la découverte d’incroyables forêts sous-marines ! À très vite pour la suite !
Volunteer Point 8, Falkland Islands ‐ Feb 1, 2023

Voici une des rares photos aériennes de la colonie de Volunteer Point ! Alors que nous filmions les manchots royaux, nous avons reçu la visite de Derek Patterson, le gardien des lieux. Derek est intéressé par notre matériel de captation d’images, et plus particulièrement notre drone. Non pas qu’il soit difficile d’en acheter un ici aux Malouines, mais la difficulté, c’est d’obtenir les autorisations pour le faire voler. Comme nous sommes la première équipe à avoir ces préci [...]
euses autorisations depuis 5 ans, c’est une occasion inespérée de prendre des photos de la colonie vue du ciel ! Car c’est en effet la seule méthode 100% efficace et précise pour compter le nombre de paires reproductrices de manchots royaux, réunis en un groupe compact de plusieurs milliers d’individus au sein duquel il est impossible de circuler à pied. Sous nos yeux, le drone s’envole, et prend de l’altitude. J’en profite pour faire une jolie photo de la colonie sous le coucher de soleil, avant de continuer à monter pour faire la photo dont Derek a besoin : une photo « zénitale », drone exactement au centre de la colonie et caméra qui pointe vers le bas. Plus tard, bien au chaud dans sa maison, Derek commence le comptage. Une opération fastidieuse, puisqu’il va compter manuellement… 2091 paires reproductrices ! Un chiffre en augmentation constante depuis le début des comptages, dans les années 1970. Cette bonne santé de la colonie de manchots royaux, doublée d’une population stable voir en légère augmentation de manchots papous et manchots de Magellan, ne doit pour autant pas occulter des changements inquiétants dans les paysages de Volunteer Point. Le premier sujet de préoccupation de Derek, c’est l’érosion progressive des sols liée à une sécheresse de plus en plus intense. Un signe clair que, malgré une bonne gestion locale de la biodiversité (dont un contrôle strict des perturbations externes comme le tourisme), le dérèglement climatique risque d’impacter sérieusement la santé des écosystèmes.

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Volunteer Point 7 ‐ Jan 30, 2023

Coucher de soleil sur la colonie de manchots royaux 🐧☀️ Après les avoir vus sur la plage, nous nous rendons sur la colonie d’Aptenodytes Patagonicus, située à quelques minutes à pied de la plage. Le spectacle est à couper le souffle : des milliers d’individus se côtoient à l’intérieur d’un cercle d’environ deux cents mètres de diamètre. En fait, j’entends la colonie avant même de la voir. Les sons cumulés produits par les manchots créent une véritable cacophonie [...]
. Leur cri bref, précis, curieusement semblable à un bruit de drone qui s’envole, est essentiellement utilisé pour repérer leur partenaire et leur progéniture. À cela s’ajoutent les sons d’altercations entre mâles, qui parfois se battent en utilisant leurs ailes. Il y en a tellement que je ne sais plus où donner de la tête. Je crois n’avoir jamais vu d’aussi grand rassemblement d’animaux sauvage, à part peut-être certains bancs de poissons ou nuées d’oiseaux ! Le soleil qui se couche crée une lumière rasante qui découpe la silhouette de chaque individu. J’en reste bouche bée.
Volunteer Point 6 ‐ Jan 27, 2023

Voici le manchot de Magellan, Spheniscus magellanicus ! Ce manchot-ci complète la collection d’espèces de manchots que l’on trouve à Volunteer Point, avec le manchot royal et le manchot papou. En 1834, Darwin écrivait à son propos : « On appelle ordinairement cet oiseau le « manchot-âne », parce qu’il a l’habitude, quand il est sur le bord de la mer, de rejeter la tête en arrière et de pousser des cris qui ressemblent, à s’y méprendre, au braillement d’un âne ; quan [...]
d, au contraire, il est en mer et qu’on ne le dérange pas, il pousse une note profonde, solennelle, qu’on entend souvent pendant la nuit. » « Quand il plonge, il se sert de ses petites ailes en guise de nageoires, mais sur terre il s’en sert comme de jambes de devant. Quand il se traine, on pourrait dire à quatre pattes, […] il se meut si vite, qu’on pourrait facilement le prendre pour un quadrupède. En mer, quand il pêche, il remonte à la surface pour respirer et replonge avec une telle rapidité, que je défie qui que ce soit, à première vue, de ne pas le prendre pour un poisson qui saute hors de l’eau pour son plaisir. » Je peux confirmer tout à fait l’ensemble de ses observations ! Je rajouterai qu’il s’agit d’un oiseau migrateur, il ne reste donc pas à l’année à Volunteer Point. On l’y trouve lors de la période de reproduction, pendant laquelle les couples creusent un terrier dans le sol, juste au-dessus de la plage, dans lequel les oisillons naissent puis passent les premiers mois de leur vie. Il faut ainsi faire très attention à l’endroit où l’on pose ses pieds en marchant à proximité des manchots de Magellan : les terriers, qui font pourtant jusque’à 2 mètres de profondeur, risqueraient de s’effondrer sous le poids d’un visiteur ! Même s’ils ne sont pas considérés comme menacés par l’IUCN, Falkland Conservation a récemment constaté une légère diminution de la population des Magellans aux îles Malouines.
Volunteer Point 5 ‐ Jan 25, 2023

Manchot contre goéland 💥 Je voulais partager avec vous cette photo, qui représente une scène très commune sur la colonie de manchots papous (Pygoscelis papua). On y voit un goéland de Scoresby (Leucophaeus scoresbii) face à un Papou adulte en train de nourrir son petit. L’objectif du goéland est simple : voler la nourriture que le manchot est sur le point de régurgiter pour nourrir l’oisillon. Voici un exemple très frappant de cleptoparasitisme, un mot un peu barbare qui désign [...]
e le comportement de dépendance partielle d’une espèce par rapport à une autre pour son approvisionnement en nourriture. Les goélands sont de grands spécialistes en la matière, et pas seulement aux îles Malouines ! Il n’est pas rare de se faire voler son goûter sur les côtes françaises par des espèces comme le goéland argenté ou le goéland marin. Résident des Falklands, les goélands de Scoresby se trouvent non seulement sur les colonies de manchots papous, mais aussi aux côtés des lions de mer ou des cormorans de Magellan.
Volunteer Point 4 ‐ Jan 21, 2023

Je vous présente Amanda Kuepfer, une scientifique spécialiste des oiseaux de mer. Amanda habite les îles Malouines depuis 8 ans (c’est d’ailleurs très précisément aujourd’hui l’anniversaire de son arrivée !), d’abord attirée par l’étude des albatros qui se trouvent en grand nombre à l’ouest des îles. Elle travaille maintenant comme coordinatrice du programme de surveillance des oiseaux chez Falkland Conservation. Armée d’un simple compteur mécanique à main, elle fa [...]
it le tour des différents cercles qui composent la colonie et observent attentivement les oisillons. Un, deux, trois, quatre… jusqu’à plus de 1600 ! Elle ne réalise pas ce travail toute seule : elle est accompagnée de 2 bénévoles, qui travaillent exactement de la même manière. À la fin de la journée, ils comparent leurs chiffres, et s’ils ne diffèrent pas de plus de 10%, c’est que le compte est bon. Cette année, environ 1600 oisillons sont comptés, ce qui donne une indication précieuse sur le succès de la reproduction. Un chiffre qu’Amanda compare avec ceux de l’année précédente : un peu plus de 1500 en 2021. Sur l’ensemble des sites de reproduction des Falklands, les scientifiques observent une tendance relativement stable voir en légère augmentation pour les manchots Papous. Ce travail, réalisé depuis 34 ans, permet à Falkland Conservation d’être attentif à la dynamique de l’espèce et de réagir rapidement si une forte diminution de la population était observée. Un plan d’action serait alors déclenché, consistant à intensifier la recherche scientifique pour mieux comprendre les causes de la décroissance et proposer des actions de conservation (restauration des écosystèmes, réduction des perturbations causées par le tourisme par exemple). C’est ainsi que des scientifiques comme Amanda, en plus de nous permettre de mieux comprendre la nature autour de nous, sont aussi des acteurs incontournables de la préservation de la biodiversité !

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Volunteer Point 3 ‐ Jan 19, 2023

Ce petit manchot Papou a faim ! En continuant notre exploration de Volunteer Point au-delà de la plage, nous rencontrons une colonie de manchots papous (Pygoscelis papua) dont beaucoup de jeunes, probablement nés il y a quelques semaines seulement. La plus ancienne description scientifique de ce manchot date de 1781, réalisée par Johann Reinhold Foster, le naturaliste qui accompagnait le capitaine Cook lors de son voyage autour du monde, précisément aux îles Malouines. Voici donc une esp [...]
èce que Darwin a probablement croisée lors de ses pérégrinations aux Falklands, même s’il n’a pas expressément décrit cette espèce ! Les Papous sont monogames, l’infidélité est d’ailleurs souvent punie d’une exclusion de la colonie. Deux œufs sont produits chaque année, dont la couvaison est assurée par le père et la mère, qui se relaient chaque jour pendant environ un mois avant que les œufs n’éclosent. Les jeunes manchots tout juste nés arborent un duvet pendant les 3 premiers mois de leur vie (comme on peut le voir sur la première photo), puis muent avant de pouvoir partir en mer. Filmer et photographier la vie de la colonie est absolument fascinant. Assis à quelques mètres seulement de la colonie, nous observons les allées et venues des adultes qui partent se nourrir en mer, puis reviennent pour nourrir leurs petits. Ceux-ci réclament leur nourriture à grands cris, ce qui crée une amusante cacophonie. Demain, nous rencontrerons Amanda, une scientifique qui travaille à Falkland Conservation et dont le travail est d’estimer l’évolution de la population de Volunteer Point. À demain pour la suite de l’aventure !

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Volunteer Point 2 ‐ Jan 18, 2023

Le roi des manchots, c’est lui ! Le manchot royal (Aptenodytes Patagonicus) est le plus grand manchot de toutes les Malouines, avec sa taille d’environ 1 mètre. C’est à Volunteer Point que l’on trouve la plus grande colonie de toute l’île, avec environ 2000 couples reproducteurs. C’est l’animal le plus curieux que j’ai jamais vu. Il se laisse approcher de très près, et ne semble pas le moins du monde importuné par ma présence. Il ne faut cependant pas l’approcher à plu [...]
s de 5 mètres : c’est la règle pour tous les animaux sauvages des îles Malouines. Sur la plage, il y en a plusieurs centaines. Certains viennent de sortir de l’eau, car c’est dans l’océan qu’ils trouvent leur subsistance (ils se nourrissent de poissons), d’autres attendent probablement d’y aller. Leurs ailes ne leur permettent plus de voler depuis longtemps : elles leur servent à se déplacer sous l’eau à vive allure. La plupart sont parfaitement fixes, parfois seuls ou en petits groupes. Leur surprenant immobilisme leur donne des airs de conspirateurs. On trouve des manchots royaux essentiellement en Géorgie du Sud, une grande île située à plus de 1500 kilomètres à l’est. La colonie de Volunteer Point est donc plutôt petite, mais il est intéressant de noter qu’elle n’existait probablement pas à l’époque de Darwin. Les témoignages les plus récents de sa présence ne datent que des années 1950 : comment donc cet oiseau est-il arrivé ici ? Les scientifiques ne le savent pas très bien. Toujours est-il que la population de royaux (les « Kings » en anglais) a tendance à s’accroître d’année en année : voici un changement plutôt bienvenu entre l’époque de Darwin et la nôtre !

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Volunteer Point 1 ‐ Jan 17, 2023

Débarquement à Volunteer Point ! Ce matin, nous avons quitté le port de Stanley à 6h30 du matin, profitant d’une belle fenêtre météo qui devrait durer deux jours et demi. Par vent de nord-ouest, nous naviguons d’abord au portant pour quitter Port Williams, puis nous remontons vers le nord par vent de travers, en longeant l’extrémité de Berkeley Sound. Arrivés à la pointe de Volunteer, nous contournons Uranie Rock : notre objectif n’est plus très loin, à peine plus de 5 mil [...]
les nautiques, mais nous faisons maintenant face au vent, qui fraîchit de minute en minute. Nous remontons au vent à grande peine : la houle est bien installée et les embruns s’abattent sur le cockpit au rythme des vagues. Des cormorans impériaux, curieux, volent autour de notre navire, avec une facilité déconcertante. Bel accueil. Alors que nous arrivons au nord de Volunteer Beach, le Cap Carysfort, situé légèrement plus au nord, nous abrite un peu du vent : nous jetons l’ancre. Notre objectif est simple : débarquer sur la plage, à quelques dizaines de kilomètres seulement de l’endroit où Charles Darwin a entamé son exploration des îles Malouines, et documenter la vie des manchots. Plus facile à dire qu’à faire ! En effet les vagues se brisent sur la plage et rendent le débarquement difficile. Nous enfilons nos combinaisons de survie en néoprène, et protégeons notre équipement de tournage dans des sacs étanches. Grand bien nous en a pris ! L’arrivée est un peu délicate, mais Alexis pilote le petit bateau pneumatique avec précision. Entre deux séries de grosses vagues, nous arrivons finalement sur la plage, un peu mouillés, mais sans s’être retournés. L’exploration peut commencer : de belles rencontres nous attendent.

Voluntere Point 1
Stanley 4 ‐ Jan 13, 2023

Aujourd'hui il fait gris, 10°C et très humide, dans le bateau les hublots condensent et il pleut à l'intérieur 😆 Toujours à l’ancre devant Stanley, j’ai enfin eu les autorisations pour faire voler le drone et voici donc la première photo aérienne des malouines ! Même si il ne fait pas très beau, les paysages sont uniques et j’ai hâte de pouvoir de commencer l’exploration des îles alentours. En parlant d’exploration, nous allons probablement quitter Stanley demain matin, [...]
très tôt, pour nous rendre à Volunteer Point, à environ 20 milles nautiques plus au nord. C’est là que l’on trouve la plus grosse colonie de Manchots Royaux de toutes les Malouines ! La météo est plutôt bonne pour ce week-end et nous avons réunis toutes les autorisations nécessaire pour aller là-bas. J’ai hâte de reprendre la mer… A très vite pour la suite de l’aventure !
Stanley 3 ‐ Jan 11, 2023

Ce matin, je sors du bateau pour finir de boire mon café. L'air est humide, il fait 10°C seulement et le froid me saisit. Nous sommes ancrés à deux cent mètres de Stanley, car nous n'avons pas pu rester au ponton hier soir (il est en effet utilisé par quelques gros bateaux de tourisme). Ainsi installés devant le village, nous sommes approchés par de nombreux animaux. Quelques dauphins de Commerson, espèce dont je vous parlais il y a quelques semaines (nous les avions vus lors de notre [...]
arrivée à Puerto Deseado) nagent autour du bateau. Parmi les oiseaux très présents ici, Félix a photographié un Cormoran royal (Phalacrocorax atriceps albiventer). Il est facilement reconnaissable grâce à son renflement jaune au-dessus du bec, qu'il n'arbore qu'en période de reproduction (entre novembre et février). C'est un oiseau endémique de la Patagonie et des Falklands. Nous espérons pouvoir visiter une de ses colonies, à Bleaker Island (au sud de Stanley). Cette espèce est classée comme Préoccupation Mineure par l'IUCN, elle se porte donc plutôt bien. Nous sommes toujours en pleine réflexion sur le programme pour les trois semaines à venir... je vous tiens au courant dès qu'on a avancé sur la définition du programme, en lien avec les scientifiques locaux !
Stanley 2 ‐ Jan 10, 2023

Ici à Stanley, aux Îles Malouines, l’héritage de Charles Darwin n’est jamais très loin. Regardez attentivement la première photo : en arrière-plan, sur la colline, on aperçoit distinctement le mot BEAGLE écrit avec une multitude de pierres blanches ! Le HMS Beagle, vous le savez, était le bateau commandé par FitzRoy qui emmena Charles Darwin autour du monde. Quand Darwin arrive au Falklands pour la première fois, le 1er mars 1833, il s’étonne de voir le drapeau anglais flotter [...]
au-dessus de l’île. Car en effet, les îles sont longtemps restées sans propriétaire. Perdues au milieu de l’océan atlantique, elles vont être à plusieurs reprises revendiquées par les Argentins. Mais les Anglais se sont toujours élevés contre leur volonté : une première fois en 1833, juste avant la venue de Darwin, et une autre fois au début des années 1980. Cette dernière confrontation a donné lieu à une véritable guerre ouverte, sanglante, qui a fait des morts des deux côtés. L’histoire des Malouines est donc un sujet extrêmement sensible, pour les Argentins comme pour les Anglais. Au cours de prochains posts, j’espère pouvoir vous en dire plus à ce sujet, toujours dans le respect des deux parties qui sont toujours très marquées par les évènements. Nous continuons à préparer le programme pour les quatre semaines à venir, qui vont nous amener à nous intéresser à toutes les espèces que Darwin a documentées dans la région. Je vous tiens au courant de l’avancée du travail !
Stanley 1 ‐ Jan 9, 2023

Nous sommes arrivés aux Malouines 🥳⛵️ Après trois jours de navigation, nous voici enfin à l’abri dans le port de Stanley, au nord-est des Îles Malouines. Une arrivée dans la pétole (pas de vent) et sous le soleil, que demander de mieux ? La petite ville à l’air très sympathique, nous avons d’ailleurs déjà rencontré quelques habitants qui, curieux, sont venus voir le bateau alors que nous nous amarrions à quai. Nous allons maintenant pouvoir commencer à nous intéresser [...]
à la biodiversité locale. Nous avons déjà quelques rencontres de prévues avec le SAERI, le centre de recherche des Îles Malouines, et Falkland Conservation, une ONG qui développe des actions de préservation de l’environnement. De belles aventures en perspective ! À très vite pour la suite de l’aventure !
Atlantique sud 4 ‐ Jan 8, 2023

TERRE en vue ! Depuis quelques heures, nous apercevons à l’horizon les collines des îles Malouines qui se découpent fugitivement dans la brume. Nous contournons les îles par le nord pour rejoindre Port Stanley, la capitale. Première rencontre typiquement malouine, un albatross à sourcil noir qui nous a régalé du spectacle de son vol gracieux. Cet oiseau de mer très reconnaissable à ses traces noires qui lui barrent les yeux peut faire des centaines de kilomètres pour trouver sa nou [...]
rriture : il est parfaitement adapté à la vie en mer. Les trois-quarts de la population de cette espèce nidifient aux Malouines, notre visiteur est donc sans nul doute un habitant d’une des colonies toutes proches, parti en quête de sa subsistance. Nous prévoyons d’arriver demain tôt le matin. Encore quelques dizaines de milles nautiques, et notre objectif sera atteint ! À demain pour la suite de l’aventure !
Atlantique sud 3 ‐ Jan 7, 2023

Ce soir, nous avons eu droit à un magnifique coucher de soleil sur tribord, suivi d’un lever de lune sur bâbord. Quel spectacle ! La journée a encore été très calme, peu de vent, hormis quelques légers filets d’air venant du Nord. La monotonie de l’océan n’a été que rarement troublée, ici par quelques dauphins de Peale et là par un albatros à sourcils noirs. Nous maintenons une excellente vitesse. À l’heure où je vous écris, bien installé dans la timonerie du navire ( [...]
il est 23h heure locale), nous avançons à 6,5 nœuds toutes voiles dehors (la grand-voile et le génois). Grâce à la très faible houle dont je vous parlais hier, nous glissons littéralement sur l’eau malgré une vitesse de vent encore relativement faible. Nous ne sommes plus si loin des Malouines, en tous cas des îles de l’ouest. Si vous regardez bien la carte, vous pourrez constater que nous ne sommes qu’à environ 65 milles nautiques des Jason Islands, à l’extrémité nord-ouest des Falklands. Mais notre objectif se situe de l’autre côté : la capitale de Stanley, sur l’île est des Malouines, à environ 150 milles nautiques de notre position. Il est maintenant quasiment certain que nous atteindrons notre destination dimanche matin. J’ai déjà hâte de découvrir ces îles qui me font rêver depuis si longtemps, et que Darwin a explorées en 1833 et 1834. À très vite pour la suite de l’aventure !
Atlantique sud 2 ‐ Jan 6, 2023

L’océan est d’un calme impressionnant ! Nous sommes partis tôt hier matin, alors que le vent soufflait assez fort sur la Ria Deseado. Mais au fur et à mesure que nous nous sommes éloignés de la côte, le vent est progressivement tombé. Il y a très peu de houle, donc le bateau est stable et plutôt confortable. Comment cela se fait-il ? On a plutôt tendance à s’imaginer les mers du grand sud très tumultueuses… tout cela est en fait dû à la géographie particulière de l’Am [...]
érique du Sud. Du côté Pacifique, un gros système dépressionnaire se développe, très puissant, et porteur de vents très forts. Mais ce système « rebondit » littéralement sur la cordillère des Andes et se fait éjecter vers l’Antarctique, laissant le côté Atlantique parfaitement calme. C’est ce système très particulier qui nous permet de profiter aujourd’hui d’une très belle fenêtre météo pour rallier les Malouines. Alors évidemment, nous n’avons pas beaucoup de vent, mais au moins ne sommes-nous pas dans la tempête ! Ce soir, la lune est pleine, la nuit est claire : nous savourons le calme. À demain pour la suite de l’aventure !
Atlantique Sud 1 ‐ Jan 5, 2023

C'est reparti ! Nous voilà de retour en mer, à bord du Captain Darwin, en route pour notre prochaine destination sur les traces de Darwin : les îles Malouines. J'ai adoré passer du temps à Puerto Deseado. J'y ai découvert une région très riche de sa biodiversité, avec des paysages magnifiques. Nous y avons fait de très belles rencontres, et repartons avec des souvenirs plein la tête. Ne vous inquiétez pas pour Margot et Rubia : elles sont bien au chaud, à l'intérieur du bateau ! [...]
Nous sommes en effet partis tôt ce matin (vers 6 heures) et n'avions pas besoin de tout le monde pour la manœuvre de départ. Nous avons 400 milles nautiques à traverser avant de rejoindre notre destination, soit environ 3 jours de navigation. À très vite pour la suite de l'aventure !
Puerto Deseado 9, Argentina ‐ Jan 4, 2023

[FLASHBACK video 🎥 ⚡️] Retour en vidéo sur la navigation entre Mar del Plata et Puerto Deseado ! Embarquez avec nous au coeur d'un orage en mer, puis dans le calme de la Caleta Hornos, un lieu merveilleux où j'ai eu la chance de fêter mon anniversaire 🥳

[VIDEO] On navigue au coeur d'un ORAGE !
Puerto Deseado 8 ‐ Jan 3, 2023

On continue notre exploration de la biodiversité de Puerto Deseado 🤩 Chaque nouveau pas dans la steppe de Patagonie nous émerveille. Margot est passionnée par les oiseaux, elle ne sort jamais sans ses jumelles et son livre d'identification. Il y a tellement d'espèces différentes qu'il serait bien difficile de s'en passer pour reconnaître chaque animal ! Aujourd'hui, nous avons eu la chance d'observer un Tinamou élégant (Eudromia elegans) ! On trouve des Tinamous uniquement sur le con [...]
tinent américain : c'est un oiseau que l'on dit terrestre, car il vole très mal. La version "élégante" se trouve, elle, uniquement en Argentine et un peu au Chili. Ce bel oiseau est très craintif, mais nous avons malgré tout réussi à l'observer d'assez près. Du fait de son aire de répartition très large (1 400 000 kilomètres carrés), cette espèce est classée dans la catégorie non menacée - Préoccupation mineure par l'UICN. En continuant notre exploration de la steppe, nous avons rencontré un lièvre d'Europe (Lepus europaeus). À l'inverse du Tinamou élégant, l'espèce n'est pas locale, mais bien invasive. Les espèces invasives sont la deuxième cause de perte de biodiversité et d'extinction des espèces, la première étant la destruction d'habitat. Leur apparition est liée aux mouvements d’hommes. Dès les grandes explorations du XVIe siècle, il était courant que les gros bateaux européens transportent des rats, des lapins, des chats... qui se sont ainsi répandus sur la surface du globe. Aujourd'hui, la globalisation et le commerce mondial qui s'intensifie augmentent significativement les risques !

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Puerto Deseado 7, Argentina ‐ Jan 2, 2023

Voici Yvan le cormoran de Gaimard ❤️ Son nom latin est Phalacrocorax gaimardi, il doit son nom au naturaliste français Joseph Paul Gaimard, ce qui rappelle un peu l'histoire du cactus de Darwin que je vous racontais il y a deux jours. C'est un oiseau côtier, qui se nourrit de petits poissons de roche et d'invertébrés qu'il trouve jusqu'à 15 mètres sous la surface ! Yvan habite une colonie localisée sur la rive nord de la Ria Deseado : sa position précise nous a été révélée par [...]
Annick Morgenthaler, une biologiste de Puerto Deseado spécialiste des oiseaux marins. Nous nous y sommes rendus en dinghy avec Margot et Félix, afin de documenter la période de reproduction de ces cormorans à pattes rouges. On compte environ 2000 oiseaux reproducteurs sur la façade atlantique, uniquement en Patagonie, et 18 000 du côté Pacifique. De toutes les populations d'oiseaux de mer de la région, celle des cormorans de Gaimard est la seule en déclin. L'espèce est d'ailleurs considérée comme quasi menacée par l'IUCN. Cette information nous a mis la puce à l'oreille : que pouvons-nous faire pour aider ? Nous avons voulu nous rendre sur place pour produire des photos et des vidéos, pour documenter l'avancée de la naissance des petits. Annick nous a en effet indiqué qu'il était très curieux que certains œufs n'aient pas encore éclos, pendant que certains jeunes sont déjà suffisamment matures pour prendre leur envol. Évidemment, le mystère de leur déclin n'est toujours pas résolu. Il en va ainsi de notre connaissance du monde naturel : parcellaire, mais en progression constante. Le dérèglement climatique serait-il en cause ? La modification des paysages ? La pollution plastique ? Le développement de la pêche industrielle ? Ou encore, une cause tout à fait naturelle ? Il est certain que les scientifiques sont attentifs à l'évolution de la colonie d'Yvan. Si le déclin de la population devait se renforcer, la science aura peut-être réussi à en identifier les causes : des solutions pourraient alors être proposées.

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Puerto Deseado 6 ‐ Jan 1, 2023

Bonne et heureuse année 2023 🥳 🎉 Je vous souhaite à toutes et à tous le meilleur pour cette nouvelle année qui commence. Une santé de fer, naturellement, et beaucoup d'amour et de bienveillance autour de vous. La vie nous réserve à tous des épreuves, auxquelles il est toujours plus facile de faire face ensemble. Pour Captain Darwin, cette année 2022 qui s'achève a été d'une richesse ahurissante. Les aventures vécues ont été riches et nombreuses (de beaux documentaires sont [...]
en préparation, les prochains sortiront au cours de cette année 2023), les rencontres intenses et inspirantes. Le constat, d'une année sur l'autre, semble rester le même : si la Nature va mal, l'énergie déployée pour la protéger tout autour du monde force l'admiration... et même l'optimisme ! En cette période de dérèglements si profonds et soudains, voilà un précieux cadeau pour avancer. J'espère de tout cœur que ces histoires butinées dans le sillage de Darwin vous inspirent vous aussi à changer le monde. Ici en Argentine, nous nous préparons au départ pour les îles Malouines. La prochaine fenêtre semble s'ouvrir jeudi prochain ! Mais d'ici là, j'ai encore quelques surprises à vous partager sur la Nature de Puerto Deseado 🎁
Puerto Deseado 5 ‐ Dec 31, 2022

Voici Maihueniopsis darwinii, un petit cactus que l'on trouve dans la steppe de Patagonie. Vous avez bien lu : le nom de l'espèce fait référence à Darwin, le nom de la plante ayant été donné par John Stevens Henslow en hommage à notre naturaliste préféré. Henslow était botaniste, c'était un des mentors de Darwin, et c'est d'ailleurs grâce à son entremise que Charles embarque pour le tour du monde sur le Beagle ! Maihueniopsis darwinii a été observé pour la première fois par D [...]
arwin à Puerto Deseado, en 1833 ou 1834. Il remarque avec curiosité que la fleur du cactus a l'incroyable capacité de bouger quand on la touche : "J'ai trouvé ici une espèce de cactus [...] qui était remarquable par l'irritabilité des étamines, quand j'insérais soit un bout de bâton soit le bout de mon doigt dans la fleur." Ce phénomène est aujourd'hui connu sous le nom de thigmonastie, et décrit tout mouvement d'un organe végétal en réponse à un stimulus physique. Dans le cas du cactus de Darwin, ce sont les étamines de la fleur qui se referment vers le pistil (le centre de la fleur) pour favoriser la pollinisation lors du passage d'insectes pollinisateurs comme les abeilles ou les papillons. Comme Darwin, nous étions avec Margot tout à fait fascinés par les mouvements rapides de la fleur. En plus, nous avons eu la chance de voir une abeille collecter du pollen à l'intérieur, et de constater que la technique du cactus était plutôt efficace (voyez sur la photo comme le pollen se dépose sur l'ensemble du corps de l'insecte). Maihueniopsis darwinii se porte plutôt bien depuis l'époque de Darwin, puisque l'espèce est classée dans la catégorie Préoccupation Mineure par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Puerto Deseado 4 ‐ Dec 29, 2022

Nous avons commencé notre exploration des environs de Puerto Deseado, sur la rive nord de la Ria. Ici, la steppe s'étend à perte de vue. À son sujet, Darwin écrit : "Çà et là s'élèvent des touffes éparses d'herbes brunes et filiformes, et, plus rarement encore, quelques buissons épineux bas." J'ai photographié un de ces buissons, du genre Senecio et dont la détermination de l'espèce requerrait un examen plus approfondi (il existe 32 espèces de ce genre, rien qu'en Patagonie !). [...]
Le climat de steppe caractérise les régions qui sont trop sèches pour que des arbres puissent y pousser, mais pas suffisamment sèches pour devenir des déserts. La majeure partie de la Patagonie Argentine relève de ce climat. Darwin écrit : "En contemplant ces paysages, sans un objet brillant à proximité, j'éprouve un étrange sentiment d'excitation. On peut se demander combien d'âges la plaine a ainsi duré, et combien d'autres elle est condamnée à continuer ainsi. Personne ne peut répondre - tout semble éternel maintenant. Le désert a une langue mystérieuse, Qui enseigne un terrifiant doute." - Percy Bysshe Shelley - Lines on Mont Blanc, cité par Charles Darwin dans Le Voyage du Beagle.
Puerto Deseado 3, Argentina ‐ Dec 28, 2022

[FLASHBACK Video 🎥 ⚡️] Revivez en vidéo la navigation entre Piriapolis et Mar del Plata ! La traversée du centre dépressionnaire dont je vous parlais il y a quelques temps a donné lieu à quelques images épiques !

[VIDEO] On navigue jusqu'en Argentine
Puerto Deseado 2 ‐ Dec 27, 2022

Coucher de soleil sur Captain Darwin, à Puerto Deseado. Depuis notre arrivée, nous avons fêté Noël, et nous voici déjà à pied d'œuvre pour assurer notre autonomie alors que nous sommes amarrés à une bouée près du rivage (nourriture, eau, électricité, carburant). Le lieu est chargé d'histoire, je le sens. Christian, un nouvel ami argentin rencontré lors de nos pérégrinations dans la ville, me raconte que la ville s'appelait communément "Bahia de los Trabajos", la baie des tra [...]
vaux en espagnol. Les gros bateaux d'exploration européens s'y sont toujours arrêtés pour réparations, depuis Magellan en 1520 jusqu'au HMS Beagle en 1833... et nous, en 2022 ! Mais le port d'escale technique ne doit pas cacher un lieu absolument somptueux, en plein cœur de la pampa de Patagonie, avec une biodiversité extrêmement riche. Des premières observations météo, nous ne pourrons probablement pas traverser pour les Malouines avant une semaine. Le temps d'explorer un peu les environs !
Puerto Deseado 1 ‐ Dec 26, 2022

Nous sommes arrivés à Puerto Deseado 🥳 🇦🇷 💪 Après quasiment 7 jours de navigation, un arrêt météo à Caleta Horno notre objectif est atteint ! Puerto Deseado est une petite ville d'environ 10 000 habitants, dont l'activité tourne essentiellement autour de la pêche. Les nombreux bateaux de pêche rouges qui sont à quai, dont de nombreux chalutiers, en témoignent. La ville est située sur la rive nord de la Ria Deseado. La Ria, c'est la zone de rencontre entre l'eau douce qu [...]
i descend du fleuve Deseado (le Rio Deseado) et l'océan Atlantique dans lequel elle se déverse. Le mouvement des marées crée la Ria, dans laquelle l'eau est saumâtre (de l'eau légèrement salée). Sur la rive sud de la Ria se trouve un parc naturel que l'on a eu le loisir d'admirer à notre arrivée. Sur la plage, on pouvait voir de nombreux manchots de Magellan (Spheniscus magellanicus). Nous avons été accompagnés sur nos derniers milles par des dauphins de Commerson (Cephalorhynchus commersonii) et des dauphins de Peale (Lagenorhynchus australis). Quel accueil ! Arrivés le 24 décembre, nous talonnons de près Charles Darwin, arrivé le 23 décembre 1833. Le HMS Beagle était mouillé juste en face de la où nous nous trouvons, sur la rive sud de la Ria ! Nous essaierons de nous rendre sur ce lieu précis, afin d'observer de première main comment le paysage a évolué en 200 ans. Aujourd'hui, nous reprenons le travail pour préparer notre navigation prochaine pour les îles Malouines. Le départ est proche... mais quand s'ouvrira la bonne fenêtre météo pour traverser ? La suite au prochain épisode ! 📸 Prefectura Naval Puerto Deseado !
Argentine 6 ‐ Dec 24, 2022

Joyeux Noël à tous ! Nous sommes presque arrivés à Puerto Deseado ⛵️🥳 A quelques dizaines de milles de la côte, après la traversée du golfe de San Jorge, nous sommes accueillis par un banc de dauphins de Commerson. Ce sont de petits dauphins de couleur blanche, à l'aileron dorsal arrondi. Il est très commun en Amérique du Sud, mais c'est la première fois que j'en vois ! Ils se déplacent en groupe, et comme beaucoup de dauphins ils aiment jouer dans l'étrave du navire. Comme [...]
rson est un nom qui vous dit peut-être quelque chose. Je vous en parlais lors de la balade naturaliste de Piriapolis : Philibert Commerson était le naturaliste à bord de l'expédition de Louis-Antoine de Bougainville. C'est lui qui a notamment donné le nom de Bougainvillier à une plante au Brésil, en hommage au chef d'expédition ! Commerson ayant beaucoup observé et décrit ces petits dauphins blancs lors de son voyage au XVIIIe siècle, cette espèce a été nommée en son honneur. Joli cadeau !
Argentine 5 ‐ Dec 22, 2022

Nous sommes repartis en mer 🥳⛵️ Nous filons à 6,5 nœuds à travers le golfe de San Jorge, au près, sous génois et grand voile. Le coup de vent duquel nous nous abritions à Caleta Horno hier est finalement passé, ce qui nous laisse le champ libre pour aller jusqu’à Puerto Deseado. En arrivant aux abords de Cabo Blanco, à la pointe sud de la baie de San Jorge, nous devrions trouver des courants favorables qui nous pousseront, doublés à des vents de nord, vers Puerto Deseado (vo [...]
us pouvez déjà identifier tous ces lieux sur la carte, ils se trouvent à environ 160 kilomètres au sud de notre position actuelle). Il nous faudra être précisément à 21 heures demain soir à l’embouchure du Rio Deseado : les marées, conjuguées aux forces du flot du fleuve, créent un courant qui peut être extrêmement puissant à son embouchure. Ainsi, il nous faut profiter de la marée basse montante pour naviguer en toute sécurité jusqu’au port. Ce chemin précis, Charles Darwin l’a emprunté 200 ans avant nous. À bord du Beagle, il arrivait tout droit du Rio del Plata, sans escale. Il est allé très précisément à Puerto Deseado, qui s’appelait alors Port Désiré. Et, clin d’œil de l’histoire, il y est arrivé un 23 décembre, et y a fêté Noël !
Caleta Horno, Argentina

Caleta Horno : c’est le mouillage le plus extraordinaire que j’ai jamais fait. Ici, nous sommes abrités des forts vents d’ouest puis de sud-ouest qui balaient le golfe de Saint George et un peu plus tard l’entrée de Puerto Deseado, où nous nous rendons. La nuit dernière, nous avons filé à environ 7 nœuds jusqu’à atteindre le canal Leones vers 6h30 du matin. Il y avait alors moins de vent qu’annoncé par les fichiers météo, l’air était clair et chaud, soufflant de la ter [...]
re. Notre plan initial était d’aller jusqu’à Caleta Sara (je l’avais mentionné dans le post d’hier - une caleta est une sorte de crique), un peu plus au nord, mais nous avons en fait décidé de tenter le mouillage de Caleta Horno qui est réputé pour sa sécurité sur toute la côte Atlantique ! Bien nous en a pris. Avant d’entrer dans la caleta, nous sommes passés par la Bahia Gil qui était très exposée au vent (30 nœuds quand même), ce qui nous a légèrement inquiétés. Puis nous sommes rentrés dans un couloir bordé par des remparts de pierres rouges baignant dans une eau bleu-vert laiteuse. Alors bien abrités, le vent est tombé, nous laissant tout le loisir de nous amarrer sereinement. Trente mètres de chaîne déroulés, nous avons utilisé nos nouvelles amarres procurées à Mar del Plata pour attacher le cul du bateau à deux grosses roches de part et d’autre de la caleta. La manœuvre se fait remarquablement bien, même si l’approche en annexe est parfois un peu hasardeuse à cause des roches coupantes qui bordent la côte. Ainsi, nous sommes solidement arrimés à la côte et le bateau ne bouge presque plus ! Le bateau ainsi amarré, nous sommes partis à tour de rôle à terre pour nous balader et apprécier le spectacle de la caleta depuis les hauteurs. C’est tout simplement incroyablement beau, il ne me semble jamais avoir vu rien de tel. Je vous laisse le loisir de voir par vous-même. Ces paysages n’ont probablement pas beaucoup changé depuis l’époque de Darwin, l’apanage des régions à l’accès délicat. On y voit ici ou là des Guanacos (Lama guanicoe), une espèce de lamas emblématique de la Patagonie. Leurs silhouettes se découpent sur la crête des collines arides parsemées de touffes d’herbe. Félix en a pris une belle photographie ! Nous devrions repartir dès demain en fin de journée pour rejoindre Puerto Deseado, dernière escale avant la grande traversée pour les îles Malouines.

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Argentine 4

Nous avons navigué au beau milieu d’un orage ! La journée a été très ensoleillée, et nous avancions très bien au portant, comme depuis notre départ de Mar del Plata. Dans la soirée, le ciel s’est couvert et de gros nuages noirs se sont formés à l’horizon, filant très vite dans notre direction ! Le baromètre est remonté très vite : les hautes pressions peuvent indiquer le beau temps… ou le passage tout proche d’un orage. Le vent a forci d’un coup, changeant très rég [...]
ulièrement de direction et nous obligeant ainsi à régler régulièrement les voiles. Nous avions déjà traversé une zone orageuse : c’était pendant la traversée de l’Atlantique, il y a quasiment un an. Mais aujourd’hui, c’était différent : les éclairs étaient plus proches, comme on le voit sur la photo. C’est très impressionnant, surtout quand ils sont accompagnés de coups de tonnerre assourdissant. Concernant notre route, nous avons décidé de faire un arrêt météo à Caleta Sara (coordonnées 44°53.90 S 65°33.95 W, pour les plus curieux d’entre vous !) avant de rejoindre Puerto Deseado. En effet, nous devions arriver dès vendredi 23, mais les fichiers météo nous annoncent un coup de vent particulièrement violent juste à l’entrée du port. Nous pourrions alors rester ainsi protégés pendant environ 24h avant de reprendre la route. Si le plan se déroule ainsi, nous arriverions à Puerto Deseado le matin du 25 décembre. Ce serait mon premier réveillon de Noël en mer !
Argentine 3 ‐ Dec 21, 2022

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'Alexis Pour fêter ses 29 ans, Rubia a fait un délicieux gâteau au chocolat. Le bateau roule beaucoup, ce qui ne rend pas la tâche facile, mais heureusement nous avons une gazinière sur cardan : elle compense les mouvements du bateau de bâbord à tribord. Alexis a soufflé sa bougie (nous ne disposions que d'une bougie en forme de 8, je ne sais pas pourquoi ), et nous avons dévoré le gâteau. Nous avançons toujours à très bonne vitesse, par vent de [...]
nord qui souffle à environ 20 noeuds. Nous atteignons des vitesses maximums d'environ 9 à 10 noeuds en surf. Il a fait soleil depuis ce matin, et les températures restent plutôt douces. À demain pour la suite de l'aventure !
Argentine 2 ‐ Dec 20, 2022

Quelle belle première journée ! Depuis notre départ, nous avançons à très bonne vitesse vers notre objectif, Puerto Deseado. Peu après vous avoir envoyé le précédent message, le vent a forci progressivement jusqu’à atteindre une vitesse de 40 nœuds en rafale (74 kilomètres par heure). C’est rapide ! Mais heureusement, nous avançons au portant, vent arrière : la vitesse relative du vent, celle que nous ressentons, est donc moindre. Pendant la nuit, nous avons continué à surf [...]
er sur des vagues de plus en plus grosses. On a même atteint la vitesse de 12 nœuds ! Nous avions 3 ris dans la grand-voile et n’avons gardé qu’une toute petite surface de génois. Ce matin, le vent a soudainement molli, nous permettant malgré tout d’avancer correctement. C’est alors que nous avons reçu la visite d’un banc de dauphins, qui se sont amusés à suivre notre navire, sautant parfois à côté de notre étrave. C’est incroyable de les voir nager sans peine à plus de 10 nœuds ! Et encore plus incroyable : alors que nous discutions sur le pont avec Alexis, une grosse baleine à bosse à fait surface à seulement quelques mètres du bateau. Son souffle puissant nous a tous les deux surpris ! Malheureusement, elle est très vite repartie et je n’ai pas de photo à vous montrer (ce sera pour la prochaine 😅).
Argentine 1 ‐ Dec 19, 2022

Nous voilà repartis ! Après 5 jours de travail acharné pour finir les préparatifs du bateau, nous avons quitté le port de Mar del Plata ce matin à 6 heures et demie. Nous avons voulu profiter de l’accalmie habituelle du matin pour nous éloigner de la côte et commencer notre grande navigation vers Puerto Deseado. La ville de Puerto Deseado se trouve à environ 700 milles nautiques au sud de Mar del Plata. C’est un des ports les plus intéressants pour se rendre aux Malouines, car il [...]
en est relativement proche et constitue un abri bien protégé pour patienter jusqu’à la bonne fenêtre météo. Pour l’instant, la navigation est un pur régal. Nous naviguons par vent de Nord-Nord-Est, et comme nous nous dirigeons vers le sud nous sommes à une allure portante. Le vent gonfle les voiles et nous propulse vers l’avant. En plus, les vagues sont déjà assez grosses pour nous emporter quand elles nous passent dessous. En fait, nous surfons littéralement sur la houle, ce qui nous permet d’atteindre des vitesses jusqu’à 10 nœuds ! J’ai pris le premier quart avec Rubia, et il nous a fallu bien nous tenir pour ne pas tomber à cause des intenses mouvements du bateau qui roule de bâbord à tribord, au rythme des vagues. C’est le fameux roulis, qui peut parfois donner le mal de mer ! Le temps est bon, le ciel est bleu : ce début de navigation est un pur plaisir. À demain pour la suite de l’aventure !
Mar del Plata 4, Argentina ‐ Dec 17, 2022

Nous avons hissé les couleurs de l'Argentine 🤩 🇦🇷 Le pavillon de courtoisie se fixe sur un des haubans à tribord du navire. Ce pavillon complète les drapeaux français et breton qui se trouvent à l'arrière et qui affichent la nationalité du bateau. Nous voilà maintenant parés à continuer notre navigation vers le sud ! Notre prochain objectif est la ville de Puerto Deseado, à environ 6 jours de navigation de Mar del Plata. Nous avons une chance inouïe, celle de pouvoir béné [...]
ficier, pendant les premières journées, d'un vent de nord qui nous poussera naturellement vers notre destination. Nous allons partir demain matin, ou même peut-être ce soir si nous finissons rapidement les préparatifs de la navigation (avitaillement en nourriture, en eau, en carburant, finition des amarres). À très vite pour la suite de l'aventure !
Mar del Plata 3 ‐ Dec 15, 2022

Pour assurer l'autonomie énergétique d'un bateau, on peut compter sur deux ressources renouvelables abondantes : le vent 💨 et le soleil ☀️ Sur Captain Darwin, nous avions une éolienne solide, mais peu puissante, alors nous avons décidé de la remplacer par un modèle plus récent. Problème : le nouveau modèle est plus lourd ! Il nous faut donc solidifier le support de l'éolienne, et pour ça, il nous faut souder. Deux soudeurs sont à bord du bateau aujourd'hui, pour s'occuper de [...]
rigidifier le portique, et de s'occuper d'autres menus travaux de soudures. Nous rallongeons notamment la chaîne de plus de 20 mètres, pour assurer la bonne tenue du navire dans les mouillages du grand sud ! Encore quelques travaux, et nous pourrons partir pour Puerto Deseado 💪 ⛵️
Mar del Plata 2 ‐ Dec 14, 2022

Mar del Plata est un important port de pêche argentin. Et c'est justement la raison pour laquelle nous nous y sommes arrêtés ! Pas pour acheter du poisson 🐟, mais pour y acheter les derniers éléments techniques qui nous permettront de naviguer en toute sécurité en argentine. En voici une liste non exhaustive : deux amarres de 100 mètres pour l'amarrage dans les caletas du grand sud (les petites criques des canaux de Patagonie), une machette pour couper les kelps qui pourraient s'emm [...]
êler dans notre chaîne, 80 mètres de chaîne pour notre mouillage principal, plusieurs filtres pour le moteur de notre navire, des recharges pour les gilets de sauvetage. Nous avons quelques jours seulement pour nous procurer tous ces éléments. Nous allons essayer d'être prêts pour repartir samedi prochain : les vents sont très favorables en fin de semaine et début de semaine prochaine pour descendre jusqu'à notre prochaine escale, Puerto Deseado. Ce sera notre dernier arrêt avant la grande traversée pour les îles Malouines !
Mar del Plata 1 ‐ Dec 13, 2022

Bien arrivés à Mar del Plata 🥳 ⛵️ 🇺🇾 Après deux belles journées de navigation, nous avons finalement posé le pied en Argentine ! Cette première navigation après 5 mois d'immobilisation en Uruguay nous aura permis de retrouver les sensations du bateau en mer et d'amariner l'équipage. Tout le monde a bien joué son rôle en mer 💪 Bravo à tout l'équipage, et bravo au bateau Captain Darwin qui est un vaisseau costaud, confortable, et merveilleusement bien entretenu pour l' [...]
équipe et par Julien Raynaud, le responsable technique du chantier ! Nous avons maintenant quelques jours pour finir la préparation du navire avant de partir en Patagonie. Au programme : soudure, achats matériels... il faut notamment qu'on se procure une machette pour couper le kelp (de grandes algues qui poussent sur le littoral) dans le grand sud 🤣
Rio de la Plata 3 ‐ Dec 12, 2022

Journée riche en événements. La nuit dernière nous l'avons passé au portant. C'est à dire que le vent qui fait avancer le bateau souffle dans le voile depuis le quart arrière du bateau. Nous avancions bien et la vitesse était de 7 noeuds, ce qui fait environ 13 kilomètre par heure. Puis en fin de matinée le vent a diminué fortement avec le passage du centre de la dépression (fortes pluie, vents très changeants avec parfois rafales à 40kn). En cette fin de journée le vent de sud [...]
se lève, ça bouge beaucoup d’un coup. On est un peu secoués, fatigués. Pas loin de Mar del Plata mais en même temps obligés d’appuyer au moteur pour avancer.
Rio de la Plata 2 ‐ Dec 11, 2022

Quelle belle première journée ! Nous sommes partis à 11h du matin, hier, et avons passé une excellente journée à bord du Captain Darwin. Le vent souffle en ce moment à environ 20 nœuds, nous faisant avancer vers notre cap à bonne vitesse (environ 6 nœuds). La journée a été belle, ensoleillée et la houle est faible, laissant le bateau relativement stable. C’est un bonheur de reprendre la mer après tant de temps passé à s’occuper du bateau à Piriápolis ! Pour tout vous avou [...]
er, je ne suis pas mécontent de quitter l’Uruguay pour aller découvrir un nouveau pays. Je pense à Darwin et à sa propre traversée du Rio del Plata, quasiment 200 ans plus tôt. Comme lui, je vais découvrir les côtes de l’Argentine dans environ 36 heures. J’ai hâte ! Sur la photo, on voit Alexis tout sourire, juste après avoir fini le réglage des voiles. Comme moi, il est chef de quart, c’est l’un des marins les plus expérimentés du bord. Vous allez le revoir très souvent dans les semaines à venir : il reste à bord jusqu’en Terre de Feu 🔥 À demain pour la suite de l’aventure !
Rio de la Plata 1 ‐ Dec 10, 2022

C'est parti pour deux jours de navigation, direction Mar del Plata en Argentine 🇦🇷 ⛵️ 🥳
Piriápolis 32, Uruguay ‐ Dec 9, 2022

Le voyez-vous ? Mais si, regardez bien ! Il y a un nid tout en haut du mât ! Nous l'avons vu pour la première fois ce matin, et étions un peu déconcertés : de tous les bateaux du port, un couple de Tyrans Quiquivi (souvenez-vous, je vous en parlais il y a quelques jours) a choisi Captain Darwin pour élire domicile. Nous sommes forcément honorés : peut-être que le nom de Darwin résonne chez les animaux, ou qu'ils se sentent bien à nos côtés ? En tous cas, nous n'avons pas pu garder [...]
le nid : il m'a fallu le retirer délicatement pour ne pas amener nos Tyrans en Argentine. Ils n'auraient probablement pas survécu au voyage. En analysant le nid, on constate l'impressionnante quantité de fibre plastique dans la constitution du nid. Vous pouvez le constater par vous-même sur la photo numéro 3. C'est la preuve par l'exemple de l'étendue de la pollution plastique. C'est aussi un rappel par ce couple de Tyrans Quiquivi qu'il nous appartient à tous de réduire notre consommation de plastique 💪 Et grande nouvelle : demain, nous devrions larguer les amarres pour Mar del Plata, Argentine !! On a hâte de vous raconter tout ça !
Piriápolis 31 ‐ Dec 8, 2022

Alexis est arrivé 🥳 🇺🇾 Avec Alexis, on se connaît depuis 9 ans. Ensemble, on a travaillé pour le projet Under The Pole pendant de nombreux mois quand nous étions au Groenland. C'est un très bon marin et un cameraman de talent ! Mais c'est d'abord et avant tout un ami : une personne sur laquelle je sais que je peux compter. C'est un plaisir immense de l'avoir sur le bateau, ici en Uruguay ! Alexis va descendre avec nous jusqu'en Terre de Feu. Un immense merci à John, du bateau iO [...]
NA, qui nous a accompagnés jusqu'à Montevideo pour l'accueillir 🙏 Nous n'attendons maintenant plus que Margot qui arrive ce soir. Ensuite, l'équipage sera complet... et nous pourrons larguer les amarres pour l'Argentine 🇦🇷 🤩 ⛵️
Piriápolis 30 ‐ Dec 7, 2022

On a gagné la Victoire de l'Aventure 🥳 🔥 Les Victoires de la Bretagne, c'est un grand évènement annuel durant lequel de beaux projets bretons sont récompensés par la communauté bretonne. Quel honneur ! Captain Darwin est lauréat de la Victoire de l'Aventure 🤩 Un immense merci au Conseil Départemental du Finistère et à son président Maël de Calan de la confiance et de la très belle reconnaissance qu'il nous témoigne. La Victoire est en effet parrainée par le Finistère, l [...]
a véritable maison de Captain Darwin 🏠 Un immense merci à Victor Mauboussin et Julien Raynaud d'avoir représenté l'association à Roscoff, sur le bateau de la Brittany Ferries, le Pont-Aven ! Pas facile de monter sur scène, même si l'occasion est belle, surtout pour Victor qui n'a que 18 ans. Avec Julien, nous avons tenu à ce que la jeunesse bretonne, celle qui défend en première ligne la biodiversité, celle avec qui l'association travaille au quotidien en Bretagne, puisse s'exprimer 💪 Un immense merci à Benjamin Bréhon du groupe Le Télégramme, l'organisateur de l'évènement, d'avoir créé une si belle soirée. C'est une occasion inespérée pour les projets bretons d'être vus et reconnus pour leur formidable travail. Cette Victoire est une Victoire collective, non seulement de Captain Darwin mais aussi et surtout de tous ses partenaires financiers (la Fondation SNCF, la fondation Groupe EDF, Explore, la Région Bretagne, YEMA, Actionéo, CCA, la ville de Concarneau, Guy Cotten, Panser.org, Ouest Boissons, PIC 29) et techniques (Cristec, InoRope, Marine Mobile Diffusion, Nautix, OrcaTorch, Plastimo, TravelMap). Bravo à eux ! Et la cerise sur le gâteau, c'est que les copains d'Under The Pole ont reçu une Victoire également ! Bravo à Emmanuelle Périé Bardout et Ghislain Bardout, les parrains de Captain Darwin !
Piriápolis 29 ‐ Dec 6, 2022

C'est parti pour une petite plongée dans le port 🤿 😅 Aujourd'hui, je me mets à l'eau pour deux raisons. La première, c'est pour m'assurer que le matériel de plongée, stocké dans des caisses en aluminium à l'avant du navire, ne se détériore pas à cause de l'humidité et de la chaleur. Le test se révèle concluant : le matériel va bien 💪 🥳 La deuxième, c'est que les copains du bateau Iona, dont je vous ai un peu parlé il y a quelques jours, m'ont demandé de faire une in [...]
spection de leur quille après avoir emmêlé la chaîne d'un autre bateau lorsqu'ils étaient au mouillage. Résultat : tout va bien, la quille est juste un peu esquintée sur la partie arrière. Plonger dans un port, ce n'est jamais une expérience incroyable, mais ça m'a fait plaisir malgré tout 😁 Pour tout vous avouer, j'avais quand même un peu peur que les lions de mer du port viennent à ma rencontre : dans une eau toute verte avec très peu de visibilité, cette simple idée me donnait des frissons ! 📸 Rubia 🤿 Merci à Nico d'avoir sélectionné du super matériel de plongée qui tient dans le temps !
Piriápolis 28 ‐ Dec 4, 2022

Retour en vidéo sur la journée de navigation test, juste devant le port de Piriápolis ! J'espère que vous apprécierez ces quelques images, Félix s'est donné à fond pour le montage 💪 😎

[VIDEO] Navigation test en Uruguay
Piriápolis 27 ‐ Dec 3, 2022

Avec Félix, on a décidé de monter aujourd'hui en haut de la petite montagne de Piriápolis 💪 ⛰ L'occasion de faire une balade naturaliste dans cette petite ville que Darwin n'a pas connu, puisque fondée en 1890, soit près de 60 ans avant son passage. Si la ville empiète évidemment sur les écosystèmes naturels, il n'en reste pas moins que la nature est toujours très présente. Aujourd'hui, nous avons pris de nombreuses photos de fleurs comme le laurier rose (Nerium oleander, dont [...]
l'on voit la fleur prendre une teinte rouge à mesure qu'elle s'expose au soleil - photos 4, 5 et 6), ou une espèce de bougainvillier (Bougainvillea glabra - photo 3). Ces deux espèces de plantes sont utilisées comme ornement, et on les croise abondamment dans les jardins de Piriápolis. Il est fascinant de se plonger dans l'histoire de ces espèces : le laurier rose vient du pourtour méditerranéen, alors que le bougainvillier est une plante tropicale qui n'est arrivée jusqu'en Europe qu'à la fin du 18e siècle. Ce nom lui a d'ailleurs été donné au Brésil par le botaniste Philibert Commerson, en hommage à Louis-Antoine de Bougainville, qui commandait la mission pendant laquelle la plante a été découverte. Il est ainsi difficile d'évaluer dans quel mesure Darwin aurait pu croiser Nerium oleander en Amérique du Sud (la plante avait-elle alors été introduite ?), alors qu'il est évident qu'il a pu apprécier à loisir la vue et les senteurs de Bougainvillea glabra. Dans chaque jardin, au détour de chaque ruelle, on peut ainsi admirer un incroyable mélange d'espèces du monde entier. Je vous recommande l'utilisation d'applications d'identification de plantes telles que PlantNet : elles vous aideront à vous repérer lors de votre prochaine ballade naturaliste 🌸 📸

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Piriápolis 26 ‐ Dec 2, 2022

On est sortis du port, enfin ⛵️ 💪 Alors bien sûr, ce n'est pas encore le moment de partir en Patagonie (on attends encore Margot et Alexis), mais on a quand même pu tester plein de choses pour confirmer que le bateau est bien prêt. La première batterie de tests concernait le moteur, et notamment la nouvelle hélice que l'on a faite faire à São Paulo. Il nous a fallu vérifier que le moteur pouvait bien monter dans les tours, nous assurant ainsi que l'hélice était de la bonne tail [...]
le 📏 Test réussi, on monte bien jusqu'à 2600 tours par minute ✅ La deuxième batterie de tests consistait à sortir la garde robe du bateau, à savoir les voiles ⛵️ 😁 Toutes les voiles sont parfaitement conservées, en bon état, et sous Grand Voile et Génois nous avancions sans peine à 6 noeuds ✅ Et enfin, et c'est peut-être là le plus important, notre nouvelle équipière Rubia, qui n'avait jamais encore navigué sur un bateau, n'est pas du tout malade en mer 😎 ✅ D'ici une petite semaine, Alexis et Margot vont arriver, et nous pourrons alors mettre les voiles vers la Patagonie 🥳
Piriápolis 25 ‐ Dec 1, 2022

Un des grands plaisirs de la navigation, c'est de faire de belles rencontres humaines en cours de route 🤩 😍 Ici à Piriápolis, nous avons la chance d'avoir rencontré de nouveaux amis : Paola, Kate, John, Curtis... et n'oublions pas le chien Roxy, que vous pouvez voir sur la photo 🐕 🥳 Paola et John naviguent sur un magnifique bateau du nom d'Iona. Leur projet est d'accueillir des sportifs et des artistes du monde entier pour faciliter les échanges culturels. Ils vont bientôt leve [...]
r les voiles pour la Patagonie : ils devraient naviguer directement à Puerto Williams, au Chili, pour explorer la Terre de Feu avec des Argentins et des Chiliens. Kate, Curtis et leur chien Roxy, eux, partagent leur expérience de la voile à travers une superbe chaîne YouTube qui s'appelle Sailing Sweet Ruca (du nom de leur bateau, Sweet Ruca, un superbe bateau également !). Pour l'instant, leur bateau est encore à sec, mais ils prévoient de le mettre à l'eau très prochainement. Ils vont probablement naviguer aux iles Malouines, comme nous. Il ne fait aucun doute que nos trois bateaux vont se rencontrer lorsque nous naviguerons dans le Sud ! En attendant, on passe du temps ensemble en se racontant nos aventures en mer ici, à Piriápolis ! Un grand merci à eux de faire de cette escale en Uruguay un moment inoubliable 🙏 😎
Piriápolis 24 ‐ Nov 30, 2022

Le travail continue, aujourd'hui on fait de l'électricité ⚡️ Sur un bateau, il est important de savoir bricoler et de connaître un minimum tous les métiers techniques : la plomberie, la mécanique, l'électronique, la peinture, la menuiserie... toutes ces compétences se révèlent très utiles pour réparer le navire ou l'améliorer au fil des navigations, en toute autonomie ⛵️ Sur la première photo, Félix est en train de sertir un câble qui servira à connecter le négatif de l [...]
'éolienne aux batteries du bateau. C'est une opération qui se réalise normalement avec une pince spéciale, que nous n'avons pas à bord. Alors, il faut être créatif et trouver d'autres solutions ! Ici, Félix utilise un marteau et un burin pour solidariser le câble avec une cosse, un petit objet métallique qui nous permet de connecter le câble à l'éolienne 🔌 Lorsqu'on travaille sur ces sujets, on doit soulever des planchers pour accéder aux organes internes du bateau : les batteries, la forêt de câbles qui courent tout le long du bateau pour l'alimenter en électricité. C'est une partie du navire que l'on ne voit pas très souvent, mais qui est pourtant essentielle pour la bonne marche de l'expédition ! On devrait très prochainement être prêts pour partir naviguer quelques heures juste devant le port de Piriápolis. On vous en dit plus très bientôt 🤩
Piriápolis 23 ‐ Nov 29, 2022

Installation du radar 🧭 Le radar, c'est cet instrument que l'on voit souvent sur les mâts des voiliers, et qui permet de se repérer même quand la visibilité est très réduite (la nuit, ou dans le brouillard). L'instrument extérieur est connecté à un écran à l'intérieur du bateau qui permet de voir si un obstacle se dresse sur la route du navire. Cela peut être un bateau sans feu de navigation, ou Objet Flottant Non Identifié (un ONFI !) ou encore un iceberg dans les régions froides !
Piriápolis 22 ‐ Nov 28, 2022

On a remis le petit bateau à l'eau 💦 🚣‍♀️ Le dinghy, c'est le nom de ce petit bateau gonflable que l'on utilise pour aller à terre quand nous sommes au mouillage, ou encore pour simplifier certaines manoeuvre de port quand nous amarrons le voilier ⛵️ Instrument de sécurité et d'exploration, il nous suit fidèlement depuis notre départ de France l'année dernière. Nous l'avons testé à l'extérieur du port hier soir, lors du coucher de soleil 😎 Et tout va bien, il fonct [...]
ionne parfaitement ! Il nous sera très utile lors de nos explorations en Patagonie 🏔
Piriápolis 21 ‐ Nov 27, 2022

Il fait beau, il faut chaud, c'est dimanche ici à Piriápolis ! Quel est le programme ? Eh bien, évidemment, il faut continuer de préparer le bateau pour la Patagonie, mais le dimanche, c'est aussi jour de repos. Découvrez cette courte vidéo pour ressentir l'ambiance du port en cette fin de semaine !

[VIDEO] Le dimanche en Uruguay !
Piriápolis 20 ‐ Nov 26, 2022

Hissez les pavillons matelots ! 🇫🇷 🇺🇾 Avant de pouvoir naviguer, il nous faut arborer nos couleurs. Celles de notre navire, c'est le drapeau tricolore. Un privilège absolument prodigieux, car nous bénéficions, même à l'étranger, de l'infrastructure de sécurité française 💪 Sans lister l'ensemble des outils à notre disposition, citons tout de même le CROSS Gris-Nez et le CCMM à l'hôpital Purpan de Toulouse. Le CROSS, c'est le Centre Régional Opérationnel de Surveilla [...]
nce et de Sauvetage maritime basé dans le Pas-de-Calais, qui s'occupe de coordonner les secours en mer pour les bateaux français à l'étranger. Le CCMM, c'est le Centre de Consultation Médicale Maritime, basé à Toulouse, qui nous permet d'appeler un centre d'urgence spécialisé sur les urgences en mer tous les jours, 24h sur 24. Je l'avais déjà contacté lors d'un malaise d'un membre d'équipage lorsque nous étions au Cap-Vert. Bref, battre pavillon français quand on est sur l'eau est un privilège ! Mention spéciale au Gwenn ha du, le drapeau breton qui vient compléter le drapeau tricolore 🇫🇷 Et puis, il faut bien sûr respecter nos hôtes : c'est à cela que sert le pavillon de courtoisie. Ce pavillon, c'est le pavillon national du pays dans lequel on navigue, accroché aux haubans, bien en hauteur. Ici, le pavillon uruguayen, pour deux semaines encore 🇺🇾 😁 Nous avançons bien sur chantier, et espérons faire une première navigation de test du gréement mardi de la semaine prochaine. Avant de pouvoir sortir, il nous reste quand même beaucoup de travail (pompe de cale à réparer, branchements électriques des éléments du portique arrière, branchements du radar et de la station météo), alors le week-end va être studieux 😆
Piriápolis 19 ‐ Nov 25, 2022

Le bateau est à l'eau, enfin ! Mais ce n'est pas le moment de se reposer sur nos lauriers : le départ pour la Patagonie est dans deux semaines, et il nous reste une montagne de choses à faire 🏔 La première, c'est de remettre les voiles. Sur la photo, nous gréons le génois avec Félix. Souvenez-vous : le génois, c'est cette grande voile d'avant que nous déployons quand le vent est relativement faible. C'est ma voile préférée ! Nous avions dû l'enlever avant de mettre le bateau e [...]
n chantier. En effet, lorsque le bateau est posé sur ses cales en bois, il ne faudrait pas que la voile se déploie toute seule sous l'effet d'un coup de vent : les conséquences seraient alors terribles... 😅 A très vite pour la suite de l'aventure !
Piriápolis 18 ‐ Nov 24, 2022

[VIDEO] On met le bateau à l'eau !
Piriápolis 17 ‐ Nov 22, 2022

Le jour J, c'est aujourd'hui ! Dans quelques minutes, nous allons commencer les opérations pour mettre le bateau à l'eau ⛵️ 💦 Au cours des deux dernières semaines, nous avons travaillé d'arrache-pied pour finir la peinture, préparer le moteur, terminer l'aménagement intérieur... et maintenant le grand moment est arrivé. Nous allons bientôt approcher la grue bleue, que vous voyez derrière moi sur la photo, du navire Captain Darwin. Avec ses deux grosses ceintures en textile, nou [...]
s allons lever le bateau à quelques mètres de hauteur, pour venir le positionner au-dessus de l'eau, à peu près à l'endroit où je me trouve. À l'aide d'une télécommande, l'opérateur du chantier va descendre le bateau jusqu'à ce qu'il flotte (le bateau, pas l'opérateur 😆), et nous pourrons ensuite rejoindre au moteur notre place à quai. J'ai hâte, et en même temps je suis un peu stressé ! Je vous dirai demain comment ça s'est passé. À très vite pour la suite de l'aventure !
Piriápolis 16

Aujourd'hui, on enlève enfin le scotch de masquage que l'on a collé avant de faire la peinture ! C'est le moment où on peut admirer plusieurs journées de labeur : le bateau a enfin sa belle robe bleue définitive 🤩 🥳 Il nous reste encore deux ou trois choses à faire avant de pouvoir mettre à l'eau : boulonner une anode sur la coque, installer la balancine (le bout qui sert à tenir la bôme), un peu de rangement à l'intérieur... Mais l'essentiel du travail est maintenant fait. Et [...]
heureusement ! Car en effet, la mise à l'eau, c'est pour demain ! Alors à très vite pour la suite de l'aventure 😃
Piriápolis 15 ‐ Nov 21, 2022

C'est le PRINTEMPS à Piriápolis 🌸 🤩 Avec Félix, nous avons décidé d'explorer la Nature d'Uruguay à proximité de la ville. Nous avons ainsi longé la côte en direction de l'est, équipés de nos appareils photos pour faire quelques photographies de la biodiversité. Quel régal pour les yeux ! Les oiseaux, comme le Tyran quiquivi sur la première photo, chantent à tue tête et remplissent l'air d'une agréable symphonie. Au Brésil, cet oiseau s'appelle le Bem-te-vi, traduction ph [...]
onétique de son chant caractéristique, et qui signifie en Portugais : "c'est bon de te voir". Nous avons même pu observer une superbe Buse de Harris (ici photographiée par Félix, juste devant notre maison) ! Evidemment, les traditionnelles mouettes complètent le tableau de l'avifaune uruguayenne. Nous prévoyons bientôt de grimper tout en haut de la petite montagne de Piriápolis pour avoir un bel aperçu des environs. La suite au prochain épisode !

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Piriápolis 14 ‐ Nov 19, 2022

Sortez les pinceaux... ou plutôt le rouleau 🧑‍🎨 😁 Aujourd'hui, on peint (enfin) les zones délimitées par le scotch papier que l'on a installé hier. C'est de loin l'étape la plus satisfaisante de toute la mission peinture ! Il va nous falloir peindre trois couches de laque bleue, séparée les unes des autres par 6 heures de séchage. Heureusement, la météo n'annonce pas de pluie pour les 2 jours à venir ⛅️ Au boulot !

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Piriápolis 13 ‐ Nov 18, 2022

On a bientôt terminé le cours d'ARTS PLASTIQUES 🎨 😁 La dernière fois que nous étions sur le chantier, pendant le mois de juillet puis le mois d'août, vous nous avez vus faire de la peinture. Peut-être que vous avez marre que je vous parle de peintures et de pinceaux, mais ne vous inquiétez pas, c'est presque fini. Cet été, nous avons appliqué de la peinture noire antifouling qui empêche les algues de pousser sur la coque. Malheureusement, nous n'avions pas eu le temps de finir [...]
le travail en appliquant la belle peinture bleue au-dessus de la ligne de flottaison. Aujourd'hui, il nous faut donc préparer les zones qu'il nous reste à peindre. Pour commencer, il faut utiliser du scotch pour délimiter les endroits à peindre, puis à rayer la peinture du dessous pour s'assurer que les nouvelles couches de peinture que l'on appliquera accrocheront correctement à la coque. C'est un peu technique, je sais, mais c'est aussi très important que le bateau soit bien préparé (et en plus il sera tout beau quand ce sera fini) 🤩 ⛵️ Alors, maintenant que le travail de préparation est terminé, à demain pour la peinture 👨‍🎨

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Piriápolis 12 ‐ Nov 17, 2022

Voici l'équipe PRINTEMPS de Captain Darwin à Piriápolis 🌸 🤩 Comme toujours, j'ai une chance inouïe d'être entouré par des personnes extraordinaires avec qui le travail se fait dans une joyeuse ambiance. Captain Darwin est un projet avant tout collectif, et nous serons ainsi 3 à travailler sur le bateau pendant les 3 semaines à venir. Felix est un réalisateur de films français, qui s'occupe non seulement de la prise d'image, mais aussi du montage. Il travaille sur le chantier te [...]
chnique du navire. Son enthousiasme constant fait de lui un équipier très précieux 😜 Rubia est une écrivaine et photographe brésilienne, et elle travaille également sur le chantier technique du bateau 😆 Son énergie inépuisable et sa capacité à faire les meilleures blagues font d'elle un atout stratégique pour Captain Darwin ! Vous les verrez donc régulièrement dans les semaines à venir 👀 🥰
Piriápolis 11 ‐ Nov 16, 2022

De retour au TRAVAIL 🛠 💪 Être propriétaire d'un voilier, c'est super, mais encore faut-il correctement s'en occuper ! Un bateau requiert énormément d'attention et de temps pour fonctionner correctement : ça tombe bien, c'est exactement pour ça qu'on est à Piriapolis 😆 Aujourd'hui, j'installe la nouvelle hélice, que l'on a fait construire à São Paulo, au Brésil. Elle est légèrement plus grande que celle que nous avions avant, ce qui va nous permettre de naviguer un peu plu [...]
s vite quand nous utiliserons le moteur. Il s'agit en fait d'un élément très important pour la sécurité de l'équipage. Par exemple, cela nous permet de naviguer contre des courants plus fort qu'auparavant ! À très vite pour la suite de l'aventure ⛵️
Piriápolis 10 ‐ Nov 15, 2022

Piriapolis en plein milieu du printemps, c'est magnifique ! Dans l'hémisphère sud, les saisons sont inversées : alors évidemment, novembre rime avec éclosion des fleurs et cacophonie des insectes 🦗 La ville a été créée en 1890, par un homme d'affaires uruguayen du nom de Francisco Piria. Il a tout simplement acheté un immense terrain, et a décidé d'y établir une cité balnéaire qu'il voulait être la plus agréable de toute l'Amérique du Sud ! Aujourd'hui, on y décompte un peu [...]
moins de 10 000 habitants. Francisco est né en 1846, plus de 10 ans après le passage de Darwin en Uruguay. La ville n'existait donc pas à l'époque de notre cher naturaliste ! Pourtant, on sait qu'il a exploré la région de Piriapolis, car il mentionne dans son livre le Pain de Sucre (Pan de Azúcar), une petite montagne qui surplombe aujourd'hui la ville. Il écrit au sujet des paysages qu'il voit : "Le paysage est très inintéressant ; il y a à peine une maison, un terrain clos, ou même un arbre, pour apporter une touche de gaieté. Pourtant, après avoir passé beaucoup de temps enfermé sur le bateau, je prends beaucoup de plaisir à marcher sur des étendues d'herbe sans limite." Aujourd'hui, le paysage est tel que vous le voyez sur les photos.
Piriápolis 9 ‐ Nov 13, 2022

[VIDEO] Objectif : Patagonie 🏔
Piriápolis 8 ‐ Sep 7, 2022

La préparation du bateau continue ! Aujourd'hui, Julien est monté dans le mât pour installer une nouvelle station météo. C'est le petit objet blanc avec une aile rouge que Julien pointe du doigt sur la photo ! Cet outil va nous permettre d'afficher dans le bateau les informations liées à la vitesse du vent, à sa direction, à la température de l'air et à la pression barométrique. Ces données nous permettent d'étudier les conditions météo en instantané pour prendre les meilleure [...]
s décisions en termes de navigation. À très vite pour la suite de l'aventure !
Piriápolis 7 ‐ Aug 10, 2022

Le travail de peinture continue, on est une bonne équipe de 4 pour avancer sur cette grosse mission ! Heureusement que je suis entouré de Cécile, de Julien et de Florian, car ensemble on avance tellement plus vite. Je rencontre parfois des propriétaires de bateau qui travaillent seuls sur leur navire lors des chantiers à sec. Ce peut être un exercice très solitaire, très difficile. Quand on est une équipe, on se serre les coudes, on échange ses joies, ses doutes, et tout devient plus [...]
agréable, plus facile. On s'est donc réunis aujourd'hui pour prendre une photo souvenir de cette formidable équipe 😁 Nous continuons l'application de la peinture : soit de la primaire soit de l'antifouling, en fonction des zones du bateau. À très vite pour la suite de l'aventure !
Piriápolis 6 ‐ Aug 9, 2022

Ça y est, on commence enfin à peindre ! Sur cette image, on voit Florian en train de passer la première couche d'antifouling sur une belle couche rouge de primaire époxy. La peinture sur un bateau, c'est vraiment très complexe ! La couche rouge sert en fait à garantir l'étanchéité entre l'acier de la coque et l'eau. C'est une peinture spéciale qui consiste en un mélange de deux produits qui durcissent quand ils entrent en contact. Une fois qu'on a passé ces couches de peinture ro [...]
uge (jusqu'à 5 couches par endroit !), on peut passer cette belle peinture noire que l'on appelle Antifouling. Le Fouling est un terme anglais pour signifier l'encrassement de la coque par des algues ou des petits crustacés. Cette peinture contient une substance qui empêche la vie de se développer sur le bateau, ce qui autrement ralentirait le bateau. C'est Julien qui coordonne toutes les opérations du chantier peinture, et cela nous permet d'avancer assez rapidement malgré une quantité de travail très importante ! À très vite pour la suite de l'aventure !
Piriápolis 5 ‐ Aug 8, 2022

Voici Florian en pleine action pour laver la coque ! La première étape du carénage (le terme technique pour dire que l'on s'occupe de la coque sous la ligne de flottaison), c'est de laver les petites algues et les crustacés qui se sont installés sur le bateau. Nous utilisons donc un jet d'eau à haute pression. Le problème, c'est que la pression a complètement décollé la peinture à certains endroits du bateau, ce qui n'était pas du tout prévu ! On voit clairement le métal apparaît [...]
re sur la partie gauche de la photo. Cela veut dire que l'on aura plus de travail après, puisque l'on va devoir peindre plus de couches de peinture à ces endroits. Comme souvent sur les bateaux, ce qui n'était pas prévu est arrivé 😤 Heureusement, l'équipe est en pleine forme et on dispose encore de beaucoup de temps pour tout faire. À très vite pour la suite de l'aventure !
Piriápolis 4 ‐ Jul 26, 2022

Nous avons sorti le bateau de l'eau, enfin ! L'opération s'est parfaitement bien déroulée, l'équipe du port de Piriápolis est très compétente et dispose d'excellents équipements. On le voit sur les photos, nous avons utilisé un "Travel Boat", une sorte de grue roulante qui sort le bateau au moyen de deux grandes ceintures textiles. C'est très impressionnant à voir ! En plus, il y avait un peu de vent aujourd'hui et on pouvait voir le bateau se balancer de gauche à droite à plusieur [...]
s mètres de hauteur 😱 Maintenant que le bateau est à sec, on va pouvoir commencer à travailler dessus. Dans les jours qui viennent, on va le nettoyer puis repasser quelques couches de peinture pour bien le protéger quand nous serons en Patagonie. À très vite pour la suite de l'aventure !

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Piriápolis 3 ‐ Jul 19, 2022

Nous avons été rejoints par Julien ! Certains d'entre vous le connaissent bien, c'est le coordinateur pédagogique de Captain Darwin. Il travaille à l'année dans nos locaux à Concarneau, et il est maintenant sur le bateau à Piriapolis pour gérer le chantier du bateau. Julien nous a gentiment ramené quelques produits bien français : du pain, et surtout des crêpes ! Quel bonheur de déguster une beurre sucre après 10 mois de voyage depuis la Bretagne 😁
Piriápolis 2 ‐ Jul 5, 2022

La ville de Piriápolis est une petite ville d'environ 10 000 habitants, très prisée des touristes qui la visitent pendant les mois d'été austral (donc en janvier, février et une partie du mois de mars). La population monte alors à 100 000 habitants. Comme nous sommes en plein hiver, la ville est assez calme mais les gens y sont très sympathiques et attentionnés. Nous nous sommes déjà fait quelques amis ! Le port est très agréable et bien équipé. Il est beaucoup utilisé par les [...]
pêcheurs, qui y déchargent leurs poissons en rentrant tard le soir. Nous avons la chance de pouvoir observer de très beaux couchers de soleil, et aussi d'énormes lions de mer qui se prélassent au soleil sur les pontons 🤩 🇺🇾

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Piriápolis 1 ‐ Jun 22, 2022

Nous sommes arrivés, enfin ! Après 8 jours de navigation depuis Guaratuba, nous avons atteint notre objectif, la ville de Piriapolis en Uruguay 🇺🇾 🥳 Ce fut un voyage plein de rebondissements, pendant lequel nous aurons fait face au vent le plus fort et à la mer la plus grosse que nous n'avons encore jamais rencontrés. C'est grâce à un équipage exceptionnel - encore une fois - que l'expérience aura été si bonne ! Merci à Cécile et Florient d'avoir été au top 😁 Merci aus [...]
si à Thibault, le routeur, et à Julien, nos deux anges gardiens qui veillent sur le bateau depuis Concarneau. Dans les jours qui viennent, je vous propose de découvrir un peu la ville de Piriapolis, où nous allons rester pendant un peu plus d'un mois pour réparer et améliorer notre bateau d'expédition. Alors, à très vite pour la suite de l'aventure !
Uruguay 2 ‐ Jun 18, 2022

Nous sommes tout proche de l’arrivée ! Il nous reste encore quelques dizaines de milles à parcourir avant d’atteindre la ville de Piriapolis, où nous arriverons demain. Tout va bien à bord, même s’il commence à faire très froid… Eh oui, aujourd’hui c’est le début de l’hiver austral : alors que vous célébrez probablement le solstice d’été, et sans doute la fête de la musique aussi, nous enfilons nos moufles 😅 Il fait tellement froid que j’ai dû sortir les vête [...]
ments que j’utilisais au Groenland, il y a quelques années. Je portais alors une parka très épaisse, et aussi des moufles en peau de phoque, très efficaces pour garder les mains au chaud. Ces mêmes vêtements font des merveilles en navigation en Uruguay ! À demain pour la suite de l’aventure !
Uruguay 1

Nous passons la frontière entre le Brésil et l’Uruguay ! Évidemment, le concept même de frontière est très abstrait quand on est en mer : il n’y a toujours que de l’eau autour de nous, et les poissons n’ont pas soudainement commencé à parler espagnol 🐟🇺🇾 Mais cette frontière est toutefois très symbolique pour nous. Après plusieurs mois passés au Brésil, une nouvelle page se tourne, et nous allons bientôt pouvoir commencer à bricoler sur le bateau pour l’amélio [...]
rer. Mais pas de précipitation, car nous ne sommes pas encore arrivés à Piriapolis ! Pour l’instant, nous avançons à très bonne vitesse avec un vent d’ouest. Mais demain le vent va tomber complètement, et nous avancerons alors beaucoup moins vite. En prenant ces conditions changeantes en considération, nous espérons arriver d’ici deux jours. À demain pour la suite de l’aventure !
Brésil 14

Quelle nuit ! Ça n’a pas été de tout repos, le vent était fort, de face, et la houle assez grosse. On a pris quelques douches 🚿😅 Je vous montrerai des photos très bientôt, la houle est encore trop importante pour sortir l’ordinateur. Tout va bien à bord, le moral est bon et le thé chaud du petit déjeuner à été très réconfortant !
Brésil 13 ‐ Jun 17, 2022

Nous continuons d’avancer très rapidement grâce à des conditions de mer et de vent idéales ! Le vent s’est maintenu à 20 nœuds de nord, et la houle nous a bien aidés à aller encore plus vite. Alors que j’étais de quart, tranquillement installé dans la timonerie du bateau (l’espace à l’intérieur d’où l’on continue d’avoir une bonne visibilité sur l’extérieur), j’ai entendu un grand cri. En me retournant, j’ai constaté qu’il y avait un énorme oiseau de mer [...]
dans le cockpit ! Je n’avais jamais vu un tel oiseau d’aussi près ! Il était visiblement un peu blessé, peut-être suite à un atterrissage qui a dû être un peu dur. Je l’ai pris en photo pour partager ça avec vous. Je trouve qu’il (ou elle ?) ressemble un peu aux goélands que l’on trouve en Bretagne, mais en un peu plus gros. Vous pourriez m’aider à déterminer de quelle espèce il s’agit ? En tous cas, il a repris son envol quelques minutes après s’être posé : il n’avait pas l’air de trop souffrir de sa blessure. Quant à la navigation, nous nous préparons à faire face à un petit coup de vent. Il devrait commencer demain en début d’après-midi et durer jusqu’à samedi matin. Nous attendons environ 25 nœuds établis de secteur sud, donc un peu moins facile que le vent de nord que nous avons eu jusqu’à maintenant. Nous avons bien rangé le bateau et sommes fin prêts pour faire face ! À demain pour la suite de l’aventure.
Brésil 12 ‐ Jun 15, 2022

Le vent est venu, et la houle aussi ! Un peu après vous avoir envoyé le dernier message, le vent s’est levé et a plutôt bien correspondu aux prévisions météo, à savoir une vingtaine de nœuds en établi et des rafales à 25, très rarement jusqu’à 30 nœuds. Une belle houle s’est levée également, de nord, avec quelques déferlantes. Dans ces conditions, il nous arrive de surfer sur les vagues avec le bateau ! Comme les vagues sont grosses et progressent dans la même direction [...]
que le bateau, elles nous emportent avec elles vers le sud le temps de quelques secondes. Cela nous fait avancer très vite : Cécile a enregistré une vitesse de plus de 11 nœuds lors d’un surf 🏄‍♀️ Bref, nous avançons très bien et l’équipage est d’excellente humeur. Nous mangeons comme des rois : j’ai fait un hachis parmentier il y a 2 jours, Cécile a cuisiné des pâtes au Gorgonzola hier et aujourd’hui Florient a préparé du riz aux légumes. C’est un véritable bateau gastronomique 😅 À demain pour la suite de l’aventure !
Brésil 11

Le voyage vers l’Uruguay continue ! Après être passés devant la ville de Florianopolis, nous piquons droit au sud dans environ 10 nœuds de vent. Nous nous attendions à plus, alors nous sommes un peu déçus, mais nous avançons quand même plutôt bien. Cette nuit, les voiles sont en ciseaux. C’est-à-dire que la grand-voile se situe d’un côté du bateau, et le génois de l’autre. Cette technique nous permet de naviguer en plein vent arrière, mais elle n’est possible que lorsqu [...]
e la houle n’est pas trop forte, ce qui est le cas aujourd’hui. Nous sommes trois personnes sur le bateau : Cécile (que vous connaissez bien maintenant !), moi et un nouveau, Florient. Florient nous a rejoints il y a une dizaine de jours environ, il fait le voyage avec nous jusqu’en Uruguay. Quand nous serons arrivés, nous allons sortir le bateau de l’eau pour en prendre soin, le nettoyer, l’améliorer… et justement Florient va nous aider à faire tout ça, car son métier de charpentier fait du lui un très bon bricoleur, et évidemment un spécialiste du bois. Si nous allons directement à Piriapolis sans nous arrêter à Rio Grande, nous devrions y être d’ici 6 jours. À demain pour la suite de l’aventure !
Brésil 10 ‐ Jun 14, 2022

Nous voilà partis de Guaratuba ! Nous avons passé un mois dans cette magnifique baie, pour documenter la vie des Guarás et l’incroyable retour de ce mythique oiseau dans la région. J’espère que vous avez aimé cette belle histoire, et qu’elle vous aura inspiré à vous intéresser aux oiseaux autour de vous. Nous reprenons aujourd’hui la mer pour continuer notre voyage vers le Sud. Notre prochain objectif est la ville de Piriapolis… en Uruguay 🇺🇾 Eh oui, nous allons bientô [...]
t quitter le Brésil et changer de pays ! La ville de Piriapolis est située à environ 1600 kilomètres de Guaratuba, soit environ 900 milles marins. C’est une grosse distance, une aventure en mer qui devrait nous occuper pendant ces deux prochaines semaines. Si nous avancions au rythme de 100 milles nautiques par jour (ce qui est notre moyenne depuis le départ de Plymouth), nous devrions mettre 9 jours pour rallier Piriapolis. Mais en vérité, la météo pourrait bien nous contraindre à faire un arrêt technique dans la ville de Rio Grande, à peu près à mi-chemin. Tout va donc dépendre du vent ! Croisons les doigts pour en avoir suffisamment pour avancer, et pas trop pour être obligés de s’arrêter en cours de route. Pour l’instant, nous n’avons pas beaucoup de vent et utilisons un peu le moteur. Demain en début d’après-midi, nous devrions retrouver du vent de nord-nord-ouest, ce qui nous permettra d’avancer au portant. À demain pour la suite de l’aventure !
Guaratuba 6, Brazil ‐ Jun 13, 2022

Partons admirer les Guarás avec les enfants ! Un des objectifs de l'Instituto Guaju, maintenant que les Guarás sont revenus à Guaratuba, est de s'assurer que tout le monde puisse profiter du spectacle de l'oiseau le plus célèbre de la baie. Ainsi, ils organisent régulièrement des sorties en mer pour les écoliers de la ville, une initiative appelée fort à propos "Amigos do Mar" (les amis de la mer). À bord d'un bateau pirate loué pour l'occasion, nous naviguons avec une quarantaine d [...]
'écoliers vers le Dormitorium, l'île que nous avons explorée il y a quelques jours et où les ibis dorment chaque nuit. Alors que les Guarás volent au-dessus de nos têtes, les enfants poussent de grands cris d'émerveillement, les yeux grands ouverts et un immense sourire jusqu'aux oreilles. Ícario est l'un d'eux. Alors que nous nous approchons lentement des oiseaux, je lui demande ce qu'il ressent. "Je suis tellement excité de les voir !" Pour lui et la plupart de ses camarades, voir les Guarás d'aussi près est une grande première. "Ils deviennent rouges à force de manger des Caranguejos, de petits crabes mauves qu'ils trouvent dans la vase avec leur long bec. C'est pour cela que les jeunes sont encore gris alors que les adultes sont rouges !". Je suis impressionné de la connaissance de ces jeunes. "Plus ils seront proches de la Nature, plus ils défendront la biodiversité une fois adultes", me confie Fabiano, qui participe à l'expédition avec un plaisir non dissimulé. Pendant que nous attendons l'arrivée d'autres oiseaux, Cécile raconte aux enfants l'histoire de Captain Darwin, et comment nous avons navigué depuis l'Angleterre pour être avec eux aujourd'hui. Fabiano profite de l'occasion : "Vous voyez, les enfants, dans la vie, tout est possible, pour les garçons comme pour les filles. Vous devez croire en vos rêves !". Nous revenons à Guaratuba avec de nouveaux amis, et une certitude renforcée : une meilleure connaissance de la Nature et une relation émotionnelle avec elle sont les clefs d'une société durable.

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Guaratuba 5 ‐ Jun 7, 2022

Avec Fabiano et Marcos de l'Instituto Guaju, nous retournons sur le lieu précis où le premier Guará a été observé, en ce jour mémorable du 23 juin 2008. À bord d'un petit bateau en bois, avançant silencieusement à l'aide d'une simple pagaie, nous nous approchons d'un banc de vase où un ibis rouge se nourrit paisiblement. Fabiano et Marcos se rappellent de cette journée avec émotion. "C'était un orgasme ornithologique !" s'écrit Marcos, les yeux rieurs. "Après avoir passé toute [...]
une vie à écouter les anciens raconter des histoires de Guarás, on peut enfin profiter du spectacle de nos propres yeux !" En effet, le contraste entre les plumes rutilantes de l'oiseau et le gris du banc de vase est saisissant, presque irréel. "Comment a-t-il pu revenir de lui-même à Guaratuba ?", demandé-je à Fabio. "Nous pensons que plusieurs individus ont fait le chemin depuis une colonie près de São Paulo. Les Guarás sont des oiseaux sédentaires, mais ils volent très bien par ailleurs. Quelques individus sont d'abord arrivés, puis c'est toute une population qui s'est reconstituée au fil des années. Il y a maintenant plus de 4000 Guarás dans la baie ! Ce qui a été décisif, c'est qu'ils ont trouvé ici un environnement préservé, moins impacté par les activités humaines que le reste du pays." La politique de préservation de la Nature appliquée par la ville depuis la fin du XVIIIe siècle n'aura pas pu empêcher la disparition de l'espèce en 1920. Mais elle a contribué, au fil des années, à maintenir un écosystème de mangrove sain et une excellente qualité de l'eau, qui ont permis le développement de la population d'oiseaux après l’arrivée inattendue de plusieurs individus à Guaratuba. Les habitants de la ville ont manifestement réussi à établir une relation harmonieuse avec la biodiversité de la région. Les pêcheurs utilisent de petits bateaux à l'intérieur de la baie, tandis que des navires plus grands pêchent la crevette à l'extérieur. La ville est concentrée sur la rive sud, laissant l'essentiel de la baie dans son état naturel. Aujourd'hui, tout le monde peut aisément admirer le vol des ibis rouges : le rêve de Marcos, Edgar et Fabiano s'est réalisé. À demain pour la suite de l'aventure !

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Guaratuba 4 ‐ Jun 6, 2022

J'ai l'honneur de vous présenter Marcos, passionné d'oiseaux et un des membres fondateurs de l'Instituto Guaju. Marcos ne se soucie que d'une chose : admirer la beauté du vol des oiseaux. "Pourquoi ?", lui demandé-je alors que nous visitons une volière construite par ses soins, abritant des oiseaux en danger d'extinction destinés à être relâchés dans la Nature. "Je ne sais pas pourquoi je les aime tant. Ils font partie de notre environnement, nous avons une responsabilité envers eux, [...]
celle de les aider à vivre." Loin des Guarás que nous avons admirés le jour précédent, je suis maintenant entouré d'une autre espèce, les Jacutingas, de magnifiques oiseaux noirs ornés d'une crête noire, de barbillons d'un rouge vif et d'un bec aux reflets bleutés. Marcos les élève ici pour s'assurer que l'espèce ne s'éteigne pas dans la région. Il n'y pas si longtemps, une autre partie de la volière était sensée accueillir des Guarás... mais les oiseaux ne sont jamais venus, et aujourd'hui il ne reste qu'une grande cage vide d'environ 30 mètres carrés. En effet, en 2008, tout était prêt pour l'accueil des Guarás dans la baie de Guaratuba. L'espèce avait beau avoir disparu de la région au début du XXe siècle, plusieurs foyers de population existaient encore dans le pays. Avec Edgar et Fabiano de l'Instituto Guaju, et en collaboration avec l'Université du Paraná, le plan de Marcos était très simple : faire venir des Guarás du nord du Brésil, les installer dans la volière le temps qu'ils s'adaptent, puis les relâcher dans la Nature. Quelques jours avant l'arrivée des oiseaux dans la volière, l'impensable se produit : un pêcheur hors d'haleine vient voir Marcos. "J'ai... vu... un... Guará !" Un Guará a été repéré dans la baie !! Mais comment cet oiseau s'est-il retrouvé là, tout seul ? Rendez-vous demain pour en savoir plus !
Guaratuba 3 ‐ Jun 2, 2022

C'est la guerre des plumes 🪶💥 Au début du XXe siècle, de plus en plus de Guarás sont chassés pour leurs magnifiques plumes d'un rouge vif, utilisées pour décorer les robes des Européennes pendant l'entre-deux-guerre (entre 1920 et 1930). En seulement quelques décennies, c'est toute la population d'oiseaux qui disparaît. Pour les habitants de Guaratuba, c'est un choc, d'autant plus que le nom de la ville vient précisément de la présence des ibis rouges (Guaratuba veut littéra [...]
lement dire "le lieu où se trouvent de nombreux Guarás" dans la langue indigène locale). "Voilà 80 ans que l'oiseau à disparu, 80 ans que l'on a perdu l'emblème de notre ville", me disent Fabiano, Marcos et Edgar. Ce fut un épisode d'autant plus douloureux que Guaratuba a toujours eu à cœur de protéger sa biodiversité. La ville a été fondée en 1782 par les colons européens, dans une région qui était déjà occupée par des tribus indigènes depuis des millénaires. Dix ans plus tard, en 1792, la première loi de préservation de l'environnement est adoptée, pour éviter la surpêche. En 1992, toute la baie est déclarée réserve naturelle, avec l'objectif de protéger la biodiversité et de préserver la qualité de l'eau. La région n'a jamais accueilli d'industrie lourde et n'a jamais été exploitée pour l'agriculture, les terres n'étant pas adaptées à ces activités (la mangrove est très humide et le sol y est instable). Enfin, Fabiano me confie que la philosophie indigène de connexion intime avec la Nature est encore très vivante dans le cœur des habitants. L'Instituto Guaju est une association créée par Fabiano, Marcos et Edgar, avec un rêve un peu fou : celui d'admirer de nouveau le vol gracieux des Guarás dans la baie, après une disparition de 80 ans. Mais comment comptent-ils s'y prendre ? La réponse au prochain épisode !

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Guaratuba 2

Le Guará est un des plus beaux oiseaux qu'il m'ait été donné de voir. Avec l'équipe de l'Instituto Guaju (une association locale de protection de l'environnement), nous avons exploré la baie de Guaratuba à la recherche de ce magnifique ibis aux plumes rouges (le nom commun de cette espèce est l'ibis rouge). Nous avons exploré la mangrove à bord du petit bateau à moteur de nos nouveaux amis, Fabiano, Edgar et Marcos. Équipés de jumelles, ils scrutent la partie supérieure des palét [...]
uviers, ces arbres aux grandes racines qui vivent les pieds dans l'eau salée. Tout d'un coup, j'entends un cri joyeux : ils sont là ! D'un rouge vif contrastant avec l'arrière-plan d'un vert saturé, une douzaine de Guarás sont en train de digérer leur repas, perchés sur l'arbre comme des fruits mûrs qu'il est temps de cueillir. Alors que nous nous en approchons le plus discrètement possible, j'observe de mieux en mieux les détails de leur anatomie. Les plumes sont toutes rouges, à l'exception du bout des ailes d'une couleur bleue foncée, presque noire. Leur long bec incurvé est utilisé pour fourrager dans la vase à la recherche de nourriture, leurs longues pattes leur permettent de rester au-dessus du niveau de l'eau quand la marée monte. J'ai très peu de temps pour les photographier, car les oiseaux, craintifs, prennent leur envol au moment où ils perçoivent le bruit lointain de notre moteur au ralenti. Nous continuons notre exploration au Dormitorium, une petite île isolée au centre de la baie de Guaratuba, où tous les Guarás de la région se rassemblent pour dormir chaque nuit. Il est un peu plus de 5 heures de l'après-midi : le ciel s'assombrit et prend des teintes oranges et rouges, alors que le soleil descend doucement derrière les crêtes des montagnes. Bientôt, des centaines d'ibis apparaissent de toutes les directions, volant par petits groupes d'une vingtaine. Edgar, Fabiano et Marcos sont aussi excités que des enfants à l'ouverture des cadeaux de Noël. De plus en plus d'oiseaux arrivent, volant au-dessus de nos têtes pour atterrir élégamment sur les branches des palétuviers. Nos amis de l'Instituto Guaju apprécient d'autant plus le spectacle que les Guarás avaient totalement disparu de la baie pendant 80 ans, avant de revenir mystérieusement il y a quelques années. On en apprendra plus demain à ce sujet !

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Guaratuba 1 ‐ May 4, 2022

Bienvenue dans la baie de Guaratuba 🤩 L'escale technique à Paranaguá terminée, nous avons repris la mer une demi-journée pour rejoindre la ville de Guaratuba, où nous allons rester environ 3 semaines. C'est un endroit magnifique ! Comme à Paranaguá, l'écosystème dominant dans la baie est la mangrove, avec ses palétuviers capables de survivre les pieds dans l'eau salée. Avec Cécile, nous avons utilisé notre annexe de bateau pour explorer notre nouveau terrain de jeu. Nous avons a [...]
ussi rencontré les membres de l'Instituto Guaju, avec lesquels nous avons organisé le prochain tournage, sur la thématique des Ibis rouges ! Rendez-vous très bientôt pour en découvrir plus sur cette espèce fascinante !

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Paranaguá ‐ Apr 29, 2022

Escale technique ⛵️ 🛠 Sur le chemin de Guaratuba, nous nous arrêtons pour quelques jours dans la ville de Paranaguá pour régler quelques démarches administratives. Pour arriver jusqu'à la marina, nous avons navigué quelques heures dans la baie de Paranaguá, entouré de cette magnifique mangrove qui caractérise si bien l'état du Parana. Avant d'amarrer le bateau à quai, nous sommes passés devant le gigantesque port de commerce, avec ses nombreux porte-conteneurs géants. En am [...]
ont du port, on retrouve une baie vierge où quelques petits bateaux de pêche circulent (comme on peut le voir sur la première photo). À très vite pour la suite de l'aventure !

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Brésil 9 ‐ Apr 27, 2022

Des dauphins sur bâbord 🐬 🤩 On a eu la chance d’être accompagné par des centaines de dauphins alors que nous naviguons toujours vers Guaratuba (d’ailleurs, saure-vous repérer cette ville sur la carte ?). Je crois n’en avoir jamais vu autant. Ils se dirigeaient vers le nord-est, dans la direction opposée à la nôtre, mais certains se sont arrêtés pour jouer autour du bateau. Ils sautaient très haut pour ensuite s’écraser sur l’eau et créer une gerbe d’eau impressionna [...]
nte. C’est un peu comme l’équivalent de notre « bombe » quand on saute à l’eau 😅 Nous naviguons toujours à bonne vitesse. Comme la houle s’est un peu calmée, la vie à bord est maintenant plus confortable ⛵️ À demain pour la suite de l’aventure !
Brésil 8 ‐ Apr 26, 2022

Nous voici de retour en mer ⛵️😁 Comme prévu, nous sommes donc partis de Búzios, où nous sommes restés 3 semaines, pour prendre la direction de Guaratuba, dans l’état du Parana. Après les fourmis, nous allons documenter l’ibis rouge, aussi appelé Guará au Brésil Nous retrouvons avec délice les sensations de la navigation 🤩 Depuis que nous avons quitté Búzios, nous avons beaucoup de vent qui souffle de l’est-nord-est, ce qui nous arrange bien puisque cela nous permet d [...]
’être au portant (ça veut dire que le vent vient de l’arrière, ce qui nous permet d’aller plus vite). On a même eu l’occasion de mettre nos voiles en ciseaux, comme on peut le voir sur la photo ✂️ Mettre ses voiles en ciseaux, ça veut dire que la grand-voile est d’un côté et le génois (notre voile d’avant) de l’autre. Par contre, il y a une forte houle depuis que l’on est partis, et ça ce ne n’est pas très confortable 🤢 Nous devrions arriver à Guaratuba d’ici 3 jours. À demain pour la suite de l’aventure !
Búzios 2

Nous voici de retour à Búzios, après plus d’une semaine d’exploration sur la thématique des fourmis ! J’espère que vous avez toutes et tous apprécié ce sujet, que pour ma part j’ai trouvé passionnant. Maintenant, place à la suite. Demain, nous allons reprendre la mer pour aller à Guaratuba, dans l’état du Parana. Il va nous falloir 3 ou 4 jours pour y aller, alors avec Cécile nous préparons déjà le voyage : il nous faut acheter de l’eau, de la nourriture, faire une le [...]
ssive (une semaine dans la forêt ça laisse des traces !), et nous assurer que tout fonctionne bien dans le bateau.
Conceção de Macabu, Brazil ‐ Apr 25, 2022

Nous marchons dans les pas de Charles Darwin 👣 🗺 Après avoir dit au revoir à Richard et à son équipe, nous partons de Campos pour aller visiter plusieurs lieux où Darwin est passé dans l’état de Rio de Janeiro. Alors que le Beagle était ancré au pied du très célèbre Pain de Sucre, une petite montagne située dans la baie de la ville de Rio, Darwin a voyagé à pied dans la région pendant plus de deux semaines, entre le 8 et le 23 avril 1832. La route qu’il a empruntée es [...]
t aujourd’hui connue sous le nom de Caminhos de Darwin (la route de Darwin), le long de laquelle le promeneur attentif peut remarquer, ici ou là, de vieux panneaux qui attestent de son passage. Milton m’a montré un de ces panneaux, devant lequel je suis photographié, alors que nous passions sur le chemin du retour dans le village de Conceção de Macabu. Repasser par les lieux exacts qu’a visités Darwin est exaltant. Parfois, ils ont radicalement changé, notamment dans les villes et villages qui se sont étendus et modernisés. D’autres fois, les paysages ont très peu changé, comme cette fois où nous avons visité une Fazenda (une grande ferme brésilienne) où Darwin a logé quelques jours. Cette ferme est située à l’est de Casimiro de Abreu : j’ai pris une photo aérienne de la vieille bâtisse aujourd’hui abandonnée. La lecture du « Voyage d’un naturaliste autour du monde » dans ces lieux donne une toute nouvelle dimension à ce livre mythique. Alors qu’il visitait une Fazenda à proximité du Rio Macaé, Darwin s’étonnait de la conversion limitée de la forêt en champs et pâturages : « Considérant l’immensité du Brésil, la proportion occupée par les terres cultivées est minime, comparée à celle laissée à l’état de nature : dans un avenir lointain, le pays pourra subvenir aux besoins d’une vaste population ! ». Cette phrase laisse imaginer à quel point la déforestation était encore limitée au début du XIXe siècle. Quelques pages plus tard, Darwin écrit : « En Angleterre, quiconque affectionne l’histoire naturelle apprécie lors de ses promenades d’avoir toujours quelque chose pour retenir son attention; mais sous ces latitudes fertiles, grouillantes de vie, ces attractions sont si nombreuses qu’il en devient presque impossible de marcher. » Il s’attache ensuite à établir une liste des animaux qu’il observe, comme des vers (auxquels Darwin voue une véritable admiration), des singes, des perroquets, des toucans, des félins ou encore des grenouilles. Il faut relever ici l’ironie de la prophétie annoncée par Darwin quant au développement du Brésil, quand on sait sa profonde affection, sa curiosité et sa gratitude à l’égard de toute chose vivante. Quasiment deux cents ans plus tard, les terres fertiles du Brésil subviennent en effet aux besoins d’une population humaine largement supérieure, mais abritent en revanche encore si peu de ces animaux qu’il décrivait avec enthousiasme. Ces réflexions prennent un tour d’autant plus dramatique quand on sait la concomitance de son voyage avec le développement de la machine à vapeur de Watt, qui devenait alors le pilier de l’économie de l’Angleterre. C’est en fait exactement dans les années 1830 que l’usage du charbon remplace celui de l’énergie hydraulique dans l’industrie textile britannique, marquant le début de l’économie fossile et de ce que les géologues appellent l’Anthropocène. Ces écrits nous rappellent ainsi une époque révolue, où la Nature sans limites semblait pouvoir nous offrir d’inépuisables ressources.
Campos ‐ Apr 24, 2022

Aujourd'hui, nous nous reprenons la route pour Campos, ramenant les fourmis collectées au laboratoire de l’Université de Richard et son équipe. Après trois heures de voiture, Thaïs dépose les précieux insectes dans des bacs en plastique, dont les parois ont été recouvertes de Téflon pour éviter que les nouveaux occupants ne s’échappent. La température et l’hygrométrie de la pièce sont idéales pour le bon développement des colonies. Le cycle jour/nuit, si essentiel pour les [...]
fourmis, est artificiellement recréé grâce à des tubes néon imitant le cycle du soleil. Une fois les colonies recréées, l’équipe de l’unité de myrmécologie reprend son travail de laboratoire. L’objectif de Richard et de son équipe est de trouver une solution écologique pour contrôler le développement de la population de fourmis à côté des champs. Pour l’instant, les agriculteurs sont contraints d’utiliser de grosses quantités d’insecticides chimiques qui, en plus de tuer les fourmis, dérèglent profondément l’équilibre des écosystèmes où ils sont utilisés. Ils entrainent une pollution de l’eau et tuent sans discrimination tous les insectes. Richard est convaincu qu’il est possible de mieux contrôler les fourmis en introduisant dans leur environnement des champignons naturels qui, s’ils étaient acheminés dans le jardin à champignon des fourmis coupeuses de feuille, détruiraient le mycélium et ainsi la colonie toute entière. Le champignon « ennemi » existe dans la Nature, ne provoque aucun effet secondaire indésirable sur l’écosystème dans son ensemble, son potentiel destructeur est donc sélectif. Le défi pour Richard est son équipe est donc double : d’abord, sélectionner le champignon « ennemi » le plus adapté, puis de réussir à convaincre les fourmis de le rapporter dans la colonie. Pour cela, plusieurs options sont envisagées : les insérer dans des leurres disposés autour de la colonie (de petites boules à base d’orange dont les fourmis raffolent) ou encore asperger de ce champignon les feuilles que les fourmis convoitent. Cette recherche ne doit pour autant pas faire perdre de vue que la solution la plus pérenne pour garder les populations de fourmis sous contrôle serait de limiter la déforestation et la pratique de la monoculture. Dynamiser l’agroforesterie et la polyculture est un des gros enjeux des décennies à venir, comme le relève Milton, qui s’est toujours refusé à planter du soja pour privilégier les plantes endémiques de la Mata Atlanticâ. C'est donc la fin de notre exploration sur les fourmis 🐜 🐜 🐜 J'espère que vous avez apprécié en apprendre plus sur ces insectes fascinants. Demain, nous reprenons la route pour rentrer à Búzios et préparer notre départ pour l'état du Parana, où nous allons étudier les ibis rouges ! À demain pour la suite de l'aventure !
Bom Jardim 2 ‐ Apr 23, 2022

Voyager, c'est aussi se faire de nouveaux amis 🤝 A chaque escale depuis notre départ de Plymouth, nous avons la chance de rencontrer des personnes passionnantes et passionnés, travaillant sans relâche pour construire un monde meilleur. Après avoir collecté les colonies de fourmis dans la ferme de Milton, nous nous sommes rassemblés autour de la table pour déguster quelques pizzas cuites au feu de bois (c'est une des spécialités de la famille de Milton 🍕). C'est alors que je me su [...]
is rendu compte à quel point ce travail autour des fourmis réunissait des personnes aux parcours différents, mais toutes travaillants avec la même philosophie. Richard et son équipe cherchent activement une solution durable pour le contrôle des populations de fourmis. Milton, quant à lui, défend avec force un modèle d'agriculture où l'agroforesterie et les polycultures seraient plus répandues. Quant à Cécile et moi, nous faisons de notre mieux pour documenter ces initiatives et les porter à la connaissance du plus grand nombre. En partageant ces quelques images de repas, j'espère pouvoir vous montrer quelle est, selon moi, une des forces de ce que j'appelle la bienveillance à l'égard de la Nature. Évidemment, elle donne la motivation à ceux qui veulent mieux comprendre la Nature et mieux la protéger. Mais cette bienveillance, c'est aussi celle qui nous amène à tisser des liens avec d'autres Homo sapiens, d'être bons à l'égard de nos congénères, d'aspirer à construire une société d'entraide. Plaider pour des améliorations écologiques et sociales sont les deux faces d'une même pièce. Grâce à Captain Darwin, j'ai non seulement le plaisir d'explorer les richesses de la Nature pour les partager ensuite, mais aussi de rencontrer en chemin de nouveaux amis ! Demain, nous partons pour Campos, une grande ville au nord de la ferme, pour reconstruire les colonies collectées en laboratoire. Saurez-vous trouver Campos sur la carte ? A demain pour la suite de l'aventure !

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Bom Jardim 1 ‐ Apr 22, 2022

Comment les scientifiques cherchent-ils une solution écologique à l'expansion des fourmis ? A quoi ressemble une fourmilière sous la terre ? Pour répondre à ces questions, nous avons quitté la Réserve União pour nous nous rendre près du village de Bom Jardim, à deux heures de route vers le nord ouest. Plus nous nous enfonçons vers l’ouest, plus les montagnes s’élèvent. De part et d’autre de la route, les pâturages, les champs et les plantations d’eucalyptus défilent. Avec [...]
Richard, nous nous rendons dans une ferme tenue par Milton, un natif de la vallée. Né d’une famille d’agriculteur, il est un fervent défenseur de l’agroforesterie et de la polyculture. Sur sa propriété, on trouve de nombreuses colonies, que les scientifiques convoitent. En effet, pour continuer à étudier les fourmis coupeuses de feuilles, ils ont besoin de collecter les colonies pour les reconstituer en laboratoire. Armés de pioches et de boîtes en plastique, nous nous mettons à la recherche des monticules de terre qui révèlent la présence des fourmis. Dès qu’une fourmilière est aperçue, quelques coups de pioches nous permettent d’accéder à l’intérieur de la colonie, à quelques dizaines de centimètres de profondeur. Notre objectif est double : récupérer la reine, indispensable à la survie de la colonie, et collecter le maximum de mycélium (le champignon cultivé grâce aux feuilles) et de fourmis pour recréer efficacement la colonie en milieu artificiel. Alors que nous découvrons brusquement la complexité souterraine de la colonie, les fourmis affolées courent en tout sens et s’affairent à combattre l’agresseur. Avec leurs mandibules puissantes, elles nous mordent parfois jusqu’au sang, quand nous n’avons pas pris soin d’enfiler des gants de chirurgien. Elles défendent âprement le fruit de leur labeur, le fameux champignon, aussi appelé mycélium. Ce dernier a une curieuse texture. Il est doux, souple, presque rebondissant. C'est en fait dû à sa structure en "éponge" avec de nombreuses cavités qui communiquent entre elles pour que les fourmis puissent le nourrir de l'intérieur. Une fois le jardin à champignon découvert, on peut en récupérer à pleines poignées. Thaïs, une postdoctorante de l’unité de myrmécologie (étude des fourmis) de l’Université de Campos, mène l’opération de collecte d’une main de maître. Ses mouvements sont nets, précis, qu’elle assène un coup de pioche au pied des bananiers ou qu’elle se saisisse d’une reine entre deux doigts. Nous passons d’une colonie à l’autre, collectant des milliers de fourmis, plusieurs litres de mycélium et surtout une dizaine de reines. La journée touche à sa fin, la pêche a été bonne. Demain, nous en apprendrons un peu plus sur Milton et sa ferme, avant de prendre la route pour Campos où nous reconstruirons les colonies avec les scientifiques ! A demain pour la suite de l'aventure !

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Reserva União 3 ‐ Apr 21, 2022

Les fourmis sont extraordinaires 🤩 Les morceaux de feuilles qu'elles transportent peuvent mesurer jusqu'à vingt fois leur taille ! Ce sont grâce à leurs puissantes mandibules qu'elles peuvent si aisément les couper et les ramener jusqu'à leur nid. Alors, comment la population de fourmis coupeuses de feuilles a-t-elle évolué depuis l'époque de Darwin, au début du XIXe siècle ? Pour répondre à cette question, il nous faut considérer l'évolution de la forêt tropicale Atlantique, [...]
leur habitat naturel. Je vous ai déjà donné quelques éléments d'information à ce sujet lors de notre travail sur les paresseux, dans l'état de Bahia : l'expansion urbaine, la progression rapide de l'agriculture et l'élevage ont mis à mal la Mata Atlanticâ, qui n'occupe aujourd'hui que 10% de sa surface originelle. Si la forêt est bien l'habitat naturel des fourmis, elles sont cependant AVANTAGÉES par la déforestation 📈 Pour elles, les environnements ouverts comme les champs cultivés sont en effet propices à leur développement. Le sol de la forêt, jonché de débris végétaux, rend la progression des fourmis bien difficile : une route bétonnée leur est bien plus avantageuse. La monoculture les rend voraces, car elles n’ont plus de sélection à opérer dans le choix des feuilles. La population globale de cette espèce a donc EXPLOSÉ dans la région, dans les mêmes proportions que la déforestation et la progression de la monoculture 🐜 😱 C'est la première fois de l'expédition Captain Darwin que je documente une espèce qui va mieux aujourd'hui qu'elle n'allait il y a 200 ans, à l'époque de Darwin. Évidemment, notre chère fourmi est considérée comme une espèce invasive par les fermiers. Imaginez des dizaines de colonies dans un seul champ, chaque colonie comptant des millions d'individus : on ne peut qu'imaginer les ravages sur les cultures ! Mais qui, ici, est l’envahisseur ? La fourmi dont l’expansion répond à une série de facteurs indépendants de sa volonté, ou l’homme qui par son avidité a quasiment rasé une forêt géante s’étendant sur une bonne partie du continent ? Pour le moment, les agriculteurs sont contraints d'utiliser des pesticides chimiques en grandes quantités pour garder la population de fourmis sous contrôle. Évidemment, cela n'est pas sans conséquence sur l'environnement. Les produits chimiques s'infiltrent dans les sols et polluent l'eau. Ces produits déséquilibrent également les écosystèmes, car ils tuent sans distinction toutes les espèces d'insectes. Justement, les recherches conduites par Richard, notre entomologiste de l'Université de Campos, visent à trouver une nouvelle technique écologique pour régler le problème. Rendez-vous demain pour en apprendre plus sur ce programme !
Reserva União 2 ‐ Apr 19, 2022

Quand la nuit tombe, les fourmis se mettent au travail 🐜 💪 C'est tout simplement fascinant de voir ces milliers de petits insectes couper des feuilles pour les acheminer ensuite vers leur colonie ! Alors aujourd'hui, on va en apprendre un peu plus sur cette espèce fascinante. Les fourmis coupeuses de feuilles sont des fourmis qui cultivent un champignon à l'intérieur de leur colonie. Pour nourrir ce champignon, elles lui amènent de nombreux morceaux de feuilles qu'elles vont chercher [...]
dans les arbres autour de leur nid. Ce que cela veut dire, c'est qu'elles ne se nourrissent pas directement des feuilles : elles les utilisent pour faire de l'AGRICULTURE 😱 C'est la première espèce au monde qui aurait donc inventé la pratique de l'agriculture, il y a environ 50 millions d'années ! Une seule colonie peut compter jusqu'à 3 millions de fourmis, toutes descendantes d'une seule et unique reine qui règne en maître 👑 La reine peut faire jusqu'à 2 centimètres de long, tandis que la taille des travailleuses peut varier entre 5 et 15 millimètres. La taille de chacune des fourmis est fonction de son rôle dans la colonie. Par exemple, les petites sont chargées de prendre soin du champignon (qui se trouve dans un jardin à champignon sous la terre), les moyennes s'occupent de couper les feuilles et de les ramener dans le nid, et les grandes sont des soldats chargés de défendre la colonie contre les prédateurs. Dans la forêt, on repère facilement les colonies de fourmis grâce aux tas de terre que les fourmis excavatrices créent en creusant des galeries souterraines. Souvent, ces colonies sont construites sous un arbre : ainsi, les fourmis peuvent utiliser les racines de celui-ci pour consolider la structure de leur maison. Les colonies sont pour l'essentiel invisibles à l'œil nu : elles peuvent s'étendre sous terre jusqu'à 5 mètres de profondeur et sur une superficie de 50 mètres carrés ! L'ingéniosité des fourmis coupeuses de feuilles ne s'arrête pas là : en plus de pratiquer l'agriculture, elles construisent aussi des routes. Après avoir repéré un arbre dont les feuilles sont appétissantes, elles créent un sentier qui leur permet de les ramener jusqu'à leur nid. Pour cela, elles utilisent un pesticide naturel qui empêche toute forme de végétation de se développer et ainsi entraver leur déplacement. Encore mieux : ce sont les fourmis coupeuses de feuilles qui ont inventé les antibiotiques. Certaines d'entre elles sont recouvertes d'une poudre blanche sur tout le corps, qui élimine toute bactérie potentiellement agressive pour le champignon ! Cette espèce est tout simplement incroyable. Il y a tant de choses à en dire ! Leur organisation collective est très astucieuse. Je pourrai observer leurs allées et venues pendant des heures, tellement c'est hypnotisant. Demain, nous en apprendrons plus sur la manière dont les fourmis ont évolué depuis l'époque de Darwin. Alors, à demain pour la suite de l'aventure !
Reserva União 1 ‐ Apr 18, 2022

Nous voici de retour en pleine nature 🌳 Nous avons loué une voiture pour continuer notre exploration de la forêt tropicale atlantique et de son incroyable biodiversité. Cette fois-ci, nous sommes dans la Réserve naturelle de União, dans l'état de Rio de Janeiro. C'est tellement agréable de retourner sur le terrain ! J'ai même été accueilli par mon ami le phasme, comme vous pouvez le voir sur la photo. La réserve de União existe depuis 1998 : elle est classée comme réserve de l' [...]
Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Elle se situe en plein coeur du biome de la Mata Atlanticâ, et abrite de nombreuses espèces endémiques, parmi lesquelles le tamarin lion doré et le paresseux à collier (que nous avons documenté dans l'état de Bahia). Dans cette réserve, je fais la connaissance de Richard, en entomologiste de l'Université de Norte Fluminense. Un entomologiste, c'est un scientifique spécialiste des insectes. La spécialité de Richard, ce sont les fourmis coupeuses de feuilles. Charles Darwin était fasciné par ces fourmis lorsqu'il a exploré la région. À ce sujet, il écrit : "Quiconque entre pour la première fois dans une forêt tropicale reste stupéfait à la vue des travaux exécutés par les fourmis ; on voit de tous côtés des chemins bien battus allant dans toutes les directions, et sur lesquels passe constamment une armée de fourrageurs, les uns partant, les autres revenant chargés de morceaux de feuilles vertes souvent plus grands que leur corps." Ce sont ces fourmis que nous allons filmer et photographier ces prochains jours. Qui sont-elles ? Comment vivent-elles ? Comment cette espèce a-t-elle évolué, 200 ans après le passage de Darwin ? Pour répondre à toutes ces questions, il va nous falloir rester éveillés tard le soir : en effet, ces fourmis ne sortent de leur fourmilière que pendant la nuit. Alors préparez-vous, on part à la découverte des fourmis ! 🐜

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Búzios 1 ‐ Apr 6, 2022

Nous voilà enfin arrivés à Búzios ! Il nous aura fallu 7 jours environ pour atteindre cette petite ville très jolie, dont le port est truffé de nombreux petits bateaux de pêche. Cette ville est très connue pour être un lieu de villégiature des Cariocas (les habitants de Rio de Janeiro), qui viennent ici le weekend pour se reposer de leur semaine trépidante. Búzios est devenue très célèbre après le passage de l'actrice Brigitte Bardot, qui y venait dans les années 1960 pour éch [...]
apper aux paparazzis qui la pourchassaient quand elle était à Rio ! Nous allons rester ici pendant deux semaines environ, le temps de retourner dans la forêt pour aller documenter la vie des fourmis coupeuses de feuille 🐜 À très vite pour la suite de l'aventure !
Brésil 7

Nous avançons toujours bien malgré un vent toujours faible. La difficulté du jour tient au trafic maritime très intense dans la zone, à cause de la proximité d’un énorme gisement de pétrole 🔥 Pour exploiter le pétrole, la société Petrobras (un peu l’équivalent de notre Total) a installé de nombreuses plateformes et de gigantesques bateaux-usines sur toute la zone. Autour de ces monstrueuses constructions flottantes, dont les photos vous donneront la mesure, se joue un ballet [...]
de navire impressionnant. Les gros tankers viennent remplir leurs cuves d’hydrocarbure. De nombreux navires, plus petits, s’occupent de la maintenance de toutes les installations. Certains bateaux sont estampillés « navires de nettoyage » et semblent oeuvrer pour éviter que les transferts de pétroles ne donnent lieu à des fuites. Tous ces navires sont équipés d’une balise AIS, ce qui les rend détectables sur notre iPad, même la nuit. Heureusement d’ailleurs, car sans cette aide informatique nous aurions beaucoup de mal à évaluer les distances. Il y a tellement de bateaux que nous avons dû régulièrement les appeler à la VHF pour les dérouter et éviter toute collision ! Voici un paysage sur lequel notre cher Darwin n’aura jamais posé les yeux. Pour se rendre compte de l’énormité du gisement, regardez la carte sur la troisième photo : toutes les petites « flammes » rouges représentent une plateforme, autour desquelles il faut imaginer de nombreux navires ! Nous arriverons demain à Búzios, on a hâte de découvrir une nouvelle ville. À demain pour la suite de l’aventure !
Brésil 6

Bon anniversaire Cécile ! Aujourd’hui, c’est jour de fête sur le bateau puisque Cécile célèbre son 32e anniversaire en mer. Une journée très particulière que l’on a fêté comme il se doit, avec un bon repas et un surtout, un délicieux gâteau au chocolat (de ma confection 😁) garni de bonbons multicolores. Le voyage se déroule très bien, nous avons la chance d’avoir beaucoup de soleil et quasiment aucun grain pour l’instant ! Il n’y a toujours pas beaucoup de vent, mai [...]
s nous avançons relativement vite, car nous avons rejoint une zone de fort courant qui nous emmène vers le sud. Nous pensons atteindre la ville de Búzios d’ici 2 jours, si tout va bien. À demain pour la suite de l’aventure !
Abrolhos, Brazil

Sur notre route pour Búzios, nous nous arrêtons dans l’archipel des Abrolhos pour nous reposer un peu, et profiter du paysage ! Ce petit groupement de 5 minuscules îles situées à environ 60 kilomètres des côtes brésiliennes est une réserve naturelle depuis 39 ans. Sur l’île principale de Santa Barbara, au sud de laquelle nous avons posé notre ancre, se trouvent quelques maisons qui sont habitées par les scientifiques qui travaillent ici. On trouve également un phare, que vous v [...]
errez en photo, doublé d’une station radio qui peut guider les bateaux qui passent dans la zone. En arrivant, il y a une procédure à respecter : il faut s’annoncer sur le canal 16 de la VHF (la radio que nous utilisons pour communiquer à bord) et les autorités de la réserve nous indiquent où nous arrêter. Ensuite, il nous est strictement interdit d’utiliser notre annexe pour débarquer sur les îles, celles-ci étant réservées aux nombreux oiseaux de mer qui y nichent… et aux scientifiques qui les observent (nous pensons aussi avoir vu quelques chèvres !). Nous avons quand même pu profiter du magnifique paysage depuis le pont du bateau. Nous avons également fait une baignade dans une eau très chaude et transparente, ce qui ne nous était pas arrivé depuis longtemps. Ici, il est interdit de pêcher et les eaux sont donc très poissonneuses. Quel bonheur de voir un petit bout de Nature si bien préservé ! Demain, nous repartons pour continuer notre périple vers Búzios. Mais d’abord, nous allons profiter d’une bonne nuit de sommeil bien à l’abri du vent et de la houle ! À demain pour la suite de l’aventure !
Brésil 5 ‐ Apr 3, 2022

Pour la première fois, nous ne sommes que deux pour piloter le navire ! Cela fait maintenant plus de 3 mois que Cécile est arrivée à bord, elle est devenue mon binôme de navigation. Nous nous connaissons parfaitement bien, et savons que nous pouvons compter l'un sur l'autre (en mer comme à terre !). La première journée s'est très bien passée. Nous n'avons pas beaucoup de vent, donc nous sommes un peu lents et nous recourrons parfois au moteur. Fort heureusement, nous n'avons pas renco [...]
ntré de grain violent, même s'il nous est arrivé de passer sous de gros nuages de pluie. Vers 14 heures, nous avons pêché le plus gros poisson que nous n'ayons jamais pêché à bord ! Sa chair est blanche et très savoureuse. Mais nous n'arrivons pas à déterminer son espèce : pourriez-vous nous aider ? La première journée de navigation vers Búzios nous aura offert un magnifique coucher de soleil ! Demain, nous devrions atteindre les îles Abrolhos, situées pile sur la route de Búzios. À demain pour la suite de l'aventure !
Ilhéus 2, Brazil ‐ Mar 31, 2022

Après nos pérégrinations dans la forêt, nous voici de retour à Ilhéus. Nous préparons aujourd'hui le bateau pour poursuivre nos aventures plus au sud, à la découvert des fourmis coupeuses de feuilles. Notre prochain objectif de navigation est ainsi la ville de Búzios, dans l'état de Rio de Janeiro. Cela représente une navigation de plus de 500 milles nautiques, soit environ 1000 kilomètres ! Les meilleurs en géographie auront noté qu'il s'agit environ de la distance entre Concar [...]
neau et la ville de Nice. Maxime nous quitte ici. Il nous aura accompagnés pendant environ 1 mois et nous aurons vécu de belles aventures ensemble. Merci Maxime pour les superbes photos du paresseux et des indigènes Pataxo ! Nous allons donc voyager à deux, avec Cécile, pendant environ 7 jours. À demain pour la suite de l'aventure !
Indigènes Pataxo ‐ Mar 30, 2022

Je vous parlais hier des indigènes Pataxo (qui se prononce Patacho), sur le territoire desquels nous plantons aujourd'hui des arbres. Cette tribu occupait une partie du territoire brésilien bien avant l'arrivée des colons européens, et en particulier des Portugais. Aujourd'hui, ils nous ont accueillis chez eux et nous avons ainsi pu avoir une idée de leur manière de vivre. Un peu comme aux États-Unis, les indigènes ont été, à travers l'histoire brésilienne, progressivement rassem [...]
blés dans des réserves. Celles-ci sont très grandes, bien sûr, mais ne représentent qu'une petite partie de leur territoire originel. La tribu des Pataxo vivait ainsi à proximité des côtes. Selon Romario, un chef de famille indigène, leur nom vient du bruit des vagues qui viennent inlassablement déferler sur les plages : pa-ta-xo-pa-ta-xo-pa-ta-xo ! C'est Ramario qui nous a invités à rester quelque temps dans leur village. Il nous a même hébergés cette nuit dans une petite maison à côté de la sienne ! Les indigènes restent essentiellement dans leur réserve, et ne vont que rarement en ville. Ils ont réussi à conserver un mode de vie très proche de la nature. D'ailleurs, aujourd'hui est un jour très particulier. Ils organisent une cérémonie dont l'objectif est de rentrer en communion avec les arbres qui les entourent. Ils utilisent des sortes de pinceaux très fins, trempés dans une encre noire, pour se dessiner des motifs sur le visage et sur le corps. Ils enfilent des costumes colorés et s'ornent de plumes d'oiseaux de la forêt. Ils enfilent des bracelets de cosses séchées autour des chevilles, et s'équipent de sortes de maracas contenant des graines qui représentent les esprits de leurs ancêtres. Ainsi équipés et préparés, ils se mettent à chanter en choeur d'antiques chansons en langue Pataxo. Ce faisant, ils battent la mesure avec leurs maracas et leurs pieds, qui produisent grâce aux cosses dont leurs chevilles sont pourvues un court cliquetis semblable à la pluie. Ils célèbrent ainsi l'absolue dépendance entre leur vie et celle de la forêt qui les entoure, et qui leur apporte leur subsistance. À l'époque de Darwin, les indigènes étaient déjà bien malmenés par les colons européens. Certains épisodes sanglants relatés dans la Voyage du Beagle attestent de la violence de la colonisation des terres brésiliennes. Mais aujourd'hui encore, certaines tribus subsistent et réussissent à conserver ce lien si spécial qui les unit à la nature. Le projet Arboretum, dont je vous parlais hier, a l'intelligence de prendre en considération ces anciennes coutumes dans sa stratégie de reforestation. Comme les Pataxo, il suppose que la bonne santé de l'écosystème naturel dans son ensemble est à la base du bon fonctionnement des sociétés humaines qui en dépendent. S'il est tout à fait improbable que nous dansions un jour tous parés de plumes multicolores, il me semble tout à fait à propos de s'inspirer de la philosophie Pataxo. Je me risque à la résumer ainsi : c'est la bienveillance vis-à-vis de la Nature qui est la condition première à une société durable et heureuse.

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Plantage d'arbre ‐ Mar 29, 2022

Depuis la ville d'Ilhéus, nous avons loué une voiture pour continuer notre périple à l'intérieur des terres. Nous sommes allés à la rencontre du projet Arboretum. Créé et financé par le gouvernement brésilien, ce projet a pour objectif de replanter d'anciennes parcelles de forêt aujourd'hui désertes. C'est Viviane qui organise aujourd'hui l'opération de plantation, au beau milieu d'une réserve occupée par une communauté native, les indigènes Pataxo. De nombreuses jeunes p [...]
ousses d'arbres ont été ramenées par Viviane depuis une pépinière située à Teixera de Freitas, une ville située à une centaine de kilomètres au sud. Plusieurs espèces sont ici représentées, toutes natives de la Mata Atlanticâ. Le mélange a ainsi pour objectif la recréation d'un écosystème parfaitement autonome, où chaque arbre joue un rôle différent. Par exemple, une espèce d'arbre à croissance rapide va permettre rapidement, au bout de quelques mois seulement, de créer l'ombre nécessaire à la croissance d'une autre espèce. Au bout de quelques années, la parcelle sera suffisamment boisée pour que les indigènes puissent y planter des cacaoyers, des bananiers ou encore du manioc. Ces espèces supportent en effet mal la monoculture, et poussent mieux à l'ombre de grands arbres. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui l'agroforesterie, mais cette technique est en fait depuis longtemps usitée par les indigènes eux-mêmes. Ainsi, l'initiative de reforestation a-t-elle plusieurs bénéfices. Le premier est de revitaliser la forêt, victime de la déforestation provoquée par l'expansion urbaine, l'agriculture ou encore la culture d'essences comme l'eucalyptus pour la fabrication du papier. La deuxième est de permettre aux indigènes de renforcer leur autonomie alimentaire et de pratiquer une activité économique durable (la culture puis la vente de fèves de cacao et de bananes). Dans la région d'Ilhéus, les premiers cacaoyers n'ont été plantés que quelques dizaines d'années après le passage de Darwin. Il ne s'agit donc pas nécessairement ici de recréer purement et simplement les écosystèmes originels de la Mata Atlanticâ. Il s'agit plutôt de s'inspirer de ceux-ci en leur adjoignant des cultures plus récentes pour permettre le développement d'une société économiquement viable et naturellement durable. À demain pour la suite de l'aventure !

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Ilhéus 1

Nous voici arrivés à Ilhéus ! Après une courte navigation d'environ 24 heures, nous avons posé l'ancre à proximité de cette ville côtière dont la principale activité économique a longtemps été la production de cacao. C'est d'ici que nous partirons demain en voiture pour retourner dans la forêt. Nous y documenterons une initiative de reforestation. À demain pour la suite de l'aventure !
Brésil 4 ‐ Mar 28, 2022

Nous repartons en mer ! Après avoir passé quelque temps à Salvador pour préparer la suite du voyage, notre prochain objectif est la ville d'Ilhéus, à environ une journée de navigation vers le Sud. Là-bas, nous avons prévu d'aller documenter une initiative de reforestation de la Mata Atlanticâ, la fameuse forêt tropicale Atlantique. Saurez-vous placer la ville d'Ilhéus sur la carte ? À demain pour la suite de l'aventure !

Salvador 5, Brazil
Salvador 4, Brazil ‐ Mar 17, 2022

Aujourd'hui, nous avons voulu remercier les étudiants en océanographie qui ont organisé la conférence d'hier. Alors, nous leur avons naturellement proposé de venir faire un tour en bateau dans la baie de Salvador ! Il faut savoir qu'au Brésil, la pratique de la voile n'est pas très répandue. Il suffit de regarder la côte brésilienne : pour l'essentiel, il s'agit de très grandes plages qui s'étendent à perte de vue et qui n'offrent pas beaucoup d'abris pour les bateaux. On est loin [...]
d'une côte très découpée comme la côte Bretonne, où l'on trouve de nombreux ports ou zones de mouillages protégés des vents et des courants. Il est ainsi très commun, même pour ceux qui habitent proche de l'océan, de n'avoir jamais fait de voilier ! C'était le cas de Janaína, Moacir, Ana et Leticia, qui étaient très émus à l'idée de nous accompagner pour une navigation 🤩 Partager ce genre de moment, c'est une des richesses d'une aventure comme Captain Darwin. Un grand merci à eux !

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Salvador 3 ‐ Mar 16, 2022

De retour à Salvador, nous avons voulu partager nos aventures avec les Brésiliens. Mais comment faire ? Heureusement, nous avons fait la rencontre il y a plusieurs semaines d'une petite troupe d'étudiants en océanographie, passionnés de science et d'aventure : Janaína, Ana, Moacir and Laetizia. Ils nous ont proposé d'organiser une conférence au Musée de la Mer de Salvador, fondé par un marin d'origine ukrainienne du nom d'Aleixo Belov. Proposition que nous avons immédiatement accept [...]
ée ! Le public était majoritairement brésilien et ne comprenait pas l'anglais. Anna, qui parle les deux langues, m'a donc aidé en traduisant. Nous avons ainsi pu présenter le travail réalisé avec le poulpe au Cap-Vert, mais aussi avec le paresseux du Brésil. L'occasion de montrer les magnifiques images de Maxime, et de sensibiliser à la question de la déforestation.
Restinga Praia do Forte ‐ Mar 9, 2022

Aujourd'hui, Fabio a voulu nous faire découvrir la Restinga. La Restinga, c'est un écosystème que l'on trouve dans la forêt tropicale Atlantique, juste à côté de la côte. Cet écosystème se développe sur le sable, et on y trouve des arbres souvent plus petits que ceux qui poussent à l'intérieur des terres. On a eu la chance d'explorer cette zone très particulière, à côté de Praia do Forte, à bord d'un kayak. Fabio voulait nous montrer que la forêt peut s'organiser de différe [...]
ntes manières en fonction des caractéristiques de chaque endroit. Nous avons pagayé au milieu des hautes herbes et des nénuphars, et découvert de nombreuses espèces animales et végétales endémiques de cet écosystème. Grâce à sa proximité avec la côte, la Restinga est un des trésors de biodiversité de la Mata Atlântica. Mais cette localisation très particulière est aussi son plus grand défaut : en effet, elle est particulièrement menacée par le développement des villes. Dans un message précédent, j'avais mis en ligne quelques images de chantier de construction de résidences de luxe. Ce genre de projets se multiplie le long de la côte, provoquant un net recul de la surface forestière. Et on peut le comprendre, malheureusement : qui ne rêverait pas de vivre dans une maison avec vue sur mer ? Malgré cette menace, la Restinga continue aujourd'hui d'abriter une biodiversité impressionnante. On a même trouvé un paresseux accroché en haut d'un arbre ! Encore une raison de plus de protéger ces environnements très fragiles. Cette découverte en kayak clôture notre exploration de la forêt près de Praia do Forte. Demain, nous rentrons à Salvador pour préparer notre départ en bateau pour notre prochaine destination. À demain pour la suite de l'aventure !

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Sapiranga 6 ‐ Mar 8, 2022

Après plusieurs jours passés avec Gaston pour découvrir le paresseux et son habitat, nous rencontrons aujourd'hui Fabio. Fabio est ranger - ou garde forestier - à la réserve Sapiranga. Sa mission, c'est de faire respecter les règles d'usage de cette partie préservée de forêt. Ainsi, il doit contrôler que personne n'utilise de terrain pour des besoins privés, ou encore s'assure que les promeneurs ne polluent pas. Aujourd'hui, Fabio a voulu m'emmener dans une partie de la forêt qu'il [...]
aime beaucoup. Nous avons ainsi marché jusqu'à un lieu absolument magnifique, une sorte de cathédrale de verdure, où les piliers étaient des troncs et des lianes, et où la voûte était faite de touffes de feuilles. Au centre de cette spectaculaire célébration de la vie, où une myriade d'oiseaux invisibles étaient chacun un des tuyaux d'un orgue monumental, se coulait un petit cours d'eau. Fabio m'a expliqué que cette eau était très pure, car elle était filtrée par la terre en amont, et qu'on pouvait ainsi la boire. A cet endroit de la forêt, elle formait un petit bassin où de minuscules poissons et de jeunes batraciens avaient élu domicile. L'eau claire, après quelques instants d'immobilité, reprenait son court dans toutes les directions, irriguant de vie la forêt en contrebas. Depuis 25 ans que Fabio travaille comme ranger, il a vu la forêt évoluer. Malgré les changements radicaux que cet écosystème a connus, dus principalement à la déforestation, il reste un éternel optimiste. Chaque jour, il travaille dur avec un espoir : transmettre une forêt en bonne santé à ses deux petites filles. Demain, Fabio va nous faire découvrir un nouvel endroit de la forêt... mettez vos gilets, on va faire du kayak 🛶 🤩

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Sapiranga 5 ‐ Mar 4, 2022

Découvrir la forêt avec Gaston est un véritable privilège. Sa passion pour les paresseux est contagieuse : toute l'équipe connaît maintenant beaucoup mieux cet animal. Et vous aussi, j'espère ! On a adoré le suivre dans la forêt et l'accompagner dans son travail de scientifique. Qu'a-t-on appris avec Gaston ? Pour répondre à cette question, revenons sur le lien entre Darwin et le paresseux. En 1832, Darwin a déterré le fossile d'un paresseux géant, nommé Megatherium americana. C [...]
et animal faisait 10 fois la taille d'un paresseux actuel, et son poids pouvait atteindre 4 tonnes. Darwin était fasciné par les ressemblances entre cet animal disparu et certaines espèces vivantes aujourd'hui, comme le paresseux, le fourmilier ou le tatou. Cette observation va l'amener à l'idée d'ancêtre commun, un des piliers de la théorie de l'évolution. Le Megatherium a disparu de la surface de la Terre il y a environ 10 000 ans. Cette espèce s'est éteinte pour deux raisons. La première, c'est un changement climatique qui, à l'époque, a conduit à une fragmentation naturelle de son habitat. La deuxième, c'est que le paresseux géant était chassé par l'homme. Alors, le paresseux actuel risque-t-il de disparaître, comme son ancêtre le Megatherium ? Nous avons vu, lors des posts précédents, que lui aussi connaît des problèmes liés à la fragmentation et à la perte de son habitat. Selon Gaston, les changements que l'homme produit dans la forêt sont tellement rapides que le paresseux aura bien du mal à s'y adapter. Cela dit, à l'inverse des hommes d'il y 10 000 ans, nous disposons de nombreux outils pour comprendre les paresseux et trouver des solutions pour les protéger. Par exemple, Gaston a créé une carte qui indique quelles parties de la Mata Atlântica doivent être protégées en priorité, et comment. Les outils de préservation de l'environnement existent : il nous faut maintenant les utiliser.

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Sapiranga 4 ‐ Mar 2, 2022

Qu'est-ce que les paresseux redoutent ? Pendant que nous étudions le paresseux sous toutes ses coutures, je remarque que nous entendons souvent des sons produits par l'homme alors que nous sommes en plein milieu de la forêt. De la musique qui résonne au loin, le passage d'une voiture, le bruit de bulldozers. On les entend parfois très distinctement, et ces bruits nous rappellent quelles menaces pèsent sur les paresseux. Le paresseux a toujours partagé son habitat avec de nombreux animaux. [...]
La présence de l'homme dans la Mata Atlântica ne date pas d'hier : l'Homo sapiens peuple l'Amérique du Sud depuis plus de 10 000 ans. Mais notre remarquable ingéniosité nous a récemment amenés à avoir un terrible impact sur les écosystèmes. Ainsi, dans la région de Praia do Forte où nous nous trouvons aujourd'hui, il existe de nombreux chantiers de condominío (des zones résidentielles) qui grappillent progressivement des morceaux de forêt. Les paresseux sont lents : ça, vous le saviez déjà. Lors du post précédent, je rappelais qu'ils peuvent se déplacer à raison de 3 mètres par minute. Naturellement, ils ne sont pas de taille à affronter les énormes bulldozers qui creusent la Mata Atlântica pour poser les fondations des futures maisons. C'est la déforestation et la fragmentation de leur habitat qui sont les plus grandes menaces pesant sur les paresseux.

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Sapiranga 3 ‐ Feb 23, 2022

Que font les paresseux de leurs journées ? C'est une question qui l'air toute simple, mais dont la réponse est complexe. C'est d'ailleurs le travail de Gaston d'y répondre ! Pendant 90% de leur vie, les paresseux ne bougent pas. Ils utilisent leurs puissants muscles pour s'agripper aux arbres dont ils se nourrissent. Regardez sur la photo : on voit une femelle paresseux (une paresseuse ?) suspendue par les pieds à sa branche. Comme je vous le disais lors d'un précédent message, les paress [...]
eux ne descendent de leur arbre qu'une fois par semaine pour faire caca. Mais cela leur arrive aussi de passer d'un arbre à l'autre en utilisant des branches, ou plus rarement en rampant sur le sol à une vitesse de 3 mètres par minute. Pour vous rendre compte de cette vitesse, je vous invite vous munir d'un chronomètre et de parcourir en 60 secondes la distance que vous parcourez habituellement en 4 ou 5 pas. Vous verrez, vous allez vous ennuyer ! Pour comprendre les (rares) mouvements des paresseux, Gaston utilise parfois des "cartables GPS". Il installe ainsi sur le dos de certains individus des petits sacs contenant un GPS qui enregistre plusieurs fois par jour la position de l'animal. L'enregistrement dure plusieurs mois, au terme desquels Gaston centralise toutes les informations recueillies sur une carte animée. Il découvre ainsi que les paresseux ont pour la plupart un petit territoire, d'environ un demi-kilomètre carré. En fait, comme ils mangent les feuilles des arbres et qu'ils ne se reproduisent qu'une fois tous les deux ans, ils ont peu de raisons de se déplacer. Ils ont également un métabolisme très lent (le métabolisme, c'est la manière dont le corps fonctionne), et peuvent d'ailleurs faire varier leur température corporelle (entre 25 et 34°C) pour s'adapter à leur environnement. Ces caractéristiques rendent le paresseux très vulnérable aux changements des paysages et à la déforestation. C'est en effet très difficile de s'échapper d'une forêt en train d'être malmenée quand on se déplace à 3 mètres par minute ! Les constructions humaines comme les routes ou les oléoducs qui parcourent la forêt rendent aussi leur vie compliquée, car elles leur barrent la route quand ils cherchent à se reproduire, ou tout simplement à changer d'arbre pour se nourrir. C'est ce que l'on appelle la fragmentation de la forêt. Gaston essaie d'aider les paresseux en construisant des ponts au-dessus des routes. Ainsi, il espère aider les animaux sauvages à franchir ces frontières artificielles. On en voit un sur une des photos ! Évidemment, rien ne remplace une forêt saine et non fragmentée, mais ce genre d'initiatives est tout de même positif. À demain pour plus d'informations sur les paresseux 👀 🦥

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Açu da Torre 3

Où vivent donc les paresseux ? Eh bien, tout dépend de l'espèce de laquelle on parle ! En effet, il n'existe pas une, mais quatre espèces de paresseux. Parmi elles, on trouve le paresseux à collier, l'espèce à laquelle appartient Darwin (l'individu que l'on a photographié hier). On ne trouve des paresseux à collier que dans la Mata Atlanticâ, la forêt tropicale atlantique qui se trouve au Brésil et dans laquelle nous nous trouvons en ce moment. Regardez la carte de cette forêt, vou [...]
s comprendrez immédiatement pourquoi on l'appelle Mata Atlanticâ. Elle se trouve en effet tout le long de la côte brésilienne (et donc de l'océan Atlantique), entre la ville de Natal, au Nord, et jusqu'à la frontière avec l'Uruguay, au Sud. C'est une forêt probablement moins connue que l'Amazonie parce qu'elle a perdu au fil des siècles une partie importante de sa superficie initiale. Il n'en reste aujourd'hui qu'environ 10% ! En cause, l'utilisation intensive de la forêt par l'homme, et notamment le développement des villes et l'agriculture. Pourtant, la forêt abrite encore une biodiversité extrêmement riche ! On y dénombre 20 000 espèces de plantes, et plus de 2000 espèces d'animaux sans compter les insectes. Le paresseux à collier en fait partie. Sa survie dépend donc totalement de la capacité de l'homme à préserver cette Mata Atlanticâ, sa seule maison. À demain pour plus d'informations sur les paresseux 👀 🦥

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Açu da Torre 2 ‐ Feb 22, 2022

Dites bonjour à Darwin, le paresseux 🦥 👀 C'est un juvénile (c'est-à-dire un jeune) d'environ 12 mois. Il y a 2 mois, il quittait les bras de sa mère pour mener sa vie. On ne peut cependant pas le considérer tout à fait adulte : ce n'est qu'à 3 ans qu'il est parfaitement autonome. D'ici là, sa mère reste à proximité (la maman de Darwin se trouvait d'ailleurs 4 arbres plus loin !). Les paresseux sont des animaux solitaires, qui mènent une vie bien curieuse. Ils ne mangent que de [...]
s feuilles, et leur métabolisme est extrêmement lent. Ils bougent ainsi à la vitesse d'un escargot. Ou est-ce l'escargot qui bouge à la vitesse du paresseux ? C'est très émouvant de se trouver aussi proche d'un animal sauvage. Évidemment, notre scientifique Gaston était en permanence avec nous et il s'est assuré que nous ne dérangions pas notre cher Darwin. C'est d'ailleurs Gaston qui l'a baptisé du nom de notre fameux naturaliste ! Il en a même fait un dessin, que vous pouvez voir sur une des photos. Vous avez sûrement de nombreuses questions sur le paresseux. Et vous avez raison : il y a beaucoup à en dire. Quel est son lien avec Darwin ? Comment vivent-ils ? Comment s'adaptent-ils aux changements de la forêt et aux changements climatiques ? Pourquoi devrait-on se soucier des paresseux ? J'ai beaucoup interrogé Gaston à ce sujet : ses réponses, je vais vous les retranscrire dans les jours qui viennent. Et vous, vous avez d'autres questions au sujet de cet animal fascinant ?
Açu da Torre 1 ‐ Feb 20, 2022

Aujourd'hui, c'est escalade ! Gaston souhaite faire des observations plus fines des paresseux, et il souhaite également obtenir des échantillons de feuilles de la canopée (la partie supérieure de la forêt). Alors, pas le choix, il faut s'équiper : un baudrier, une corde, quelques mousquetons... et c'est parti pour un peu de sport ! Les paresseux sont des animaux qui se déplacent très peu et restent essentiellement tout en haut de leur arbre. Ils en mangent les feuilles, et c'est d'aill [...]
eurs leur seule source d'alimentation. Ils ne boivent même pas d'eau : ils s'hydratent grâce à l'eau contenue dans le feuillage qu'ils dégustent. Une fois par semaine environ, ils descendent de leur arbre pour faire caca. C'est un voyage risqué, car leur lenteur en fait une proie facile pour les prédateurs. Mais alors, pourquoi ne pas faire caca depuis les hauteurs ? Le paresseux serait donc un exemple de politesse ? En fait, les scientifiques ne le savent pas encore. J'ai eu la chance de monter dans un arbre. C'était génial ! Cela m'a permis, ainsi qu'à Maxime, de faire de belles images. Nous étions même... un peu trop proches, quand on voit la photo 😂 On vous prépare de belles images d'un paresseux entier pour très bientôt 😇

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Sapiranga 2 ‐ Feb 19, 2022

Ce matin, avec Gaston, Cécile et Maxime (le photographe qui vient de nous rejoindre), nous avons eu le plaisir de voir que le paresseux n'avait pas bougé de place ! L'occasion pour Gaston d'enregistrer plusieurs données scientifiques pour mieux comprendre le fonctionnement de l'espèce. D'abord, il a noté les caractéristiques de l'arbre sur lequel notre nouvel ami se trouvait. Ensuite, il a relevé la position GPS, et consigné dans son carnet les faits et gestes du paresseux : déplacemen [...]
t, mouvements des bras, position dans l'arbre, et ainsi de suite. Les yeux de Gaston pétillent : je vois qu'il est passionné par son travail. Pour lui, être sur le terrain au contact de la Nature, c'est la définition du bonheur. Sans doute que Darwin serait d'accord avec lui !

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Sapiranga 1 ‐ Feb 18, 2022

Enfin, on est dans la forêt ! Après des mois de préparation, nous sommes enfin arrivés sur le terrain pour documenter les paresseux. Ce matin, nous sommes partis de Salvador pour la ville de Praia do Forte, à une heure de voiture vers le nord. Nous avons rencontré Gaston Giné, un scientifique spécialiste des paresseux et des porcs-épics. Il nous a amenés dans la réserve de Sapiranga, une portion de forêt protégée qui est connue pour abriter des paresseux. C'est un endroit magnifi [...]
que ! Après avoir passé autant de temps en mer, c'était incroyable de marcher au milieu d'une forêt grouillante de vie. Le bruit est assourdissant ! Les cigales, les grenouilles, les oiseaux, les sons cumulés de tous ces animaux produisent une formidable cacophonie - la musique de la vie. Quand il est arrivé au Brésil, Darwin était aussi impressionné par les sons de la forêt. Notre objectif aujourd'hui était de trouver un paresseux dans les arbres. Après plusieurs heures de recherche, nous n'avions encore rien trouvé. La nuit commençait à tomber, et nous étions prêts à rentrer dans notre maison de location pour reprendre les recherches le lendemain. Et c'est alors que nous l'avons vu. Perché dans un arbre, à environ une dizaine de mètres de hauteur : un paresseux. Gaston pense que c'est une femelle. Elle se gratte les poils avec ses grandes griffes, après une journée tranquillement passée à manger des feuilles dans les arbres. Nous sommes tellement contents ! Comme il fait presque nuit, nous décidons de revenir la voir demain matin avec du matériel scientifique qui servira à l'étudier de plus près. À demain pour la suite de l'aventure !

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Salvador 2 ‐ Feb 12, 2022

Nous commençons notre découverte de Salvador par une ballade dans le coeur du centre historique de la ville. Les maisons colorées se succèdent, c'est bientôt le weekend, l'ambiance est à la fête. Les rues sont bondées, les Brésiliens se pressent devant les petites échoppes qui vendent des Aracajé, des beignets de haricots parfois fourrés aux crevettes. Il fait chaud, c'est un plaisir fou de se laisser dériver au gré de son envie le long des petites ruelles. J'ai l'impression d'arr [...]
iver enfin au Brésil, après une escale à Recife très courte et essentiellement dédiée aux démarches administratives. J'ai déjà hâte de partir à la découverte des paresseux, courant de semaine prochaine ! Bem vindo ao Brasil !

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Salvador 1 ‐ Feb 10, 2022

Nous voici arrivés à Salvador, dans l'état de Bahia ! Le Brésil est un état fédéral, comme les États-Unis. Le pays est ainsi divisé en états, qui jouissent d'une certaine autonomie politique. Nous venons du Pernambouc (où se trouve Recife) et nous sommes maintenant dans l'état de Bahia. Ces quelques jours en mer se sont passés à merveille. C'était la dernière navigation d'Alec et Florie, qui nous quitteront dans 3 jours. Bientôt, nous partirons vers Praia do Forte pour filmer l [...]
es paresseux dans la forêt, accompagnés de Gastón, notre scientifique expert de l'espèce ! Saurez-vous situer la ville de Praia do Forte sur la carte ? Ce n'est pas très loin de Salvador. À très vite pour la suite de l'aventure !
Brésil 3 ‐ Feb 7, 2022

Nous continuons notre route, toujours poussés par des vents très favorables. Aujourd’hui, nous avons maintenu une vitesse d’environ 7 nœuds pendant plusieurs heures ! Cette vitesse fulgurante (pour notre lourd navire !) est liée à deux facteurs : le courant qui nous pousse vers le sud, et la brise de mer. La brise de mer, qu’est-ce donc que cela ? C’est un phénomène que l’on retrouve par temps ensoleillé, quand on navigue près des côtes. La journée, le soleil réchauffe la [...]
terre plus vite que la mer, qui a une inertie thermique importante (un nom un peu barbare pour simplement dire que sa température est plus constante que celle de la terre). Comme l’air chaud monte, par beau temps, de l’air s’élève au-dessus de la terre. C’est alors que l’air plus froid situé au-dessus de la mer va « prendre sa place » : un courant d’air apparait, qui souffle de la mer vers la terre. C’est cela, la brise de mer. Comme nous naviguons vers le sud, cette brise nous permet de naviguer au cap avec une très bonne allure. Merci la physique ! Nous arriverons demain en baie de Salvador, mais nous ne pourrons probablement arriver à la marina que le jour suivant. A demain pour la suite de l’aventure !
Brésil 2, Brazil

On continue de filer vers Salvador. Le vent est relativement constant, nous avons enfin retrouvé les Alizés qui nous ont tant manqué lorsque nous avons terminé la traversée de l’Atlantique. Ces vents soufflent globalement de l’est et nous propulsent à bonne vitesse vers le sud. En plus, nous bénéficions d’un courant d’environ 1 noeud qui nous pousse également dans la bonne direction ! Nous continuons de faire très attention aux bateaux de pêche qui croisent dans la zone. Il y [...]
a quelques dizaines de minutes, nous sommes passés tout proches d’un navire au mouillage qui était en train de relever un filet. Dès que nous passons à proximité de l’embouchure d’une rivière (regardez la carte : il y en a beaucoup !), les eaux deviennent poissonneuses et les pêcheurs sont au rendez-vous. Nous devrions arriver à Salvador d’ici 2 jours. À demain pour la suite de l’aventure !
Brésil 1 ‐ Feb 6, 2022

Nous voici en route pour Salvador. Nous avons profité des 6 jours passés à Recife pour avitailler le bateau en nourriture, en eau et en carburant. La navigation pour Salvador est évidemment moins longue qu'une transatlantique, mais elle durera quand même au moins quatre jours ! Nous sommes partis à 8h30 du matin, sous un soleil de plomb. Dès que nous sommes sortis du chenal, que l'on repère bien sur la carte, nous avons mis les voiles et nous sommes dirigés vers le sud. Nous restons r [...]
elativement proches des côtes. Selon les conseils d'un marin brésilien rencontré à Recife, il faut se tenir à distance de deux types de pêcheurs. D'un côté, les petits pêcheurs très proches des côtes, avec de petites embarcations parfois sans lumière, qui travaillent par 20 mètres de fonds. Et de l'autre côté les bateaux de pêche plus imposants qui travaillent au niveau du tombant (une sorte de falaise sous-marine qui suit le tracé de la côte), par 50 mètres de fonds. Cela crée une sorte de "corridor" que nous devons suivre, et qui est marqué par une profondeur de 25 à 30 mètres. Situés bien en sécurité dans cette zone, nous avons beaucoup moins de risque de rencontrer un autre navire de trop près ! Cela dit, nous devons quand même faire très attention et nous passons nos quarts à observer ce qu'il se passe autour du bateau. Nous avons eu un joli coucher de soleil, que je voulais partager avec vous. À demain pour la suite de l'aventure !
Recife 2 ‐ Feb 5, 2022

Depuis notre arrivée sur le territoire brésilien il y a 6 jours, nous n'avons pas chômé ! La semaine qui vient de s'écouler a été principalement dédiée à la gestion administrative avec les autorités brésiliennes. Ce n'est pas la partie la plus excitante du projet, mais elle est pourtant essentielle ! Lorsque nous sommes arrivés au port, nous n'avions pas le droit de sortir du bateau. Dès le lendemain, un infirmier est venu à bord pour réaliser un test Covid sur les équipiers. R [...]
ésultat : tous négatifs. L'agence de santé brésilienne a ainsi émis un certificat d'autorisation d'entrée sur le territoire. Cela nous a permis de nous déplacer dans la marina et de profiter de la piscine ! Quel bonheur, après quasiment trois semaines en mer. Nous avons ensuite dû valider notre entrée auprès de la police fédérale, des douanes, et enfin de la capitainerie du port. Maintenant, tout est en ordre : j'ai pu hisser le pavillon de courtoisie brésilien sur le navire. Demain, nous partons pour Salvador, à 400 milles nautiques de Recife, où nous commencerons le travail sur le paresseux !
Recife 1 ‐ Jan 31, 2022

ON L'A FAIT ! On est enfin arrivé au Brésil après 18 jours en mer ! Je n’en reviens pas… maintenant le bateau ne bouge plus, et on peut dormir toute une nuit sans être réveillé pour aller prendre son quart 😅 L’arrivée à Recife s’est faite dans un vent relativement constant même si nous sommes passés sous quelques petits grains. Nous avons affalé les voiles une dernière fois, et nous sommes rentrés dans le port au moteur (dans une ambiance très industrielle, comme on le v [...]
oit sur la deuxième photo). Traverser un océan, ce n’est pas une mince affaire, surtout quand la météo est capricieuse. On dort peu, l’intimité est très limitée, et puis c’est quand même stressant quand le vent forcit très fort et très vite ! Heureusement, l’équipage est exceptionnel. Avec Cécile, Alec et Florie, on a des parcours de vie très différents. Pourtant, on s’est réuni autour de cet objectif commun, dans une super ambiance où chacun a donné le meilleur de lui-même. Je pense que le plus important dans la vie, ce ne sont pas les projets que vous faites, mais avec qui vous les faites. La richesse de cette aventure sur l’Atlantique se trouve dans les relations que nous avons nouées les uns avec les autres. Alors un grand merci à l’équipage. Et un grand merci à vous, qui avez suivi cette aventure. Évidemment, je vais continuer à mettre des photos et des vidéos sur la carte pédagogique ! Bientôt, le travail sur le paresseux va commencer. Mais sachez que j’ai pris beaucoup de plaisir, lors de mes quarts de nuit, à vous écrire quotidiennement ces quelques mots pour vous raconter en direct le voyage. À très vite pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 17 ‐ Jan 30, 2022

Nous y sommes presque ! Après un ultime coup de vent la nuit dernière, nous avons eu une journée beaucoup plus tranquille aujourd’hui. La météo est subitement devenue très stable, avec des vents soufflant à environ 20 kilomètres par heure. Cela nous a permis d’avancer tout droit vers notre objectif, Recife. En chemin, nous avons eu la chance d’être accompagnés par un gigantesque banc de dauphins. Il y en avait une cinquantaine tout autour de notre bateau. Ils ont joué autour de [...]
notre étrave pendant une bonne heure, certains faisaient même des bons prodigieux en-dehors de l’eau ! Nous ne sommes plus très loin d’arriver : nous atteindrons Recife demain, en milieu d’après-midi. Nous ne voyons pas encore les côtes, mais nous apercevons déjà un halo lumineux très puissant au niveau des villes. En 1832, Darwin avait entendu les bruits de la forêt tropicale avant de voir les côtes brésiliennes. Deux siècles plus tard, ce n’est pas le bruit qui trahit l’approche de la terre, mais la pollution lumineuse !
Transatlantique 16 ‐ Jan 29, 2022

Décidément, les grains ne nous laissent pas tranquilles ! Je pensais que nous étions sortis de la zone du pot-au-noir mais celle-ci prend de l’ampleur et s’étend maintenant jusqu’aux côtes brésiliennes. La fin de la navigation s’annonce donc plus longue que prévu. Nous avons encore un peu plus de 220 kilomètres à parcourir (120 milles nautiques) avant d’arriver. Comme nous risquons en permanence de passer sous un grain, nous devons naviguer avec très peu de voile, surtout la [...]
nuit quand la visibilité est nulle. Ceci explique notre vitesse très réduite. D’ailleurs, je pense que vous pouvez le constater sur la carte : les relevés de position sont beaucoup plus rapprochés ces derniers jours. Cela fait maintenant 5 jours que nous avançons dans des conditions un peu difficiles. L’alternance entre calme plat et grains parfois violents finit par être fatigante. Heureusement, l’équipage est toujours de très bonne humeur, joyeux, calme et serein. Notre navire, quant à lui, est le plus vaillant des bateaux de l’hémisphère sud. Depuis bientôt 17 jours, il fend les vague, imperturbable face aux turbulences du vent et de l’océan. À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 15 ‐ Jan 28, 2022

Ça flashe sur l’Atlantique ! Aujourd’hui, nous avons très bien avancé. Nous avons passé la journée sous voile, progressant au près dans environ 10 noeuds de vent apparent. Il a fait très beau, et même s’il fait très chaud, le vent suffit à nous rafraîchir. Mais en fin de journée, nous avons de nouveau essuyé un grain ! Je pensais que l’on en était débarrassé, mais il faut croire qu’ils comptent bien nous arroser encore de temps en temps. Le grain est passé très vite [...]
: il a plu très fort à peine 3 minutes et le vent n’a pas dépassé 25 noeuds. Par contre, de gros nuages se sont massés autour de nous et nous avons constaté le début d’une activité orageuse. Elle s’est installée et a progressé en intensité jusqu’à environ 22 heures ce soir. Nous n’avons entendu aucun éclair, mais ça et là les grosses masses nuageuses à peine distinctes dans la nuit s’allumaient comme de gigantesques lanternes. Certains de ces nuages étaient très proches de nous, et la fréquence et l’intensité des éclairs croissant, nous avons éteint tous les appareils électriques du bord par précaution. J’ai barré le bateau grâce à la barre franche, en me repérant grâce à une étoile. Au même moment, nous avons détecté une lumière sur bâbord, indiquant la présence d’un autre bateau. Comme nous ne savions pas s’il nous avait repérés, nous avons décidé de le contacter à la VHF pour nous assurer de sa vigilance. Heureusement, le bateau était loin et ne présentait donc aucun danger ! Peu après, les éclairs se sont arrêtés et nous naviguons maintenant sous un magnifique ciel étoilé. À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 14 ‐ Jan 27, 2022

Nous voilà sortis du pot-au-noir ! Enfin, après plusieurs jours d’alternance entre calme plat et coups de vent, nous retrouvons un régime de vent stable. Le pot-au-noir est en effet une zone caractéristique des calmes équatoriaux. Autour de l’équateur, l’instabilité règne et il est difficile d’avancer correctement à la voile. Maintenant que nous sommes plus au sud, nous retrouvons les fameux Alizés, ces vents très constants qui soufflent en boucle à travers l’Atlantique. D [...]
ans l’hémisphère nord, ces vents viennent du nord-est : ils soufflent de l’Europe vers les Caraïbes. Dans l’hémisphère sud, ces vents viennent du sud-est : ils soufflent des côtes africaines vers le Brésil. En plus de retrouver des vents favorables, le ciel se dégage et nous pouvons de nouveau profiter de beaux levers et couchers de soleil. La nuit, de nouvelles constellations s’offrent à nous, car nous nous trouvons dans l’hémisphère sud. Par exemple, nous pouvons observer la Croix du Sud, composée de 5 étoiles et qui orne de nombreux drapeaux comme celui du Brésil et de l’Australie ! Nous avançons maintenant plus rapidement et plus confortablement que ces derniers jours. Il nous reste encore environ 300 milles nautiques à parcourir (600 kilomètres). Nous espérons arriver à Recife d’ici 2 ou 3 jours. À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 13 ‐ Jan 26, 2022

Il pleut, il mouille… c’est la fête dans le pot-au-noir ! Depuis le passage de l’équateur, nous alternons entre calme plat et averses torrentielles sous les gros nuages. Ces fameux grains porteurs de pluie et de vents forts nous obligent à sortir les cirés jaunes pour ne pas finir complètement trempés. Il a tellement plu que nos gilets de sauvetage se sont gonflés automatiquement. Ils sont en effet munis d’une pastille de sel qui fond au contact de l’eau et percute alors une pe [...]
tite bouteille de gaz. Ce système n’est censé se déclencher que lorsque l’on tombe à l’eau, c’est pour vous dire à quel point la pluie était intense ! Dans le bateau, tout est mouillé, tout est humide. Ce n’est pas très confortable, mais tout l’équipage est très en forme. Normalement, nous devrions sortir de la zone du pot-au-noir d’ici un ou deux jours. En attendant, nous faisons nos quarts de nuit à deux. Comme ça, si le vent forcit et que nous passons sous un grain, nous sommes mieux préparés pour faire une éventuelle manoeuvre de voile. À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 12 ‐ Jan 25, 2022

On a passé l’équateur ! Cette fameuse ligne qui coupe la planète en deux hémisphères est un passage mythique et symbolique. Évidemment, quand on le franchit, on se retrouve immédiatement la tête en bas, et d’ailleurs l’eau tourne aussi dans l’autre sens quand on vide le lavabo. Je plaisante, bien sûr… Mais même si rien ne change vraiment (on est toujours en plein milieu de l’océan), ça nous a tous fait très plaisir. Pour l’occasion, j’ai organisé une cérémonie de [...]
passage où je jouais le rôle de Neptune, le dieu romain de la mer. J’ai lancé quelques défis à l’équipage qui devait ainsi montrer sa motivation pour rentrer dans l’hémisphère sud. À la fin, tout le monde a eu un certificat de passage de l’équateur ! On continue notre route en plein milieu de l’océan, et on se rapproche toujours plus de notre destination. À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 11

La journée a été très chaude. Nous avançons toujours bien, grâce à un mince filet de vent constant dans sa force, qui nous vient de l’avant du bateau (nous sommes donc toujours au près). Je profite toujours du beau temps pour laisser traîner une ligne de pêche, dans l’espoir d’attraper un poisson pour le dîner. En fin de journée, nous nous sommes rassemblés avec l’équipage sur le pont, pour profiter ensemble d’un magnifique coucher de soleil. Nous discutions de nos idée [...]
s pour le menu du dîner, quand la canne à pêche s’est soudainement cambrée. On dirait qu’un poisson a mordu à l’hameçon ! Ni une, ni deux, j’attrape la canne à pêche pour remonter une belle bonite, un poisson de la famille du thon. Après une heure de préparation, j’avais confectionné un plat pour le dîner : du riz, une sauce à base d’oignons et de sauce soja, et quelques délicieuses tranches de poisson cuites dans du beurre. Pêcher son propre poisson quand on est en mer nous permet de varier nos menus, et de continuer à manger des produits frais même si nous n’avons plus de fruit ou de légume en stock. Évidemment, on ne pêche que ce dont on a besoin ! La nature est généreuse, mais il ne fait pas en abuser. À demain pour le passage de l’Équateur !
Transatlantique 10 ‐ Jan 24, 2022

Manque de pot : nous ne sommes pas tout à fait sortis du pot-au-noir ! Ce matin, le vent est tombé et a tourné vers le sud. Nous avons ainsi navigué au près pendant quelques heures (le près, c’est quand le vent souffle face au bateau), sous un soleil de plomb. En milieu d’après-midi, le vent est complètement tombé et nous avons décidé d’aller nous baigner. L’eau était très chaude ! Malgré la température agréable, c’est un peu troublant de nager au-dessus de plusieurs m [...]
illiers de mètres d’eau. Qui sait quel animal étrange se trouve au fond ? Nous avons ainsi pu nous laver, ce qui n’est pas du luxe après plusieurs jours sans douche, croyez-moi. Le ciel était bleu avec quelques nuages blancs, et pendant la baignade de gros nuages menaçants se sont massés sur la ligne d’horizon. Ce sont les fameux nuages porteurs de grain, ces évènements localisés qui amènent brusquement des pluies et de forts vents. Ni une, ni deux, nous finissons notre shampoing et remontons sur le bateau pour reprendre notre route. Le coucher de soleil a été magique. Réunis à l’étrave du bateau, nous avons pu contempler ces magnifiques cumulus gris qui déversent dans l’océan d’immenses quantités d’eau. Une heure après, on est passé dessous et nous avons ainsi pris la deuxième douche de la journée ! Saurez-vous trouver le petit bout d’arc-en-ciel qui se cache dans la photo du nuage ? À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 9 ‐ Jan 23, 2022

Après l’épisode un peu sportif d’hier, nous avons eu une journée magnifique aujourd’hui. Le vent est redevenu très stable, soufflant de l’est et venant ainsi par le travers. Le travers, c’est quand le vent souffle directement sur le flanc du bateau : c’est une allure qui nous permet d’avancer rapidement. Ainsi, avec une vitesse de vent d’environ 24 kilomètres par heure (13 noeuds), nous avancions à 12 kilomètres par heure (6,5 noeuds). Le ciel était très bleu, parsemé [...]
de quelques cumulus tout blancs, ces nuages qui caractérisent les jours de beau temps. Alors que nous avançons à vive allure, nous dérangeons des bancs entiers de poissons volants qui s’envolent à notre approche. Avec leurs petites ailes, ils planent au-dessus des vagues pour se mettre à l’abri, quelques dizaines de mètres plus loin. Pour vous faire profiter de cette ambiance extraordinaire, nous avons décidé avec Alec de faire des images en drone. Après une dizaine de minutes à tourner autour du bateau, il était temps de rentrer : nous n’avions plus beaucoup de batterie. Mais je n’avais pas anticipé la grande vitesse du bateau ! J’ai eu beaucoup de mal à faire atterrir le drone… Il a d’abord percuté le portique arrière du navire, il n’est ensuite pas passé loin de tomber à l’eau, mais nous avons finalement réussi à le ramener à bord. Sur la deuxième photo, on me voit avec Alec et Cécile, juste avant l’atterrissage. Vous trouvez que j’ai l’air un peu stressé ? À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 8 ‐ Jan 21, 2022

Aujourd’hui, on a ressorti les cirés ! Cela fait maintenant quelques jours que nous avançons bien, grâce à des vents stables qui nous poussent naturellement vers le sud. Nous nous rapprochons maintenant de l’équateur, et de cette fameuse zone du pot-au-noir. Le pot-au-noir, c’est cette zone de calme général qui est caractérisée par une instabilité météorologique. C’est-à-dire que le temps peut passer d’un extrême à l’autre très vite, et c’est exactement ce que nous [...]
venons de vivre à bord. J’étais en train de préparer le dîner, nous avancions alors assez lentement, car le vent était faible. Il faisait nuit noire, nous ne pouvions rien voir au-delà de quelques mètres autour du bateau. Cécile et Florie, qui étaient dehors dans le cockpit, m’ont signalé quelques éclairs lointains. Puis, en l’espace de quelques minutes, le vent a changé de direction, a largement doublé de vitesse, le vent est devenu froid et de la pluie est tombée. Nous avons décidé de réduire la surface de la grand-voile et de ramener le génois, la voile d’avant que nous utilisons dans le petit temps. Le coup de vent a duré quelques dizaines de minutes, et il est reparti comme il est venu, très vite et sans crier gare ! C’est un bon rappel qu’en mer, il faut toujours rester attentif à son environnement : les conditions météo peuvent changer très vite. Heureusement, nous sommes bien préparés et bien équipés : cela a même été l’occasion de ressortir nos cirés, ce qui ne nous était pas arrivé depuis des mois ! Quelles que soient les conditions météo, nous avançons doucement, mais sûrement, vers l’Amérique du Sud. À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 7 ‐ Jan 20, 2022

Le vent est stable, nous avançons maintenant en plein vers le sud. Dans quelques jours, nous passerons l’équateur, cette ligne imaginaire qui coupe la planète en deux hémisphères ! D’ici là, la vie à bord s’organise au rythme des quarts et des repas, que nous prenons toujours tous les 4. Avant de partir, nous avons avitaillé le bateau : nous avons chargé nos cales avec de la nourriture pour 2 semaines de navigation. Il a fallu plusieurs allers et retours au magasin pour accomplir [...]
cette mission ! Ainsi, nous avons de quoi préparer de nombreux plats et de varier les plaisirs. Dans notre frigo, nous avons des tomates, des poivrons, des aubergines, du chou, du fromage et un peu de bacon. Dans nos cales, nous avons des pommes de terre, des oignons, de l’ail, des pâtes, du riz, des boîtes de sauce tomate, de la farine, des oeufs, du lait. Nous avons aussi un filet à fruits dans lequel nous avons des pommes, des bananes, des citrons. Bref, on a tout ce qu’il faut bien manger, et en quantité ! Chacun notre tour, nous préparons à manger pour les autres. Ceux qui préparent les repas ne font jamais la vaisselle ensuite : on se répartit les tâches. Sur la photo, Cécile et Florie coupent des légumes pour le dîner. C’est toujours sympa de faire à manger face à un beau coucher de soleil ! À votre avis, quel plat peuvent-elles bien préparer ? À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 6 ‐ Jan 19, 2022

Le vent nous pousse de plus en plus fort, nous atteignons aujourd’hui plus de 17 noeuds de vent (environ 30 kilomètres par heure). La houle se fait aussi un peu plus grosse, le bateau roule de gauche à droite. Parfois, nous surfons même sur les grosses vagues, ce qui nous propulse à grande vitesse vers l’avant. Comme vous pouvez le voir sur la photo, nous restons très attentifs à la météo des jours à venir. Grâce à l’iPad que Cécile tient dans les mains, nous pouvons recevoir [...]
des fichiers qui nous indiquent l’évolution du vent, de la houle et de la pluie sur des périodes allant jusqu’à plus de deux semaines. C’est un système qui fonctionne grâce à des satellites en orbite autour de la terre : à l’époque de Darwin, on était loin d’avoir ce niveau de confort ! Juste avant le dîner, nous avons réduit la surface de voile pour être plus stables pour la nuit, et ainsi mieux nous reposer. Puis, j’ai cuisiné une sorte de tartiflette en remplaçant la crème par du lait de coco et le reblochon par du gouda. L’équipage a l’air d’avoir plutôt bien aimé ! À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 5

Enfin, les vents nous sont favorables ! Après quasiment 5 jours de navigation, le vent a légèrement forci et s’est orienté pile comme il faut pour mettre le cap vers le Brésil. Nous avançons maintenant à une vitesse de croisière de 9 kilomètres par heure, ce qui nous permet de parcours environ 200 kilomètres par jour. À cette vitesse, nous avons calculé une arrivée au Brésil le 27 janvier. Les prévisions météo indiquent des vents très stables pour toute la traversée. Nous r [...]
edoutions la présence d’une zone de faibles vents aux environs de l’équateur (le fameux pot-au-noir, que ceux qui ont suivi le Vendée Globe connaissent peut-être), mais cette dernière s’est déplacée du côté est de l’Atlantique et nous ne devrions donc pas la croiser. L’ambiance est excellente à bord, chacun met la main à la pâte pour faire à manger. Ce midi, Cécile et Florie ont cuisiné un cake à la banane et au chocolat qui était délicieux. Ce soir, on a mangé des pâtes à la sauce tomate préparées par Alec. En mer, on mange beaucoup plus qu’à terre, et pourtant on ne fait pas beaucoup d’effort physique. Il faut croire que faire du bateau, ça creuse l’appétit ! À demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 4

Nous attendons encore que le vent se lève. Nous avançons encore lentement, et parfois avons même recours au moteur pour ne pas faire du surplace et abîmer les voiles qui claquent que le vent est trop faible. On a quand même passé une excellente journée, pendant laquelle on a vu beaucoup d’animaux marins. Ce matin, on s’est baigné pour se rafraîchir et se laver, et pendant notre baignade on a pu observer des dorades coryphènes sauter hors de l’eau. Ce sont de gros poissons, et m [...]
ême s’ils sont inoffensifs pour l’homme, ça fait tout drôle d’être dans l’eau à proximité de gros animaux comme ça ! Ensuite, on a vu des baleines au loin, dont on a clairement vu le souffle. Un peu plus tard, nous avons assisté à une scène de chasse de requin : à une centaine de mètres du bateau, un aileron se tortillait dans de grosses gerbes d’eau et une dorade coryphène sautait frénétiquement, comme pour échapper à son assaillant. Dans l’immensité de l’océan, il n’est pas commun d’assister à des spectacles pareils. Aujourd’hui, nous avons eu de la chance, et en plus nous avons pu profiter d’un magnifique coucher de soleil. J’ai envoyé le drone capter ce moment magique, j’espère que vous apprécierez ! À demain pour la suite de l’aventure.
Transatlantique 3

Le vent est toujours très timide. En plus, il souffle exactement dans la direction de l’endroit où nous allons. Ça nous oblige donc à empanner régulièrement. Empanner, ça veut dire changer légèrement de direction en modifiant le bord du bateau exposé au vent. Ainsi, nous avançons en « crabe » en visant notre objectif, le Brésil. À chaque empannage, tout l’équipage est sollicité, comme on le voit sur la photo. Je prends la barre pour gérer manuellement la direction du batea [...]
u. Cécile, à gauche, tire sur un bout pour enrouler le génois (la voile d’avant), alors que Florie laisse filer l’écoute (le bout qui retient le génois à l’arrière du bateau). Alec, lui, filme toute la manoeuvre pour qu’on puisse vous raconter la transatlantique en vidéo ! Cette opération, on doit la répéter plusieurs fois par jour pour avancer dans la bonne direction. Le reste du temps, la vie à bord se déroule tranquillement, entre les périodes de veille (les fameux quarts), les périodes de repos et les temps collectifs comme les repas. À ce sujet, je viens de manger un délicieux dal préparé par Florie et Cécile ! Bonne journée et à demain pour la suite de l’aventure !
Transatlantique 2 ‐ Jan 17, 2022

Le vent est toujours très faible et nous vient de l’arrière du bateau. Du coup, on n’avance pas très vite et on a largement le temps de profiter du paysage ! Naviguer en haute mer, c’est une expérience très curieuse : on se déplace, mais le paysage autour de nous ne change que très peu. Tout autour de nous, c’est de l’eau, de l’eau, de l’eau et encore de l’eau. Alors évidemment, on s’attache beaucoup à regarder le ciel : lui, au moins, il change au fil de la journée [...]
! Lors du lever du soleil, on passe très vite de la nuit totale à un ciel baigné de lumière jaune. Les premiers rayons nous réchauffent, ça fait du bien après une fin de nuit un peu fraîche. Puis, le soleil monte très vite haut dans le ciel, car nous sommes proches de l’équateur. La chaleur devient torride : gare au coup de soleil ! Le soir, la nuit tombe aussi très vite. On profite autant que possible de ce spectacle grandiose du soleil qui tombe derrière l’horizon, et qui embrase le ciel d’une couleur orange, puis rose. Alec a pris une belle photo de ce coucher de soleil vu depuis le cockpit du bateau. À demain pour la suite de la traversée !
Transatlantique 1 ‐ Jan 14, 2022

Nous voilà partis ! Enfin, après quasiment deux semaines de préparation, nous avons largué les amarres du port de Mindelo, au Cap-Vert, pour rejoindre la ville de Recife, au Brésil. Pour cette première journée en mer, il n’y a pas beaucoup de vent, nous avançons plutôt lentement. Une légère houle fait onduler l’océan, dont la surface est parfaitement lisse, comme un miroir. Le soleil brille, le ciel est bleu et parsemé de quelques cumulus, ces petits nuages blancs qui caracté [...]
risent le beau temps. Reprendre la mer, c’est reprendre ce rythme si particulier des quarts, ces moments précisément définis lors desquels chaque équipier a la responsabilité du bateau. Cette nuit, je prends mon quart avec Alec. La lune éclaire l’océan qui ondule toujours légèrement. Le bruit des vagues que le bateau crée en avançant rythme notre progression. Cécile et Florie dorment à poings fermés, elles nous font confiance pour assurer la sécurité du bateau. Je dois être attentif à mon environnement : j’observe la mer tout autour du bateau pour repérer la lumière d’un autre navire, ou la présence d’un objet flottant non identifié. Je règle aussi les voiles pour m’ajuster aux changements de la direction et de force du vent : nous avons encore environ 2 semaines de voyage, il ne faut donc pas trop traîner !
Mindelo, Cape Verde ‐ Jan 12, 2022

[VIDEO] On part en transat 🇧🇷🥳
Tarrafal de Santiago 3 ‐ Jan 5, 2022

[VIDEO] On part de Tarrafal !
Tarrafal de Santiago 2 ‐ Dec 21, 2021

[VIDEO] On a plus d'eau !
Tarrafal de Santiago 1 ‐ Dec 6, 2021

On est bien arrivés à Tarrafal ! La navigation s'est très bien passée, même si Nico et moi n'étions pas en très bonne forme. La houle était assez forte, environ 3 mètres, et nous arrivait par le côté du bateau. Résultat : le bateau roulait beaucoup, et nous avions un peu le mal de mer. Nous sommes donc ravis d'être enfin arrivés à destination 😅Tarrafal est une ville située au nord de l'île de Santiago, la deuxième plus grande après Praia (la capitale du Cap-Vert, située a [...]
u sud). Nous avons jeté l'ancre juste devant la plage, où les baigneurs sont nombreux. Il paraît que les habitants de Praia adorent y passer le weekend, pour échapper au stress de la capitale ! Comme vous pouvez le voir sur la photo, c'est un endroit très beau, très paisible. Nous allons y rester plusieurs semaines (c'est ici que l'on va fêter Noël et le Nouvel An !), et même si nous ne nous déplaçons pas, j'écrirai quelques news sur la carte. A tout bientôt ! PS : n'hésitez pas à poser vos questions en commentaires des posts sur TravelMap, j'essaie d'y répondre le plus possible !
Atlantique 15

Le vent s’est enfin calmé au Cap-Vert, je suis guéri de mon rhume et nous avons ainsi pu reprendre la mer ! A bord, nous sommes trois équipiers : moi, Nicolas et Martin. Notre objectif est de rejoindre l’île de Santiago, et plus précisément la plage de Tarrafal qui est située sur sa pointe nord. La distance à parcourir est d’environ 200 kilomètres, quasiment en ligne droite. Le vent est stable et nous arrive de travers : ce sont d’excellentes conditions pour naviguer, et vu not [...]
re vitesse nous devrions arriver demain vers midi. Nous avons passé plus d’un mois dans les îles du nord, que nous connaissons maintenant bien. Quand nous sommes partis, nous avons dit au revoir à plusieurs amis. C’était émouvant et un peu triste, mais j’ai aussi hâte de découvrir une nouvelle île de l’archipel du Cap-Vert ! Rendez-vous demain pour l’arrivée du bateau !
Mindelo ‐ Nov 30, 2021

[VIDEO] Des nouvelles de Mindelo
Vallée de Paúl ‐ Nov 29, 2021

La vallée des légumes

Préparez-vous à un changement de décor ! Eduardo est rentré il y a quelques jours à Lisbonne, avec dans son ordinateur des données sur les poulpes qui lui seront utiles pour ses futures recherches. Po...
Santa Luzia 5 ‐ Nov 22, 2021

Il y a quelques jours, sur l’île de Raso, nous avions tenté le test du miroir. Rappelez-vous : en présentant un miroir devant un animal, il est possible de comprendre s’il a conscience de lui-même. Pour Eduardo, qui étudie depuis de nombreuses années le comportement du poulpe, c’est un test très important. Aujourd’hui, pour la dernière journée de la mission poulpe, nous avons décidé de refaire ce test. Mais plutôt que de rester derrière le miroir, nous avons utilisé la tec [...]
hnique des caméras de surveillance. Une GoPro a ainsi filmé le poulpe pendant 1 heure et demie, face au miroir. Et le résultat est impressionnant. Le poulpe, très méfiant, toise d’abord son reflet de loin. Puis, il adopte une posture agressive : des pics se forment sur son corps, et la couleur de sa peau clignote littéralement en noir et blanc. C’est une attitude très violente, que le poulpe utilise pour effrayer ses potentiels adversaires. Sauf que dans notre cas… il ne s’agit bien sûr que de son reflet. Tout d’un coup, le poulpe bondit pour en découdre avec son « rival ». Evidemment, il s’écrase sans ménagement sur le miroir. Les images suivantes montrent que le poulpe s’habitue de plus en plus à son reflet : peut-être a-t-il compris que cet étrange animal qui copie ses mouvements n’est autre que son reflet. Sur la première photo, sauras-tu identifier où se trouve le poulpe, et où se trouve le miroir ? Puis, pour célébrer cette dernière journée, nous avons fait une plongée à un autre endroit. Nous avons pu observer deux requins-nourrice se reposant tranquillement. Ce requin à des branchies actives, qui ne l’obligent pas à rester en mouvement perpétuel, comme la plupart des requins. Il peut donc faire la sieste tranquillement sous un rocher, comme sur la photo. Et voilà ! C’est la fin de la mission poulpe. Demain, nous rentrons à Mindelo avec l’équipe. Eduardo rentre au Portugal après-demain. L’équipage Captain Darwin va quant à lui naviguer jusqu’à l’île de Santiago pour récupérer un nouveau membre d’équipage début décembre. Je vous écrirai de nouveau lors de notre départ de Mindelo, le 26 novembre (dans 5 jours). A bientôt !
Santa Luzia 4

Ce matin, nous avons navigué deux heures pour faire une plongée sur la côte nord de Santa Luzia. Ce n’est pas forcément facile de travailler sur la côte nord, car elle est en général très exposée aux vents du nord-ouest qui soufflent très fort. Aujourd’hui, c’était calme et le moment était propice pour y faire une incursion. Au fur et à mesure que nous contournions l’île en bateau, nous pouvions observer de plus en plus de points verts et orange sur la côte. Qu’est-ce q [...]
ue ça peut bien être ? En se rapprochant un peu, la réponse devient vite évidente : des déchets ! Ils traversent une partie de l’océan Atlantique avant de se retrouver ici. Le courant et le vent les font dériver du nord vers le sud. Regarde bien la forme de l’île : la côte forme un arc de cercle qui vient concentrer les déchets sur la plage. Ce sont les hommes qui créent ces déchets : filets de pêche, bouteilles d’eau, bidons, palettes de bois… Cette pollution n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour la Nature. Les animaux mangent parfois par inadvertance du plastique, ou se prennent dans des filets de pêche abandonnés. La bonne nouvelle, c’est que chacun d’entre nous peut agir pour arrêter cette pollution. Pour commencer : utiliser moins de plastique. Ensuite, il est possible de participer à des actions citoyennes. Sur une des photos, on voit Kevin et Yvan, mes compagnons de Biosfera, faire des prélèvements de microplastique sur la plage. Cela permet de mieux comprendre la vie du plastique, et donc de mieux contrôler ses effets négatifs. Et puis, on peut participer à des actions de nettoyage. Regarde la dernière photo : on y voit une plage parfaitement propre, grâce à de nombreux bénévoles qui l’ont nettoyée. La quantité de déchets récupérée est énorme : on les voit entassés, prêts à être traités.
Santa Luzia 3 ‐ Nov 20, 2021

Quelle nuit les amis ! Hier soir, comme prévu, j’ai dormi à la belle étoile sur l’île de Santa Luzia. Le matin j’ai embarqué sur le bateau de l’association Biosfera, qui mène des actions pour la biodiversité au Cap-Vert. Ils m’ont emmené jusqu’au sud de l’île, où se trouve un camp utilisé pour travailler sur l’île. En plus de la petite maison en bois que l’on trouve dans ce camp, il y a des tentes construites directement sur la plage : un piquet, un filet et voilà [...]
! C’est sous une de ces tentes que j’ai dormi. Notre objectif en venant ici était de compter le nombre d’alouettes de Raso que nous pourrions observer. L’alouette, rappelez-vous, est un petit oiseau qui souffre tellement du manque d’eau qu’il a bien failli disparaître totalement de la surface de la Terre il y a quelques années. Il faut dire que cette espèce n’était alors présente que sur l’île de Raso (vous avez vu des images de cette île minuscule lors d’un précédent message). Du coup, en 2018, l’association Biosfera et quelques scientifiques ont artificiellement amené quelques alouettes jusqu’à Santa Luzia pour leur permettre de survivre. Depuis, chaque année, des campagnes de comptage sont menées sur Santa Luzia, pour bien vérifier que les individus relâchés font des petits oiseaux. Pour cette mission de la plus haute importance, j’étais accompagné par Kevin (28 ans), Kenny (26 ans) et Yvan (30 ans). Ils sont très forts pour repérer les alouettes, qu’ils détectent à leur chant caractéristique et qu’ils observent aux jumelles. Et on en a vu quelques-unes ! Elles sont en pleine reproduction, donc assez difficile à approcher, mais elles sont bien là, grâce à tous les citoyens et scientifiques impliqués dans son sauvetage. C’est incroyable de voir qu’avec de la volonté, chacun peut faire bouger les choses. Et toi, penses-tu que des espèces près de chez toi auraient besoin de ton aide ?

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Santa Luzia 2 ‐ Nov 18, 2021

Vous n’allez pas le croire… ce matin, on a plongé sous le bateau et on a trouvé deux poulpes ! Un mâle, Elvis, et une femelle Marylin. Ils sont cachés sous des rochers à environ 10 mètres du navire, à une profondeur de 9 mètres. Il faut dire que l’endroit est assez idéal pour un poulpe : un fond de sable et quelques rochers. Rappelez-vous : les poulpes sont des animaux très timides. Ils passent l’essentiel de leur vie dans leur abri, et ne sortent qu’en de rares occasions po [...]
ur chasser. Quand ils voient des plongeurs, ça leur fait peur et du coup ils ont encore moins envie de faire une balade. Comment faire pour les observer hors de leur tanière ? En utilisant des caméras de surveillance bien sûr ! A bord, nous avons de petites caméras qui ressemblent à des GoPro. Elles sont étanches et peuvent être facilement positionnées devant l’abri de nos amis les poulpes. Nous les avons installées en début de plongée, nous sommes partis explorer les environs, puis les avons récupérées une heure après, avant de remonter à bord. Et le résultat ne nous a pas déçus ! On voit Elvis sortir de son trou, pour aller s’accoupler avec sa copine Marylin. On ne voit pas très clairement Elvis sur la photo, car les poulpes savent très bien se camoufler et leur peau ressemble à s’y méprendre au paysage sous-marin. Demain, je partirai sur l’île de Santa Luzia pour filmer des scientifiques qui travaillent sur l’alouette de Raso. Je ne pense pas que je pourrai vous donner des nouvelles, car je n’aurai plus du tout de connexion internet. Mais je vous envoie un message dans deux jours, promis
Santa Luzia 1 ‐ Nov 17, 2021

Ce matin, on est partis vers 10 heures de Tarrafal pour aller jusqu’à l’île de Santa Luzia. C’est une île plus grande, plus montagneuse aussi. La navigation s’est très bien passée : on a mis 6 heures, pendant lesquelles certains équipiers ont fait la sieste. Sur la photo, on voit Martin dormir en utilisant une des voiles du bateau comme oreiller ! Nous sommes toujours accompagnés d’Eduardo, le scientifique portugais spécialiste du poulpe. On le voit sur la photo d’équipe [...]
: c’est lui qui est tout à droite. Notre objectif pour les jours à venir va être d’observer les poulpes en dehors de leur abri sous les rochers. A Raso, ils étaient très timides et en plus ils étaient en train de s’accoupler, donc ils ne risquaient pas de s’aventurer en dehors de leur maison. Demain, on va plonger pour la première fois sur cette nouvelle île. En attendant, on va pouvoir dormir sur nos deux oreilles. Ici le bateau bouge très peu pendant la nuit, car il est protégé par les hautes montagnes toutes proches.
Tarrafal de São Nicolau ‐ Nov 15, 2021

Après quatre jours de plongée sur l'île de Raso, nous n'avions plus beaucoup d'eau dans les cuves et presque plus de fruits et légumes frais. Comment faire, sans magasin à proximité ? Heureusement, il y a une autre île pas loin de nous, l'île de São Nicolau, avec sa petite ville Tarrafal. Là-bas, c'est sûr, on trouvera de quoi remplir les cales avec quelques bananes, des tomates et peut-être même des cookies (ça fait plaisir après une plongée). Nous avons donc pris la mer c [...]
e matin, vers 6h30, et en seulement trois heures de navigation nous sommes arrivés devant Tarrafal. Il nous a fallu utiliser notre ancre pour nous arrêter et pouvoir ainsi débarquer pour aller au magasin. Nicolas, qui est très fort, a même piloté l'annexe (le petit bateau qui nous permet d'aller à terre quand le Captain Darwin est trop gros) avec son pied. La classe ! On en a profité pour faire une petite visite : l'île est très jolie avec ses grandes rues pavées, mais nous n'avons pas vu grand monde : peut-être que les habitants faisaient la sieste ? En tous cas, on a maintenant plein d'eau et de nourriture dans le bateau. Demain, nous repartons pour continuer les plongées sur l'île de Santa Luzia, située à environ sept heures de navigation. Tu peux regarder la position de cette île sur la carte, elle est située vers l'ouest, entre l'île de Branco et celle de São Vicente.
Île de Raso 5

Aujourd’hui, on a fait une l’expérience du miroir sur Carlos et son voisin. C’est un test très simple qui consiste à plonger avec un miroir comme on trouverait dans une salle de bain. On présente le miroir devant le poulpe, et on attend deux minutes pour voir sa réaction. Le test du miroir est utilisé pour savoir si un animal a conscience de lui-même. S’il réagit de façon agressive, c’est parce qu’il croit qu’il a un autre poulpe en face de lui. S’il se montre curieux [...]
, et qu’il interagit calmement avec son reflet sur le miroir, c’est sans doute qu’il comprend qu’il se voit lui-même ! Seuls quelques animaux comme les éléphants - et bien sûr les êtres humains - ont conscience d’eux même : qu’en est-il pour Carlos ? Eh bien, Carlos est tellement occupé à s’accoupler avec sa copine qu’il n’a même pas remarqué le miroir. Après deux minutes d’attente, pas de réaction. Ce test du miroir n’a donc donné aucun résultat, mais Eduardo est satisfait d’avoir essayé. En remontant le long de la falaise sous-marine pour revenir à la surface, nous avons observé une magnifique raie. Elle était très curieuse, s’approchant des plongeurs pour se faire caresser. C’est toujours exceptionnel de rencontrer un animal aussi gros ! On pourrait naturellement en avoir peur, mais la raie est tellement calme et gracieuse sous l’eau que c’est une rencontre très relaxante. Cet après-midi, je suis allé à terre sur l’île de Raso pour tourner une vidéo pour vous. Le thème de cette vidéo est l’Alouette de Raso, une espèce endémique qui a été sauvée de l’extinction il y a quelques années par des Cap-Verdiens. C’est une histoire fascinante que j’ai hâte de vous raconter. Pendant le tournage, un petit moineau s’est posé sur ma caméra, c’était fascinant et j’ai pris une photo en souvenir !
Île de Raso 4 ‐ Nov 14, 2021

On a découvert que Carlos avait un voisin ! Après un début de plongée à observer Carlos toujours bien au chaud sous son rocher, on a repéré un autre poulpe à environ 20 mètres de profondeur. Comme Carlos, il est très timide et ne voulait pas sortir de son trou. Eduardo connaît très bien les poulpes et sait qu’ils sont plus actifs pendant la nuit. Nous avons donc décidé de nous immerger une fois le soleil couché, dans la nuit noire. On pourrait croire que ça fait peur d’aller [...]
dans l’eau la nuit, mais en fait c’est très agréable, on se sent enveloppé d’un sentiment de calme et de sérénité. Nous sommes retournés voir le copain de Carlos, et comme il est curieux, il est un peu sorti de son abri pour nous voir. Regardez sur la photo : on le voit bien mieux qu’hier. On peut observer les ventouses sous ses tentacules et aussi son oeil, qui lui permet de voir aussi bien que nous, les humains. C’était une plongée très intéressante, car on a aussi découvert qu’en plus d’avoir un voisin, Carlos a une copine ! Les deux céphalopodes sont bien cachés dans leur maison, c’est donc probable qu’ils se reproduisent. Eduardo était émerveillé, car il ne savait pas que c’était la saison de reproduction au Cap-Vert !
Île de Raso 3

Le test de la GoPro est un échec ! Comme prévu, on est retourné voir notre ami le poulpe à 30 mètres de profondeur. On a laissé devant lui une caméra allumée. Les poulpes étant très curieux, Eduardo s’attendait à le voir saisir la GoPro à l’aide d’un de ses 8 bras munis de ventouses. Malheureusement, après une heure d’attente, le poulpe n’avait toujours pas bougé. En plus, la GoPro a pris l’eau et elle est maintenant inutilisable ! J’ai quand même réussi à vous [...]
faire une photo du poulpe, que l’on a baptisé Carlos. Comme vous pourrez le voir, seule une tentacule enroulée est visible. Les poulpes se réfugient en effet dans les trous des rochers pour s’y abriter. Comme ils sont peureux, on ne l’a encore jamais vu en sortir. Mais on ne se décourage pas. Demain, on retournera voir Carlos avec une autre caméra. En attendant, chaque plongée nous permet de nous intéresser à toutes les autres espèces de l’île. Sur une des photos, on voit Nicolas observer attentivement une branche de corail noir. Il s’agit d’une colonie de nombreuses cellules qu’on appelle des polypes. Pour se nourrir, les polypes filtrent l’eau autour d’eau pour attraper du plancton. C’est un peu complexe, mais aussi fascinant ! Sur la dernière photo, on voit Nicolas et Eduardo identifier les animaux observés pendant la plongée. On transfère les photos de la caméra sur l’ordinateur, et on passe en revue tous les animaux ou végétaux qu’on a photographiés. Parfois, ce n’est pas facile, car certaines espèces se ressemblent beaucoup.
Île de Raso 2

On a vu un poulpe à 30 mètres ! Incroyable ! On a commencé par envoyer un ROV (en anglais Remotely Operated Vehicule) à l’endroit où notre bateau est amarré. Comme vous pouvez le voir sur la photo, c’est un petit sous-marin relié au bateau par un câble qui nous permet de le piloter à distance, grâce à une tablette qui ressemble à une Switch. Cette opération nous a permis de faire un repérage des fonds marins avant de plonger. Eduardo a ainsi observé un fond de sable avec quel [...]
ques rochers. C’est un habitat idéal pour le poulpe, qui vit abrité sous des roches et qui ne sort que pour chasser. Nous avons donc pris la décision de nous mettre à l’eau à cet endroit. Nous sommes descendus directement à 30 mètres de profondeur, et avons commencé à regarder sous les rochers pour trouver un poulpe. Et après quelques minutes, victoire ! Nicolas observe un individu, tranquillement installé dans sa petite « maison » sous la mer. C’est une grande première : au Cap-Vert, personne n’avait vu de poulpe si profond ! Pour célébrer ça, on a dégusté un délicieux gratin cuisiné par Martin. Demain, nous retournerons le voir pour déposer une GoPro devant son rocher, pour voir s’il sort de sa tanière quand nous ne sommes pas là. À demain !
Île de Raso 1

Après 7 heures de navigation, nous sommes arrivés à côté de la petite île de Raso : sauras-tu localiser le bateau sur la photo ? Nous sommes accompagnés d’Eduardo Sampaio, un scientifique portugais de l’Université de Lisbonne. Avec lui, nous allons réaliser une campagne de deux semaines de plongées pour observer un animal qui fascinait Darwin : le poulpe. Il y a environ 200 ans, Darwin se promenait sur les côtes du Cap-Vert quand il a posé pour la première fois son regard sur c [...]
et animal qui possède l’étonnante capacité de changer de couleur, comme un caméléon. Intrigué, il commence à chercher plusieurs spécimens dans les rochers, à marée basse. Quand il se penche au-dessus de l’eau pour essayer de voir s’ils se trouvent plus profond, un poulpe lui envoie une giclée d’eau au visage ! Darwin était un fin observateur, mais il était bien sûr limité par les technologies de l’époque pour explorer la Nature. Pour lui, l’exploration sous-marine s’arrêtait à ce qu’il pouvait voir depuis la surface, soit environ 2 ou 3 mètres de profondeur. Avec Eduardo, notre mission est de continuer ce travail d’observation du poulpe au Cap-Vert, mais en utilisant plusieurs moyens techniques modernes : un ROV (une sorte de drone sous-marin), et des bouteilles de plongées. Tout cela ouvre un champ d’exploration fascinant ! Demain, je vous raconterai comment s’est passée la première immersion. J’ai déjà hâte de me mettre à l’eau pour répondre à cette question : trouve-t-on des poulpes plus profond ?
Mindelo ‐ Oct 30, 2021

Nous voilà arrivés au Cap-Vert. En seulement 8 jours et demi, nous avons parcourus pas moins de 1000 milles nautiques. Nous avons eu beaucoup de vent les dernières heures : les photos en drones ont été difficiles à faire ! Merci à tous d'avoir suivi cette traversée trépidante :) Maintenant que nous sommes arrivés, nous allons pouvoir commencer le travail de documentation de la biodiversité de l'archipel. A très vite pour la suite de l'aventure !
Atlantique 14

Le Cap-Vert n’est plus très loin, on s’en rapproche à grande vitesse ! Aujourd’hui, le vent est un peu plus fort que d’habitude et les vagues sont de plus en plus hautes (certaines atteignent 3 mètres de hauteur). Ça ne nous empêche pas d’aller vite, mais la navigation est un peu moins confortable que les jours précédents. À chaque fois que l’on se déplace dans le bateau, il faut faire des efforts importants pour ne pas tomber. Demain, nous arrivons au Cap-Vert. Tout l’ [...]
équipage a déjà hâte d’y être !
Atlantique 13 ‐ Oct 28, 2021

C’est toujours un bonheur de faire une pause dans l’après-midi pour aller se baigner. Pour l’équipage, c’est l’occasion de se rafraîchir, car la température ne fait qu’augmenter au fil de notre descente vers le Cap-Vert. C’est aussi l’occasion de se laver puisqu’on ne peut pas prendre de douche ou de bain à bord : nous n’avons que de petites quantités d’eau potable, il faut l’économiser et nous ne l’utilisons donc quasiment que pour boire. Aujourd’hui, en plon [...]
geant sous la quille du bateau avec un masque, Nicolas a pu observer un petit poisson-pilote qui nous suit depuis quelques jours. Ce poisson rayé a l’habitude de vivre sous des créatures plus grosses que lui, qu’il utilise alors comme abri et source de nourriture (en mangeant ses restes). Il faut croire que notre navire lui apporte tout ce dont il a besoin ! Nous ne lui avons pas encore trouvé de nom : avez-vous une idée ?
Atlantique 12

Le bateau file toujours à pleine vitesse pour le Cap-Vert. Nous faisons une moyenne de 7 noeuds, soit 13 kilomètres par heure ! Aujourd’hui, nous avons de nouveau pêché un joli poisson et j’ai cuisiné des acras : ce sont des petits beignets cuits à la poêle. Délicieux avec une sauce un peu piquante ! Les nuits sont rythmées par les quarts : à tour de rôle, nous restons éveillés pour surveiller le bateau. Eh oui, on ne s’arrête pas la nuit, le navire avance constamment ! L’ [...]
essentiel du quart est passé dehors pour avoir une bonne visibilité sur l’extérieur. On peut aussi passer une partie de son temps dans la timonerie, qui est éclairée en rouge pour ne pas se fatiguer les yeux (comme on le voit sur la photo).
Atlantique 11

Après la pluie d’hier, place au soleil des tropiques. Ce matin, je me suis fait réveiller par les premiers rayons traversant le hublot de ma cabine. Une bonne odeur flottait dans le bateau… en me levant, j’ai découvert Nicolas en pleine préparation de petits gâteaux aux pépites de chocolat ! Le rêve 😁 On a tous pris un super petit déjeuner dehors au soleil, pendant que notre bateau continue d’avancer à bonne vitesse vers le Cap-Vert. Antoine, qui est marin professionnel, me [...]
dit qu’on est arrivés sous les tropiques, parce qu’il observe deux choses. La première, c’est que les rayons du soleil sont du jour au lendemain beaucoup plus intenses. La deuxième, c’est l’arrivée de poissons-volants tout autour du bateau. Ces poissons sont très étonnants : ils sont pourvus de petites ailes qui leur permettent de faire des vols planés de plusieurs secondes au-dessus des vagues. Je peux les observer pendant des heures danser autour du bateau !
Atlantique 10 ‐ Oct 25, 2021

Ce matin, il a plu et nous nous sommes réfugiés à l’intérieur du bateau pour faire nos quarts. Quand la météo n’est pas clémente, nous utilisons la timonerie pour veiller à la bonne marche du navire. Comme on peut le voir sur la photo, nous y conservons une bonne visibilité sur ce qui nous entoure, grâce aux nombreux hublots, tout en restant bien au sec. Cet après-midi, j’ai essayé de cuisiner du pain traditionnel de Madère. Cela s’appelle le bolo do caco. Il s’agit d’u [...]
n pain plat avec de la patate douce dedans. J’ai fait la pâte en y mettant de la levure de boulanger, puis j’ai attendu pour qu’elle lève. Après quelques heures, j’ai confectionné une sorte de galette que j’ai cuite à la poêle. Le résultat est en photo : c’était bon, mais pas assez cuit et ça manquait de sel… Je ferai mieux la prochaine fois !
Atlantique 9

Aujourd’hui, nous avons parcouru 140 milles nautiques. Un mille nautique correspondant à 1852 mètres, c’est donc de quasiment 260 kilomètres que nous avons avancé vers le Cap-Vert ! La vie à bord se passe toujours très bien, car nous nous répartissons les tâches équitablement. On le voit par exemple sur la photo : pendant qu’Antoine prépare à manger dans la cuisine (ce soir, c’est spaghetti carbonara), Martin regarde la météo dans le cockpit. Chacun fait quelque chose pour [...]
la bonne marche du bateau, et les rôles changent tous les jours. Aujourd’hui, il n’y a que moi qui n’aie pas fait grand-chose : depuis hier, je suis malade (une sorte de rhume). Heureusement, nous avons à bord une trousse à pharmacie et je peux donc me soigner ! Ça ne m’empêche pas de prendre mes quarts : je vous écris d’ailleurs ce message depuis l’arrière du bateau, la nuit, en même temps que je surveille notre vitesse et notre cap !
Atlantique 8 ‐ Oct 23, 2021

Aujourd’hui, nous sommes passés tout proches des îles Canaries. Nous avons longé l’île de La Palma, qui est située tout à l’ouest de l’archipel. C’est ici que, depuis le 15 septembre, le volcan de La Palma est entré en éruption ! Heureusement pour nous, le nuage de fumée est déjà retombé depuis plusieurs jours déjà et nous sommes passés sans encombre à côté du volcan. Nous profitons toujours de vents très favorables qui nous poussent vers le Cap-Vert à bonne vitess [...]
e. De temps en temps, il nous faut faire une manoeuvre de voile pour rester sur le bon cap, mais à part cela les journées sont plutôt calmes !
Atlantique 7

Nous reprenons enfin la navigation, cette fois-ci direction le Cap-Vert. Nous avons passé cinq jours sur l’île de Madère, ce qui nous a permis de faire toutes les réparations nécessaires à la suite du voyage. La météo est maintenant parfaite : le vent souffle du nord, à environ 15 noeuds. Quand on se dirige vers le sud, ce sont les conditions idéales pour faire du bateau ! Aujourd’hui, c’est la pleine lune. Du coup, la nuit est très claire, on voit très bien l’océan autour [...]
de nous, la crête des vagues, les nuages… c’est magnifique ! En quart, tout seul au milieu de l’immensité de l’océan, on écoute le bruit des vagues, et on se sent tout petit.
Funchal, Portugal ‐ Oct 17, 2021

Hier, nous avons mis le pied à terre pour la première fois depuis 10 jours : mal de terre garanti ! J'avais l'impression de continuer à bouger comme en mer. A Funchal (la capitale de Madère), il fait soleil et la température est d'environ 25°. Tout le monde parle portugais, il y a plein de petites maisons colorées et beaucoup d'animation dans la rue. De la musique, des stands de nourriture, des gens qui dansent... Tout est nouveau pour moi, j'adore découvrir un nouveau pays. En plus, [...]
quand on arrive par bateau, le plaisir est décuplé parce qu'on retrouve aussi le contact humain après plusieurs jours en mer uniquement avec l'équipage !

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Madère ‐ Oct 16, 2021

Ce matin, nous voyons enfin les côtes de l’île de Madère ! Cela fait maintenant un peu plus de dix jours que nous sommes partis de Bretagne, et l’équipage est fébrile à l’idée de remettre le pied à terre. Pendant la nuit, nous voyions les lumières de Porto Santo, l’île située au nord-ouest de Madère (et que vous pouvez repérer sur la carte, la ville qui s'y trouve s'appelle Vila Baleira). Nous allons maintenant passer quelques jours à Madère, pour nous reposer et travai [...]
ller sur le bateau. Nous avons eu quelques problèmes techniques pendant la traversée qu’il nous faut corriger. Mais avant ça, nous allons prendre le weekend pour profiter de l’île ! Le départ pour le Cap-Vert est prévu pour mercredi prochain.
Atlantique 6 ‐ Oct 13, 2021

On se croirait en vacances ! Il fait toujours aussi beau et chaud, et l’équipage s’est encore baigné aujourd’hui. Il y a toujours très peu de vent dans la zone, cela nous arrive donc parfois de faire un peu de moteur pour avancer. La journée est très calme, et chacun vaque à ses occupations quand il n’est pas de quart (le quart, c’est la période pendant laquelle une personne est responsable de la bonne marche du bateau). Certains dorment, font la cuisine, se baignent, ou lisent [...]
une BD au soleil.
Atlantique 5

Nous avons eu une panne technique sur l’anémomètre du bateau 😫. L’anémomètre, c’est un outil indispensable à la bonne marche du navire, puisque c’est lui qui nous indique la vitesse du vent et d’où il vient. Il nous permet donc d’ajuster les voiles afin d’aller le plus vite possible vers notre prochaine destination. Il m’a donc fallu grimper tout en haut du mât de mon bateau en pleine navigation ! Pour cela, je suis assuré par Martin : je porte un baudrier, sur lequel [...]
est attaché un bout (une corde) qui me relie à tout moment au bateau. Il est ainsi impossible de tomber 🤗 Pour autant, c’est assez effrayant de monter à 15 mètres de hauteur quand le navire se penche d’un côté puis de l’autre ! Tout s’est bien passé : j’ai pu réparer l’anémomètre et redescendre sur le pont en toute sécurité. Cela aura été l’occasion de profiter d’une belle vue et de prendre un selfie plutôt original !
Atlantique 4

On a piqué une tête dans l’océan, seuls au milieu de nulle part ! La température ne cesse d’augmenter à mesure que nous naviguons vers le Sud, et cela fait maintenant 8 jours que nous sommes en mer. Il était temps de faire une petite pause, et quoi de mieux pour se dégourdir les pattes qu’une bonne baignade ? L’eau est chaude et limpide. On a plongé et fait des sauts depuis le pont du bateau, c’était génial ! Quelques heures après, Nicolas et Martin ont pêché une dorade c [...]
oryphène, un poisson vert d’une taille d’environ 50 centimètres. Je l’ai cuisiné le soir même, avec une sauce au beurre et du riz, c’était délicieux. Ce soir, nous naviguons proche du détroit de Gibraltar, qui sépare le Maroc de l’Espagne. Nous croisons la route de gros navires qui sortent de la mer Méditerranée et qui prennent la direction des Amériques. Nous quittons l’Europe et commençons notre navigation dans les eaux africaines.
Atlantique 3 ‐ Oct 11, 2021

Hier, il a encore fait très beau et la température a continué de monter ! Tout l’équipage a passé une bonne partie de la journée dehors à prendre le soleil, pendant que le bateau avançait à 6 noeuds (environ 11 kilomètres par heure). Vers 17h30, le vent est complètement tombé, nous avons dû démarrer le moteur, que nous utilisons évidemment le moins possible. Nous l’avons fait tourner pendant quelques heures avant de l’éteindre, dès que le vent est revenu. Le soir, Antoine [...]
nous a préparé un plat digne d’une belle soirée montagnarde : une tartiflette. C’était étonnant de déguster un plat pareil en plein milieu de l’océan Atlantique ! Le moral de l’équipage est excellent, nous continuons dans la bonne humeur notre route vers Madère, que nous devrions atteindre dans 4 jours. La nuit, nous voyons très bien le ciel étoilé, et même la Voie lactée. Pendant nos quarts, nous nous amusons à reconnaître les constellations et les planètes. Nous observons parfois du plancton luminescent sautiller sur l’eau : cela crée une fine trainée brillante, comme des ricochets lumineux.
Atlantique 2

Nous avançons aujourd’hui plus vite que prévu ! Même s’il y a moins de vent aujourd’hui qu’hier, notre vitesse reste tout à fait acceptable, notre moyenne étant d’environ 6 noeuds (10 kilomètres par heure). Il fait non seulement beau, mais aussi de plus en plus chaud. Nous descendons en effet progressivement vers l’équateur, la zone la plus chaude de la planète. Fini les grosses vestes chaudes, nous passons maintenant une partie de la journée en t-shirt sur le pont, sous le [...]
soleil ! Les journées sont rythmées par les repas, que nous essayons de prendre ensemble, tous les quatre. Ce matin, c’est crêpe au chocolat au menu ! Dans un bateau, c’est essentiel de bien manger pour rester en forme. Hier soir, Martin nous a cuisiné une quiche lorraine, qui était excellente. Même si le bateau bouge encore beaucoup, on peut tout de même faire à manger grâce à notre four sur cardan : sa position s’ajuste en fonction de l’inclinaison du bateau.
Atlantique 1 ‐ Oct 10, 2021

Aujourd’hui, nous avons été accompagnés de nombreux dauphins ! Les dauphins communs, aussi appelés tursiops, vivent en groupes de plusieurs dizaines d’individus. Ils viennent au contact des bateaux pour jouer dans les vagues et à l’étrave (la partie avant des navires). C’est un spectacle extraordinaire ! Ils sont évidemment très à l’aise sous l’eau, très rapides, et c’est un véritable plaisir de les admirer pendant l’heure qu’ils passent avec nous. Nous continuons n [...]
otre route vers le Sud. Le vent souffle à une vitesse idéale, environ 15 noeuds (27 kilomètres par heure), et surtout dans la bonne direction. Cela nous permet de nous rapprocher rapidement de notre objectif. Mais demain, le vent va probablement tomber et nous risquons d’être très ralentis.
Cap Finisterre, Spain ‐ Oct 9, 2021

Nous voici enfin au Cap Finisterre, le premier objectif de notre navigation avant d'arriver à Madère. Pendant la nuit, nous avons traversé l'autoroute des bateaux et tout s'est bien passé, notamment parce que la nuit était claire et qu'il était donc facile d'identifier les feux des gros cargos. Ce matin, il fait beau et il y a beaucoup de houle : le Captain Darwin est ainsi balloté de gauche à droit et il n'est donc pas facile de s'y déplacer ! A notre bâbord (la gauche), nous voyons l [...]
es falaises du Cap Finisterre, en Espagne. On a même un peu de réseau pour appeler la famille et les amis !
Gascogne 2 ‐ Oct 8, 2021

Quel couché de soleil ! Nous faisons toujours route au sud-ouest dans le golfe de Gascogne. Notre objectif est de passer au large du Cap Finisterre, en Espagne : nous devrions y être d’ici 2 jours. Pendant la nuit, nous avons accueilli un oiseau de mer fatigué qui volait dans les environs. Après quelques tentatives d’atterrissage ratées (le bateau va quand même à une dizaine de kilomètres par heure !), il s’est doucement posé sur le bord. Nous avons essayé de lui donner à boire [...]
mais il ne semblait pas être intéressé. Après quelques heures passées à bord (nous lui avions installé un petit nid avec des draps de lit), il semblait en meilleure forme, et finalement il s’est envolé pour de nouvelles aventures ! (Photo à venir!)
Gascogne 1 ‐ Oct 6, 2021

Ça y’est, l’équipe du Captain Darwin a pris la mer ! Pour Victor, c’est la première grande navigation au large des côtes : ce sont pas moins de 10 jours qu’il va passer en mer pour rejoindre l’île de Madère. Madère, ce sera la première escale technique du bateau, un peu comme une pause sur le chemin du Cap-Vert. La vie à bord s’organise. Chacun prend ses marques, s’installe dans sa cabine. L’ambiance est excellente malgré des conditions de navigation un peu musclées p [...]
our la première nuit ! Chaque équipier prend son « quart » à tour de rôle : les uns après les autres, ils s’occupent du bateau pendant que les autres dorment ou lisent un bon bouquin.
Concarneau, France ‐ Sep 12, 2021

Nous voici arrivés à la première escale du voyage : Concarneau. Darwin n'y était pas allé en 1832 (il est parti le 27 décembre 1831), mais nous avons quand même décidé de nous y arrêter pour célébrer le départ de l'expédition avec nos familles !
Manche 2

Nous passons le rail d'Ouessant ! Un rail, c'est une partie de la mer où la circulation des bateaux est régulée pour éviter toute collision. La Manche est en effet une mer sur laquelle transitent de nombreux bateaux de commerce (porte-conteneurs, vraquiers, pétroliers,...), il faut donc coordonner tout ce petit monde. Nous passons ici à côté d'un énorme chimiquier, le Bunga Laurel.
Manche 1

L'équipage célèbre le départ de l'expédition dans le cockpit, la partie arrière du bateau à partir de laquelle on dirige le navire. Le début de la traversée de la Manche se passe à merveille, nous avons un vent d'est régulier qui nous permet d'avancer à environ 5 noeuds (8 kilomètres/heure). L'ambiance est excellente et le soleil au rendez-vous !
Plymouth, United Kingdom ‐ Sep 12, 2021

C'est le grand départ ! Avec 5 équipiers à bord du Captain Darwin, nous larguons les amarres de Plymouth, la ville anglaise d'où est également parti le Beagle en 1831. Le Beagle, c'est le bateau de 27 mètres qui a emmené Charles Darwin autour du monde pendant 5 ans. C'est donc parti pour refaire ce mythique voyage, dont l'objectif est de découvrir comment la biodiversité a évolué en 200 ans, depuis le passage du célèbre naturaliste anglais.